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Critiques de Victor del Arbol (602)
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La tristesse du samouraï

Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout de ce livre tellement l'ambiance m'était insupportable.

J'avais l'impression d'être dans un bourbier, je ne pouvais plus supporter ces séances de tortures, ces morts inacceptables...

J'étais révulsée !
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La tristesse du samouraï

Entre 1941 et le début des années 1980, entre Espagne franquiste et Espagne de la transition démocratique, Víctor del Árbol dépeint les trajectoires de familles et de personnages hantés par un passé qui continue de distiller son venin dans le présent. María, brillante avocate idéaliste qui s’est spécialisée dans la poursuite des nervis du franquisme et des abus policiers se trouve ainsi propulsée au milieu d’une intrigue qui, très vite, la dépasse en ce qu’elle va mettre en avant la face sombre de sa propre famille et remettre en cause son propre jugement en la poussant à collaborer avec l’homme qu’elle a envoyé croupir en prison dans l’affaire qui a lancé sa carrière. Et, derrière ce paravent, s’agitent encore d’autres personnages qui cherchent à manipuler ces deux protagonistes. Certains pour enterrer le lourd passé d’une histoire familiale tragique, d’autres pour réclamer vengeance, d’autres encore pour influer sur l’histoire de leur pays.



La Tristesse du Samouraï est donc un roman extrêmement touffu et complexe. Et l’une des réussites de l’auteur est de ne pas écraser le lecteur sous cette avalanche d’informations et de protagonistes. En effet, del Árbol réussit plutôt bien à tenir son cap et à dévider sa pelote dans le labyrinthe de son intrigue sans jamais nous y perdre. Autre qualité de ce roman, et pas des moindres, l’ambition de traiter à travers cette saga familiale morbide de pans importants de l’histoire espagnole : la manière dont le régime franquiste à posé sa chape de plomb sur le pays et évité de l’engager dans la guerre tout en ménageant son allié allemand, et surtout la difficulté, après la mort du caudillo, avec laquelle la démocratie a pu exister de nouveau au prix, cher payé, du recyclage des anciens complices du régime franquiste dans les nouvelles institutions.



Toutefois, les défauts du roman sont proportionnels à ses qualités. Car si l’arrière-fond est passionnant, l’intrigue elle-même se révèle décevante dans son traitement. En effet, Víctor del Árbol se laisse aller à la facilité en mettant en scène des personnages bien trop caricaturaux dans des situations qui le sont tout autant. À trop vouloir faire dans le pathos, il accumule les scènes d’horreurs gratuites et les malheurs qui touchent les personnages : cancers à répétition, viols, séquestration, incendies criminels, défigurations, meurtres sadiques, tortures…

Cet abattage de scènes violentes et de coups du destin touchant les personnages et les coïncidences trop nombreuses pour être honnêtes viennent annihiler la finesse que Víctor del Árbol aurait pu donner à sa trame en parlant de la manière dont les blessures du passé peuvent rester ouvertes. À vouloir trop en faire, à vouloir peut-être aussi satisfaire les penchants morbides d’une bonne part du lectorat, l’auteur fait basculer son roman du côté du thriller de deuxième zone là où il disposait pourtant de la matière pour faire un livre bien plus intéressant et bien plus fin.

Alors oui, on prend parfois un réel plaisir à cette lecture, mais, en fin de compte, ce plaisir est bien trop souvent contrebalancé par la lourdeur de la surenchère violente et des raccourcis pris pour faire avancer l’intrigue. Et c’est avec une certaine frustration que l’on referme ce roman.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La tristesse du samouraï

Acheté ! Au salon du livre de Genève. Le quatrième de couverture m'avait plu, il était mis en avant sur le stand, j'ai acheté.

Et j'ai pas regretté. Glauque, noir, des longueurs, ça finit mal pour beaucoup ? non, tous ! la vie quoi. Une histoire espagnole de 1940 à 1980, à la louche, je m'y suis perdue un peu, je me rappelle déjà plus très bien mais j'ai passé un bon moment de lecture.
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La tristesse du samouraï

Un roman policier qui nous depayse et nous fait découvrir une courte partie -40 ans- de l histoire espagnole, une des plus sombres, la période Franco.

Suite à un acte d amour et/ou de trahison commis au début de la seconde guerre mondiale, l auteur nous narre les histoires d une dizaine de personnages intimement liés par cet évènement.

Chacun tente d affronter ou d éviter le destin qui, implacablement, pose son emprise sur leur vie pour ne plus les lâcher.

L auteur s amuse à mêler les époques, à dévoiler avec parcimonie les indices et nous laisse, ainsi, constamment sur le qui vive, à nous questionner, à chercher les liens unissant chaque héros entre eux.

Le style direct ne verse jamais dans le voyeurisme malgré quelques scènes pouvant être éprouvantes, mais nécessaires et sans ajout de violence gratuite.

Un roman prenant et plaisant que l on doit lire à tête reposée pour bien apprécier et appréhender ce "noeud de viperes" qui se défait lentement.
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La tristesse du samouraï

Si vous pensez que ce roman se passe au Japon, oubliez tout de suite !

Nous sommes à Barcelone en Mai 1981, la tentative de coup d’état contre la démocratie date de quelques mois.

Une femme, qui sait que sa mort est proche, livre les détails de sa vie. C’est une brillante avocate qui a envoyé sous les verrous un inspecteur jugé coupable d'une grosse bavure policière. Ce qu’elle ignorait alors c’est que quelqu’un tirait des ficelles dans l’ombre et que, comme une marionnette, elle avait fait ce qu’on attendait d’elle et comme Pandore elle avait lâché la folie et le vice dans les rues.

Pour comprendre comment tout cela a commencé il faut faire un saut dans le temps et l’espace.



Mérida en Estrémadure 1941

Une ville qui bruit encore de la lutte entre républicains et phalangistes. Une femme attend sur un quai de gare, elle est belle, elle est la femme d’un dignitaire franquiste et donc du côté des vainqueurs. Un enfant l’accompagne, c’est son fils, le plus jeune, car l’aîné elle l’a tout bonnement abandonné.

Isabel, c’est son nom, n’atteindra jamais sa destination, l’enfant sera confié à son père, son père qui le hait. Un instituteur de village s'est épris de cette femme qu’il n’aurait jamais du regarder , tel le « ver de terre amoureux d’une étoile » et ce pêché il va le payer au prix fort.



Entre ces deux dates l’auteur nous plonge dans la période sombre de l’Espagne, la terrible guerre civile, le franquisme, les débuts de la démocratie à deux doigts d’être confisquée.

Quarante années pendant lesquelles d’aucuns ont laissé libre cours à l’ambition, à la haine, d’autres ont paufiné leur vengeance, certains enfin sont assaillis par la culpabilité.

Vous allez écouter la voix de María qui va revenir sur ces temps où les assassinats sont la façon simple d’éliminer un gêneur, où la torture se pratique en toute impunité.

De quel côté se situent les descendants, les héritiers ? y a t-il un rachat possible ?

Ce livre est un polar oui mais il est beaucoup plus : une histoire rouge sang où victimes et bourreaux se croisent, se reconnaissent.

Pour filer la métaphore japonaise je dirais que l’intrigue se déplie comme les origami, chaque pliure dévoile un peu de l’intrigue, les liens entres les personnes apparaissent.

Ce qui est certain c’est que, composé comme une tragédie antique, ce livre est fait pour être dévorer, des geôles franquistes à la Division Azul, des amours impossibles à la vengeance inéluctable, on est totalement pris par le récit. Une vraie réussite
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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La tristesse du samouraï

L'action se déroule dans la grande Histoire et "débute" en 1941, dans une Espagne en fin de guerre.

On découvre alors les dessous du Franquisme, les magouilles politiciennes pour rester au pouvoir, les violences inhérentes à la dictature et le putsch de 1981. Tout ça sert de toile de fond au roman, pour mieux expliquer ce qui relie trois générations de familles à cause d'un évènement marquant.



Un roman noir sur l'humanité et ses travers, le désir de vengeance et ses conséquence sur l'âme humaine et surtout de recherche de la rédemption.

Une écriture sombre mais subjuguante que je n'ai pas réussi à lâcher sur les trois derniers quarts, qui relate des évènements durs sans détours ni fioritures. Un souci du détail impressionnant dans la mise en scène mais surtout dans les personnages plus que réalistes.



On parle beaucoup du Polar Suédois, mais l'Espagne n'a définitivement rien à lui envier.

A réserver au plus vite dans votre médiathèque si, comme moi, vous étiez passés à côté de la hype.
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La tristesse du samouraï

Isabel Mola, femme d'un phalangiste proche de Franco tente en 1941 de fuir via le Portugal grâce au précepteur de son plus jeune fils mais elle est rattrapée et assassinée.

Maria, jeune avocate pleine d'avenir, en 1981 défend une petite frappe agressé par un policier et gagne non seulement son procès mais également une grande notoriété.

Les vies de ces deux femmes sont liés à travers les années par des hommes, très souvent violents, mais comment ?

C'est ce que l'auteur va nous faire découvrir dans ce polar / saga à multiples rebondissements. Trois familles sont intimement liées par des luttes de pouvoir et si les parents n'ont pas payé leurs crimes, les enfants devront le faire....
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La tristesse du samouraï

Quand la haine et la vengeance traversent l Histoire et détruisent des vies. Les enfants doivent porter le fardeau des erreurs de leurs parents.



Un excellent thriller, sombre, dense et très bien narré. Il est très proche des romans noirs par son amertume et son fatalisme.

Une lecture de haut vol à ne pas mettre en toutes les mains car les diverses scènes de violence sont détaillées à la limite de l ecoeurement.

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La tristesse du samouraï

Un peu déçue par cet opus. J'avais adoré le premier livre que j'avais lu de lui du coup j'avais certainement placé la barre un peu haut. Je trouve que c'est trop rapide trop superficiel et un peu alambiqué juste pour faire alambiqué et cela m a un peu gênée...

Après cela reste bien écrit et à la fin quand toutes les histoires se rejoignent c'est quand même bien trouvé mais voilà j'ai préféré "par delà la pluie" et de loin !
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La tristesse du samouraï

Ce roman nous mène en Espagne sur une période allant des années 1940 à la tentative de coup d'état de 1981 et sur les traces de trois familles, meurtries par des secrets et des meurtres qui pèsent sur plusieurs générations. C'est un roman vraiment noir avec certaines scènes qui, portées à l'écran, me feraient fermer les yeux mais c'est aussi un beau roman qui raconte une partie de l'histoire espagnole, celle des phalangistes (groupuscule d'extrême droite) et de la tentative de coup d'état de 1981 mais qui insiste aussi sur les conséquences de nos actes pour les générations à venir. Ne vous attendez pas à un suspense haletant, vous seriez déçu. On est bien loin de Coben mais j'ai rencontré dans ce roman de beaux personnages et un univers qui m'a parfois rappelé Millenium sans que je ne sache expliquer pourquoi. Peut-être tout simplement une question d'atmosphère.
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La tristesse du samouraï

Victor del Arbol est un auteur barcelonais qui a la particularité d'être flic pour la Généralité de Catalogne tout en écrivant des romans. Celui-ci est son troisième, et le premier à être traduit en français... Et j'attends maintenant avec impatience que les deux autres le soient vu la qualité de cet ouvrage.



Tout commence en Extrémadure en 1941, pendant l'épuration qui a suivi la guerre d'Espagne. Mise élégante, talons hauts, gants de cuir, Isabel dénote parmi des passagers apeurés qui n’osent croire que la guerre est finie. Elle fait partie du clan des vainqueurs et n’a rien à redouter de ces phalangistes arrogants qui arpentent la gare de Mérida en ce rude hiver 1941. D'autant que son mari est un phalangiste et est gouverneur de la province. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l’aîné, qu’elle s’apprête à abandonner, les raisons de sa fuite. Le train de 4 heures en direction de Lisbonne partira sans elle.

L’enfant rentrera seul chez son père, appâté par le sabre de samouraï de ses rêves qu’un homme vient de lui promettre. Isabel disparaît pour toujours. Quarante ans plus tard une autre femme a commis un meurtre et doit comparaître devant la justice des hommes mais pour cette brillante avocate, cela n’a guère d’importance. Elle est atteinte d’une tumeur cérébrale et c’est à sa mémoire qu’elle doit des comptes.

Au cours d’un procès mémorable, quelque temps auparavant, Maria Bengoechea a réussi à faire condamner un policier véreux, ouvrant sans le savoir la boîte de Pandore. Elle a été manipulée en raison d’une tragédie ancienne dont elle ignore tout. Les rejetons d’une famille maudite cherchent à lui faire payer quatre décennies de vengeance et de haine. Des premières années de l’après-guerre à la tentative de coup d’état de février 1981, après un détour par les steppes de Stalingrad, la saga familiale est lourde de complots, d’enlèvements, de trahisons.

Sous un léger vernis de démocrates, les ex-phalangistes continuent de tirer les ficelles. Les personnages et les situations se répondent, marquant trois générations au fer rouge. Les carences affectives ont transformé les enfants en psychopathes, les victimes en bourreaux, le code d’honneur des samouraïs en un effroyable massacre. Et quelqu’un doit laver le péché originel. La Tristesse du samouraï est un étonnant roman qui se joue à merveille de l’opacité d’un contexte historique, un intense thriller psychologique qui mène les personnages aux limites de leurs forces pour sauver l’honneur de la lignée.



C'est un chef d'oeuvre absolu, et c'est clairement le meilleur livre que j'ai lu cette année !
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La tristesse du samouraï

Ce roman démarre en 1941 lorsque dans l’Espagne franquiste, une femme visiblement en fuite, s’apprête à prendre le train avec son petit garçon. Elle ne prendra jamais ce train et le petit garçon, Andrès, ne la reverra jamais.

35 ans plus tard, dans une Espagne en pleine évolution, une avocate, Maria envoie un flic en prison pour avoir roué de coups un homme. Quelques années plus tard, elle se met à douter... la victime n’est pas si innocente et le flic pas si coupable… A partir de là, l’auteur nous plonge dans une histoire de famille complexe, sur fond politique et social…



Un thriller historique très palpitant qui révèle les atrocités du franquisme, et notamment envers les femmes et les enfants qu’on enlève et qu’on prive de leur famille. Un roman où la vengeance et la haine sont récurrentes. Il tend vers la tragédie noire par les scènes de violences extrêmes (Certaines scènes sont à la limite du supportable et il conviendra de ne pas mettre ce roman entre toutes les mains).

Un roman à lire donc avec beaucoup de vigilance, également par le fait que les époques changent et les personnages abondent. Tous les personnages ont un lien les uns avec les autres et l’intérêt du roman est de découvrir quels sont ces liens et quels sont les secrets de famille abominables qu’ils laissent entrevoir. J’ai donc été très accroché par l’intrigue parfaitement maîtrisée et par le souci de reconstruire les liens entre les personnages.

Ce qui ma plut en outre est la complexité et l’ambigüité des personnages. On ne peut jamais se fier à un personnage tant ils apparaissent tour à tour innocents et coupables…
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La tristesse du samouraï

Roman noir, politique et historique, --La tristesse du samouraï -- traite de la vangeance et de la culpabilité. Personne ne sort indemne de cette intrigue où tout le monde est manipulé, où les victimes deviennent coupables et où le Mal et la violence rôde. L'écriture est largement à la hauteur de l'ampleur de cette intrigue. Un très bon moment de lecture pour moi ! (avril 2014)
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La tristesse du samouraï

1941, la guerre vient de se terminer en Espagne, les franquistes sont au pouvoir, Isabel Mola, femme d’un phalangiste, homme proche du pouvoir s’apprête à quitter l’Espagne pour le Portugal avec son jeune fils Andres, âgé de dix ans. Mérida sur le quai de la guerre, alors que le train est proche du départ, l’homme de main de l’époux les interpelle. Isabel ne prendra jamais ce train…



Un excellent polar que j’ai dévoré. L’histoire se passe en mai 1981 du côté de Barcelone, quelques mois après le coup d’État avorté du 23 février 1981 où un groupe de gardes civils nostalgiques du franquisme tentèrent de prendre d’assaut le Congrès des députés. Victor del Arbol nous conte une affaire de meurtre, celui d’une bourgeoise mère de deux enfants et mariée à un homme avide de pouvoir, prêt à sacrifier les siens pour gravir les marches du pouvoir. Trois familles, deux femmes, trois générations, tous liés les uns aux autres que l’on suit sur quarante ans.



Intéressant de voir l’ambiance de l’après guerre, où les vainqueurs règnent en maîtres et la répression qui continue. L’épisode de la « Division Azul » (la Division Bleue), de la même couleur que la chemise des phalangistes, une armée de soldats volontaires envoyés sur le front russe, porter main forte et lutter contre le Bolchévisme, là en l’occurrence, deux jeunes hommes sont envoyés de force au casse pipe, le but étant qu’ils ne reviennent jamais. Et puis l’Espagne des années 80, décennie du changement, l’époque de la transition démocratique, et les vieux démons qui tentent encore de prendre le pouvoir. Et puis le petit Andrès qui ne jure que par les samouraïs.



Un polar noir où l’honneur, la violence, la famille, la vengeance, la loyauté au régime, le courage et le sacrifice sont de mise. Beaucoup de mélancolie aussi. Je conseille!
Lien : https://chroniquesaigues.com..
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La tristesse du samouraï



Le rythme est un peu dur à prendre du fait que l'auteur passe d'une période à une autre !

C'est une très bonne intrigue,menée de main de maître !





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La tristesse du samouraï

Monsieur Del Arbol, je m'excuse sincèrement. Car ce roman méritait mieux que ma lecture erratique, entre deux cartons, entre deux coups de fatigue, dans cet entre-deux années.

Je reste persuadée que j'aurais apprécié cette histoire à sa belle juste valeur sans ce contexte un brin pourrave. J'avais tellement aimé La Maison des Chagrins que j'aurais aimé être au moins autant emportée par La tristesse du samouraï.

Ce n'était juste pas le bon livre au bon moment. Encore toutes mes excuses.



Pitch (4ème de couv):

"En ce rude hiver 1941, une femme élégante arpente les quais de la gare de Mérida au petit matin. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l'aîné, qu'elle s'apprête à abandonner, les raisons de sa fuite.

Le train pour Lisbonne partira sans elle, qui vient de disparaitre pour toujours. L'enfant rentre seul chez son père, obnubilé par le sabre qu'un homme vient de lui promettre.

Des années plus tard une avocate envoie sous les verrous un inspecteur jugé coupable d'une bavure. Elle ne sait pas qu'elle ouvre ainsi une terrible boite de Pandore, libérant quatre décennies de vengeance et de haine dont elle ignore tout et qui pourtant coulent dans ses veines."



J'avais été saisie par la construction de La maison des chagrins. Elle se répète ici avec La tristesse du samouraï. Il s'agit une nouvelle fois de reconstituer pièce de puzzle après pièce de puzzle, l'image panoramique d'une histoire tragique qui lie des personnages... à priori sans lien! L'auteur délivre les secrets au compte-goutte, démêle la pelote sans précipitation. Il faut savoir faire preuve de patience et d'attention pour ne pas perdre le fil (ce qui m'a été bien difficile).

J'ai l'impression de me répéter en écrivant, comme je l'avais fait pour la chronique sur La maison des chagrins, que l'on assiste là à une tragédie à la grecque (et pas les champignons à la grecque... parce que je n'aime pô ça!): le poids du rouleau compresseur du destin est plus fort que tout et écrase les personnages les uns après les autres, sans qu'ils puissent rien y faire, pauvres pions dans un jeu d'échec qui les dépasse. C'est noir, très noir, sans beaucoup d'espoir et avec beaucoup de sang versé genre katana-qui-tranche-les-têtes.



Et donc, même si visiblement ce roman avait tout pour me convaincre, la mayonnaise n'a pas pris. Ma lecture fut laborieuse, eu égard à un contexte personnel laborieux. Mais ce n'est pas pour autant que Victor del Arbol doit en pâtir! Il mérite tellement mieux que ça.

Alors je vous encourage à tenter l'aventure avec cet auteur que ce soit avec l'un ou l'autre des romans pré-cités si vous avez suffisamment d'énergie et de temps devant vous pour ne pas passer à côté de son talent.
Lien : https://unlivredansmabaignoi..
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La tristesse du samouraï

La subjectivité est l'angle d'approche que j'ai choisi pour mon blog. Tenter d'expliquer pourquoi j'ai aimé tel livre et pourquoi j'en ai détesté un autre, sans animosité, juste un peu de ressenti et beaucoup d'émotions.



Cette subjectivité prend encore une autre tournure quand on a lu un livre, qu'on l'a refermé, glissé entre deux autres dans une bibliothèque ordonnée et que 2 jours après … on se retrouve à faire la bise à l'auteur !



J'ai terminé La tristesse du samouraï et je suis partie déambuler dans les rues de Lyon à l'occasion du festival "Quais du Polar".

Mon acolyte et moi avons mis la main sur des invitations pour la soirée d'inauguration où j'ai eu le plaisir de fumer des clopes et discuter un peu avec Victor del Arbol.



Le bel espagnol aux allures de don Diego de la Vega s'était vu remettre ce soir-là le prix "Le Point du polar européen 2012", nous avons causé un peu, de tout de rien, surtout de son livre, de son mauvais français et de mon très mauvais espagnol, il était d'humeur joyeuse malgré sa tentative avortée de me piquer mon briquet.



Par un froid matin d'hiver, sur le quai d'une gare, une femme et un enfant attendent impatiemment un train pour Lisbonne qui leur promet un avenir plus radieux. Le train partira sans eux et leur avenir restera des plus violent. Nous sommes en 1941 et Isabel Mola, épouse d'un phalangiste proche de Franco, disparaît à jamais.

Quarante ans plus tard, dans une chambre d'hôpital, Maria Bengoechea, 35 ans, brillante avocate rendue célèbre pour avoir envoyé sous les verrous un flic violent et véreux est en train de mourir.



Deux femmes, deux destins, un seul lien.



Suivons, sur trois générations marquées par la violence de l'après-guerre espagnol, cette saga familiale aux multiples ramifications, aux liens insensés. Un désir de vengeance sans limite qui rouvrira de terribles plaies et fera éclore un secret, qui pour Maria, changera tout et à jamais.



La tristesse du samouraï est un thriller psychologique extrêmement complexe. Victor del Arbol se joue avec justesse d'un contexte historique passionnant mais très peu connu. Le roman met en lumière la part la plus sombre de l'Espagne franquiste et démontre jusqu'où les lieutenants de Franco étaient prêts à aller par pure loyauté étatique.



Il dénonce, pointe du doigt et exhume la tristesse de l'Espagne.



Les phalangistes, les républicains, les miliciens … j'avoue avoir eu quelques difficultés à entrer dans l'arène, mais après m'être fait donner un petit cours d'histoire, j'ai sauté à pieds joints dans l'aventure et je n'en suis pas ressortie totalement indemne, tout comme Isabel et Maria, symboles féminins de courage et de volonté, sacrifiées par cette marée masculine de rage et de haine.
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La tristesse du samouraï

La tristeza del samurái

Traduction : Claude Bleton



ISBN : 9782330015145



Comme il était de tradition, pour nos chevaliers médiévaux mais aussi, en règle général, pour les bretteurs affirmés, de donner un nom à la lame avec laquelle ils préféraient se battre, les samuraïs avaient coutume de nommer leur katana soit selon leur propre idée, soit d'après la suggestion du Maître qui le leur avait forgé. Ainsi, cette "Tristesse du Samuraï", dont nous parle ici Víctor del Árbol, n'est autre que le nom du katana que Gabriel, le forgeron d'un petit village proche de la propriété de la riche et puissante famille Mola, a confectionné pour le plus jeune des fils, Andrés. Âgé de sept-huit ans à peu près, celui-ci est fasciné par les armes et, tout particulièrement, les armes japonaises et tout ce qui entoure la culture samouraï : la noblesse des katanas, la cérémonie du seppuku, mais aussi l'entraînement où l'on se doit de rester impassible, le code d'honneur (le Bushidô), l'obéissance absolue à son Seigneur, l'Idéal ...



De l'avis général, avant tout celui de son propre père, don Guillermo, ministre de Franco, il y a quelque chose qui ne va pas chez Andrés. Et, bien que l'enfant lui ressemble beaucoup physiquement et soit d'une rare intelligence, il s'est persuadé qu'il ne pouvait pas être de lui, que sa femme, la très belle Isabel, l'avait trompé et avait donc donné naissance à ce ... à cette ... enfin, à cet enfant dont il se débarrassera dès qu'il le pourra. Cela malgré même les conseils de son âme damnée, Publio, qui mènera une éblouissante carrière tout au long des années franquistes mais que nous retrouverons, en 1981, derrière le coup d'Etat avorté aux Cortés.



Partageant en cela l'avis de tous ceux qui approchent Andrés, dont son frère aîné, Fernando, lequel lui est profondément attaché et que don Guillermo enverra sur le Front de l'Est, dans la Division Azul, afin qu'il y trouve la Mort (mais, manque de chance pour don Mola et celui qui est devenu don Publio, Fernando reviendra des steppes soviétiques), Marcelo Alcalá, son nouveau précepteur, estime que l'enfant, bien que de caractère étrange, voire parfois inquiétant, est pourvu de grandes capacités intellectuelles et qu'il prendra la bonne ou la mauvaise voie selon la nature de celui qui le guidera - selon aussi les aléas de l'avis. Mieux vaudrait toutefois qu'Il n'y eût pas trop d'éléments négatifs dans la vie d'Andrés ...



Hélas ! Sa mère s'enfuit - en tous cas, c'est ce qu'on lui raconte - alors qu'il atteint justement ses sept-huit ans ; son frère, qu'il aime tant, part lui aussi, mais pour faire la guerre contre les Rouges avec les Allemands ; et son père l'isole de plus en plus avant de le faire carrément enfermer peu avant qu'il atteigne sa majorité. L'auteur nous laisse cependant entendre que, au-delà de la haine qu'il portait à l'adolescent, don Guillermo Mola avait peut-être de bonnes raisons pour le faire interner ... Un passage du livre nous montre d'ailleurs de quoi est capable Andrés alors qu'il n'a que dix-sept ans. Pour autant, l'on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'il serait advenu de cet enfant "différent" si son père et sa mère avaient formé un couple uni, si sa mère n'avait pas disparu du jour au lendemain, assassinée, prétendra-t-on, par le précepteur de l'enfant, Marcelo Alcalá, tombé éperdument amoureux d'elle et avec qui elle voulait rompre, si Fernando n'avait pas été fait prisonnier par les Russes et si tout un pan de l'Histoire espagnole n'avait pas existé ...



Je mets tout de suite en garde les amateurs d'intrigues simples. Celle que déroule sous nos yeux Víctor del Árbol se révèle des plus complexes, avec de nombreux retours en arrière, l'action se déroulant alternativement aux premiers jours du franquisme et en 2001 pour s'achever en 2002. Des plus machiavéliques et des plus sanglantes aussi. Ici, nous sommes aux premières loges d'un totalitarisme qui, bien qu'ayant rétabli une forme d'ordre dans le pays, n'a pas apporté beaucoup de bonheur aux Espagnols. Si la Liberté se remet à palpiter après la mort du Caudillo, les plis sont pris et les hommes de pouvoir restent les hommes de pouvoir ...



Qui s'étonnera sincèrement, à la sinistre époque qui est la nôtre, de découvrir les hommes de Franco ayant creusé leurs confortables tanières au sein même de la monarchie qui s'est installée en Espagne après la mort du dictateur ? Qui s'étonnera des pressions subies par l'héroïne, María Bengoechea, avocate et divorcée, lorsqu'elle s'investit pour retrouver Marta Alcalá (la petite-fille de Marcelo), qui a été escamotée en pleine rue alors qu'elle devait avoir à peu près douze ans sans que son père, César, pourtant lieutenant de Police de son métier, ait réussi à la retrouver ? En fait, César a bien failli remonter la piste du kidnappeur mais, pour avoir plongé dans le coma le messager du coupable, chargé de lui remettre l'un des rubans qui maintenaient les cheveux de sa fille, il a été condamné à la prison - et le hasard a voulu que ce fut M° Bengoechea elle-même qui plaidât pour la partie civile. Qui s'étonnera des pistes et des sentiers qui s'entremêlent, nous révélant entre autres que l'avocate est elle-même la fille de Gabriel, l'armurier qui forgea le katana du petit Andrés Mola ? Miroirs qu'on distingue à peine dans cette Espagne où il n'arrête pas de pleuvoir, faux reflets d'une vérité qui a existé et qui se croisent avec les reflets quasi charnels d'une vérité qui, de son côté, ne fut que mensonges patiemment tissés par les sbires de Loma, corps-à-corps d'une époque bel et bien morte et enterrée, avec toute sa colère et toute sa cruauté, avec une ère plus moderne qui essaie désespérément de tirer la page mais qui n'a pas encore suffisamment de recul pour le faire sans dommages, personnages attachants mais aussi pervers, insaisissables, froids, ayant oublié ou s'acharnant encore et toujours à oublier l'âme qui fut la leur, personnages "mauvais" et "maudits" mais, pour certains, aux convictions sincères, personnages sympathiques mais trop indifférents ou trop lâches qui, de tous temps et en tous lieux, préfèrent détourner la tête devant l'injustice qui se commet sous leurs yeux et se boucher les oreilles pour ne pas entendre les cris des innocents, tous sont là, se mêlent, s'évitent, se cognent dedans, lèvent encore pour certains d'eux un poignard qu'ils rêvent de planter dans un dos que, dans leur jeunesse, ils n'ont pas réussi à blesser à mort, sang, puissance, mort et l'impression étouffante, horrifiante et digne d'une tragédie grecque que le fameux "¡ Viva la muerte !", lancé, le 12 octobre 1936, par le général franquiste José Millán-Astray, pour interrompre le célèbre "Discours de Salamanque" de Miguel de Unamuno peut relever sa tête d'hydre infernale non seulement à n'importe quel moment de l'Histoire comme à n'importe quel moment de notre pauvre petite histoire personnelle - voilà tout ce que vous trouverez, voilà tout ce que vous éprouverez en lisant "La Tristesse du Samuraï" avec, en arrière-plan, l'inoubliable et immortelle mélancolie du Quijote.



Mais qui sait ? Ce sont peut-être mes gènes ibériques qui me font percevoir les choses de cette manière tranchante comme un rasoir - ou comme le fil d'un katana . Quoi qu'il en soit, lisez "La Tristesse du Samuraï" : Víctor del Árbol est, c'est certain, un nom dont se souviendra le polar espagnol - et mondial. ;o)
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La tristesse du samouraï



Ne voulant en rien dévoiler le fond de ce polar espagnol dont il suffit de lire la quatrième de couverture, je ne donnerai mon avis que sur la forme.

Cette histoire de haine et de vengeance familiale sur trois générations est particulièrement travaillée, par de multiples personnages, des chapitres qui s'entremêlent avec aisance sur plusieurs époques et une recherche sur le contexte historique qui colle au plus près des années plombées du franquisme, de la guerre d'Espagne, de la division Azul dans l'armée allemande.

J'ai donc plutôt apprécié ce roman noir, bien que certaines situations d'enlèvement et de meurtres soient peu crédibles, un peu "surdosées" et alambiquées et demandent donc un effort de concentration pour ne pas perdre le fil.Trop de malheur et de noirceur finissent par lasser...

L'intrigue est donc un peu en décalage avec la trame historique, qui reste, en arrière fond, très intéressante.



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La tristesse du samouraï

Très bonne surprise que ce roman choisi pour son titre.

Préparez vous à affronter le passé de l'Espagne, entre délations, putsch, deuxième guerre mondiale, partisans de Franco et front russe.

C'est un roman qui mêle une histoire familiale et l'Histoire du pays, avec une bonne dose de drames et de meurtres.

Je vous le conseille sans retenue!
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