AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Véronique Mougin (260)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Où passe l'aiguille

Ce livre, je m'en méfiais, parce que noté coup de coeur. mais comme les autres avant moi, je me suis laissée emportée par l'histoire , que je ne résumerai pas parce que beaucoup d'autres l'ont fait avant moi. Cette histoire intéressante mais que certains pourraient qualilfiée de "déjà vue", est surtout remarquable par le style de la narration.

Le narrateur est principalement le personnage principal Tomi, dont le ton est à la fois naïf et sincère, mais les chapitres sont entrecoupés d'autres plus courts nous exposant le point de vue d'autres protagonistes.

Le style est enlevé, nerveux, employant les mots justes, nous vivons avec Tomi, ressentons avec lui. Le vocabulaire s'adapte aux situations et aux personnages. Je ne pensais pas que l'on pouvait dire tant de choses sur la couture et sans jamais nous ennuyer.

Je ne connaissais pas cette auteure mais je ne manquerais pas de lires ses livres. Son écriture est un véritable plaisir.
Commenter  J’apprécie          60
Où passe l'aiguille

A Beregszasz, en Hongrie, Tomi est un jeune garçon qui aime monter aux arbres, regarder les filles de la maison d’à côté, et jouer avec ses copains, Hugo, ou Matyas, plutôt qu’apprendre le métier de son père. Car son père est tailleur pour homme et rêve de transmettre son savoir-faire à son fils. Mais Tomi rêve de porter la salopette bleue des plombiers, métier qui correspond plus à l’image qu’il se fait d’un métier d’homme.

Tomi ne fait pas d’effort pour apprendre le métier de son père, et puis la famille, et sa mère, sont-ils réellement ce qu’ils semblent être ? Comme tout adolescent en crise Tomi aimerait se révolter et prendre ses distances avec sa mère et son père.

Mais Tomi n’est pas né au bon endroit ni à la bonne époque. Car en Hongrie, en 1944, il ne fait pas bon être juif… Tomi et sa famille partent vers Auschwitz-Birkenau. Dès leur arrivée, sa mère et son petit frère disparaissent car les femmes et les jeunes enfants sont séparés des hommes. Ensuite, ce sera Buchenwald, puis Dora-Mittelbau. Son père reste alors son seul recours, son seul ancrage vers la normalité, dans ces camps de concentration où l’horreur, la violence gratuite, la misère, la famine, les maladies et la mort seront leur quotidien. Affecté à l’atelier de couture, il trouvera une forme de salut dans le geste qui sauve, celui qui recoud les plaies ouvertes du tissu témoin de tant d’horreur, celui des tenues des prisonniers.

A la libération du camp, la vie de ces hommes libres ne tient qu’à un fil. C’est le difficile retour des survivants, parmi ceux qui ne pourront jamais les comprendre, ceux qui se sont tus, ceux qui n’ont rien fait et ne veulent pas voir. Et l’attitude des rescapés est si différente, faut-il se taire ou parler ? Se taire pour survivre, ou parler parce qu’il ne faut jamais oublier ? Tomas Kiss va fuir encore, et Paris sera son refuge, la ville où il va renaitre et enfin vivre.

Jusqu’au jour où Véronique Mougin pose cette histoire sur le papier, parce qu’il faut dire, se souvenir, parce qu’il ne faudra jamais oublier que même le pire peut à nouveau arriver. Pour comprendre que même du pire peut surgir le meilleur et que le courage, l’envie de vivre, de connaitre le bonheur ne sont pas des évidences. Véronique Mougin trouve les mots justes pour exprimer aussi bien la légèreté que l’horreur, avec une finesse d’analyse des situations, des tempéraments, des caractères, qui fait vivre le lecteur au plus près de la monstruosité des camps. Un magnifique roman à découvrir !

chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/02/17/ou-passe-laiguille-veronique-mougin/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60
Où passe l'aiguille

C'est l'histoire d'une famille juive hongroise qui, prise dans l'engrenage de la déportation, va basculer dans l'horreur des camps de concentration. Véronique Mougin s'est inspirée en partie, ne l'oublions pas, de son histoire familiale. Tomi, son personnage principal, est en fait son cousin.

Âgé de 14 ans, ce fils de tailleur dans la plus pure tradition juive, découvre le secret, le mensonge autour de sa naissance... Adolescent rebelle, il manifeste son mal-être en s'opposant à toute transmission, rejetant le métier de son père avec véhémence et évitant toute identification...

La performance de l'auteur a été d'endosser ce profil psychologique délicat et de se fondre dans la peau de cette révolte permanente avec la fraîcheur de l'âge de Tomi ! Tout au long des péripéties, restituant habilement sa désespérance, imposant son instinct de survie phénoménal, insoupçonnable ! Il échappe à la mort.

Son caractère bien trempé le sauve d'impasses périlleuses, jouant comme celui qui n'a plus rien à perdre... De l'absurdité des situations qui le traquent à l'aberration des comportements haineux, tout est là pour aiguiser son instinct de survie avec finesse ! Sa volonté, sans cesse mise à l'épreuve au milieu de situations inhumaines, semble se doter de maturité participant à sa construction et décuplant ses facultés de résistance, véritable ouverture à sa résilience future...

A leur retour, ayant tout perdu, ils fuient la Hongrie.

Leur métier de couturier pour seul bagage, père et fils se réfugient à Paris.

Dans ce contexte paisible commence la réparation avec assiduité, l'école supérieure, puis le talent reconnu, il monte les marches de la réussite...

Affronter les plus grands, ne lui fait plus peur ! ni les caprices ou délires du numéro 1... La distance semble être une protection, être numéro 2 ? c'est certe une place moins exposée !

Lorsqu'on traverse de tel traumas, le seuil de confiance est bien ébranlé...

Je pense à l'expression - avoir la peur au ventre - là où se logent toutes nos émotions.

C'est dans la chair que se cachent toutes les blessures... même sans tatouage, les craintes et cauchemars sont tapis...

Comme avec la nature humaine tout peut arriver... Il ne témoignera pas, sauf à sa cousine, à l'écriture si forte et délicate dans ce livre si émouvant.



Merci à Véronique Mougin

et à son cousin Tomi pour son témoignage
Commenter  J’apprécie          60
Où passe l'aiguille

« Où passe l'aiguille » : le titre m'a troublé; je n'arrivais pas à m'en souvenir; je n'en voyais pas la signification; je ne le trouvais pas très accrocheur… Jusqu'à ce que je lise la dernière page qui m'a donné la clef. La clef d'un récit subtil, écrit par une jeune femme, Veronique Mougin, qui y a mis tout son coeur.



Je n'ai pas lu la 4eme de couverture avant de lire ce livre, et cela a été donc une expérience. Expérience précieuse car le passionné d'histoire que je suis, y a trouvé son miel avec l'évocation de cette famille hongroise juive connaissant en 1943-1944 le rejet par ses voisins, la soumission aux autorités, l'espoir vain d'une rémission, puis l'enfer des camps de concentration. Plus j'avançais dans l'histoire, plus j'admirais cette jeune auteur d'avoir su, de nos jours, rentrer dans la psychologie des déportés de Dora et de Bergen-Belsen. La lente dégradation physique, l'instinct de survie, le repli sur soi et sur un petit groupe immédiat, la débrouille insensée, le gain de chaque jour comme une victoire sur l'inéluctable… Tout cela est décrit avec une précision chirurgicale, des détails foisonnants, une identification bluffante, d'autant que, point primordial, le livre est décliné à la première personne du singulier. La personne d'un jeune garçon qui se bat pour survivre… Quelle gageure !



Les pages sont bonnes, l'écriture relevée, les images troublantes… Mais c'est un récit dur qui n'épargne guère le lecteur. D'autant qu'il y a quelques maladresses d'écriture qui m'ont agacé, comme cette habitude d'émailler le récit linéaire de digressions en italiques pour retranscrire les pensées de personnages secondaires. Cela coupe la narration et gêne l'intrigue car tous les protagonistes de l'histoire deviennent transparents.



Le jeune Tomi survit au camp. La couture qui l'a fait survivre, devient son seul univers. Il n'a avec lui plus que son père, un tailleur besogneux. Tous les autres sont morts, happés par la folie nazie. Il sera donc couturier, et même un grand couturier. La seconde partie du livre parle donc de cette carrière, et là paradoxalement, Veronique Mougin semble un peu moins à l'aise à parler de mode et de chiffon que du désespoir des camps. Enfin, soyons honnête, c'est tout relatif car elle étincelle, en fin de livre, dans la description de la préparation d'une collection de haute couture. Véronique Mougin sait parfaitement bien saisir la folie du créateur et la fièvre qui s'empare de toutes les petites mains de la maison de couture. Là encore, l'auteur est parfaitement renseigné et nous fait entrer dans le sérail avec une très belle écriture.



Je me suis senti pourtant un peu déçu car le récit manque de dynamique. Pas de ligne directrice… Ou veux-t-elle en venir ? le roman se délite, le lecteur reste sur sa faim… Et puis tout s'éclaire avec les cinq dernières pages. Ce livre n'est pas un roman, c'est un récit familial, l'histoire intime d'un cousin qui s'exprime non plus en personnage, mais en protagoniste principal de l'histoire. De son histoire. L'émotion prend alors le relais. Toutes les faiblesses romanesques n'en sont plus dans ce qui devient la chronique d'un destin. Une vie n'a pas d'épilogue, pas de dénouement littéraire. C'est la vie, un point c'est tout…



On éprouve du coup une très grande bienveillance vis à vis de ce travail de mémoire. Raconter l'histoire d'ancêtres restés silencieux sur leur passé est un exercice qui nous a tous un peu démangés. Pour leur rendre grâce. Pour mettre en valeur un destin exceptionnel. Pour laisser une trace de leur passage.



Véronique Mougin le fait avec grand talent, avec un récit qui cache son jeu, mais qui est d'une grande justesse. Ce livre mérite le détour, assurément…
Lien : http://calembredaines.fr
Commenter  J’apprécie          60
Où passe l'aiguille

Ce roman qui a clos pour moi l'année 2017 m'a permis d'ajouter à mon lexique intime un mot : "réfilience". Véronique Mougin, dont le premier livre était une satire grinçante des moeurs des nantis de la planète, retrace dans "Où passe l'aiguille" l'histoire de son cousin, juif hongrois, englouti à 14 ans dans la folie concentrationnaire.





Beregszasz, Hongrie, avril-mai 1944. Tomi Kiss, fils aîné d'un des meilleurs tailleurs pour hommes de la ville, s'ingénie à faire tourner tout le monde en bourrique. Il nargue Herman, son père, en choisissant de devenir plombier, revêt la salopette bleue pour faire la nique aux costumes austères de l'atelier Kiss. Il rêve, perché en haut de son arbre, de gagner l'Amérique, d'embrasser le monde entier et ne plus jamais susciter de regards de pitié, lui qui a provoqué la mort de sa mère en naissant. Il est à l'âge de la révolte, de toutes les révoltes et la société, de plus en plus hostile aux juifs lui donne des raisons de s'indigner. Véronique Mougin, à hauteur d'adolescent, nous montre cette communauté aux droits déniés.Tomi la pressent, nous,lecteur,savons ce qu'annoncent les brimades et les lois humiliantes : la solution finale.



Nous plongeons avec Tomi et les siens dans l'horreur de la déportation, suivons son chemin, l'écoutons nous dire ce que signifie perdre son humanité. Souvent, les situations vécues par Tomi sont racontées aussi par une tierce personne, permettant de mieux comprendre le comportement de ce dernier. Une année va s'écouler, essentiellement au camp de Dora-Mittelbau, puis dans celui de Bergen-Belsen. Une année où survivre va être le maître mot, survivre par tous les moyens,même les plus vils. Herman et Tomi vont être séparés du reste de leur famille dès le début, comprenant sans pouvoir se l'avouer le sort réservé aux êtres aimés. Père et fils devront leur salut à leur talent de couturier. Au coeur des camps de la mort, les officiers nazis et leurs épouses n'ont pas renoncé à l'élégance. Herman va rapidement intégrer un atelier où se bousculent ces clients exigeants. Tomi, lui, sur un coup de bluff, rejoindra une baraque où le travail est moins prestigieux, raccommoder les vêtements rayés des déportés. Il ne sait pas coudre, il réussira à le dissimuler le temps d'apprendre avec la rapidité de ceux que la mort guette. Dans ces ateliers, ils échappent au froid, à la boue, aux travaux à marche forcée qui broient les hommes.



Automne 1945. Herman et Tomi sont de retour à Beregszasz où leur maison a été pillée. Leur cheminée réchauffe maintenant la salle à manger du boulanger. Ils attendront comme beaucoup le retour de leurs amours : Anna, l'épouse et la mère, Gabor, le fils et le petit frère, les oncles et tantes avec leurs enfants. Herman prendra alors la décision de les éloigner de ce lieu mortifère, et les deux hommes gagneront Paris, l'Eldorado des couturiers. Chacun y trouvera sa voie, dans la couture pour hommes pour l'un et la haute couture pour femmes pour l'autre.



Au-delà de cette trame inspirée de faits réels se devine une autre histoire, une histoire de tissus, de fanfreluches, de dignité et de beauté. Au camp de transit de Auschwitz-Birkenau, avant même de transformer les hommes en numéro, on leur a ôté leurs vêtements et ce faisant, une part de leur humanité. A leur manière, armés seulement de leur aiguille et de fils, les Kiss père et fils vont pendant leur séjour à Dora, rapiécer les guenilles recouvrant les prisonniers et leur redonner aussi une part de dignité.



Plus tard, quand la guerre sera loin derrière eux, la couture ne sera plus pour eux un simple métier. Herman retrouvera les règles immuables du monde des tailleurs pour hommes, une branche solide à laquelle se raccrocher, une survivance de leur univers d'avant. Tomi, à la personnalité beaucoup plus tourmentée, se fixera inconsciemment un objectif plus ambitieux, faire naître la beauté du chaos. Devenu premier de couture dans une maison prestigieuse, il n'aura de cesse de chercher à magnifier les femmes, de les revêtir de vêtements-talismans, qui les protègeront de la laideur du monde. Son père nous livre en quelques lignes extraordinaires la raison de cette quête effrénée de la beauté. Pour les Kiss, réfilience convient mieux que résilience.



Il est compliqué dans un article de décrire un roman sans trop le dévoiler. Il y aurait encore beaucoup à écrire sur les mots que Véronique Mougin pose sur les pages, comme le brodeur avance point à point dans son ouvrage. "Où passe l'aiguille " trouvera un écho particulier en chaque lecteur.

Pour moi, il me rappelle des périodes sombres où mes mains d'abord maladroites et puis de plus de plus expertes ont créé de la beauté avec des fils de soie, de coton ou de laine, où me concentrer sur la création m'a sauvée de la destruction.

Plus qu'un coup de coeur, ce roman aura été pour moi un coup au coeur. Une douleur se muant en douceur.



Commenter  J’apprécie          60
Pour vous servir

Tout est vrai dans Pour vous servir, hormis les noms des personnages. Et Véronique Mougin fait bien de le préciser parce que l’on finirait par douter que de telles situations puissent être vraies ! Non, vraiment, ils ne sont pas comme nous.



On rit parfois, on lève les yeux au ciel, on sourit, on souffle, … c’est une lecture à picorer, quelques chapitres de temps en temps entre deux livres. Un roman-témoignage qui ne restera pas dans les annales mais qui n’est pas déplaisant non plus. Un peu comme les documentaires sur la vie des riches devant lesquels on s’affale parfois. Sauf qu’ici, c’est bien écrit
Lien : http://milleviesenune.com/po..
Commenter  J’apprécie          60
Où passe l'aiguille

Gros coup de cœur pour ce récit poignant.

Il m'a touché à plusieurs égards.



Tout d'abord ce récit à la 1er personne, Tommy, un ado de 14 ans comme les autres pris dans l'horreur de la guerre et des camps. On le suit pas à pas, dans ce qu'il ressent, dans ce qu'il comprend ou pas, ou découvre.m hélas.

Un récit qui transperce notre humanité sans être déplacé ou insoutenable. Je pense que le plus horrible a volontairement été passé sous silence, par pudeur, par besoin de ne pas déterrer tous les morts (hélas, dans le vrai sens du terme). Car oui, ce récit, même romancé, est le témoignage de l'oncle de l'auteur.



Ensuite, en tant que couturière, bien sûr que ce récit me touche. La découverte du métier qui le rebute puis qui le sauve. Et sa façon d'en parler. Oui, ça me parle puisque je partage cette même passion.



Je pense que ce livre va m'habiter encore longtemps.



Commenter  J’apprécie          52
Pour vous servir

Un roman sympathique sur les tribulations d’une gouvernante.



« Françoise vit dans des appartements luxueux. Elle fréquente les riches, les connus, les intellectuels ; tout le gratin. Elle connaît le protocole sur le bout des doigts et beaucoup de secrets. Françoise est gouvernante pour de riches client.es et ce n’est pas toujours aussi glorieux qu’on le pense. »



A lire pendant une pause.



Commenter  J’apprécie          50
Où passe l'aiguille

Un récit en 2 temps :



Un autre éclairage sur l'horreur des camps de concentration ... Avec l'avant, la vie qui devient de plus en plus compliquée pour les juifs, grands et petits, victimes d'humiliations, mais vues à travers le regard de Tomi, du haut de ses 5, puis 10, puis 15 ans : Un an de camp, de désespoir, de souffrances, d'amitiés, d'absurdité ... Une année gravée pour toujours.



L'après. L'émergence de sa passion pour la mode féminine, la réalisation d'un rêve, d'une vie, que lui a la chance de vivre ... accompagné de beaucoup de fantômes!



Curieusement la lecture n'est pas plombante ! J'ai éprouvé l'envie de vivre, de défier le destin que pouvait ressentir le Tomi des camps! Et j'ai été soulagée qu'il trouve sa voie ensuite, comme s'il s'était agi de mon enfant !



Je ne sais pas comment Véronique Mougin a fait ? Mais elle l'a bien fait !
Commenter  J’apprécie          51
Où passe l'aiguille

Depuis ma lecture de Primo Levi c'est toujours avec une certaine hésitation que je me lance dans cette partie de notre histoire, mais les bonnes critiques ont été plus fortes que mon hésitation.

Alors oui le récit est très dur, souvent insoutenable, certains passages prennent aux tripes ! comment cela est ce possible comment des hommes peuvent faire subir cela à d'autres hommes ? cela m'anène à des reflexions inextricables sur les êtres humains et de ce que nous sommes, tout à chacun, capable de faire où pas ! mais au dela de cela c'est un livre que je recommande grandement derrière l'horreur brille une lumière, la résilience de Tomi, qui même fracassé par ce destin en fera quelque chose de beau. Ce livre m'a tiré des larmes mais aussi des sourires.
Commenter  J’apprécie          53
Un fils à maman

Après avoir lu et aimé le roman de Véronique Mougin Où passe l’aiguille, j’étais curieuse de lire son dernier roman qui est dans un tout autre style.



Un fils à maman par Mougin

Jo Picassiette est une mère poule. Un peu bourrue voire misanthrope, peu de choses l’intéressent en dehors de sa ferme, sa campagne et son fils mais quand celui-ci commence à vouloir prendre de la hauteur en devenant un écrivain célèbre dont le récit se moque de son village natal et de ceux qui le peuplent, le sang de Jo ne fait qu’un tour ! Même si c’est son fils, celui-ci va bien trop loin et foi de Jo Picassiette, cela ne se passera pas comme cela !



C’est dans un tout autre registre que nous embarque donc cette fois Véronique Mougin. Humour, cynisme, personnages truculents et situations rocambolesques sont au coeur de ce récit. Même si j’ai beaucoup aimé la peinture acerbe du milieu de l’édition et les nombreux clins d’oeil et références au milieu littéraire, j’ai été un peu moins conquise par la multiplication des situations rocambolesques.



Cependant on passe un très bon moment de lecture et on se prend à rire plusieurs fois au fil des pages. J’apprécie la variété de la plume de Véronique Mougin qui est capable de passer de l’oeuvre sociologique avec pour vous servir, au roman émouvant et historique avec Où passe l’aiguille et au récit grinçant et comique avec Un fils à maman.



En résumé : envie de rire, de scènes rocambolesques et de personnages haut en couleur ? Lisez Un fils à maman !
Commenter  J’apprécie          50
Où passe l'aiguille

"Où passe l'aiguille" est à double titre un roman sur la transmission.

D'abord, il s'agit de la transmission entre un père et son fils. Le père de Tomi aimerait que son fils devienne à son tour couturier, mais Tomi préférerait être plombier... pour la salopette. Au final, Tomi révèlera sa vocation pour la couture dans les camps de concentration : son père n'y sera pas pour grand chose. De toute façon, que peut transmettre un père à son fils dans un lieu qui lui nie jusqu'à son humanité ?

Ensuite, il s'agit aussi de la transmission de la mémoire, celle des survivants de la Shoah qui sont aujourd'hui de moins en moins nombreux pour en témoigner.



Véronique Mougin s'est magnifiquement réappropriée le témoignage d'un de ses parents. Le récit de la vie dans les camps en est troublant d'authenticité et a créé chez l'historien que je suis, un débat profond sur la place que peut (doit ?) avoir le roman dans le devoir de mémoire.

Ma lecture a souvent été perturbée par le parallèle que j'ai pu faire entre ce que je lisais et les récits ou témoignages que j'ai pu lire ailleurs (notamment celui de Primo Lévi) : la frontière entre le roman et le témoignage était parfois si mince que cela m'a profondément troublé.



Si la plume de Véronique Mougin est moins convaincante sur la deuxième partie du roman, qui se passe après guerre, dans les coulisses de la haute couture parisienne, elle s'illustre dans la justesse de ses personnages et les enjeux posés à travers le roman. L'auteure parvient à restituer toute la complexité de la relation père-fils sans pour autant jamais en faire le sujet principal de son roman. Il en va de même sur la question de la reconstruction qui est le fil rouge de la deuxième partie du roman, sans jamais l'être ouvertement.



Au final, je regrette simplement le dernier chapitre qui trouble davantage encore la frontière entre le roman et le témoignage. Bien que les propos y soient justes, ils sonnent comme une morale de La Fontaine, ce dont le roman pouvait facilement se passer.
Commenter  J’apprécie          50
Un fils à maman

Chaque phrase est une pépite, riche de mots choisis avec soin, de références culturelles et de cocasseries un peu cyniques ! Car, dans cette histoire, tout la galerie de personnages éclectiques se retrouve bien égratignée !

J'ai d'abord détesté le personnage principal, Jo Picassiette. C'est la mère poule trop possessive, qui a du mal à lâcher son enfant. Elle ne pense non pas à ce qu'il aimerait lui mais la vie, mais voit uniquement ce qui la rend heureuse elle, aux côtés de son fils. Elle développe la nostalgie de l'enfance et regrette l'époque où elle et la nature représentaient un horizon suffisant pour le petit garçon aux bottes en plastique jaunes.

Ajoutez là-dessus un comportement des plus rustres de Jo Picassiette avec n'importe lequel de ses prochains (elle crève les pneus des promeneurs à vélo qui ont la mauvaise idée de s'arrêter près de chez elle, elle va même jusqu'à détruire le précieux carnet d'écriture de son fils tête en l'air), et vous avez théoriquement une mère des plus antipathiques.



Mais, par moments, elle se révèle aussi attachante dans sa façon de communier avec la nature et de voir le beau de sa campagne de Chandoiseau ou de se jeter corps et âme dans la lecture d'ouvrages sur les mères d'écrivains, comme Vitalie Rimbaud ou Jeanne Proust.

Un roman qui remue et ne laisse pas indifférent !
Lien : https://www.luckysophie.com/..
Commenter  J’apprécie          50
Un fils à maman

Surprise ! Ce récit aurait pu commencer par "Il était une fois". Tous les ingrédients du Conte sont là : les émotions, la tendresse, la colère aussi, la souffrance, l'humour, un décor bucolique, Chandoiseau, un charmant petit village, des personnages au caractère outrancier, voire à la limite de la caricature : Sophie, la médiathécaire biblio-thérapeute qui massicote à tour de bras les livres inutiles (selon elle!), au grand dam de ses chefs, le maire quasi muet, Saturnin Fabre, entomologiste passionné comme son homonyme l'éminent savant Jean Henri Fabre, la vieille Suzanne et sa cohorte de chats, le génial artiste bricoleur Ari, "l'agent polyvalent d'exploitation" et Jo Picassiette, LA MERE, et CHARLY, le fils...

Le conte est là pour rappeler à toutes les mères qu'un jour l'oiseau quitte le nid. " Les jeunes s'en vont, c'est dans l'ordre des choses." Jo, la Bogue, le sait bien. Mais.

Jo aurait bien aimé garder auprès d'elle son adorable petit garçon.

Jo aurait bien aimé qu'il ne grandisse plus et continue à enfiler ses petites bottes jaunes.

Jo aurait bien aimé qu'il continue à s'occuper de la ferme et de ses bêtes, avec elle.

Oui, Jo aurait bien aimé... mais voilà, elle a réussi son métier de mère au-delà de ses espérances. Charly a grandi, il a voulu vivre sa vie et réaliser son rêve, devenir écrivain. Mais à Chandoiseau ses mots n'ont pas reçu l'accueil escompté.

J'ai découvert Véronique Mougin avec "Où passe l'aiguille", un livre superbe où l'espoir, la tendresse, l'humour se mêlent aux souffrances et à l'inhumanité, un de ceux qui laissent leur empreinte sur un sujet douloureux. Avec ce fils à maman, j'ai souri, j'ai été émue, souvent, mes souvenirs se mêlant au récit. J'ai aimé Jo, cette mère intemporelle, comme Vitalie Rimbaud, comme Jeanne Proust, comme les mères juives, comme moi...

Une jolie pépite à ne surtout pas éviter!

Commenter  J’apprécie          50
Un fils à maman

🍎POMME D'AMOUR🍏

Jo Picassiette est une sacrée bonne femme ! Une veuve à poigne, extravagante et pas commode. Du genre à sortir la pétoire quand on pénètre dans son jardin sans y être invité. Au village, elle est d'ailleurs surnommée la Bogue, rapport aux piquants qui tiennent tout le monde à distance 💥💥. Jo Picassiette vit seule avec son fils Charly qui l'aide à tenir la ferme et à cueillir les pommes du verger. Elle est viscéralement attachée au fiston qu'elle aime d'une passion dévorante, débordante, exclusive, jalouse, maladive. Alors quand, à 18 ans, Charly lui annonce qu'il lâche les travaux de la ferme pour écrire un roman, le monde de la Bogue s'écroule. Surtout lorsqu'elle découvre que le jeune auteur met en scène tout le village en se moquant gentiment des 14 habitants que compte Chandoiseau... Très vite, la mère fouettard organise la résistance et pousse tous ses voisins à se battre contre ce livre qui happe toute l'attention de son fils et contre la maison d'edition qui veut lui voler Charly...



On avait adoré "Où passe l'aiguille", terrible roman sur la Shoah où l'humour de Véronique Mougin transparaissait par touches malgré la noirceur du sujet. Avec "Un fils à maman", elle bascule du côté lumineux et nous offre un roman picaresque à la Pagnol, qui rend hommage aux gens de la terre mais aussi à l'entourage des écrivains et à leurs mères en particulier. Elle croque avec amour une galerie de personnages truculents d'une écriture enjouée, solaire, toute en rondeur et en tendresse. Faites-vous materner par ce "Fils à Maman", ça fait du bien.
Lien : http://dans-la-tete-des-peop..
Commenter  J’apprécie          50
Un fils à maman

Après Pour vos servir et Où passe l’aiguille, les deux premiers romans de Véronique Mougin que j’avais beaucoup aimé, voici son petit dernier, Un fils à maman. Un livre qui parlera surtout aux mamans mais qui pourra également satisfaire un public épris de littérature et de situations grotesques. Dans un cadre campagnard, nous suivons les aventures de Jo et de son fils adoré Charly, un écrivain en herbe qui quitte le nid lorsqu’il décroche un contrat d’édition. Situation qui ne plaira pas du tout à sa mère qui ne comprend pas comment son bébé est prêt à tout abandonner pour partir vivre sa vie. Et la ferme alors ? Qui va s’en occuper ? Son rôle de mère est complètement chamboulé et voilà que notre Jo commence à péter les plombs, faisant les 400 coups pour éviter coûte que coûte que son fils réussisse dans cette carrière qu’elle ne supporte pas.



Un récit prometteur et qui contient bon nombre d’ingrédients pour plaire. J’ai notamment adoré le côté ‘maman’ qui n’a pas envie de laisser son doux bébé partir loin d’elle ainsi que les anecdotes sur l’enfance de Charly dans la ferme. Toutefois, Charly est au final peu présent. On reste majoritairement centré sur Jo et sur son environnement bucolique, là, dans ce petit village où tout le monde se connait. D’ailleurs, c’est même tout le village qui va se lever contre le fils de Jo vu que l’intrigue centrale de son premier roman n’est autre que le village en lui-même… et ses habitants sont loin d’être dépeints de manière positive. Les uns et les autres se reconnaissent au fil des pages et cela ne va pas du tout leur plaire. C’est l’heure de la Révolte !



Bien que j’ai particulièrement apprécié le côté littéraire que Véronique Mougin apporte au récit en abordant la vie de personnages renommés de la littérature, je dois dire que dans la globalité, je suis un peu passée à côté de ce livre. J’ai trouvé qu’il y avait de nombreuses longueurs et que le fil du récit n’était pas distinct. On picore par-ci par là, on suit différents personnages secondaires et le rythme de l’histoire est très aléatoire. J’ai trouvé qu’il manquait aussi un peu de Charly, la star de la couverture. J’ai apprécié sa volonté de fer de vouloir terminer son bouquin, lui qui ne veut pas laisser passer sa chance de devenir un écrivain célèbre. Mais au final, c’est surtout Jo que l’on suit et elle a complètement perdu le nord cette femme ! Alors oui, certaines situations sont grotesques à en rire. J’ai passé un excellent moment avec l’épisode du supermarché et de la séance des dédicaces… mais cet épisode est un peu unique quand on fait le point sur les rebondissements de l’intrigue.



Dommage car je suis certaine que ce livre plaira à pas mal de lecteurs. Véronique Mougin a un style propre à elle et on voit qu’elle a passé de très bons moments avec ses personnages si loufoques et uniques. Toutefois, je n’ai pas accroché aussi fort que je l’espérais… J’attend donc son prochain ouvrage pour renouer avec sa plume. Je remercie quand même beaucoup l’auteure qui a pris le soin de m’envoyer un exemplaire dédicacé 🙂 Cela me fait toujours très plaisir de lire des livres que je n’aurais peut-être pas acheté moi-même en librairie.
Lien : https://atouchofbluemarine.w..
Commenter  J’apprécie          52
Un fils à maman

Un fils à maman de Véronique Mougin est un antidote à la morosité ambiante. C'est une lecture drôle, pleine de charme et de pep's. Un roman qui fait du bien.

Jo Picassiette est une femme de caractère, c'est le moins que l'on puisse dire. Elle n'hésite pas à voler dans les plumes de tous ceux qui croisent son chemin et la contrarient, et parfois sans faire grand chose de plus que d'y être, tout simplement, sur son chemin. Quand son propre fils vient à lui échapper, à la contrarier avec ses ambitions littéraires, Jo Picassiette va tout de même en appeler à la littérature pour essayer de retenir son fils auprès d'elle, prenant conseil auprès de madame Rimbaud et jalousant sec la mère Proust.

Véronique Mougin installe son lecteur dans une comédie pleine de ressort, qui sous couvert d'esprit cocasse, questionne des sujets de société comme le rapport ville/campagne, la préservation des milieux ruraux, de la nature, et vient piquer adroitement les travers du milieu littéraire. Le langage de Jo Picassiette est brut de pomme, elle envoie de l'air comme on dit chez moi. C'est une femme bourrue, une mère excessive. Quand son fils Charly décide de quitter la ferme, de la laisser derrière, tout en l'écorchant au passage dans son premier roman, Jo se sent blessée, trahie, et va rendre les coups, elle est prête à tout pour que son fils, le petit gars en bottes jaunes, revienne auprès d'elle. J'ai aimé la démesure des réactions de Jo et les joutes verbales hautes en couleur qui m'ont souvent fait rire.

La plume de l'auteure est formidable. De façon générale, les chapitres se concentrent sur un personnage en particulier, et dans une narration à la troisième personne, on n'a pas forcément besoin d'attendre les dialogues pour que son caractère résonne fort, l'écriture donne le ton tout de suite et colle parfaitement à la personnalité de chacun.

Un fils à maman est une parenthèse savoureuse et décapante, j'ai adoré. Ce roman a été une source de réconfort, une lecture refuge, à un moment où j'en avais bien besoin.
Commenter  J’apprécie          50
Où passe l'aiguille

J’ai apprécié ce livre, l’auteur a su traiter un sujet grave et noir à travers les yeux d’un enfant débordant d’envie de vivre, au caractère pétillant et débrouillard.

C’est aussi l’histoire des petites main de la haute couture.

Le livre se lit vite, il est bien construit et sait retenir l’intérêt du lecteur.

C’est une belle histoire attachante.
Commenter  J’apprécie          50
Où passe l'aiguille

Hongrie. 1944. Le jeune Tomi est le fils aîné d’un maître tailleur renommé. Ce dernier essaye depuis des années d’apprendre au jeune adolescent de 14 ans la beauté de son métier.



Peine perdue, Tomi est réfractaire à tout ce qui touche à la couture.



Quand les Allemands envahissent la Hongrie, la famille est déportée. Tomi se retrouve avec son père, sa mère et son jeune frère ayant disparu dans la foule à la descente du train.



Il découvre alors l’atrocité de la vie dans le camp : « Bon ou mauvais, allié ou ennemi, bourreau, victime, homme, femme…Au camp, les catégories habituelles se dissolvent, certaines personnes débordent des cases et on peine à les classer, tant leur caractère forme un mélange opaque et sale, une boue qui t’engloutit. »



Tomi a toujours été un gamin plein de ressources. C’est sa débrouillardise qui va lui sauver la vie : il réussit à se faire affecter au raccommodage des uniformes rayés des déportés.



C’est dans cet atelier qu’il va finalement découvrir un intérêt à la couture, comprendre l’amour de son père pour le travail bien fait.



Revenu de déportation avec son père, il ne lâchera plus l’aiguille se plongeant dans le travail pour oublier pendant quelques heures l’indicible : » La vérité : quand je couds, je n’ai pas de visions. Je ne revois pas le camp, les punitions, l’appel ou pire. Je me concentre, l’aiguille passe et repasse, chaque geste mille fois répété et doucement je deviens le fil, je deviens l’aiguille, je suis le tissu piqué et l’air que je respire, le rythme de la machine et le bruit de l’atelier. »



Ayant émigré en France, toujours accompagné de son père, seul membre de sa famille désormais, Tomi va s’enflammer pour la Haute Couture et travaillera dans une grande maison : « La couture nous transforme en sculpteurs, en artistes, tu commences à le sentir maintenant, la sueur que tu lui donnes elle te la rend en joie, en reconnaissance, en argent, en fierté, elle est comme ça la couture : par nature elle grandit les petits qui la font, elle prend des métèques elle en fait des messieurs, il suffit d’y travailler dur. »



Le métier de son père, tant abhorré dans son enfance, deviendra pour Tomi un formidable outil de résilience lui permettant de se construire une nouvelle vie.



Ce formidable roman , rempli d’humanité avec tout ce qu’elle comporte à la fois de plus beau et de plus abject, m’a profondément touchée et souvent bouleversée . D’autant plus qu’il s’agit d’une histoire vraie.



Commenter  J’apprécie          50
Où passe l'aiguille

Beaucoup d'émotion dans ce beau roman. La première partie raconte les horreurs de la déportation avec pudeur.

La seconde partie est consacrée à l'après, l'avenir, la réussite professionnelle du personnage principal.

On retiendra que quelque soit la façon de réagir après l'insoutenable, parler ou se taire, il n'y a pas de bonne méthode..la cicatrice est là, indélébile et ineffaçable.

Un roman très émouvant, des mots de la fin magnifiques.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Véronique Mougin (995)Voir plus

Quiz Voir plus

Les créatures imaginaires

Créature de la nuit, je suce le sang de mes victimes pour me nourrir. Je peux me métamorphoser en chauve-souris, en loup, en chat ou en chien quand je ne me dissipe pas en une traînée de brouillard. Les miroirs ne reflètent pas mon image et je ne projette aucune ombre. Je crains la lumière du jour et le meilleur moyen de m'anéantir est de m'enfoncer un pieux dans le cœur ou de me décapiter. Un de mes représentants le plus célèbre est le Comte Dracula.

Le zombie
Le vampire
Le poltergeist
Le golem

10 questions
598 lecteurs ont répondu
Thèmes : imaginaire , fantastique , fantasy , créatures fantastiques , créature imaginaire , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}