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Critiques de Viet Thanh Nguyen (150)
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Les réfugiés

Peut-être que j'attendais trop de ce livre mais j'ai été un peu déçue. Je pense que les critiques étaient telles que je m'attendais probablement à un "Petit pays" façon Vietnam mais non. Un mélange des "chroniques de San Francisco" avec les livres sur le Vietnam que j'ai lus récemment. Étrange. Je n'ai pas été transcendée. C'est bien écrit mais rien d'extraordinaire non plus. Je suis déçue.
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Le Sympathisant

Un roman qui se cherche perpétuellement entre espionnage, thriller, chronique post-vietnam. On navigue au gré des envies de notre narrateur ( le fameux capitaine....au service des communistes ) mais tout celà d' une écriture somme toute monotone et ennuyeuse. Beaucoup de répétitions viennent alourdir l' ensemble qui en devient parfois indigeste. On a dû mal à se mettre dans la peau du narrateur et l' étude de ses contradictions intérieures demeure somme toute peu approfondies.

A noter le passage brillant et très intéressant ou le narrateur sert de faire valoir comme conseillé sur un film sur le vietnam. Tout respire le réel. Enfin quelques aspérités dans cette histoire qui en manque cruellement.

Sujet intéressant et original peu traitée de cette façon ( le narrateur de bout en bout du roman ) mais qui, à mon avis, aurait pû être beaucoup plus passionnant ( manque de souffle épique.....)
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Le Sympathisant

Tout ça pour ça... j’avoue que je suis déçue. Pour avoir lu et apprécié plusieurs lauréats du Pulitzer, je dois dire que celui-ci ne m’a pas du tout embarquée. La première moitié est interminable, la seconde est violente et dérangeante... dommage.
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Le Sympathisant

Ce livre est un roman d'espionnage atypique. en effet, il débute par la débâcle des Américains en 1975, quand ils fuient le Vietnam.et ensuite on avance lentement au travers du regard de ce jeune homme "entre-deux". il dit avoir toujours eu un problème de positionnement, d'identité. Son père était un prêtre français qui ne l'a jamais reconnu comme fils et d'une mère vietnamienne. ceci explique cela ? peut-être en partie. enfin le voilà qui confesse son rôle d'espion au profit de la lutte du Nord Vietnamm. il est infiltré dans le groupe qui fuit ou revient aux USA, ce pays qui l'a souvent fait rêver, mais que devient ce rêve? là les choses se compliquent. qui espionne qui ? quel rôle peut-on réellement jouer dans ce pays entre les gens qui vous ont, en quelque sorte, nourris et ceux dont vous avez épousé les convictions ?

Cette aventure continue avec des moments forts et douloureux mais aussi des notes d'humour qui apportent de la légèreté à ce roman dense et riche.
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Le Sympathisant

Lecture décevante. Le personnage principal, agent double, n'est pas assez fouillé, alors qu 'il y avait matière pour cela. L' auteur semble s'être fourvoyé et être passé à côté de son livre
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Les réfugiés

Le livre est composé d'une suite de nouvelles, aux tonalités très variées. Elles témoignent toutes de la complexité d'être un réfugié, en donnant vie à une galerie de personnages, liés au Vietnam d'une manière ou d'une autre.



L'auteur est un conteur efficace. En outre, ses récits évitent tout manichéisme, en adoptant des points de vues contraires. Il sait porter un regard sans concession sur les 2 camps (vietnamien et américain), grâce à un style incisif et critique. On reste comme en suspension à la fin de chaque nouvelle ; chaque épilogue est tantôt ouvert, bouleversant, lyrique, plein d'ambiguïté ou de férocité. Enfin, les textes - tous empreints d'une tonalité engagée et politique - résonnent qui plus est de façon dramatique avec l'actualité.
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Les réfugiés

Viet Thanh Nguyen est décidément très doué pour mettre des mots sur des émotions complexes.

J'avais déjà beaucoup aimé "Le sympathisant" de lui que j'avais trouvé très réussi et ce recueil de huit nouvelles écrit antérieurement est dans la même veine.

Nous y découvrons la vie de réfugiés aux États-unis après la guerre du Vietnam, leurs peurs, leur (tentative d') adaptation, les difficultés rencontrées, l'exil, la tristesse d'être loin des leurs et de leur pays. Nous suivons certains personnages très débrouillards, d'autres qui ne savent pas exprimer ce qu'ils ressentent. La jeune génération ne comprend d'ailleurs pas toujours leurs parents et vice-versa, par manque de dialogue. La plupart d'entre eux doivent faire face à leurs démons intérieurs pour essayer de trouver la paix. La paix avec les leurs et avec leur histoire.

Ces huit nouvelles sont donc un très beau condensé d'émotions décrites avec une plume agréable.
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Les réfugiés

J'ai emprunté ce recueil de nouvelles à la bibliothèque un peu à l'aveugle, sans préjugés, je ne me doutais pas de ce qui allait m'arriver.

Dès la première nouvelle, particulièrement poignante sans être larmoyante, j'ai été prise aux tripes et ai reposé le livre en laissant un peu d'espace, de souffle, avant d'aborder chaque texte.

Comme tout bon recueil, elles sont inégales dans leur intensité, mais quoi qu'il en soit, elles sont nettement remarquables parce que sans pathos, elles nous font partager différents sentiments qui, somme toute, sont humains et internationaux - c'était le but du jeu, non ? C'est complètement réussi.
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Le Sympathisant

Tournures difficiles à apprivoiser (VO). De belles trouvailles linguistiques. Beaucoup d'humour mais cependant parfois triste et gore. Une critique acerbe et éclairée de l'Amérique mais aussi de l'Asie.
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Les réfugiés

Très beau recueil de nouvelles sur le déracinement, la fuite, l'exil, la résilience, la confrontation entre deux cultures. Une belle réflexion sur ces personnes qui vivent entre deux mondes et qui doivent s'adapter à la réalité d'une société en perte de repères, de valeurs et de sens pour beaucoup d'entre elles, comme pour beaucoup d'entre nous. A travers ces nouvelles, l'auteur nous invite à découvrir des parcours, des vies, des personnalités différentes mais qui toutes se retrouvent sur la difficulté de faire face à cette double culture, à ce grand écart entre deux mondes. Un monde où ils peinent à trouver leur place et leur identité et un monde qui devient un souvenir idéalisé d'une vie d'avant avec ses codes, ses valeurs, ses propres références culturelles et familiales.



Une belle écriture, une ambiance empreinte de nostalgie et de mélancolie et des caractères travaillés et attachants qui nous donnent envie de nous plonger dans ce monde en suspension, ces vies entre parenthèses et dans ces histoires où les fantômes retrouvent les vivants pour les aider à avancer sur le chemin de la rédemption et de la résilience. Un recueil sur la perception des souvenirs, ce qu'il en reste une fois que le deuil, la perte, le chagrin a tracé sa route dans les mémoires et dans les cœurs… A travers ces vies brisées, ces histoires de famille, ces personnages à demi effacés qui hantent les pages de ce livre, on découvre le droit à l'oubli, le droit à la renaissance, le droit à la vie tout simplement. A travers toutes les histoires de ces hommes et de ces femmes, l'auteur parle d'une guerre, d'un pays, d'un drame humain, sans jamais vraiment le nommer. A aucun moment on tombe dans le pathos, dans le sordide, dans la surenchère de détails… et pourtant tout est écrit, en filigrane, comme ces morceaux de vies esquissés, cette vie d'avant, ailleurs, sur une terre qui n'est plus qu'un vague souvenir.



Chaque nouvelle retrace la vie d'une famille, d'un personnage… Si certains essaient de s'en sortir en acceptant les codes et les usages d'une société qui n'est pas la leur et en essayant de faire table rase du passé, d'autres essaient tant bien que mal de conserver au fond d'eux cette petite part de leur histoire, voire d'aller à la rencontre de ce pays si souvent rêvé, de ces parents restés là-bas, de cette culture qui n'est plus vraiment la leur. Certains ont décidé d'oublier et d'autres au contraire vivent encore et encore leur histoire, à travers leurs souvenirs et leurs fantomes. Mais sauront-ils un jour trouver la paix ?



Un grand merci au traducteur qui a su recréer cette atmosphère douce-amère et partager avec les lecteurs ces esquisses de vie.



A lire sur le blog :
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Les réfugiés

Déçue car ou bien un peu caricatural, ou bien inutilement complexe dans l'expression.
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Les réfugiés

A travers huit nouvelles, l'auteur donne un visage à ces hommes et femmes qui ont dû quitter le Vietnam suite à l'arrivée des communistes au pouvoir. Ils font partie de l'histoire de l’Amérique même si on parle peu d'eux. L'auteur traite du déracinement, des traumatismes liés à la guerre et du choc culturel. Toutes les nouvelles prennent place dans les années 80 en Californie.



Les fantômes du passé ou des croyances populaires viennent s'inviter dans le récit. C’est par exemple le cas dans la première nouvelle "Femmes aux yeux noires". Le narrateur se souvient des histoires de fantômes que lui racontaient les femmes de son village pendant la guerre jusqu'au jour où lui-même en rencontre un. Dans cette nouvelle, l’apparition du fantastique pousse la narrateur à regarder en face un passé duquel il s'est détourné. C’est la question récurrente de ces nouvelles. Comment accepter la guerre et l’exil ? Comment construire une nouvelle vie sans renoncer à son identité ? Les personnages sont condamnés à vivre tiraillé entre deux mondes.



La nouvelle qui m'a le plus touché est "I'd love you to want me". Elle raconte l'histoire d'un couple dont l'homme commence à perdre la mémoire. L'épouse tente de maintenir une vie ordinaire le plus longtemps possible. Et puis elle est contrainte de renoncer, de s'adapter et de faire de faire de choix. J'ai trouvé ce texte extrêmement beau et universelle. Même si les deux personnages sont nés au Vietnam et qu'il y a énormément de références au pays tout au long du récit, il sont avant tout un couple d'humain face à une maladie terrible.



La nouvelle "Les Américains" est aussi très intéressante car elle raconte la visite d'un couple américain au Vietnam. L'homme est un ancien pilote qui y a combattu durant la guerre. Ils viennent voir leur fille qui s'est éprise de ce pays et compte y rester. Entre le père et la fille c'est l’incompréhension. Dans un texte pourtant court, l'auteur réussi à nous parler de liens filiaux mais aussi des traumatismes de la guerre sur les combattants et leur enfants.



L'auteur pointe ainsi les non-dits au sein des familles ou des couples. Les enfants apprennent sur le tard que le mariage ne leurs parents était arrangée ou découvre les sacrifices qu'ils ont dû faire pour quitter leur pays. Au sein d'une même famille le rapport aux États-Unis n'est pas le même. Certains regardent vers l'avenir et ne veulent plus entendre parler du Vietnam, tandis que d'autres ne rêvent que d'un retour au pays. Il n'y a pas de manichéisme ou de réponse unique dans les nouvelles de Viet Thanh Nguyen. Il nous montre un panel de personnages avec une histoire commune mais des aspirations diverses.



La plume de l'auteur est très évocatrice, il nous plonge dans l'intime des personnages. En peut de phrase, on entre dans une famille et une histoire. Il condense en quelques mots énormément d'émotions et de réflexions. C'est un auteur puissant qui possède une grande maîtrise de ses textes et pousse ses lecteurs a réfléchir. C'est, à mon avis, un grand auteur à suivre !
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Les réfugiés

Tel que son titre le laisse entendre, les huit nouvelles qu’il renferme dressent le portrait d’hommes et de femmes qui ont fui le Vietnam pour se réfugier aux États-Unis. [...] Des histoires qui font réfléchir et qui, oui, ont régulièrement réussi à nous ébranler.
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Les réfugiés

En 2017 sortait en France Le Sympathisant, qui était l'oeuvre de l'auteur amérasien Viet Thanh Nguyen, auréolé du prix Pulitzer 2016. Ce roman ample et dense avait l'ambition formidable de traiter de la guerre du Vietnam et de porter un regard inédit sur les vietnamiens loin d'Apocalypse Now et autre Platoon où ils étaient souvent de simples silhouettes sans incarnation.



Avant d'écrire ce roman, Viet Thanh Nguyen avait publié aux USA un recueil de nouvelles "Les Réfugiés "qui n'arrivent qu'en cette rentrée littéraire en France.et qui est animé du même esprit que son roman écrit plus tard: celui de rendre un visage et à une humanité à cette population vietnamienne liée étroitement à l'histoire des USA



Les huit nouvelles que composent "Les réfugiés " abordent des thèmes comme le déracinement, les impacts de la guerre du Vietnam, le choc culturel éprouvé dans un nouveau pays.



On apprécie particulièrement la nouvelle L'autre homme où on suit un jeune asiatique, Liem, qui a fuit Saïgon pour San Fransico et qui a beaucoup de mal à trouver ses repères.



Mais au dela de la question de l'intégration et et de l'immigration, Viet Thanh Nguyen réussit la prouesse d'insuffler à ses nouvelles des réflexions qui toucheront un plus large public en abordant des problématiques universelles comme le cheminement intérieur et les parcours de vie que tout un chacun fait à un moment de sa vie, ou bien encore les non dits qui obstruent des relations de couple ou familiales.



Viet Thanh Nguyen possède une faculté d'évocation peu commune et une plume aussi élégante que racée qui offre un bien bel hommage à tous les déracinés qui vivent sur cette planète.



"L'anti dépresseur ne faisait que restaurer en lui un sentiment de normalité. Pourquoi se demandait Arthur avait il besoin d'une pilue pour cela?" ( La greffe)



UN grand merci aux éditions Belfond et à Babelio pour la masse critique littérature de septembre !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Sympathisant

Gros succès aux E-U, ce roman écrit par un Vietnamien professeur en Californie raconte les événements qui ont suivi la guerre du Vietnam du point de vue des exilés. Le narrateur est un militaire bureaucrate de Saïgon, en réalité espion pour le Nord. Le reclassement des Vietnamiens en Amérique, les souvenirs d’enfance, le tournage d’un film hollywoodien sur la guerre, la rééducation du narrateur, autant de passages extrêmement intéressants.



Seul reproche, comme souvent dans la littérature américaine, c’est trop long. On finit par se lasser du flot de péripéties et même de l’humour, du cynisme, de la dérision de l’auteur.
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Le Sympathisant

Un homme rédige son autocritique : au lendemain de la guerre du Vietnam, cet agent double est parti vivre aux Etats-Unis. Double, il l'est aussi par son métissage.

Ce roman est intéressant sociologiquement, parfois un peu long. Le héros se cherche entre culture orientale et occidentale et est hanté par ses contradictions, ce qui en fait un personnage riche.
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Le Sympathisant

« Je suis un espion, une taupe…un homme à l'esprit double…le mois dont je parle c'est le mois d'avril, le plus cruel de tous…un avril qui changea tout pour les habitants de notre petite partie du monde et rien pour la plupart des habitants du reste du monde ». Ces quelques lignes extraites de la première page plongent le lecteur dans le chaos de Saïgon à la fin avril 1975, quelques heures avant la prise de la ville par les communistes. L'introduction est magistrale, la suite est à l'avenant; de la constitution de la liste des 92 élus qui vont pouvoir s'échapper (« chaque nom que je rayais me faisait l'effet d'une condamnation à mort ») jusqu'à l'embarquement final, quatre ans plus tard, parmi les « boat people » en passant par Hollywood, le Sympathisant nous entraine avec ses amis, sa famille, ses collègues militaires vietnamiens et américains, ses victimes et ses bourreaux à partager son parcours dans « cette expérience qu'ils appellent sans rire la Guerre Froide ».



La scène (j'allais dire la séquence tellement il me semble que ce roman pourrait être un film) de l'attente à l'aéroport est ébouriffante: la piscine transformée en urinoir, l'entrain joyeux des prostituées au milieu de l'angoisse générale, l'entassement dans le C130 avant qu'il ne soit cloué au sol, les tirs amis pour punir les fuyards, l'envol enfin au milieu des missiles. le procédé narratif utilisé (le narrateur contraint de confesser son histoire à son geôlier) permet de décrire une situation dramatique intense sans occulter le caractère ironique, impertinent et souvent drôle du Sympathisant en lien, je suppose, avec la formule consacrée qui prétend que l'humour est la politesse du désespoir :



« Je gardais mon regard accroché au sien, tâche extrêmement difficile, étant donné la force gravitationnelle exercée par son décolleté…le décolleté séparait l'homme de la femme. Les hommes n'avaient pas l'équivalent sauf, peut-être, le seul type de décolleté dont se souciait vraiment la femme: l'ouverture d'un portefeuille bien garni »



ou encore « Elle ressemblait à Rita Hayworth…avec dix ou quinze ans et kilos en plus « , ainsi que : « Bon ayant décidé de mourir montrait enfin quelques signes de vie ».



Ce roman se lit comme un roman d'aventures, mais j'y ai trouvé également au-delà des évènements dramatiques magnifiquement décrits, toute une gamme de –sentiments humains : l'amour filial et maternel(« devant nos maigres portions nous nous regardions jusqu'à ce que son amour pour moi surpasse celui que j'avais pour elle…(et que) je mange sa part »), l'amitié (« nous nous étions choisis comme les trois mousquetaires »), la culpabilité, le racisme, la douleur, le sacrifice, la peur (« la puanteur de la défaite si forte qu'elle envahissait les climatiseurs »), la douleur de l'exil et celle du déclassement, la honte, la compassion ou le remords – et de personnages : le héros, le lâche, le profiteur, le tortionnaire, l'universitaire imbu de son savoir, le politicien qui « (comme) le requin, obligé de nager pour survivre, doit remuer constamment les lèvres », le GI de 19 ans découvrant que, « dans ce monde idyllique, il n'était plus Clark Kent mais Superman du moins eu égard à la gent féminine», le réalisateur de cinéma « affable et fanfaron…aussi fragile que les stars de cinéma mais beaucoup moins riche et glamour », le commissaire politique et « la créature la plus dangereuse de tous les temps : Le Blanc en costume cravate » !



Le temps de boire (enfin) du bon whisky en dissertant sur Un Américain bien tranquille (il me semble retrouver trace de l'intrigue du roman de Graham Greene dans ce qu'il advient de Sonny le journaliste) voici notre héros propulsé conseiller sur le tournage d'un film hollywoodien à gros budget sur la guerre du Vietnam. Profitons de l'analogie cinématographique pour décerner une mention spéciale, disons la palme d'or, à la façon dont il égratigne l'ami américain : « Ce napalm …lumière suprême de la civilisation occidentale puisque, selon les cours (de la CIA) il avait été inventé à Harvard »



« Aidé par Superman notre petit pays ne produisait plus beaucoup de riz, d'hévéa ou d'étain…(mais) chaque année une récolte exceptionnelle de prostituées, des filles (n'ayant) jamais dansé ne serait-ce qu'un rock avant que les maquereaux qu'on appelait cow-boy collent des cache-tétons sur leurs seins tremblants de campagnardes et les poussent sur l'estrade » ou : « Ces hommes prenaient la poussière en attendant les aides sociales…tandis que leurs testicules se ratatinaient, consumés par ce cancer à métastases qu'on appelle l'assimilation»



Oscar de la figuration pour les militaires sud-vietnamiens ayant réussi à se réfugier aux USA: « Notre 1er ministre, général de l'armée de l'air avait demandé à tous les habitants de se battre jusqu'au dernier…(et) fui en hélicoptère après la diffusion de son héroïque message »



Prix spécial du jury pour ses amis communistes : (Au camp de rééducation) « le but de l'éducation c'est d'obtenir de l'élève qu'il dise sincèrement ce que le maître veut entendre » ou encore : « Avant la victoire les étrangers nous brutalisaient, nous terrorisaient, nous humiliaient, à présent ce sont nos compatriotes qui nous brutalisent, nous terrorisent et nous humilient, il faut croire que c'est un progrès »
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Le Sympathisant

Selon que l’on se place du côté américain ou du côté vietnamien, la prise de Saigon en 1975 fut une chute ou une libération. Pour le héros sans nom de ce roman, agent dormant du Nord Vietnam communiste, infiltré dans l’armée du Sud comme intendant militaire, ce fut surtout un déracinement. Car bien qu’ayant fait ses études de littérature aux Etats-Unis, le retour en catastrophe à Los Angeles de cet agent double et son exil au milieu d’une population Sud-Vietnamienne déracinée et rejetée par tous, ne sera pas une sinécure.

Et comment rester intègre à ses convictions révolutionnaires quand on est baigné dans la société capitaliste que l’on combat depuis toujours ? Un dilemme auquel sera confronté notre personnage jusqu’à son retour au pays bien plus violent qu’il n’avait imaginé.

Une écriture très « masculine », drôle et crue à la fois, avec des expressions mêlant humour et sordide. Plusieurs scènes de guerre, de torture, de viol, même si elles sont le reflet de la réalité, sont difficiles à supporter et se sont avéré des épreuves pour moi en tant que lectrice.

Ce roman, à la fois témoignage et récit, m’a plongée dans cette période difficile de l’après-guerre du Vietnam, avec une implacable analyse des protagonistes qui m’a parfois glacé le sang.

Un peu trop dur pour moi, j’ai dû m’accrocher pour le terminer même si j’ai apprécié son intérêt historique.
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Les réfugiés

Repéré au titre, parce qu'il s'agissait en y regardant de près des réfugiés de la guerre du Vietnam, et que tout ce qui touche à cette période m'intéresse au plus haut point. L'auteur, Vietnamien né en 1971 et réfugié aux Etats-Unis après la chute de Saïgon, s'est fait remarquer avec 𝐿𝑒 𝑆𝑦𝑚𝑝𝑎𝑡ℎ𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡 (traduit chez Belfond en 2017), prix Pullitzer 2016 entre autres, et comparer à John Le Carré et Saul Below. Dans ce roman que je n'ai pas lu, on lui prête une reconstitution minutieuse, ambitieuse, des années 75-80 du Vietnam jusqu'en Californie, une fresque politique et palpitante.



Je me penchai alors sur ces huit nouvelles avec gourmandise, et fus largement rassasiée.



D'abord, parce que ce que la presse française rapide et monomaniaque s'empressera de faire, comme l'ont fait les américains immédiatement si j'en juge la revue de presse imprimée en rabat, à savoir alarmer et pleurer, militer et trépigner, Viet Thanh Nguyen ne le fait pas. Jamais. Pas une ligne qui ne soit détournée de son patient travail de précision, de détail, de subtiles touches de vie animant une communauté que l'on ne regarde pas : la diaspora vietnamienne.



Ensuite, parce qu'on se trouve en présence de personnages de tous genres, têtus, fiévreux, pénibles, à côté de la plaque, sensibles, très loin de tout manichéisme, construits, tissés solidement dans une économie de pages, sous des termes pesés et sans esbroufe, j'allais dire, liquides entre les mains, dont on peinera à citer quelque passage que ce soit, la soustraction d'un extrait le rendant immédiatement insipide et privé d'âme, la magie tenant dans chaque ensemble composé.



Enfin parce qu'à l'instar d'un Coetzee dans ses nouvelles contenues dans 𝐿'𝐴𝑏𝑎𝑡𝑡𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑟𝑒, paru exactement l'année dernière - dans un style fort différent -, la préoccupation centrale de notre auteur est de nous faire emprunter nos tunnels familiaux les plus enfouis, de déblayer nos empêchements et nos frustrations, de nous prendre délicatement par la main pour nous embarquer sur un cargo bien loin de tout sensationnalisme, vers les terres chargées de sang fier, frappé de malheur, qui nous attendent. Quel que soit le temps que cela nous prendra.

Une lecture douce, discrète, sans effet de manche, qui vous tient bien le corps, bellement traduite par Clément Baude (les épreuves non corrigées n'ont presque aucune faute, d'ailleurs)



Parution le 5 septembre.



En parallèle paraît, du même auteur chez le même éditeur, à la même date, 𝐽𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑟𝑖𝑒𝑛 𝑛𝑒 𝑚𝑒𝑢𝑟𝑡. 𝑉𝑖𝑒𝑡𝑛𝑎𝑚, 𝑚𝑒́𝑚𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑔𝑢𝑒𝑟𝑟𝑒, essai finaliste du National Book Award, for those who care 'bout that. Je le lirai sans doute.
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Le Sympathisant

« Était-ce un imbécile ou était-il trop intelligent pour son propre bien? Avait-il choisi le bon ou le mauvais côté de l'Histoire? » Le sympathisant à la double origine (vietnamienne par sa mère et française par un père absent) se justifie dans une longue confession, relatant ses actions subversives lors de l'interminable conflit opposant le Viêt Nam Nord au Viêt Nam Sud. Agent de renseignement pour les Viêtcongs, infiltré dans l'armée vietnamienne combattant aux côtés des Américains, il quitte avec ces derniers, dans une débandade épique, la ville de Saigon tombée aux mains des communistes de l'armée populaire vietnamienne en avril 1975.

Viet Thanh Nguyen incarne dans ce personnage toute l'ambiguïté et la versatilité d'un homme tentant de s'extraire d'une enfance sans figure paternelle, rejeté par ses concitoyens et dont le travail d'espion l'entraîne dans des actions continuellement contradictoires. Sa voix est forte, teintée d'humour et même si on n'apprend jamais son nom, sa personnalité transcende son récit. Un prix Pulitzer amplement mérité pour ce roman au propos percutant et à l'écriture élégante.
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