Citations de William Boyd (602)
Sous le voile du secret comme sous celui de la nuit, chacun dissimule sa vraie vie, celle qui prèsente le plus grand intérêt.
Anton Tchékhov
Il y avait aussi : « Sache que je ne pisserais même pas sur toi si tu étais en train de cramer... » mais ça faisait moins intello...
Dans le genre nombriliste solipsiste, tu es vraiment au top...
Lionel est ici depuis quatre jours. Il a de trop longs cheveux qui lui pendent par-dessus les oreilles et une mince barbe inégale. J'aurais pu le rencontrer dans la rue sans savoir qu'il était mon fils.
Que pouvait-elle dire ? Elle n'avait pas de réponse. Elle se sentait étourdie à présent, l'effet que produisait Cornell sur elle. C'était une force, une force de la nature, à la fois douce et concentrée, comme un petit virus ou une journée de pluie sans fin. Il brûlait de la flamme éternelle de l'injustice ressentie partout, tout le temps. Un parcmètre, pour lui, c'était une injustice ; sortir les poubelles, une atteinte à sa liberté ; devoir s'arrêter au feu rouge, une offense à ses droits individuels.
Son implacable anti-logique triomphait de tout élément rationnel qui aurait pu être une explication alternative, une frein, une contradiction. Le souvenir qu'elle gardait de leur vie commune, c'était un sentiment presque constant de fatigue intellectuelle.
Quand on cherchait bien, il y avait toujours des compensations.
* Mais j'y pense ! s'exclama le jeune homme en se redressant sur sa chaise. J'ai peut-être quelque chose pour vous."
Il gravit l'escalier en s'accrochant à la rampe et redescendit une minute plus tard avec un opuscule qu'il lui tendit.
"Imprimé à compte d'auteur par un spécialiste de la région précisa-t-il.
Après avoir consulté le titre, "Le Sussex de l'Est et Virginia Woolf" de Maitland Bole, Elfrida feuilleta la soixantaine de pages, agrémentées de photos floues et d'une carte assez bien faite.
"Un spécialiste de la région, vous disiez ?"
-Oui, il habite à Eastbourne.
- Je vais le prendre. Vous le connaissez ?
- Il passe de temps en temps avec ses écrits. Il édite plein de petits livres comme ça. Vous savez, la Rye de Henry James, La Vie littéraire à Ronney Marsh, Kipling et Burwash, etc.
- Fascinant."
Reggie, en sécurité dans le donjon de son égo, l'avait pris étonnamment bien.
"Vous voilà de retour, Mr Bond, ça fait plaisir de vous voir"...
"Si j'étais toi, je ne ferais pas du porno, lIse. Ça aide seulement les pauvres types à se branler.
- Ouais". Elle a de nouveau réfléchi. "T'as raison. Je préfère vendre de la drogue."
A la lecture de sa liste rédigée sans réfléchir, il lui apparut qu'un chamboulement de son existence se dessinait. Et tant mieux. Il était temps d'en finir avec ce simulacre de mariage, de réfléchir sereinement aux romans qu'elle allait écrire, de se bâtir l'existence heureuse dont elle avait si manifestement besoin. Tout allait changer. Une nouvelle vie, de nouveaux romans, une nouvelle indépendance, une nouvelle maison, de nouvelles aspirations. Tout cela était en son pouvoir, elle avait de quoi agir, elle avait le droit pour elle, donc elle n'avait qu'à prendre les choses en main. L'association du sherry et de la bière avait opéré sa magie. Elle se sentait d'attaque pour un gin-tonic.
"_C'est un vrai désastre, répéta Reggie. Et je ne l'ai pas senti venir, mais alors, pas du tout.
_ Il y a un pub dans le coin ?
_ Oui."
Ils parcoururent quelques centaines de mètres... jusqu'à un pub qui s'appelait le Captain Bligh. Ha, comme dans le Bounty, songea Talbot. C'est approprié, vu la mutinerie en cours. Qu'aurait fait le capitaine Bligh si cela s'était produit sur son navire ? Cinquante coups de fouet pour tout le monde !
L'égoïsme est presque toujours la vraie raison cachée pour laquelle les parents envoient leurs enfants en pension.
Depuis son syndrome de la page blanche, Elfrida n'aimait plus les librairies, ces espaces menaçants, humiliants, dont les étalages constituaient un reproche personnel, une insulte ciblée, un rappel de sa perpétuelle inactivité.
Elfrida Wring s’agita dans son lit, poussa un grognement et se retourna, encore assoupie, alors que la lumière du soleil rasant de ce matin d’été dessinait près de son oreiller un rectangle imparfait d’un doré acide sur le papier peint aux motifs vert olive. Tirée de son sommeil par cet objet lumineux qui progressait lentement vers elle sur le mur, elle ouvrit les yeux. (début du livre)
« Sous le voile du secret comme sous celui de la nuit ,chacun dissimule sa vraie vie , celle qui présente le plus grand intérêt. »
ANTON TCHÉKHOV.
« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. .Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. »
ALBERT CAMUS ‘
L'amour , l'attraction réciproque ,la passion charnelle étaient autant d'émanations des appétits et des besoins ancrés au plus profond de la nature irréductiblement intrinsèque d'un individu. Il aurait dû le savoir ,lui qui désirait tant Lika Blum alors qu'il ne l'avait rencontrée que trois fois...
Les gens se tournent vers nous, les romanciers, pour trouver des informations...Sur tous les autres gens dans le monde. Sur nos pensées, nos rêves, nos phobies, ce qui nous fait vivre, en gros. Les gens sont opaques, complètement mystérieux. Même ceux qui nous ont le plus chers sont des livres fermés. Si vous voulez savoir à quoi ressemblent vraiment les êtres humains, ce qui se passe dans leur tête derrière ce masque que nous portons tous, alors, lisez don un roman.
« Sachant que c’était en mai, donc il y a deux mois, et que c’était comme si la Révolution française recommençait, à ce que vous m’avez dit, alors qu’est-ce qui s’est passé ? Tout ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est Paris toute calme et tranquille qui vivait sa vie normale. Où est tout le monde ?
— Bonne question, répondit Talbot en repensant à sa promenade boulevard Saint-Germain, où il n’avait vu que quelques affiches en lambeaux. Peut-être qu’ils sont tous partis en vacances ? avança-t-il sans grande conviction.