AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Vanessa Bamberger (180)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'enfant parfaite

Parfaite à tout prix.



Plus rien ne va dans la vie de Roxane. En première dans un lycée prestigieux, ses notes sont en baisse, ses amours et ses amitiés vacillent, et elle a de l'acné. Le drame n'est pas loin.



Coup de cœur ! Nous suivons alternativement Roxane, lycéenne, et François, le médecin qui lui a prescrit un médicament contre l'acné. Qu'est-il arrivé à Roxane ? Nous l'apprenons peu à peu au fil des pages.



Roxane semble avoir tout pour réussir: très bonne élève, elle est dans un des meilleurs lycées de Paris. Son destin semble tout tracé: bonne prépa puis Polytechnique. Elle fait la fierté de ses parents. Mais que veut Roxanne réellement ?



Cela n'a aucune importance, seule compte la perfection. Roxane est condamnée à réussir. Pour ses parents seul compte l'apparence, l'épanouissement est accessoire. Entre une mère dépassée et un père manipulateur, Roxane n'est qu'un trophée de plus pour eux.



Le style est excellent. Les parties concernant Roxanne sont un slam agrémenté d'argot adolescent. Celles concernant François sont plus classiques, mais tout aussi touchantes.



Quelqu'un de parfait peut-il aller mal ? Roxane cache ses vrais sentiments à ses parents. Seul François verra la faille. Le drame n'est pas loin.



Bref, une lecture très émouvante.
Commenter  J’apprécie          300
Alto Braco

Il n'y a pas tellement de romans contemporains, il me semble, qui s'attardent sur les beautés de la nature, décrivent avec précision des paysages avec leur lumière et leurs couleurs ou juste le décor dans lequel évoluent les personnages. Alors je ne sais pas si c'est une impression, ou si j'étais quand je l'ai lu plus sensible à ce genre de chose, mais j'ai retrouvé un plaisir de lecture comme dans des romans plus anciens: imaginer les lieux, en ressentir la force, regarder d'un autre oeil ce qui nous entoure en vrai... En tous cas, c'était agréable de m'immerger dans ces descriptions superbes de l'Aubrac que je ne connais pas. Et comme l'histoire avec ses secrets de famille, ses problématiques sur la vie à la campagne (ou de la ruralité si vous êtes plus modernes) etc.. est intéressante, donnant une envie de continuer pour en savoir plus, j'ai passé un très bon moment ( et je regarde de nouveau plus attentivement le paysage).
Commenter  J’apprécie          30
Le monde dans dix ans

* Lutter sans fin est un mode de vie, Andreï Kourkov

Je n'ai pas compris cette trèès courte analyse géopolitique des relation entre l'Europe et la Russie. Je n'ai pas vu ce que ça racontait des années futures.

* Téhéranesque, Négar Djavadi

Exposé très intéressant sur les risques de séismes à Téhéran dans les prochaines années, les effets que ça pourrait produire, et ce qui serait possible de faire aujourd'hui pour y remédier. Très bon.

* Jennifer Basic, Iain Levison

Petite nouvelle style Black Mirror, mais en moins flippant. Imagine ce que pourrait devenir les assistants vocaux (style Alexa) très bientôt. Assez réaliste selon moi.

* L'anticipation, c'est maintenant, Eddy L. Harris

Prend en exemple la situation des États-Unis (premier homme sur la Lune, élection de Barack Obama puis de Donald Trump, évolution vertigineuse de la technologie) pour conclure qu'on ne peut pas prédire ce qui arrivera dans les prochaines années.

* Pour Grégory, Vanessa Bamberger

Résumé assez pratique de l'affaire du meurtre du petit Grégory. L'autrice imagine son dénouement dans quelques années.

* Le Filet du ciel, Qiu Xiaolong

Nouvelle très sympa à la 1984 de George Orwell, sur le contrôle de la pensée par un régime totalitaire.

* La tempête, Pascale Dietrich

Nouvelle sur la montée des eaux et le mauvais temps en Bretagne, les touristes qui y viennent l'été pour fuir le réchauffement climatique. sur les méchants industriels qui en profitent pour construire des parcs d'attractions et les militants écolos qui s'enchaînent aux arbres. Je ne l'ai pas trouvée très originale.

* Pauvre Wanda, Seth Greenland

L'auteur décrit comment les États-Unis broie ses citoyens les plus défavorisés, et comment elle continuera probablement à le faire dans les prochaines années, peut-être même de pire façon en raison de la hausse des tensions entre suprémacistes blancs et d'autres parties de la société, et du réchauffement climatique.

* Un ciel qui ne meurt jamais, Paola Pigani

Nouvelle un peu naïve sur les défauts d'une grande ville (en l'occurrence, Lyon), ses espaces bétonnés, ses services de livraisons, les défauts de ses écoles, etc. La campagne c'est mieux, vive les arbres et les chants des oiseaux.

* Déluge, Milena Agus

Nouvelle surprenante et agréable sur une dizaine de personnes qui se retrouvent coincés plusieurs jours dans le hall d'un immeuble de luxe, à cause d'un déluge. Ils rencontrent le propriétaire... et la découverte va être totale. Chaque personnage est caractérisé d'une ligne efficace, et au fil de l'histoire. J'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          00
Les Brisants

Beau récit qui nous emmène au large de Roscoff, sur l'île de Batz et nous fait partager l'histoire familiale de l'héroïne, histoire familiale profondément marquée par le deuil d'un fils et frère. Récit poétique où les éléments de la nature et l'histoire passée viennent en parallèle aux tableaux restaurés.
Commenter  J’apprécie          50
Les Brisants

Afin de percer deux mystères familiaux, Marion, restauratrice de tableaux en région parisienne, part dans le Finistère et notamment sur l'île de Batz.



Au sein d'une Bretagne inhospitalière, elle fait la rencontre de Paul, chercheur spécialiste des algues, et de sa singulière famille. Semaine après semaine, la jeune femme cueille de nouveaux indices et lève le voile sur les douloureux non-dits de sa mère.



De son écriture délicate et teintée de poésie, qui manque parfois un peu de nerf, Vanessa Bamberger propose un dépaysement qui fait la part belle à une nature envoûtante et des personnages qui suscitent, jusqu'au bout, la curiosité.
Commenter  J’apprécie          20
Les Brisants

Alto Braco, le deuxième roman de Vanessa Bamberger, que j’avais apprécié, se déroulait sur le haut plateau de l’Aubrac. Les brisants, son dernier, comme le titre le sous-entend, évoque la mer et ses embruns et se passe principalement sur l’île de Batz, cette île bretonne au large du Finistère.

Ces deux romans ne sont pas aussi éloignés l’un de l’autre qu’ils ne le paraissent. Ils ont en commun la beauté rude des paysages et le cheminement d’une femme en quête de ses origines et de la vérité.

Dans Les brisants, Marion, restauratrice de tableaux, délaisse ses outils pour se rendre sur l’île de Batz où vingt ans auparavant, son frère Léo, alors âgé de quatorze ans a disparu une nuit, au cours d’une colonie de vacances. Il n’est jamais réapparu et son corps n’a jamais été retrouvé. Marion en avait sept au moment du drame et depuis, leur mère Édith est envahie d’une angoisse permanente.

C’est en débutant le travail de dévernissage sur Noli me tangere, tableau de Peter Paul Rubens et Jan Bruegel le Jeune, que le choc s’est produit pour Marion. Elle a eu l’impression de revoir quelque chose de Léo. Ajoutées à cette évocation plusieurs coïncidences troublantes, et l’idée de partir en Bretagne sur les traces de sa famille voit le jour. Élucider peut-être ce mystère qui plane sur la disparition de ce frère...



La restauration des tableaux, l’allègement des vernis (titre et thème, par ailleurs, d’un superbe roman de Paul Saint Bris), le comblement des lacunes requièrent tout d’abord un long examen de la toile puis de longues heures de concentration et de patience afin de redonner son éclat à ce qui l’a perdu, voir surgir les couleurs originelles et permettre ainsi à un tableau ancien de renaître.

Peut-on faire de même avec le passé ?

Le voyage qu’entreprend Marion pour tenter de soulever le voile de non-dits, de secrets de famille, de violences tues de génération en génération, dénouer les fils d’un passé qui la consume s’apparente beaucoup au métier qu’elle exerce.

J’ai aimé ce rapprochement fait par l’autrice et l’ai trouvé très pertinent.



Cette quête de vérité, cette enquête, elle doit absolument la mener à terme, quelles qu’en soient les difficultés si elle veut devenir une femme libre.

Vanessa Bamberger en utilisant ce parallèle montre bien la délicatesse et la grande patience qui doivent être utilisée dans les deux cas.

Si Les brisants est avant tout un roman psychologique, il est également un thriller et un roman d’amour dans lequel cette terre inconnue pour Marion qu’est l’île de Batz occupe une place prépondérante. La faune, la flore et ces fameuses algues brunes contribuent grandement à cette atmosphère très mystérieuse, inquiétante et souvent oppressante dans laquelle évolue l’héroïne.

Vanessa Bamberger, avec une écriture fluide, m’a emportée avec plaisir dans cette aventure qui conte le cheminement d’une femme vers elle-même, vers les autres, vers la liberté… Une renaissance dans laquelle les couleurs sont à l’honneur. « Du ciel couleur graphite », première image, nous nous retrouvons « en pleine lumière », les mots de la fin...


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          972
Les Brisants

Un roman facile à lire, dont les protagonistes sont l'île de Batz, une restauratrice de tableau, son frère disparu, sans laisser de traces quand il était adolescent, un spécialiste des algues, une vieille ilienne... Le passé va ressurgir, avec un éclairage différent... Une ambiance un peu romance, un peu thriller...
Commenter  J’apprécie          10
Les Brisants



Une première pour moi, je n'ai lu aucun des romans de cette jeune femme dont j'avais pourtant entendu parler !

Voilà, c'est fait !

Je l'ai choisi pour la Bretagne, pour le titre augurant quelques tempêtes, et sur les recommandations d'une amie !

Bon choix ! L'histoire nous fait voyager, peu en fait, en Bretagne, sur l’île de Batz, aujourd'hui et il y a une vingtaine d'années en arrière et encore plus loin dans le temps, dans les méandres bien cachés de la vie d'une famille, liée et reliée à ce coin de France, battu par les vents, secoué par des traditions ancestrales de magie ensorcelante, de plantes endogènes et de crime enfoui au plus profond des âmes.

Marion, restauratrice de tableaux, a découvert que sa mère avait hérité d'un terrain à Carantec et décide d'y jeter un œil. Un œil qu'elle a bien aiguisé, son métier est des plus précis et son art, au service de celui des autres, bien affûté pour remarquer les détails qui échappent peut être à d'autres. De fil en aiguille, elle se retrouve sur l’île de Batz, à la recherche de son frère aîné, disparu là même lors d'une colonie de vacances et dont le nom est à la fois partout dans le cœur et le tête de sa mère, mais impossible à prononcer pour elle.

Si l'intrigue finit par se dénouer de façon un peu rapide et un deus ex machina aidant ! Le roman vaut surtout par la qualité des descriptions, aussi fines que le couteau à restaurer de Marion, précises et bruyantes que les vents tempétueux du lieu, les odeurs de varech et de goémon pourri. L'autrice a réussi la performance de nous faire vivre au cœur même du lieu choisi, le nez au vent et les yeux grand ouverts , en fait, nous y sommes, on s'y croit, on y vit aussi ! Bravo !!
Commenter  J’apprécie          30
Les Brisants

Enthousiasmée par "Alto braco",

en partie, par chauvinisme primaire,

relire Vanessa Bamberger

me semblait aller de soi.

Je retrouve là, une romance bien ficelée

abritée par l'ile de Batz.

Mais surtout, ce même procédé

journalistico- littéraire, de pousser loin l'enquête

dans des territoires particuliers

et de la recracher en détails.

Après les vaches de l'Aubrac,

ce seront les algues, les laminaires de la Manche

et la technique de restauration de tableaux. ..

De vrais cours pour les nuls (dont je suis aussi)

nous seront dispensés jusqu'à plus soif.

Un amour contrarié,

comme il se doit..

Bref, pas vraiment l'ennui mais,

la lassitude d'une lecture sans relief.

Les iliens de Batz vont s'y retouver,

comme moi précédemment avec mes vaches.

Commenter  J’apprécie          170
Les Brisants

Bravo à Vanessa Bamberger !

C est une réussite à mes yeux : sur fond d élucidation d un secret de famille, on est transporté sur l'île de Batz au large de Roscoff. Les personnages se rejoignent malgré des univers très éloignés : une restauratrice de tableaux et un chercheur sur les laminaires, des algues.

Tout fonctionne bien : suspens, liens familiaux complexes, amitié, quête amoureuse.
Commenter  J’apprécie          10
Les Brisants

Une histoire de secrets de famille qui se déroule dans les embruns de l'île de Batz, de relations houleuses entre une mère et sa fille, Marion, restauratrice de tableaux, à la suite d’un drame familial survenu vingt ans plus tôt. Mais la vérité de l’une n’est pas forcément la vérité de l’autre. Il faudra aller la découvrir sur L'île de Batz, où les habitants sont tous solidaires dans cette nature sauvage et rude, méfiants, imprégnés des légendes locales, et peu enclins à parler et à aider Marion dans sa quête.

Une jolie découverte, ce roman vous transporte dans une atmosphère étrange, angoissante parfois, où les algues brunes sont presque des personnages à elles toutes seules. (Pour le coup, après ce roman, vous saurez tout sur les algues brunes !). J’ai beaucoup aimé le décor sauvage, les paysages, de jolies descriptions, ainsi que le portrait des habitants de l’île, et l’intrigue, finement menée jusqu’au bout. J’ai apprécié aussi le parallèle entre la restauration des tableaux et les secrets enfouis que Marion va devoir gratter sous une couche de vernis épais.

Les mots sont fondants, le décor époustouflant et une psychologie des personnages approfondie. Un roman profond, à découvrir.

Commenter  J’apprécie          20
L'enfant parfaite

Une bien jolie pépite !



Roxane a 17 ans, elle est en 1ère S dans un lycée ultra élitiste. Poussée par des parents que la réussite scolaire obsède et par un système où la compétition est féroce et sans merci, Roxane fait au mieux pour se conformer à ces exigences. Mais la pression constante, couplée aux maux habituels de l'adolescence, va la mettre en difficulté et bouleverser son équilibre.



Les romans qui vous touchent sont souvent liés à un personnage fort auxquels on s'attache et s'identifie.

Et on peut dire que celui-ci m'a « multi » touchée. Il a parlé à mes différents « moi » : à l'adolescente peu sûre d'elle que j'ai été, à l'élève studieuse et poussée à ses propres limites, obnubilée par ses notes en math, et enfin, à la maman que je suis aujourd'hui et qui tente de faire au mieux.

Car ce livre aborde tous ces aspects : les peurs des ados face à l'avenir, l'anxiété des parents face à un monde brutal pour leur progéniture et le désir de les armer au mieux.



J'ai aimé les nuances qu'a apporté l'auteure à son récit : sous des airs caricaturaux au départ, les différents personnages se révèlent tout au long du récit, bien plus complexes qu'on ne l'avait imaginé. Pas de méchant, de gentil, pas de victime ou de bourreau (enfin, presque pas…) mais juste une inéluctable et prévisible tragédie qui laisse un sentiment d'immense tristesse.



Il est rare qu'un livre tape aussi juste, moi je reste très touchée par cette histoire, je pense m'en souvenir longtemps.

Commenter  J’apprécie          130
Les Brisants

Les brisants est un court thriller dont le resumé m'a attirée. On y parlait de l'île de Batz, du monde de la restauration d'oeuvres d'art et d'une histoire familiale trouble et douloureuse. Nous suivons Marion restauratrice de tableaux qui entretient avec sa mère des relations très compliquées. La famille a connu un drame vingt ans auparavant, en effet, Léo le frère de Marion, a disparu sur l'île de Batz lors d'un été où sa mère l'avait envoyé en camp de vacances . Ce drame a bien sûr entaché l'ambiance de la famille et a assombri les relations de Marion et de sa mère. Et si les souvenirs que Marion garde de son grand frère ne correspondaient pas totalement avec la réalité ? Et si chacun avait sa vérité. L'héroïne va devoir se replonger dans son passé et essayer de comprendre cette oppression qui pèse sur elle depuis son enfance. Ses pas vont la mener sur cette île qui renferment tous les secrets de son passé qu'elle va dénouer un à un. Donc un court roman que j'ai lu sans déplaisir et qui vaut par les lieux où évoluent les personnages et l'ambiance oppressante qui pèse tout au long de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          41
Les Brisants

Une intrigue bretonne. Malgré, un récit sis sur l'île de Batz et une intrigue bien menée, je suis restée un peu sur ma faim, peut-être parce que j'avais adoré l'enfant parfaite. Néanmoins, c'est un roman court enlevé, en 189 pages, l'autrice réussit notre immersion sur l'île.



Son choix d'avoir une héroïne restauratrice d'œuvre d'art apporte la colorimétrie si particulière en Bretagne et plus particulièrement sur l'île de Batz. L'île est parfaitement décrite, décryptée et j'ai aimé cette fidélité paysagère car j'avais aussi un peu acheté le roman pour le lieu, c'est toujours sympa de lire un roman quand le lieu est connu.



Marion son héroïne est bien creusée, la profondeur est présente dans chacun des personnages. Néanmoins, il m'a manqué un "je ne sais quoi" de souffle romanesque.



Un roman que je conseille néanmoins pour son immersion bretonne et son intrigue jusqu'au boutiste.
Commenter  J’apprécie          00
Les Brisants

C’est une histoire de secret de famille qui va trouver son épilogue en Bretagne, sur l’île de Batz, là où la mer est rude , mouvante et où elle se fracasse sur des brisants.

Marion, restauratrice de tableaux , un métier de silence où la vérité se révèle après avoir soigneusement gratté des couches de peintures et vernis, va mettre en pratique ses talents pour mettre à jour sa propre vie.

Marion a des relations difficiles avec sa mère qui ne se remet pas de la disparition de son fils il y a 20 ans sur cette même île.Elle va donc mener une sorte d’enquête afin de faire revivre pour un instant le passé.

V.Bamberger surfe avec ce roman sur une ligne délicate, un mélo qui pourrait vite virer à la « romance ». Elle s’en sort avec délicatesse, et avec une justesse psychologique qui donne de la chair à ses personnages.

Lecture très facile

Commenter  J’apprécie          210
Les Brisants

Ce roman, c'est un grand bol d'air sur l'île de Batz, en face de Roscoff, au large du Finistère.

J'ai immédiatement été intriguée par le mystère qui entoure la disparition du jeune Léo à l'âge de quatorze ans, alors qu'il était en colonie de vacances sur l'île. C'était il y a vingt ans.

J'ai beaucoup aimé pénétrer dans l'atelier de Marion et je me suis émerveillée sur son travail minutieux pour restaurer des tableaux en enlevant délicatement le vieux vernis et la peinture recouvrant parfois certaines parties d'un tableau ayant été ajoutée au fil des ans. On peut y voir une sorte de métaphore des secrets enfouis.

Lorsque Marion, vingt-six ans, découvre que sa mère a hérité d'un terrain à Carantec, en Bretagne, elle va sur place et en profite pour se rendre sur l'île de Batz. Il se trouve que Léo était son frère.

Elle veut lever le voile sur cette histoire familiale que sa mère lui a livré au compte-gouttes et de façon incomplète. Tout se passe comme si le fantôme de Léo s'interposait entre sa mère et elle. Qui était vraiment ce frère dont elle ne parvient pas à se souvenir ? Les non-dits l'empêchent de vivre pleinement... Ce frère merveilleux, d'après sa mère, s'immisce sans cesse dans la vie de famille. Marion se sent étouffée par sa mère, ça lui fera du bien de s'éloigner.

J'ai été fascinée par la solidarité qui lie les habitants de l'île et, jusqu'à la dernière partie du roman, tout comme Marion, je me suis posé bien des questions. Un long cheminement semé d'embûches sera parcouru par la jeune femme qui pataugera longtemps dans des paysages pas forcément rassurants.

Les romans situés sur une île ont tout pour me plaire. Ici, le jardin exotique, les blocs de granit, les hauts-fonds, les bourrasques, les tempêtes, les haricots de mer que l'on tisse, les laminaires qui rejettent de l'iode en cas de besoin, les goémoniers, tout cela forme un cadre en adéquation totale avec les traumatismes de Marion.

Une histoire tout en finesse, des personnages complexes, des non-dits aussi dangereux que les brisants qui entourent l'île. Un roman exceptionnel.

Commenter  J’apprécie          30
Les Brisants

Entre nœuds familiaux et rencontre amoureuse, Batz sera pour la jeune femme le point de départ d’un ­affranchissement. De son écriture fluide, l’autrice capte avec sensibilité les conflits causés par des non-dits.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
Commenter  J’apprécie          00
Les Brisants

Marion, 26 ans, est restauratrice de tableaux en région parisienne.

Elle a perdu son frère aîné quand il était adolescent et cette disparition laisse à la fois une blessure familiale et un mystère.

Lorsqu’elle apprend que sa mère a hérité d’un terrain en Bretagne, proche du lieu de la disparition de son frère, elle part sur place pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer et les bribes de son histoire familiale que sa mère ne lui a jamais raconté.

C’est le sujet du roman : le secret de famille, la transmission, mais aussi la reconstruction d’un soi différent. La métaphore liée d’une part à la restauration des tableaux et dès différents couches superposées qui les constituent, et d’autre part aux laminaires qui tapissent les fonds marins et se découvrent au gré des marais est superbe.

Un roman profond et fort.
Commenter  J’apprécie          40
Les Brisants

Il y a dans les romans de Vanessa Bamberger une alchimie entre la raison et les sensations qui me convient particulièrement. Dans les histoires qu'elle construit pas à pas, rien n'est gratuit, il y a un fil rouge autour duquel s'enroulent les événements, des échos qui se répondent parfois, et aussi une évidence dans la psychologie des personnages qui les rend immédiatement palpables. Mais depuis Alto Braco, son deuxième roman, il y a surtout une puissance d'évocation qui puise dans une immense panoplie de sensations, et que l'on retrouve avec bonheur dans ce nouveau livre. Son meilleur à mon sens.



Les brisants, un titre qui évoque la mer et les embruns. Après les rudes paysages d'Aubrac, ce sont d'autres ciels qui naissent sous la plume de Vanessa Bamberger, tout aussi tourmentés, à la lumière changeante, ceux d'une île bretonne au large du Finistère où son héroïne va tenter de dénouer les fils d'un passé aussi plombant qu'un ciel d'orage. Sur cette île, vingt ans auparavant, le frère aîné de Marion a disparu au cours d'un séjour en colonie de vacances. Il avait 14 ans, elle à peine 7 et ses souvenirs sont d'autant plus édulcorés que sa mère a banni toute référence à cet endroit. Pour la jeune femme, débarquer sur l'île c'est s'aventurer en terrain inconnu dans une quête dont elle ne percevra vraiment l'objet qu'au cours de son périple.



Marion est restauratrice de tableaux, une artiste qui prête ses yeux et sa science des couleurs à l'évocation des paysages qui nous sont contés ; une réparatrice minutieuse habituée à gratter, alléger les vernis pour redonner à une toile toute sa lumière et sa beauté. Le parallèle entre le métier de Marion et le voyage qu'elle entreprend vers son passé est évident, mais l'autrice parvient à le sublimer grâce à un équilibre délicat dans le choix des mots qui évoquent l'univers artistique et se fondent harmonieusement dans la narration. Le décor prend vie, l'océan omniprésent au rythme des marées, les îliens parfois hostiles vis à vis des étrangers, l'atmosphère quelque peu oppressante de l'île alterne avec l'éclatement des couleurs et l'on suit avec une certaine fascination le cheminement de Marion vers la lumière dans toutes ses dimensions.



Le résultat est tout simplement éblouissant. Un roman comme une toile de maître.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          191
Les Brisants

Marion a vingt-six ans, elle est restauratrice de tableaux anciens. Son métier la passionne, elle fait preuve de patience, de délicatesse, elle observe les repeints, nettoie, scanne les toiles de son œil de spécialiste avant de leur redonner vie. Côté cœur, c’est le calme plat. Elle a une relation forte avec sa mère, Edith, qui est à la fois critique et surprotectrice envers elle. Leur lien est ambivalent, toujours sur le fil. Elles s’aiment mais il y a des non-dits. En effet, Léo (Léonard) le frère bien aimé de Marion a disparu des années auparavant alors qu’il était en colonie sur l’île de Batz. Edith ne s’en est jamais remise, perdre un enfant, qui plus est le chouchou, est terrible pour un parent. Elle en parle souvent à sa fille, il était si merveilleux, et Marion, elle l’oublie ? Elle ne s’en rend pas compte mais son attitude étouffe sa fille.

Aussi lorsque celle-ci, à la faveur d’une découverte dans les papiers de sa mère, peut aller sur l’île de Batz et dans les environs, elle n’hésite pas. Espère-t-elle comprendre ce qui est arrivé à son frère il y a longtemps ? Souhaite-t-elle mettre un peu de distance entre sa mère et elle ? Est-ce pour cela qu’elle ne lui dit pas où elle se rend ?

Sur l’île, elle fait connaissance avec les habitants et réalise qu’ils savent peut-être quelque chose sur les événements passés. Mais elle n’obtient pas de réponses. Une espèce de solidarité les lie, ils se taisent, ou se contentent d’allusions. Elle-même ne dit pas qui elle est. Pour se protéger ? Pour obtenir des informations sans dévoiler son identité ? Pour profiter de ce lieu hors du temps ?

En partant là-bas, Marion ne se doutait pas que plusieurs de ses certitudes allaient être bouleversées, qu’elle ne sortirait pas indemne de ce séjour. La jeune femme avance dans la connaissance de son histoire personnelle. Va-telle réussir à s’en détacher, à s’émanciper ? Avec une écriture délicate, l’auteur nous emmène au plus près des « brisants », ces secrets familiaux auxquels on se heurte, sans savoir s’ils vont nous blesser, nous détruire ou si on va glisser contre eux.

Une atmosphère particulière imprègne ce roman. Tout d’abord les paysages îliens avec le jardin exotique, les embruns, les grandes marées, une nature sauvage où les algues brunes sont observées, décortiquées par les scientifiques, et puis les hommes et les femmes qui peuplent ce coin de terre imprégné de légendes. Ils sont liés à leur terre, ils se serrent les coudes et ils ne disent rien à ceux qui viennent « en étranger ».

C’est un récit de filiation, de résilience, d’acceptation, de cheminement, d’émancipation. Marion « grandit » au fil des pages, elle essaie de s’affranchir de tout ce qui lui pèse mais ce n’est pas si simple. Les obstacles sont là et quand il n’y en a pas, elle s’en construit toute seule, se refusant le bonheur …

Vanessa Bamberger propose dans ce livre une histoire finement ciselée. Les personnages, l’intrigue de fond sont travaillés, réfléchis et parfaitement intégrés au contexte. Une belle lecture !


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Vanessa Bamberger (692)Voir plus

Quiz Voir plus

Les créatures imaginaires

Créature de la nuit, je suce le sang de mes victimes pour me nourrir. Je peux me métamorphoser en chauve-souris, en loup, en chat ou en chien quand je ne me dissipe pas en une traînée de brouillard. Les miroirs ne reflètent pas mon image et je ne projette aucune ombre. Je crains la lumière du jour et le meilleur moyen de m'anéantir est de m'enfoncer un pieux dans le cœur ou de me décapiter. Un de mes représentants le plus célèbre est le Comte Dracula.

Le zombie
Le vampire
Le poltergeist
Le golem

10 questions
596 lecteurs ont répondu
Thèmes : imaginaire , fantastique , fantasy , créatures fantastiques , créature imaginaire , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}