J'ai fini par craquer, une fois encore, pour le nouveau phénomène de la littérature jeunesse. Et une fois encore je suis loin d'être convaincue, même si ce n'est pas mauvais, mais c'est loin d'être aussi bien que j'ai osé l'espérer. Je ne ressors pas vraiment conquise par cette lecture et je commence à me dire que je ne dois tout simplement pas aimer les dystopies... Mais ce qui m'a le plus dérangée dans ce roman, c'est avant tout le style très plat et les personnages très creux.
Avant de commencer, j'annonce que j'ai lu le roman en anglais, donc je m'excuse d'avance si je n'utilise pas les bons noms de factions ou de personnages. Je ne vais pas revenir sur les horribles couvertures françaises, je crois que tout le monde en a assez souffert, mais je n'ai pas hésité longtemps avant de me diriger vers la VO. D'ailleurs, ce fut une lecture facile, avec un vocabulaire plus qu'abordable, du genre que l'on voit au collège. N'hésitez donc pas à vous tourner vers la VO aussi. Mais passons à l'histoire.
Dans un futur plus ou moins proche, le monde est divisé en cinq factions : les Altruistes, les Intrépides, les Francs, les Gentils et les Érudits. Je précise à nouveau que ce ne sont pas forcément les noms que vous trouverez dans la traduction française (édit : Bon, ben en copiant le résumé français au dessus de ma critique, j'ai pu voir les noms donnés aux factions en français, finalement!) Chacune des factions a un rôle bien précis, et on ne peut avoir accès qu'à certains métiers selon sa faction. Ceux qui sont désintéressés gouvernent et les honnêtes s'occupent de la justice, par exemple.
Beatice ou Tris, l'héroïne, vit dans une famille d'altruistes et a bien du mal à toujours faire passer les autres avant elle-même. Il faut dire que le simple fait de se regarder dans un miroir est considéré comme un acte d'égocentrisme, je vous dis pas comme ça rigole bien à la maison. Jusqu'à l'année de leur seize ans, tous les jeunes vivent chez leurs parents dans la faction de ces derniers. Puis, il passent un test sous forme de simulation censé leur révéler à quelle faction ils appartiennent vraiment. Et enfin, tout le monde choisit sa nouvelle faction durant une cérémonie. Mais chez Tris, tout ne se passe pas comme prévu et le test ne lui révèle pas pour quelle faction elle est faite : elle est Divergente, elle pourrait appartenir à trois des cinq factions. Elle découvre alors qu'être Divergent est rare et surtout dangereux, mais elle n'en sait pas plus au début, et nous non plus. Il lui reste à faire un choix et à tenter par tous les moyens de s'adapter à sa nouvelle vie tout en cachant qui elle est vraiment.
L'idée n'était pas mauvaise, comme souvent dans les Dystopies que j'ai pu lire. Mais Tris m'a été antipathique dès le début. Je ne peux guère vous en dire sans vous révéler la faction qu'elle choisit lors de la cérémonie, mais j'ai trouvé son personnage creux, sans aucune profondeur. Le roman étant écrit à la première personne, nous partageons ce qu'elle pense des gens qui l'entourent et elle est d'une intransigeance qui m'a beaucoup dérangée. Sans trop en dire, elle juge par exemple de façon bien sévère les gens qui font preuve d'une faiblesse passagère, alors qu'ils ont l'air physiquement fort. Je n'ai pu m’empêcher de me dire que pas mal de lecteurs auraient été considérés comme faibles aux yeux de l'héroïne. Donc zéro identification au personnage principal...
Aussi, et là c'est strictement personnel, j'en ai maaaaarre de ces jeunes filles de seize ans qui ne sont « pas prêtes » dans touuuus les romans destinés à la jeunesse que j'ai lu récemment. Est ce qu'on peut zapper la conversation niaise avec le copain compréhensif, s'il vous plait ? Sommes nous obligés d'en passer par là à chaque nouveau livre où une romance commence ? Ce serait vraiment bien que les auteurs américains du genre arrêtent de partager leur convictions comme çaaaaaaaallez j'arrête. Mais voilà, la jeune Tris qui n'a jamais vu de démonstrations publiques d'affections et qui est super mal à l'aise devant, qui devient semi coquine avant de calmer le jeu, c'est lourd.
Je n'ai donc pas du tout apprécié Tris, et ce fut handicapant étant donné que l'on est dans sa tête tout au long du livre. Heureusement, vers la fin du roman elle devient moins tranchée et les événements qui surviennent dans les quelques cinquante dernières pages vont sûrement la changer aussi, la faire grandir et mûrir. Ce qui promet une suite plus intéressante. Je dis ça pour me rassurer, un peu, vu que j'ai pris un coffret contenant les trois tomes...
Les personnages secondaires m'ont tous plus intéressée que Tris. Sa mère, surtout. Mais pas Four. Oh non, je viens de réaliser qu'il doit s'appeler Quatre en français, ahahahaha ! Pardon. Donc Four ne m'a pas plu non plus. Parce qu'il est l'éternel stéréotype du mec parfait trop fort et trop beau dont l'héroïne s'éprend et que je ne les supporte plus. Je ne supporte plus ces romances téléphonées en littérature jeunesse, ces romances tout sauf crédibles qui n'ont aucune profondeur. Ne peut-elle pas s'intéresser au mec laid mais drôle, pour une fois, ou même à personne ? Mais au moins, on n'a pas eu droit à un triangle amoureux, c'est déjà ça.
Aussi, on ne sait pas vraiment ce qu'il en est du monde lui-même, l'époque n'est pas précisée, on ne sait pas vraiment ce qui a poussé à la création des factions, ni comment, ni qui... Pour le moment en tout cas, mais je ne pense pas que ce point là va être éclairci. J'aurais aimé un background plus fouillé, une Histoire avec un grand H.
Je suis très critique mais je n'ai pas non plus trop détesté. Les chapitres sont courts et le romans se lit très vite, car malgré tout j'ai eu envie de voir où on allait. Divergent est de ces romans qui ont du potentiel, et je ne sais pas, de ceux dont j'ai envie de lire la suite même si je n'ai pas passé un si bon moment que ça. J'espère juste que la suite sera moins niaise et que le personnage de Tris va évoluer positivement, ce sera déjà ça.
Je n'ai donc pas été conquise par Divergent, mais je vais quand même lire les tomes suivants sous peu. N'hésitez pas à vous faire votre propre avis sur le roman, je répète que j'ai du mal avec le genre dystopique qui ne me plaît pas plus que ça.
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