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Critiques de Viet Thanh Nguyen (150)
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Le Sympathisant

De la chute de Saïgon à la tristesse de l'émigration californienne, de la jungle des Philippines à celle du Viêtnam, c'est une aventure ambiguë qui est magistralement racontée par Viet Thanh Nguyen. La duplicité du personnage fait écho à sa dualité intérieure, à la mesquinerie des regards posés sur lui, à l'hypocrisie des manuels révolutionnaires, contre-révolutionnaires, et de leurs auteurs.

C'est un roman stupéfiant par son ampleur et par sa profondeur. L'auteur a obtenu le Pulitzer et son traducteur un prix pour la qualité de son travail, ce qui ne m'étonne pas vu le nombre de passages que j'ai marqués.

Ironie et satire, élégies, constats doux-amers, descriptions chirurgicales...À la fin de la phrase, il touche.
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Le Sympathisant

Ce roman se présente sous la forme d'une confession ou d'aveux que l'homme "aux deux visages" adresse au commandant. On ne saura qu'à la fin du livre qui est le destinataire, et le nom du narrateur restera un mystère. Normal pour cet agent double, communiste convaincu, qui va être des années durant-- même dans l'exil -- le bras droit d'un général du Vietnam du Sud. le narrateur est un Vietnamien très occidentalisé : il a étudié aux Etats-Unis, parle extrêmement bien anglais, mais même après avoir fui le Vietnam avec son patron officiel (un général de l'armée du Vietnam du Nord), il reste fidèle à sa double ligne de conduite. Espion modèle, il transmet sans faille des informations aux communistes tout en exécutant des tâches administratives de premier plan et d'autres bien moins glorieuses pour son général. Il aurait tout lieu d'être antipathique s'il ne partageait pas avec la lectrice ses réflexions, ses critiques et ses questionnements. Tout en mettant en lumière les responsabilités et les hypocrisies de chacun (Français, Américains et Vietnamiens des deux bords) dans le désastre, l'auteur nous livre une critique sans parti pris.
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Le Sympathisant

Voici les confessions d'un agent communiste infiltré qui retrace sa vie à partir de la chute de Saigon en 1975 et de sa fuite du pays vers les Etats-Unis dans les bagages du général de l'armée sud-vietnamienne dont il était le conseiller.



Non, ce n'est pas un énième livre sur la guerre du Vietnam, mais tellement plus que cela, complètement affranchi des genres habituels, ni roman d'espionnage, ni roman de guerre. Avant tout, une réflexion puissante sur l'ambiguité de l'histoire, tour à tour tragédie et farce ; une méditation quasi existentialiste sur la solitude de l'existence humaine, l'engagement idéologique, la légitimité de la violence et la place de l'immigré. Très dense, forcément..



L'auteur, lui-même Américain d'origine vietnamienne ( famille de boat-people ), évite tout manichéisme grâce à un personnage profondément ambiguë, né sous le signe de l'ambivalence, fils illégitime d'un prêtre et d'une très jeune Vietnamienne, brillant étudiant aux Etats-Unis après une vie de misère.



Ce qui m'a le plus étonné dans ce roman, c'est son mélange percutant de farce et de tragédie, qu'il s'agisse de décrire le sort des exilés vietnamiens aux Etats-Unis, déclassés et mal considérés ou les camps de rééducation communistes. de nombreux passages sont magistraux comme l'épisode du tournage en Philippines d'un film type Apocalypse Now sur lequel le Sympathisant est «  conseiller en authenticité », dénonçant au karcher mais avec subtilité l'emprise d'Hollywood sur l'Histoire ou comment les Etats-Unis qui ont perdu la guerre du Vietnam ont remporté la guerre culturelle en imposant leur vision. Ces passages m'ont presque fait pensé au M.A.S.H d'Altman ( sur la guerre de Corée lui ), réjouissants donc mais terrible dans ce qu'ils disent.

En fait, ce qui est très impressionnant, c'est qu'on sent à quel point ce roman n'est pas écrit pour plaire, ni aux Américains, ni aux immigrés vietnamiens ( souvent tendrement ridicules ), ni même aux lecteurs dilettantes ou distraits tant ce premier roman est exigeant et demande une lecture attentive.



«  La plupart des Américains nous regardaient avec ambivalence, sinon avec dégoût, car nous étions le rappel vivant de leur défaite cuisante. Nous menacions la sacro-sainte symétrie d'une Amérique noir et blanc, dont la politique raciale du yin et du yang ,e laissait place à aucune autre couleur, notamment ces petits jaunes pathétiques qui venaient piquer dans la caisse. Nous étions d'étranges étrangers, réputés avoir un petit faible pour le fido americanus, le chien domestique qui coûtait, par tête, plus que le revenu annuel d'une famille de crève-la-faim bengalis. »



Viet Thanh Nguyen est en train d'écrire une suite, elle se déroulera en France, une réflexion sur la diaspora vietnamienne et la colonisation. Intéressant de voir ce qu'il fera de la guerre d'Indochine qui a une image très romantique en France entre Catherine Deneuve du film Indochine et les mots de Duras dans l'Amant.



Lu dans le cadre de l'US Book Challenge

Lire un Pulitzer ( ici 2016 )

https://www.facebook.com/groups/294204934564565/

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Le Sympathisant

Il m'a fallu attendre de l'avoir presque terminé pour apprécier pleinement le sympathisant, un roman gratifié du prix Pulitzer l'année dernière. Tout au long des dix-huit premiers chapitres de ce livre qui en compte vingt trois (et cinq cents pages), j'ai savouré les belles qualités littéraires d'une narration présentée sous forme de confession, tout en me demandant, avec un peu d'agacement, quel pouvait bien être le sens que son auteur avait voulu donner à cette oeuvre.



L'auteur, justement, Viet Thanh Nguyen. Dans sa vie comme dans son livre, tout commence en 1975. Il a quatre ans. Avec la chute de Saïgon, c'est la fin de la guerre du Vietnam. Ses parents fuient et, comme des centaines de milliers de Vietnamiens, se réfugient aux Etats-Unis, où ils réussiront à reconstruire leur vie. Sous le regard fuyant ou condescendant de l'Américain blanc moyen, l'Américain Viet Thanh Nguyen prend conscience de l'ambiguïté de son identité. Il constate aussi que sa nationalité d'origine ravive la mémoire d'une défaite américaine cuisante et d'une guerre jugée aujourd'hui infamante.



C'est pour exorciser ce sentiment perçu comme une injustice, qu'il écrit le sympathisant, l'histoire fictive d'un homme qui aurait pu connaître le même exode que ses parents. Cet homme, dont la double identité est poussée jusqu'à l'absurde, se voit comme un bâtard. Les autres aussi le voient comme tel. Né de la séduction scandaleuse d'une très jeune fille vietnamienne par un prêtre français installé en Indochine, sa peau n'est ni jaune ni blanche… à moins qu'elle soit à la fois jaune et blanche. Sa culture est à la fois orientale et occidentale… à moins qu'elle ne soit ni l'une ni l'autre.



En fait, l'esprit de cet homme est double, ce qui lui permet de voir les problèmes des deux côtés. Dans sa longue confession, dont on ne connaîtra le contexte qu'à la fin, c'est en toute logique qu'officier américain au Sud-Vietnam, puis membre d'une diaspora revancharde exilée en Californie, il assume ses agissements d'agent double au profit de l'ennemi affiché. Voilà un sympathisant communiste qui consomme avec opportunisme et délectation l'american way of life. Appelons les choses par leur nom : un traitre qui ne recule devant rien, pas même le meurtre, sans que sa conscience en soit profondément perturbée... Mais on peut changer, tant qu'on reste vivant !



Le livre est une critique féroce d'une société américaine, dont les archétypes amènent les minorités ethniques à se sentir inférieures, tout intégrées qu'elles soient sur les plans intellectuel et économique. Sous la forme d'un épisode aux Philippines, il lance un violent coup de gueule à l'encontre d'Apocalypse Now, ce film halluciné des années soixante-dix, proclamant avec tambours, trompettes et napalm, que le destin des combattants américains est la gloire, les Vietnamiens n'étant voués qu'au silence et à la mort.



Mais malgré toutes ses carences, l'Amérique n'est pas pour autant l'enfer. L'enfer, selon l'auteur et, finalement, son personnage du roman, ce serait plutôt le monde communiste et ses pratiques de « rééducation » normalisatrice. Tout sympathisants qu'ils soient, leur esprit double comprend qu'une révolution menée au nom du principe que rien n'est plus important que l'indépendance et la liberté, conduit à une société policière où indépendance et liberté valent moins que rien. Car les révolutionnaires d'aujourd'hui sont les impérialistes de demain.



L'écriture, complexe et envoûtante, mêle narrations et dialogues sans ponctuation spécifique, tout en enchevêtrant les faits vécus par le narrateur avec ses souvenirs, ses réflexions et ses rêveries. Un ton très libre d'humour et d'autodérision. Très peu de noms. On ne connaît pas celui du narrateur, pas plus que ceux de la plupart des personnages, notamment des militaires : on a ainsi l'adjudant glouton, le lieutenant insensible, l'opérateur radio maigrichon, l'infirmier philosophe et d'autres. Sans oublier les Marines mat, plus mat et très mat, trois GI qui sont restés au Vietnam, et dont le soleil a tanné la peau à des degrés différents.



Un roman puissant et profond, associant recherches historiques, méditations politiques, études ethnologiques et profilages psychologiques, pour une lecture qui laisse leur part à l'émotion et au burlesque.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Le Sympathisant





Le narrateur, écrit ses confessions , dans un lieu que l'on imagine être plus ou moins une prison et précise d'emblée qu'il est un espion .



Nous sommes dans le cadre de la fin de la guerre du Vietnam. Le sud a perdu, les Américains remballent et rentrent chez eux , entraînant une poignée de Vietnamiens qui échapperont ainsi à une mort quasi certaine. Le narrateur fait partie de ceux là .



Une fois aux USA, ces exilés doivent redonner du sens à leur vie, difficile quand on passe du haut au bas de l'échelle sociale, difficile quand on fait partie des perdants d'une guerre... Néanmoins les Vietnamiens exilés s'organisent et rêvent même de revanche, de retour au pays en grands vainqueurs... Le narrateur, qui maintient toujours un lien avec les communistes à travers un de ses amis de jeunesse, envoie régulièrement des informations sur les projets de rébellion des expatriés. En parallèle, il doit soutenir le Général, son supérieur et lui prouver son attachement à la juste cause de la reconquête du pays, en organisant quelques meurtres d'hommes estimés comme traitres ou dangereux.



Le projet d'un reprise du pays s'affirme et une poignée d'hommes est envoyée en reconnaissance via la Thaïlande. Le narrateur est un élément de cette équipe ...



L'auteur de cette confession, se situant comme espion , il peut donner un double éclairage à cette guerre, côté Nord, côté Sud, de même il peut se situer sur le versant américain et vietnamien, connaissant les deux cultures. Le tout fait que ce roman n'a rien de manichéen et ne se limite pas à l'opposition des "bons" et des "méchants".



L'évolution du héros , au fur et à mesure de sa confession,la fragile flamme d'humanité qu'il cherche à garder au long de ces moments complexes et effrayants, est partie prenante de la tension que l'on ressent tout au long du roman et qui ne limite pas celui-ci à un roman de guerre, il est plus que cela.



C'est un roman très prenant , riche et complexe qui "travaille" encore après qu'on l'ait fermé !



Mes remerciements à Babelio et les éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir ce texte .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Le Sympathisant

Inclassable. Ce n'est pas un roman d'espionnage, même si le personnage principal est une taupe : il y est très peu question d'espionnage. Ce n'est pas un livre de guerre : il débute après la fin des hostilités, lors de la reconquête de Saïgon par les Viet Congs en 1975. C'est une oeuvre très dense, dans laquelle le personnage principal se livre à une réflexion profonde sur bien des sujets : la responsabilité de nos actes, qui entraîne la culpabilité, la valeur de nos théories intellectuelles face aux réalités de l'existence, l'amitié, le sens de la guerre, la justification de la torture…

Le narrateur ne se nomme jamais, comme il ne nomme pas davantage les gens qu'il côtoie, sauf ses amis d'enfance. Il est « je » qui ne dévoile que très lentement des bribes de ses origines, de sa qualité d'espion. Capitaine, attaché à un général sud-vietnamien, il fuit avec lui aux USA comme tant d'autres après la victoire des communistes. Seules quelques lettres « à sa tante » écrites en langage codé montrent qu'il n'est pas vraiment du côté occidental. Mais qu'est-il vraiment ? Il se dit un homme au visage double et il l'est à plus d'un titre : fils bâtard d'une vietnamienne et d'un prêtre français, intellectuel aux idées communistes mais viscéralement occidental, son cerveau bouillonne en permanence pour essayer de comprendre le sens de la vie. Quand il tue de sang-froid des innocents, son intelligence accepte sans broncher mais ses tripes font qu'il en aura des cauchemars toute sa vie. « Je » se moque avec ironie des USA et de son capitalisme, mais son regard sur le régime de l'Est n'est pas plus positif. Y a-t-il une issue dans ce monde en dehors du mot « rien » qu'il finit par éructer.

« le sympathisant » est donc une oeuvre forte, qui mérite d'être lue avec attention, mais qui possède toutefois quelques défauts : l'auteur tire souvent son récit en longueur et certains passages sont peu clairs. Mais « Je » pouvait-il être clair ?

Le style, très personnel, fait de ce roman un long monologue. Les dialogues ne se traduisent pas par un passage à la ligne avec un tiret, mais sont insérés dans le texte, isolés par une simple virgule. Cela peut sembler assez lourd mais ne m'a pas dérangé.



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Le Sympathisant

Tournures difficiles à apprivoiser (VO). De belles trouvailles linguistiques. Beaucoup d'humour mais cependant parfois triste et gore. Une critique acerbe et éclairée de l'Amérique mais aussi de l'Asie.
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Le Sympathisant

Ce livre m'a été offert. Je l'ai lu avec scepticisme. L'écriture est parfois difficile, et j'ai eu du mal à comprendre le personnage. Il me laisse un bon souvenir, mais je ne le conseillerais pas.
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Le Sympathisant

"Le sympathisant" est un livre très prenant, une reconstitution historique qui immerge le lecteur dans la réalité de la guerre au Vietnam mais aussi dans la psychologie d'un homme double, qui navigue entre deux camps mais surtout tente de rester un être humain.
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Le Sympathisant

Durant la guerre du Vietnam, le narrateur, nommé Capitaine, est une taupe, officiellement bras droit d'un général du Vietnam du Sud. Comme le dit un de ses amis, il est bien planqué :”La mission d'un espion est de se cacher là où tout le monde peut le voir et où il peut tout voir”. Ce livre est sa confession.

A l'époque, en 1975, ils sont trois amis, trois frères de sang, Capitaine, Bon et Man. Ils se nomment Les trois mousquetaires. Bon est nationaliste, Man et Capitaine, communistes. Un peuple, des familles divisés, et entre eux Les États-Unis, un sujet qui ne fera que du mal. C'est cette triste histoire que nous abordons dans ces pages, d'un passé qui semble lointain mais qui se répète depuis à volonté sur d'autres scènes géographiques mondiales, une guerre civile menée d'une main de maître, celle des différentes puissances mondiales....et qui finit toujours mal.

Tout est ambigu chez cet homme, fils naturel d'un prêtre catholique et de sa bonne vietnamienne, né dans le Nord,enfui lorsque les communistes l'occuperont, et passé au sud, leur espion, pas facile une identité nette avec cette donne-là. Il en souffre aussi, d'où le nom du livre....un sympathisant, un homme capable de sympathiser avec les deux côtés.

À la chute de Saigon, ces «  hauts dignitaires » des forces armées du Vietnam du Sud , on les retrouve en Californie, où ils poursuivent leurs «business », y compris notre taupe. le business de la taupe va se corser.....



J'ai trouvé cette histoire trop américanisée, fortement teintée du racisme de “l'homme blanc” pour la race jaune mais aussi vice versa, de la condescendance du narrateur pour eux. Ces deux dernières remarques ne sont pas nécessairement dans le sens négatif. Les dialogues du Capitaine avec l'arrogant « Auteur » de Hollywood soulignent bien l'arrogance couplée d'ignorance de l'Américain et d'autres vérités sur un peuple qui a voté dernièrement à la majorité pour un type comme Trump, sont très juste vues. J'attendais juste une histoire plus originale, une perspective plus vietnamienne, alors que c'est hybride, vu que déjà, c'est écrit en anglais.

Ce personnage de taupe aussi ne m'a pas vraiment convaincue, même à la fin,....un personnage ordinaire, que le narrateur lui-même confesse (« such a man best belonged in a low-budget movie, a Hollywood film », un homme pareil ne pouvait être qu'un personnage de film hollywoodien bon marché). J'ai eu du mal à saisir certains points dans son histoire, comme l'interêt de raconter et comparer ses ébats sexuels zoophiles ( ici il est question d'une poulpe) avec le massacre, la torture,.....de la guerre; il pense que le premier n'est pas obscène, comparé au massacre et à la torture de milliers de personne, quel rapport ? ; j'ai été peu convaincue de l'intérêt pour les communistes de ses lettres à la tante, ou de ses réflexions analytiques ou philosophiques, genre "fast food", des recettes à l'américaine, simplistes, sur des questions existentielles, “A person's strength was always his weakness, and vice versa.”( la force de quelqu'un est toujours sa faiblesse et vice versa), rien de bien profond. Même la fin est hollywoodienne,....ce n'est que mon avis bien sûr .



Bref ce livre ne m'a rien apportée de nouveau sur cette guerre ni sur ce pays, ni en réflexions, en générale, sinon qu'une fois encore à me faire révolter à la pensée de tout ces morts, ces vies gâchées. Pour quel résultat ? le pays est toujours communiste, dans le sens de ce qui reste de cette idéologie. Ceux qui les gouvernent sont toujours aussi corrompus et maintiennent toujours étroitement leur joug sur les civiles, sauf que peut-être le peuple vit un tout petit peu mieux mais toujours assez loin de l'aisance. Finalement qui en a profité ? les marchands d'armes et de toutes sortes de drogue et autres contrebandiers, sans compter les dirigeants communistes du pays, qui eux-mêmes peinent à croire à leur propre idéologie. Si on les avait laissés seuls se débrouiller, ils s'en seraient beaucoup mieux sortis que tout ce gâchis, car c'est un peuple très travailleur et très débrouillard.

Mais je ne regrette pas de l'avoir lu. C'est bien écrit ( v.o.), un anglais bien manié mixé à un humour subtile, d'où je pense son prix Pulitzer plutôt que pour l' histoire (à moins que appréciée pour son côté très américain :) ), dont le coté humain des contradictions du narrateur et sa lucidité à la fin, ajoutés à la nostalgie de l'exil n'en restent pas moins émouvants .

La seule chose importante que je retiens de ce livre c'est l'Amitié, primordiale pour moi.

Je remercie palamede dont l'excellent billet m'a poussée à le lire, alors que je n'en avais nullement l'intention.

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Le Sympathisant

Après le départ des troupes américaines au Vietnam en 1973, la guerre continue entre le Sud et le Nord malgré les accords de Paris. Et pendant les jours qui précèdent la chute de Saïgon, c'est le sauve-qui-peut pour beaucoup de Sud-vietnamiens qui cherchent à quitter leur pays.



Le sympathisant, agent double au service des communistes et aide de camp d'un général, est chargé d'organiser l'exil de celui-ci vers les Etats-Unis. Pour ses frères d'armes qui sont aussi ses ennemis c'est la fin de leur monde, alors que pour lui ce n'est qu'un changement de monde. L'homme, qui a des loyautés divisées car fils d'une Vietnamienne et d'un prêtre catholique français, communiste mais pas ennemi des capitalistes, se remémore avec humour et ironie sa carrière d'espion, la chute de Saigon, l'exil avec les boat people et son retour au Vietnam où il est prisonnier du régime.



Un récit original — puisqu'il raconte la guerre du Vietnam surtout du point vue des réfugiés vietnamiens — qui repose sur des faits historiques. L'histoire est en partie inspirée par celle de l'auteur : américain et vietnamien, immigré aux Etats-Unis avec ses parents, Viet Thanh Nguyen pendant ses études, sans devenir communiste, face au racisme anti-asiatique qu'il attribue au capitalisme, s'est radicalisé politiquement. Une prise de conscience qui a été le point de départ de ce roman dense et percutant sur l'ambivalence interdisant tout manichéisme, récompensé par le prestigieux prix Pulitzer.



Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Le Sympathisant

Lecture décevante. Le personnage principal, agent double, n'est pas assez fouillé, alors qu 'il y avait matière pour cela. L' auteur semble s'être fourvoyé et être passé à côté de son livre
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Le Sympathisant

Enfin publié en France, le prix Pulitzer 2016 (mais aussi Edgar Award, Andrew Carnegie Medal, Dayton Literary Peace Prize) est un roman que l’auteur dit « avoir écrit pour moi ».

Né en 1971, Viet Thanh Nguyen, boat-people à 4 ans est devenu la sensation des lettres américaines à 45. Fils de tailleurs vietnamiens. l’auteur grandit à Buôn Ma Thuô. En 1975, ce sera la première ville à tomber aux mains des communistes.



« Mes parents venaient du Nord. C’étaient des catholiques qui, comme tant d’autres, ont été persuadés par les prêtres de leurs paroisses que, s’ils restaient là, les communistes les massacreraient tous. »

Nguyen suggère que cette rumeur était peut-être amplifiée par la CIA, notamment par un certain colonel Lansdale, que Graham Greene prendrait plus tard comme modèle pour le personnage d’Alden Pyle dans Un Américain bien tranquille.

Hormis ses origines plurielles et sa vie aux USA, l’élément autobiographique s’arrête là.

Viet Thanh Nguyen signe ici un livre puissant, complexe, une satire bien vue de l’Amérique, aussi.



C’est une réussite!



Ma note : 4/5



Extraits:



« Oh, le nuoc-mâm ! Comme il nous manquait, chère tante, comme plus rien n’avait de goût sans lui, comme nous regrettions ce « grand cru » de l’île de Phu Quoc, avec ses cuves remplies des meilleures anchois pressés ! Les étrangers aimaient dénigrer ce condiment liquide et âcre, à la couleur sépia très foncée, pour son odeur supposément atroce, ce qui donnait un autre sens à l’expression : « Ça ne sent pas bon ici », car c’est nous qui ne sentions pas bon. de même que les paysans de Transylvanie arboraient des gousses d’ail pour repousser les vampires, nous nous servions du nuoc-mâm pour tracer une frontière avec ces Occidentaux incapables de comprendre que ce qui ne sentait vraiment pas bon, c’était l’odeur nauséabonde du fromage. Qu’était le poisson fermenté comparé au lait caillé ? »



« Je peux comprendre votre situation, monsieur. À force de sourire, mes fossettes me faisaient mal, et j’avais hâte d’en arriver à la dernière et inévitable manche. Mais je devais encore disputer la deuxième, histoire de profiter de la même couverture morale bouffée aux mites que celle qu’il avait déjà remontée sur son menton. Vous êtes de toute évidence quelqu’un de respectable, un homme de goût et de valeurs. Tournant la tête à droite et à gauche, je montrai la maison proprette qu’il lui fallait payer.. Sur les murs en plâtre, il y avait, outre deux ou trois geckos, quelques objets décoratifs : une horloge, un calendrier, un manuscrit chinois et une photo colorisée de Ngo Dinh Diem à une époque plus fastueuse, quand il n’avait pas encore été assassiné pour s’être considéré comme un président et non une marionnette américaine. Aujourd’hui, les catholiques vietnamiens vénéraient le petit homme au costume blanc comme un saint, mort évidemment en martyr, les mains ligotées, le visage maculé de sang, un Rorschach de sa cervelle tapissant l’intérieur d’un véhicule blindé américain. Son humiliation, saisie par une photo qui avait fait le tour du monde, comportait un sous-texte aussi subtil qu’Al Capone : On ne déconne pas avec les États-Unis d’Amérique. »
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Le Sympathisant

Le film va bientôt sortir, je fais donc une petite critique

de ce chouette livre.



Les tribulations d'un espion communiste infiltré dans l'armée sud-vietnamienne au moment où Saïgon tombe et que tout le monde se précipite vers les derniers hélicoptères pour fuir les hordes rouges qui déferlent. C'est le point de départ peu banal de cet excellent bouquin, Prix Pulitzer 2016 pour la fiction.



Écrit à la première personne, le récit est une confession (au sens stalinien du terme!), par laquelle ce capitaine évoque son évasion du Vietnam, sa vie de réfugié, et les basses œuvres qu'il est obligé d'accomplir pour le compte de militaires revanchards, réfugiés comme lui à Los Angeles, et bien décidés à continuer cette guerre perdue. Notre héros, fidèle à la cause communiste, va se retrouver à jouer un double jeu parfois amusant, souvent sinistre.

Réfugié apparemment modèle, il analyse l'Amérique des années 70 avec ses travers, ses films et son épouvantable optimisme , et se retrouvera à jouer un rôle dans une super-production hollywoodienne qui ressemble beaucoup à un "Apocalypse Now" . Le tournage du film, un morceau de bravoure du livre, n'est pas sans rappeler aussi le rôle de Hollywood dans la schizophrénie galopante et orchestrée de l' Amérique vaincue.



Le mélange des genres, entre espionnage, analyse sociologique, et satyre de l'Amérique post-Vietnam fonctionne à fond. Entre meurtres peu glorieux , politiciens véreux, mercenaires en attente de retour au combat et CIA aux manettes, la partie politique du livre est intéressante. Mais ce qui frappe le plus c'est le parcours personnel de notre héros, un être qui attribue à sa naissance ambiguë (mère vietnamienne, père français) sa propre inclination à la sympathie, cette capacité de comprendre l'autre, son ami comme son ennemi, et qui fait de la dualité duplicité/ fidélité le rythme même de sa vie.

Ce livre se lirait presque comme une comédie, mais dans les derniers chapitres, la résolution du conflit interne chez ce sympathisant infiltré / exfiltré, vire à l'horreur, et la lecture devient alors beaucoup moins légère... .

La prose de ce bouquin est tout simplement superbe, un niveau de langue soutenu très au-dessus de beaucoup de livres US que j'ai lus récemment. Cet auteur a clairement avalé un thésaurus et son sens de la formule est étonnant (j'ai rempli un carnet à vouloir noter certaines d'entres elles) . J'espère que la version française lui est fidèle. Que le héros soit cultivé et presque raffiné ne gâche rien .

Quoiqu'il en soit, malgré un scénario un peu alambiqué, et un ascenseur émotionnel inattendu, ce bouquin est tout fait passionnant. Une belle réussite, que je vous recommande, guys et guyzettes!
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Le Sympathisant

Le Pulitzer 2016 revisite de façon inédite la guerre du Vietnam par la voix d’un métis devenu espion.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
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Le Sympathisant

Ce roman aurait pu s'intituler "Mémoires d'un salaud communiste". Le narrateur est une taupe communiste infiltrée. Ce traitre préfère quand même fuir son pays quand les siens reprennent le contrôle de la situation. Oui au communisme...mais pour les autres !

Arrivé aux USA comme réfugié, il continue de jouer à la taupe.



Et...



Il ne se passe plus rien. Le livre devient ennuyeux. Un barbecue. Un flirt. Un repas au restaurant.



J'ai abandonné à la moité. D'où la moitié des étoiles.
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Les déplacés

Ce n'est pas la première fois que Masse Critique est à la base d'une drôle de coïncidence.



Il avait suffit que je commence à visionner la troisième saison de Twin Peaks pour que Babelio ne me propose l'espace du rêve, l'autobiographie de David Lynch. Et cette fois, j'étais en pleine lecture du Sympathisant de Viet Thanh Nguyen lorsque l'opération Masse Critique me propose ce livre qu'il a supervisé. En fait, je l'avais coché avant même de remarquer le nom sur la couverture.



La thématique de la migration et des réfugiés me touche tout particulièrement, surtout depuis que je me suis engagé dans l'hébergement d'urgence de demandeurs d'asile. La question des réfugiés n'est donc pas pour moi un sujet théorique. C'est une réalité à laquelle je suis confronté par l'entremise de O, A, T, G, Z, K et de nombreux autres que j'ai croisé au fil du temps.



Pour ce ivre, Viet Thanh Nguyen a compilé les textes de 19 auteurs, auquel il a ajouté un texte de son cru. Tous ont connu la migration, non pas choisie, mais subie. La fuite d'un pays en guerre, des persécutions, de la misère... A chacun sa raison. Certains sont partis adultes. Beaucoup étaient enfants.



Tous sont des réfugiés.



Dans son texte introductif, Viet Thanh Nguyen explique que même s'il a quitté le Vietnam lorsqu'il n'avait que 5 ans; même s'il est depuis un modèle d'intégration, un citoyen "modèle", un écrivain récompensé du prestigieux prix Pulitzer, il reste un réfugié. Il lui serait facile de se définir comme immigré. Pourtant, comment occulter le fait que sa famille fut contrainte de fuir leur pays et que de ce jour, ils ont été privé de leur statut d'homme. Ils sont devenus des réfugiés. Une masse anonyme, une mer de visages. Viet Thanh Nguyen pense que le rôle d'un écrivain est d'entendre les voix des oubliés et les faire résonner dans le monde. En ouvrant ces pages, il permet à 19 auteurs, dont l'identité littéraire et humaine a été marquée par l'exil, de faire résonner des voix oubliées.



Chaque texte explore donc une voix, une expérience. La première conclusion est qu'il est illusoire de tenter de délivrer un portrait robot du réfugié. Chaque destin est unique. Chacun porte ses fantômes, sa souffrance, ses espoirs, son bagage.



Certains véhiculent cette rage les oblige à atteindre l'excellence, de montrer qu'ils ont mérité leur place, quitte parfois à changer de nom en espérant mieux se réinventer dans cette nouvelle vie, comme Joseph Azam. A contrario, dans le très beau texte "l'ingratitude du réfugié", Dina Nayeri insiste sur cette équation impossible que le réfugié doit résoudre: l'injonction à réussir comme pour justifier le fait d'avoir été accueilli. Et pourtant il reste cette l'obligation de rester "en retrait", de ne pas donner l'impression de pouvoir faire aussi bien, voire mieux que nous. Être réfugié induirait de rester "sous contrôle", de ne pas s'émanciper à notre détriment. L'équilibre est compliqué: ni trop, ni trop peu. Ni veule, ni avide. Cette demande paradoxale aboutit à des constats surprenants, comme lorsque David Bezmozgiz estime que beaucoup de réfugiés de la génération de ses parents soutiennent désormais Trump ou la folie xénophobe qui agite l'Angleterre du Brexit.



Il est de fait peu question d'actualité dans ce livre. Son sujet est ailleurs. Sur la manière dont l'identité des réfugiés est profondément altérée, les condamnant à un entre-deux permanent. Ni vraiment d'ici, ni de là-bas. Certains considèrent que la condition de réfugié est une question de temporalité, d'autres de géographie, voire d'un soubresaut de l'espace temps. Lev Golinkin, qui raconte avoir passé des heures avec son père dans les musées viennois, où on ne lésinait pas sur le chauffage et où les réfugiés se fondre dans e décors, comme des fantômes, la définit comme la transition entre "quand est-ce qu'on manger" à "quand va-t-on nous nourrir". Non pas comme une marque d'assistanat, mais comme ce moment où on n'est tellement plus maître de son destin, que l'on perd jusqu'à sa qualité d'humain. On devient une chose qui (mal)traite.



Cette incapacité à définir de manière unanime ce que signifie "être réfugié" et comment cela affecte la personne démontre la violence qu'ils ont dû subir. Et pourtant, tous les textes sont le fait d'intellectuels, de personnes qui ont "réussi", que l'ont pourrait considérer comme "ayant dépassé leur statut de réfugié". Si cette souffrance transparaît encore chez eux, qu'en est-il des autres ? Les non-intégrés, les dés-intégrés ?



Ce livre interroge et bat en brèche certaines idées reçues, simplement parce qu'il a écouté les voix des oubliés. La voix des déplacés.
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Les déplacés

Plonger dans ces récits réunis et préfacés par l'écrivain Viet Thanh Nguyen, c'est approcher un peu le chemin de l'exil. Un chemin aux mille facettes, marqué par la perte, l'adaptation, l'accueil, la rencontre, le rapport à l'autre, le rejet, la reconstruction d'une vie, d'une identité. Etre réfugié, c'est être habité par la perte et trouver comment l'accepter, c'est (re)naître à l'ombre de son ancienne histoire à l'image de Joseph Azam dans Noms et prénoms. C'est devenir l'autre, l'étranger, celui que l'on ne voit pas, celui que l'on voit trop, celui par qui le malheur arrive quand tout est déjà fragile autour. Mais arriver dans un nouveau pays, c'est aussi trouver protection et sécurité comme le raconte Kim Thùy avec Dans les bras des géants.

On traverse, dans ces récits, l'horreur et la souffrance bien sûr, celles des guerres, des soulèvements, des persécutions mais aussi une forme de douceur parfois, celle d'un nouveau foyer, d'une paix retrouvée, quand on peut enfin souffler, laisser le cœur s'apaiser et commencer à rêver d'avenir. Car si l'exil, c'est le renoncement nécessaire c'est aussi l'envie de croire que vivre est encore envisageable, c'est oser et lutter pour espérer offrir à ses enfants un nouveau champ des possibles. Des récits intenses qui disent l'exil dans toute sa pluralité, qui racontent aussi la diversité du monde et de l'homme.
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Les déplacés



Vingt récits d'écrivains, en comptant la préface de Viet Thanh Nguyen, connu pour son roman Le Sympathisant. Même si l'on choisit de lire, comme je l'ai fait, dans le désordre les différents témoignages, selon les connaissances que je pouvais avoir de tel ou tel écrivain, selon les affinités aussi - Marina Lewicka, dont j'avais déjà lu un roman, dont les origines ne sont pas si différentes de celle de mon père - il est indispensable à mes yeux de commencer par ce que l'on saute souvent : la préface. Il nous rappelle des faits, des évidences que l'on oublie trop souvent : Enfermer des hommes et des femmes dans un camp, c'est les punir, quand leur seul crime est de vouloir sauver leur vie et celle de leurs proches.

Aucun témoignage n'est une redite du précédent, non seulement parce que chaque cas est unique (évidence) mais parce que l'on en finit pas d'envisager les diverses conséquences d'avoir été déplacé. Prenez Chris Abani, le tout dernier témoignage. Il ne se souvient pas, il était trop petit. Cependant, il se met à la place de son frère qui a dû subir une lourde responsabilité : porter le bébé qu'il était sur des kilomètres. Il a donc une perception différente de ses enfants qu'il voit dans les reportages, à la télévision. Il n'est pas le seul à évoquer le sort des enfants, qui plus que d'autres ont dû sur-vivre, devenir des guerriers parfois, qui ont eu une enfance différente de celle de leurs aînés ou de leurs cadets. Il y a l'après aussi : le nouveau pays et l'obligation de "gratitude", ou plutôt ce qui est jugé être "l'ingratitude" du réfugié, qui devrait passer sa vie à remercier, à se montrer digne de l'accueil qu'il a reçu. (Dina Nayeri) Gratitude est d'ailleurs le titre d'un roman de Joseph Kertes. Dans son texte, il nous parle de l'espoir, mais aussi de ce (ceux) que les réfugiés laissent derrière eux. A moins d'avoir perdu toute sa famille, le réfugié laisse derrière lui des proches, qui pensent que, peut-être, plus jamais ils n'auront de ses nouvelles (voir "Quand l'histoire se répète" de Vu Tran). Cela peut vouloir dire aussi rester, un moment, pendant que d'autres sont partis et qu'il faudra du temps pour les rejoindre.

Il n'est pas facile de lire tous ces récits, qui sont tous d'une forte charge émotionnelle. Cela ne veut pas dire que l'on tire vers le pathos, non, le but n'est pas de faire pleurer dans les chaumières, mais de rendre compte de ce que signifie être exilé, être déplacé, être loin du pays que l'on a aimé, même si les personnes qui sont en face de vous ne comprennent pas, ne veulent même pas savoir que vous avez aimé ce pays parce qu'ils ont la tête emplie de clichés sur lui.

Les déplacés est un recueil riche, prenant, qui ne peut pas laisser indifférent.

Merci à Babelio et aux éditions Massot pour ce partenariat : parmi tous mes choix de la précédente Masse critique, c’est vraiment ce livre qui me plaisait le plus.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Les réfugiés

Le livre est composé d'une suite de nouvelles, aux tonalités très variées. Elles témoignent toutes de la complexité d'être un réfugié, en donnant vie à une galerie de personnages, liés au Vietnam d'une manière ou d'une autre.



L'auteur est un conteur efficace. En outre, ses récits évitent tout manichéisme, en adoptant des points de vues contraires. Il sait porter un regard sans concession sur les 2 camps (vietnamien et américain), grâce à un style incisif et critique. On reste comme en suspension à la fin de chaque nouvelle ; chaque épilogue est tantôt ouvert, bouleversant, lyrique, plein d'ambiguïté ou de férocité. Enfin, les textes - tous empreints d'une tonalité engagée et politique - résonnent qui plus est de façon dramatique avec l'actualité.
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