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Critiques de William Makepeace Thackeray (110)
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Mémoires de Barry Lyndon

Ce livre est bizarre. Barry Lyndon, qui porte ce nom après son mariage avec la veuve Lady Lyndon, riche, est assez pénible. Malgré tout on lui pardonne ses frasques et sa haute opinion de lui-même car il ne cache rien de ses actes les pires comme les meilleurs. Parmi les meilleurs il y a son amour pour son fils. Dans les pires son côté calculateur et son ambition. Il est prêt à tout pour être reconnu mais il avoue tout ce qu'il déploie pour arriver à ses fins. J'ai eu un peu de mal à continuer la lecture après son mariage mais après la naissance du petit c'est devenu plus fluide. L'écriture quant à elle est très belle.
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Mémoires de Barry Lyndon

Quels mémoires!!! Et Barry Lyndon!!! Quel personnage??? On retrouve cette touche des personnages truffés de vanités et de frivolités dans ce personnage de Barry qui en lui seul incarne toute forme d'anti héros! Oh comment décrire ces mémoires de notre cher Barry? Il incarne en lui seul, tous les protagonistes du roman, tous les conflits! Où qu'il aille, un scandale surgit! Est-ce un opportuniste, un voleur, un imposteur, un vaniteux, un arrogant, un manipulateur, un téméraire ou simplement un homme qui a du mal à porter avec bravoure son identité...

Cette fois-ci, l'auteur de La Foire aux vantés que j'ai beaucoup me plonge dans un ressenti très mitigé...
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La Rose et l'Anneau

Ce récit est le dernier des contes dits "de Noël" publié en 1854 par Willian Thackeray.



Il est ainsi qualifié parce la tradition le désigne comme un conte pour enfant, bien que "La Rose et l'Anneau" soit plutôt un divertissement pour adulte et une fable politique.



Il a été publié durant la guerre de Crimée qui opposa l'Angleterre à la Russie de 1853 à 1856 : il porte la trace des affrontements sanglants qui firent un grand nombre de morts et trace un drolatique mais sombre portrait des gouvernants : princes usurpant la couronne, traitres, monarques veules et cruels à la fois, ou sottement va-t-en guerre, tous les rouages de cette comédie sont grinçants et font désespérer de la nature humaine.



Heureusement la fée Réglisse veille et parvient à offrir au récit un "happy end". C'est tellement miraculeux qu'on n'y croit pas trop et que la farce tragique des affrontements d'egos reste gravée dans l'esprit du lecteur.



La rose et la bague sont deux talismans qui confèrent à leur possesseur un charme inouï et irrésistible : mais on constate bien en cours d'action qu'ils ne sont que des objets soumis au sort habituel des objets, et susceptibles de se perdre ou de tomber entre de mauvaises mains ; ils n'offrent de garantie ni contre les mauvais sentiments, (notamment la vanité et la colère), ni contre les aléas du voyage.



Etudier, respecter la parole donnée et cultiver la modération sont les seules voies d'accès à un possible perfectionnement ; mais la faiblesse intrinsèque à la nature humaine expose à des rechutes, rien n'est jamais gagné.



C'est agréable, farfelu, grinçant, cynique et finalement moraliste, comme tout conte l'est en principe.
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La Rose et l'Anneau

Encore une découverte sympathique que je dois aux critiques de 5Arabella ! La princesse est belle et est une jeune fille accomplie, le roi règne sur un royaume en paix et est aimée de ses sujets, il y a une bonne fée… Non, cela serait trop simple et même trop simpliste pour un conte. Les enfants veulent de la méchanceté, les enfants veulent avoir peur. Il y a donc des lions prêts à dévorer les petites princesses, des cachots noirs peuplés de bêtes répugnantes, la fée est une vieille femme qui verse des malédictions aux baptêmes des enfants, la reine est grosse et bête, la princesse n’est belle que grâce à un anneau magique qui la rend charmante, le roi est bête et alcoolique, la gouvernante ambitieuse, le jeune prince prétendant est bête – oui beaucoup de bêtise ! Les perfections des personnages des contes peuvent rendre jaloux ; lorsqu’ils sont plein de défauts, ils sont comme nous, et peuvent donc faire rire les lecteurs. Les noms mêmes des personnages sont ridicules – chevalier des Epinards, roi des îles Saucisses… Une lecture légère et amusante, qui retourne les topoï habituels des contes.
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La Foire aux vanités

Voilà un livre qui serait plus lu s'il était deux fois plus court. Il faut un certain courage pour aborder ce millier de pages. Mais le courage est récompensé, car s'il y a quelques longueurs, elles ne sont pas si nombreuses et le voyage vaut le détour.

Thackeray fut longtemps le rival de Dickens, rival malheureux puisqu'il n'eut jamais le succès de celui-ci, sauf quand Stanley Kubrick adapta Barry Lyndon au cinéma.

Roman victorien par excellence, La Foire aux Vanités nous plonge dans le Londres post-napoléonien. Le roman débute d'ailleurs en 1814. Cinq personnages principaux, tous assez médiocres finalement, mais sur des plans très différents, animent une comédie sociale, entre bourgeoisie et aristocratie, en passant par la misère et le foisonnement des domestiques. La figure de Becky Sharp, manipulatrice et séductrice de haut-vol émerge et donne au roman son originalité, qui vient compenser l'abondance de bons sentiments.

S'il fallait comparer La Foire aux Vanités à nos romans français, nous serions entre Balzac et Zola. Mais nous avons affaire à un roman anglais, moins froid que ceux de nos compatriotes. Thackeray se montre nettement moins optimiste que Dickens sur la nature humaine, mais son esprit satirique le rend plus drôle. Tout est vanité; même la littérature...
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La Foire aux vanités

William Thackeray était un grand contemporain de Charles Dickens, aussi connu de son vivant du public anglais et, désormais, beaucoup moins célébré, notamment hors des îles britanniques. La Foire aux Vanités est son ouvrage réputé maître, même si l'adaptation cinématographique de Barry Lyndon, par Stanley Kubrick, a redonné un certain élan à la vogue pour cet auteur, via cet autre roman. D'autres oeuvres, pourtant de qualité comparable, sont quasi introuvables à l'heure actuelle en français et, de ce fait, assez peu lues.



La Foire aux Vanités nous présente en parallèle la destinée de deux jeunes femmes d'extraction sociale et de tempérament différents, sur une quinze-vingtaine d'années, environ de 1813 à 1830 (la datation n'est pas très précise) : Amélia Sedley et Rebecca Sharp.



(Au passage, je vous invite à soupeser les sonorités employées par l'auteur pour nommer ses deux principales héroïnes : d'un côté, « Amélia Sedley », ça coule paisiblement comme un adorable petit ruisseau au milieu des champs fleuris. de l'autre, « Rebecca Sharp », ça claque mieux qu'un coup de serpe sur un vieux billot de chêne, ça chlic ! et ça chlouc ! aussi net qu'un couperet de guillotine !)



L'une rejoue le thème de l'héroïne positive classique du roman anglais de la fin XVIIIe début XIXe : belle, droite, discrète et vertueuse, un peu à la façon de Clarissa Harlowe de Samuel Richardson ou d'Elinor Dashwood de Jane Austen.



L'autre sera l'archétype de l'héroïne irrésistible et vive, mais vénéneuse à souhait, insensible et prête à tout pour arriver à ses fins. En quelque sorte, une espèce de Milady de Winter d'Alexandre Dumas (Les trois Mousquetaires), une façon de Valérie Marneffe d'Honoré de Balzac (La Cousine Bette) ou un genre d'Hélène Kouraguine par anticipation de Léon Tolstoï (La Guerre et la Paix).



À propos de Léon Tolstoï, peut-être n'est-il pas vain d'évoquer ici l'incipit de son autre fameux roman, Anna Karénine : « Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. » Cette maxime semble résumer parfaitement la thèse de Thackeray dans ce roman : hors d'un certain type de relations entre membres d'une famille, point de salut. D'ailleurs, d'après moi, les échos avec La Guerre et la Paix sont si nombreux qu'ils attestent sans doute que le grand Tolstoï a dû s'inspirer du parfum de cette oeuvre pour bâtir son gigantesque monument.



Outre la Russie, le style de l'auteur m'évoque énormément celui de Charles Dickens, quoique, à certains moments (je pense notamment aux remarques du père d'Amélia à l'adresse de sa femme et de son fils), je croyais dur comme fer retrouver le père des filles Bennet dans l'Orgueil et Préjugés de Jane Austen : c'était à s'y méprendre. Toutefois, dans l'ensemble, le ton et l'humour m'apparaissent extrêmement dickensiens, à la limite près que le narrateur se fait plus présent encore que chez Dickens.



Selon moi, l'excès de présence d'un narrateur, lorsqu'il n'est pas un personnage impliqué dans l'histoire, est plus nuisible que profitable. En effet, je ne dédaigne pas qu'un narrateur nous glisse de temps en temps deux ou trois petites choses ; Dostoïevski, par exemple, sait très bien le faire et Dickens parvient toujours plus ou moins à se maintenir dans des limites acceptables. Thackeray, lui, a la main franchement plus lourde et je trouve ça gênant voire agaçant par moments.



Quelle est l'intrigue de base ? Côté pile, Amélia Sedley : bonne famille, bon caractère, beau parti. Depuis sa plus tendre enfance, elle est promise au beau et brûlant capitaine George Osborne, principal futur héritier de la colossale fortune de son père. S'ils s'unissent ces deux-là, tout devrait bien aller pour eux…



Côté face, Rebecca Sharp : fille d'une pas grand-chose et d'un pas beaucoup mieux, les deux plus ou moins artistes, plus ou moins mendiants. Mais ils lui ont tout de même légué une belle figure, un avantageux physique et une irrésistible propension à s'en savoir bien servir pour parvenir à ses fins.



Alors la Rebecca, rusée comme une pie, essaie de faire de l'oeil, discrètement, à Joe Sedley, le frère d'Amélia — un gros pansu pleutre et insipide, aussi doué avec les filles qu'un propithèque à jouer du banjo — mais sa manoeuvre ne se révèle pas des plus discrètes, finalement, et Joe, en gros balourd, se saoule avant de lui faire une déclaration et provoque du même coup un scandale dans la bonne société.



Rebecca est alors poliment congédiée et privée de l'aide de sa principale protectrice Amélia. Il va donc lui falloir cheminer seule pour gravir les échelons. Mais il en faut davantage pour l'effrayer notre chère Rebecca, et elle parvient à se faire grandement désirer par quelques mâles de la famille Crawley — une respectable et opulente famille noble siégeant à la chambre des Lords.



Sera-ce le père ? le fils ? l'autre fils ? aucun de ceux-là ? Je n'ose vous le confier. Quant à Amélia, si son père perdait subitement tout ou partie de sa fortune, demeurerait-elle une candidate sérieuse pour le mariage du point de vue du père Osborne ? Et le fils, ce bellâtre de capitaine Osborne, que toutes les femmes couvent d'un regard d'envie, s'il n'était que joueur et volontiers porté sur l'alcool, cela irait encore, mais est-il véritablement si droit, si fidèle, si intelligent qu'on le dit ? Je ne saurais me prononcer…



Je m'aperçois que j'approche dangereusement de la fin de ma recension et que je ne vous ai toujours pas glissé un traitre mot d'un autre et ô combien capital personnage : il s'agit du très discret, très mystérieux, très amoureux major Dobbin. On dirait presque une espèce de réplique du Darcy d'Orgueil et Préjugés, mais dans le fond, qui est-il ? Que veut-il ? Que fait-il ? Alors ça, ça, ce sera vraiment à vous de le découvrir, si vous prenez la peine de lire La Foire aux Vanités.



Ce que j'en ai pensé ? Dans l'ensemble, un bon roman, mais pas un chef-d'oeuvre d'après mes critères. J'en veux pour preuve le fait que j'ai beaucoup mieux aimé la première que la deuxième moitié de l'ouvrage. Autant l'auteur donne du souffle au début, surtout par l'entremise du succulent personnage de Rebecca, autant vous vivez les lignes arrières de Waterloo comme si vous y étiez, autant je trouve que la narration s'essouffle et patine dès la bataille terminée (qui correspond exactement au milieu du roman).



Dans cette seconde partie, l'auteur se fait moins mordant, selon moi, plus moralisateur, ce que j'aime moins. Et, s'il excelle à brosser des personnages secondaires intéressants (ex. Miss Crawley, Rawdon, etc.), des personnages qui reviennent tout au long de l'oeuvre (Mrs Pinkerton, la majore O'Dowd, etc.) donnant une véritable impression d'atmosphère et de système complet, je ne peux dissimuler ma petite déception d'aboutir, finalement, tout bien considéré, sur ce propos moralisateur qui n'est pas de l'envergure qu'on aurait pu espérer, en tout cas que moi j'espérais.



Je signale encore que, d'après moi, l'auteur injecte beaucoup de lui-même dans deux personnages masculins en particulier : Joe Sedley et William Dobbin. Tous deux ont vécu longtemps en Inde, tous deux ont un certain rapport à l'argent, aux femmes, à l'étiquette, etc. Ils sont pourtant extraordinairement dissemblables, voire opposés, un peu comme si l'auteur était parvenu à séparer les différentes strates, les différentes facettes de sa propre personnalité — composé nécessairement complexe et contradictoire —, comme sur une plaque de chromatographie, ce qui est loin d'être simple car il faut être capable de s'observer soi-même à distance et sans parti pris.



Bref, j'en termine en vous indiquant que, selon moi toujours, ce roman, cet auteur constituent une sorte de clé de voûte autour de laquelle s'articule des pans majeurs de la littérature. Il est le pont entre Tolstoï et Austen, le chaînon manquant entre Hugo et Dickens et certainement beaucoup d'autres encore qui m'auront échappé, mais pas à vous, s'il vous prenait idée de lire ce roman. Alors, à vous de jouer, en gardant en tête que cet avis n'est peut-être que vanité, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La Foire aux vanités

Une chronique corrosive de la société anglaise du XIXeme siècle. Thackeray utilise l'ironie et, bien qu'il ne soit pas lui-même exempt des préjugés de son époque, dresse un tableau très incisif des comportements et des mentalités de la bourgeoisie et de la noblesse. Un foisonnement de personnages flamboyants, étriqués, mesquins, misogynes, généreux, ambitieux... autour de deux femmes à l'opposé l'une de l'autre : la première arriviste et sans scrupules est prête à tout pour gagner une place dans la haute société, la seconde, douce et effacée, cultive l'esprit de sacrifice.

Un pavé à la lecture facile et très agréable.
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La Rose et l'Anneau

William Makepeace Thackeray est surtout connu pour deux romans, La foire aux vanités, souvent présenté comme son chef-d’oeuvre, et Mémoires de Barry Lyndon , à cause du film fameux de Stanley Kubrick. Mais il a beaucoup écrit, essentiellement dans un registre satirique, et il a aussi peint et dessiné. D’ailleurs, la première édition de La rose et l’anneau est parue avec les illustrations de l’auteur.



Le livre a une allure de conte de fée, et l’auteur respecte tous les passages obligés. Des rois, reines, princes et princesses, des usurpateurs et des enfants dépossédés, des animaux intelligents. Les gentils et les méchants, trop gâtés, une fée et sa magie qui va récompenser les premiers et punir les seconds. On pourrait sans doute le lire aux enfants. Mais le livre subvertit d’une manière subtile le genre, fait un pas de côté, parodie, et pour percevoir toutes les ironies et détournements, il faut avoir lu quelque peu, et pas que les contes de fée.



Et puis, l’air de rien, l’auteur s’attaque aussi aux monarchies, aux souverains, à ces personnes très ordinaires, qui ont les mêmes défauts et limitations que vous et moi, mais qui vivent en vase clos, dans un sentiment de toute puissance, un peu ridicules dans leurs prétentions à être exceptionnels, traités d’une autre manière que les autres hommes. Mais aussi limités qu’ils soient, leurs décisions, leurs caprices, engagent la vie d’innombrables personnes, « leurs sujets », voire ceux des pays alentours.



C’est un petit délice que ce livre, malicieux, drôle, et en même temps bien moins anecdotique qu’il pourrait le paraître à première vue.



Thackeray gagne à être exploré.
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Pendennis, tome 2/2

[Pour info : j'ai également publié cette critique sur la page du tome 1 de Pendennis.]



Pendennis (ou, pour citer son titre complet, Histoire de Pendennis, ses joies, ses malheurs, ses amis et son pire ennemi) n'est pas tout à fait La Foire aux Vanités (le plus grand roman anglais du 19e siècle ?) mais on y retrouve bien des qualités similaires, à commencer par une rare intelligence et une bonne dose d'humour (un humour dont on se sait s'il est tempéré ou exacerbé par l'absence d'illusions de l'auteur envers la société de son époque et l'humanité en général).

Dans Pendennis, comme déjà dans La Foire aux Vanités, William Makepeace Thackeray s'attache, pour le plus grand amusement du lecteur, à mettre en valeur les vices de forme d'une société victorienne entièrement tournée vers l'argent ou les honneurs et les limites et les déficiences des individus qui la composent (vanité, égoïsme, snobisme, hypocrisie, etc.) et qui, par conséquent, sont responsables de sa défectuosité. Mais il ne s'agit pas seulement d'une réjouissante satire : Pendennis est également un roman d'apprentissage plein de tendresse et de sages réflexions sur l'honneur, l'honnêteté, la loyauté, la tolérance ou la générosité (soyez cependant assurés que Thackeray, bien que sa morale soit indubitablement d'inspiration chrétienne, est à la fois bien trop caustique et indulgent pour servir de la moraline à deux shillings à ses lecteurs) ainsi qu'un des plus ambitieux, des plus aboutis et, donc, des plus remarquables romans panoramiques sur l'Angleterre des décennies 1830-1840 (quelle richesse de personnages, de contextes, d'anecdotes et de destins !)



D'aucuns qualifient ce roman (et l'oeuvre de Thackeray en général) de "Dickens pour adultes". Cela n'a certainement rien de péjoratif envers Dickens. Il ne s'agit pas de suggérer que Dickens s'adresse à un public de mômes (rien ne serait plus faux) et que Thackeray écrit à destination des grands. Il s'agit plutôt, c'est en tous cas comme ça que je le comprends, de faire ressortir la différence profonde entre ces deux auteurs pareillement généreux et spirituels : Dickens est fantasque et Thackeray, flegmatique. L'un vous rajeunit et l'autre vous grandit.
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Pendennis, tome 1/2

Pendennis (ou, pour citer son titre complet, Histoire de Pendennis, ses joies, ses malheurs, ses amis et son pire ennemi) n'est pas tout à fait La Foire aux Vanités (le plus grand roman anglais du 19e siècle ?) mais on y retrouve bien des qualités similaires, à commencer par une rare intelligence et une bonne dose d'humour (un humour dont on se sait s'il est tempéré ou exacerbé par l'absence d'illusions de l'auteur envers la société de son époque et l'humanité en général).

Dans Pendennis, comme déjà dans La Foire aux Vanités, William Makepeace Thackeray s'attache, pour le plus grand amusement du lecteur, à mettre en valeur les vices de forme d'une société victorienne entièrement tournée vers l'argent ou les honneurs et les limites et les déficiences des individus qui la composent (vanité, égoïsme, snobisme, hypocrisie, etc.) et qui, par conséquent, sont responsables de sa défectuosité. Mais il ne s'agit pas seulement d'une réjouissante satire : Pendennis est également un roman d'apprentissage plein de tendresse et de sages réflexions sur l'honneur, l'honnêteté, la loyauté, la tolérance ou la générosité (soyez cependant assurés que Thackeray, bien que sa morale soit indubitablement d'inspiration chrétienne, est à la fois bien trop caustique et indulgent pour servir de la moraline à deux shillings à ses lecteurs) ainsi qu'un des plus ambitieux, des plus aboutis et, donc, des plus remarquables romans panoramiques sur l'Angleterre des décennies 1830-1840 (quelle richesse de personnages, de contextes, d'anecdotes et de destins !)



D'aucuns qualifient ce roman (et l'oeuvre de Thackeray en général) de "Dickens pour adultes". Cela n'a certainement rien de péjoratif envers Dickens. Il ne s'agit pas de suggérer que Dickens s'adresse à un public de mômes (rien ne serait plus faux) et que Thackeray écrit à destination des grands. Il s'agit plutôt, c'est en tous cas comme ça que je le comprends, de faire ressortir la différence profonde entre ces deux auteurs pareillement généreux et spirituels : Dickens est fantasque et Thackeray, flegmatique. L'un vous rajeunit et l'autre vous grandit.
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La Foire aux vanités, tome 1

Une lecture qui a été un peu difficile à lire mais dans le bon sens. Dans ce livre il m'a fallu ouvrir plusieurs fois le dictionnaire, car il y avait beaucoup d'objets que je ne connaissais pas, ça m'à permis de découvrir cette épisode de Napoléon contre les anglais, que je trouve intéressante, de découvrir le monde des femmes à cette époque que je n'envi pas vraiment. Le point faible c'c'est la longueur des chapitres que je trouve pour certains interminable.
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Le livre des snobs

Il y a des choses qui s'imposent dans l'ambiance actuelle que nous traversons tous et toutes plus ou moins bien; exemple: lire une seconde fois le savoureux et truculent William Makepeace Thackeray, évoquant la vie mondaine, et s'il admire sans discernement les manières, les goûts et les usages dans les milieux distingués, il n'en fait pas moins une forme d'humour en évoquant dans Le Livre des Snobs, le ridicule des choses, en faisant appel directement à la pitié, à la tendresse, au mépris de l'imposture, à notre compassion pour les souffrances, des pauvres. Il a été en quelque sorte un prédicateur laïque en trouvant dans le snobisme son mode d'expression heureux.
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Mémoires d'un valet de pied

Si William THACKERAY a connu son heure de gloire, il semble relativement oublié en ce XXIe siècle peu triomphant. Il a cependant écrit, entre autres, le célèbre et efficace « La foire aux vanités », sans oublier « Barry Lyndon » ou « Le livre des snobs ».



De snobs, il en est bien sûr question dans ce roman écrit en 1837, c’est d’ailleurs en quelque sorte la marque de fabrique de l’auteur : scruter ses contemporains aristocrates et les dépeindre avec causticité et sans fioritures. THACKERAY connaît son sujet et ne l’épargne pas.



Charles Yellowplush est né de père inconnu avant de devenir valet. Dans ce roman, c’est lui qui prend la plume afin de raconter son histoire, ses relations avec ses maîtres, eux-mêmes passés au peigne fin par la trépidante écriture de THACKERAY. La structure du roman est assez originale : si les 4 premiers chapitres, par ailleurs très brefs, sont consacrés au poste de Yellowplush chez l’un de ses maîtres, le Lord d’Altamont jusqu’à son départ de la maison, le reste du récit se déroule dans la famille d’un autre maître : Algernon Deuceace.



« Mémoires d’un valet de pied » est l’un de ces romans qu’il est à peu près impossible de résumer, tant il est foisonnant par ses anecdotes contées par le narrateur. Le récit saute de séquences en séquences, toutes plus savoureuses les unes que les autres, sans véritable intrigue, juste une suite de situations burlesques, grotesques, où THACKERAY brandit l’irrévérence comme arme absolue, sans oublier de prendre son lectorat à témoin, lui faisant quelques insistants appels du pied.



La société bourgeoise victorienne en prend pour son grade. Par son porte-parole, THACKERAY égratigne – et bien plus – les élites corrompues et leur amour de l’argent et du pouvoir. Cette farce féroce ne mollit jamais, comme si THACKERAY était particulièrement inspiré par son sujet. La majeure partie du roman se déploie dans le milieu bourgeois parisien, où Yellowplush a suivi son maître afin de le servir. Et les bons mots de fuser comme des mines de coussins péteurs : « Elle avait l’air si froid, qu’on craignait presque de la regarder une seconde fois de peur de s’enrhumer ».



THACKERAY dépeint au vitriol des personnages imbus d’eux-mêmes dans un narcissisme penchant vers la condescendance dans des relations humaines biaisées car uniquement motivées par l’intérêt égoïste. Ceci, Yellowpush en est le témoin direct puisqu’il a acquis la sale habitude d’écouter aux portes et de jeter un œil dans des trous de serrure.



L’amour, très présent dans ce texte, n’est pourtant pas celui de l’image idyllique que peuvent avoir de jeunes tourtereaux. Ici tout est sournoiserie, crocs-en-jambe, coups bas. Car le propre père du Lord Deuceace vient semer la pagaille, désirant une fille que son fils compte bien de son côté épouser. Voici l’intrigue principale d’un roman qui tend à partir dans tous les sens, en tout cas à première vue, car nous réalisons bien vite que son auteur en possède la complète maîtrise, ajoutant le talent au regard cruel.



THACKERAY est un auteur qu’il faut avoir lu. Il caricature avec maestria les snobs de son époque, de la manière la plus polissonne qui soit. Contrairement à ses protagonistes, il ne prend pas de gants et c’est jubilatoire. De plus, ce roman est suffisamment court pour ne pas tomber dans la redite ou provoquer la lassitude, il se lit sans bâillements, il fait mouche par son ton particulièrement caustique. Il réussit même à nous faire apprécier en partie son valet, qui n’a pourtant rien à envier à ses maîtres niveau crapuleries.



Pour finir, le style de l’auteur est ampoulé juste ce qu’il faut pour coller à la société à laquelle il s’attaque, mais il ne se fait jamais balourd de surenchère de mots rares ou de longues phrases prétentieuses. Si THACKERAY vous est inconnu, ce roman est idéal pour pénétrer dans son œuvre, accessible, bref et irrésistiblement drôle.



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La Foire aux vanités

Oulala, c’est du lourd ! Et quand j’écris cela, ce n’est pas en pensant au poids de ce pavé qui ne compte pas moins de 1071 pages, mais bien à la qualité de ce que je viens de lire.

Car oui, là je viens de terminer la lecture de ce que je n’ai pas peur de qualifier de petit bijou. Je précise que petit est pour ma part un terme affectueux, car ce livre est à ranger parmi les grands, en tout cas selon mes critères fort personnels.

Soyons clairs, je ne suis pas sure que sans le challenge BBC, je me sois un jour lancée dans cette lecture. Non pas pour des raisons liées à des préjugés, mais plutôt par ignorance. Avant ma lecture, je connaissais vaguement le titre de ce roman, sans pour autant être capable de citer le nom de son auteur, qui est aussi, comme je l’ai découvert, des Mémoires de Barry Lyndon, dont Stanley Kubrick a tiré un film à l’esthétique fort marquant. Donc, une fois de plus, je ne peux que remercier celle qui est à l’origine de ce challenge, à savoir Gwen !

J’ai adoré le style de l’auteur, qui persifle, ironise, se moque avec beaucoup de talent des habitudes et des travers de ses différents personnages. Pas un n’échappe à sa plume acérée et féroce pour mon plus grand plaisir de lectrice. Il égratigne avec art les vaniteux et leurs vanités et je trouve cela tout simplement jubilatoire.

Malgré la taille de ce livre, je n’ai pas ressenti un seul moment d’ennui, car j’ai vraiment été emportée par la qualité de l’écriture.

Et quelle histoire ! Et quels personnages ! Comment ne pas avoir envie de savoir ce qu’il advenir de la trop lisse et parfaite Amelia, mais surtout de l’ambitieuse et sans scrupules Becky Sharp ? Et ne parlons pas de tous les snobs qui les entourent car il y en a pour tous les gouts, il faut le dire…

Une très belle découverte…





Challenge BBC

Challenge Pavés 2023

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La Foire aux vanités

Je suis à la recherche active d'auteurs du XIXème siècle. L'époque victorienne anglaise semble une période pleines de bonnes surprises. Après les soeurs Brontë, je m'attaque à William Makepeace Thackeray. J'espère réussir à comprendre le message qu'il souhaite passer et cela sera une bonne lecture.
Lien : https://www.chasse-aux-livre..
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La Foire aux vanités

“Vanité des vanités, tout est vanité”



La Foire aux Vanités est une longue (très longue) fresque comico-sentimentale, une satire des “snobs”, un sujet de prédilection de son créateur, en safari dans la jungle victorienne du XIXe siècle. Une jungle dont l’auteur connait bien les us, des cavalières oeillades de salons aux parties de whist dispendieuses.



“Vanity Fair” parait en 1848 mais le décor s’inscrit autour des années 1815, à commencer par Waterloo jusqu’aux années 1830.



“Le monde est un miroir qui renvoie à chacun ses propres traits”



Tout au long des plus de 1000 pages que compte ce pavé, le lecteur est invité à suivre les aventures de Becky Sharp et Amelia Sedley, deux jeunes femmes au coeur de ce théâtre monté de toute pièce par William Makepeace Thackeray.



“Ah ! les hommes ne se doutent jamais des souffrances et des sacrifices qui font la vie des femmes”



L’auteur de Barry Lyndon, fait chef-d’oeuvre du cinéma par Kubrick et sa bande originale, nous dépeint le tableau des polissonneries de Becky Sharp, qui veut “parvenir” dans la bonne société avec une volonté de fer et un charme irréfrénable. Nous en sommes renseignés dès le début de l’ouvrage, lorsque dans un scène très cinématographique, Rebecca Sharp jette par la fenêtre du petit carrosse le dictionnaire de Johnson gracieusement offert par la soeur de Miss Pinkerton, un “bold move” d’une audace décapante.

“le remords est de tous les sentiments humains le plus facile à assoupir lorsque parfois il se réveille.”



D’une part, le lecteur est témoin des chassés-croisés, nombreuses péripéties de la théâtrale Becky pour se maintenir, ses revers de fortunes et victoires éclatantes, la vanité des hommes qu’elle peut duper… et de l’autre, le naïf égoïsme d’Amelia dont la candeur n’a d’égale que l’absence de lucidité. Bref, aucun de ces personnages ne nous séduit vraiment, même si, selon la conjoncture dans laquelle ils se trouvent, le lecteur peut être amené à prendre temporairement le parti de tel ou tel, force est de reconnaitre que la vanité est le trait de caractère le mieux partagé par les personnages du roman… Thackeray le sait bien et nous annonce la couleur “A novel without a hero”, pas de héros pour sa fresque.



“En tête de ce chapitre, nous avons annoncé un dîner à trois services, dans le désir qu’il soit tout à fait selon le goût du lecteur, nous laisserons à son imagination le soin d’en composer le menu”



Pourtant, cette pièce maitresse de son oeuvre connaîtra un succès et une aura persistants, redécouverte par le cinéma comme par la télévision, sans doute car cette satire humaine est aisément transposable au monde d’aujourd’hui, à la comédie “corporate” du secteur tertiaire qui reproduit certains phénomènes de cour et autres vanités brillamment décrites par Thackeray. Le médecin-philosophe français Henri Laborit, dans Eloge de la Fuite donnait une définition du snob “stérile il ne peut affirmer sa singularité qu’en paraissant participer à ce qui est singulier. Il se rêvet de la singularité des autres et fait semblant de la comprendre et de l’apprécier.” Nous pourrions même aller plus loin en citant Harold Nicolson, l’époux de l’écrivaine britannique Vita Sackville-West, observant que “dès qu’il y a plus de trois poules dans une basse-cour, le snobisme galinacé s’installe.” N’est-ce pas désolant ? Qu’au sein d’un open space, une cour de récréation ou une salle de classe l’humain ait à ce point besoin de stratifier les autres en un battement de cil, de remettre des couches “sociales”, de mettre en place un système de dominance, de distinction basés sur les vanités matérielles et honorifiques, de pousser aux marges les infréquentables, condamnés au désir d’être un jour acceptés dans le premier cercle et prêts, pour cela, à toutes les bassesses.



“ce qui nous préoccupe le plus en effet, n’est point le regret d’avoir mal fait, mais la crainte d’être trouvé en faute et d’avoir à encourir ou la honte ou le châtiment.”



Malgré l’ambition de son propos, la comédie humaine de Thackeray se perd cependant à moultes reprises dans un comique de répétition, au gré de chapitres facultatifs, et d’intrigues qui n’apportent plus rien à l’avancement de la narration et qui au contraire donnent l’impression de différer volontairement l’action… serait-ce pour des raisons bassement matérielles ?



En effet, et cela se ressent, comme beaucoup d’ouvrages de l’époque, la Foire aux Vanités n’est pas un roman longuement mûri de fond en comble par son auteur avant d’être délivré au public mais un feuilleton, livré par l’écrivain et publié dans une revue, chapitre après chapitre sur plus d’un an… c’est donc une expérience de lecture au compte goutte pour le lecteur de l’époque, différente d’une lecture de tous les épisodes mis bout à bout de nos jours. Comme dans toute série un peu longue aujourd’hui, certains épisodes du livre ne sont là que pour meubler et faire gagner son pain à Thackeray, assidu abonné des casinos et autres jeux d’argent qui avait bien besoin d’éponger ses dettes.



Ces contingences peuvent paraitre éloignées de la qualité littéraire intrinsèque du livre, néanmoins elles font partie des conditions matérielles d’apparition d’une création littéraire. A signaler également, quelques petites libertés prises par le traducteur de l’époque avec la version originale, ajouts ou retraits de paragraphes entiers… le roman n’ayant jamais été retraduit en français depuis 1853.



“Je vois d’ici la Foire aux Vanités qui en bâillerait d’avance”. Bref un ouvrage plus ramassé, plus maitrisé aurait sans aucun doute été d’autant plus redoutable à la fois sur l’effet d’effroi et d’amusement qu’il peut produire sur la bonne société d’époque mais aussi sur les leçons intemporelles qu’il peut nous léguer, mais à trop jouer sur la même tonalité, à savoir cette satire distanciée de personnages cristallisés dès le départ dans leur caractère et englués dans leur caricature, loin des romans initiatiques qui nous entrainent dans la progression des personnages, l’auteur dilue un peu son talent et il y a incontestablement un peu de gras dans cet ouvrage.



“Tout lecteur d’un caractère sentimental, et nous n’en voulons que de ce genre, doit nous savoir gré du tableau qui couronne le dernier acte de notre petit drame.”



Cela étant dit, c’est un bon divertissement, où le rire n’est jamais gratuit et les péripéties (lorsqu’elles arrivent enfin…) bien construites et surtout, le narrateur omniprésent accompagne de son esprit affuté et de ses saillies bien pensées la lecture pour notre bonheur, “By Jove !”



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La Foire aux vanités

Un peu mitigée sur cette lecture. Ce roman que l'on considère comme un chef d'oeuvre ne me laissera pas un souvenir impérissable. Autant j'ai lu avec plaisir les 500 premières pages, autant les 500 dernières ont été très laborieuses. 1000 pages c'est beaucoup trop pour faire la démonstration du caractère vaniteux, superficiel, arriviste et manipulateur de bon nombre des protagonistes. alors certes il y a des rebondissements, mais le dénouement est souvent prévisible . Rebecca , qui est pour moi, le personnage central de ce roman sans héros, jeune fille pauvre, prête à tout pour se faire sa place dans cette foire aux vanités n'est pas à proprement antipathique, mais ses petites manigances ont fini par me lasser, même si j'ai parfois admiré son intelligence et sa volonté. Même si les personnages sont bien campés, les personnages n'évoluent pas ou peu ( à l'exception de Rawdon,) En fait, je pense que j'ai trouvé ce roman trop tiède, à la vue des critiques et de la réputation de ce roman, je m'attendais à une critique plus cruelle et virulente de la société décrite. Hors même si ce roman décrit avec cynisme des personnages pour qui l'important est la place dans la société, l'argent ( le mieux étant d'obtenir celui des autres ) et l'apparence, même si une grande partie des personnages est pitoyable pour diverses raisons, je m'attendais à plus de cruauté et de méchanceté de la part de l'auteur. Donc une lecture en demi-teinte pour moi. Je pense que je l'aurais plus apprécié s'il avait été plus court, parce qu'il y a quand même plusieurs chapitres qui n'apportent rien à l'histoire, ou à la psychologie des personnages.
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La Foire aux vanités, tome 1

Dans ce théâtre de la Vanité, les masques s'échangent, apparaissent et disparaissent à la vitesse d'un sourire.

Dans ce roman "sans héros", nous suivons les traits et frasques d'Amélia et Rebecca, deux jeunes filles cherchant à se faire une place dans la Foire aux Vanités, allégorie de la bonne société anglaise du XIXème siècle.

Si l'une a la douceur d'un ange, la seconde est rusée comme Lucifer en personne mais surtout avide de se tailler la plus belle part dans ce monde fastueux.

Très rapidement, on comprend ce que l'auteur a voulu nous dire lorsqu'il a présenté son roman comme n'ayant "aucun héros". Les différents personnages sont fourbes, cruels, vicieux d'un côté, ennuyeux, naïfs ou même stupide de l'autre. L'être humain, et notamment sa conscience universelle, en prends un sacré coup lors de cette lecture.



Le moteur principal qui tient en haleine les personnages comme le lecteur ? L'argent ! Toujours l'argent, au détriment de tout le reste.

Cette inconscience de la réalité atteint un certain point culminant à la fin de cette première partie, et la réalisation de la bataille de Waterloo.

Je n'en dirai pas plus.



Les personnages, majoritairement exécrable, se retrouvent tout de même contrebalancés par un seul, l'unique vrai gentleman de tout le roman, et qui incarne ainsi, non pas le héros romantique ou chevaleresque, mais plutôt l'unique âme bonne et sincère de toute l'œuvre.

Aussi, faîtes vos jeux ! Pariez bien et devinez qui, parmi tous ces personnages, incarne au mieux cette Foire aux Vanités.
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Le livre des snobs

Si la quintessence de l'oeuvre de Thackeray reste pour moi "Vanity Fair", "The Book of Snobs" n'en représente pas moins un exemple truculent. Les mots, cinglants comme des coups de fouet, nous rappellent à chaque instant le passé de parodiste de l'auteur. Le sarcasme, son cheval de bataille, est relevé ici des couleurs chatoyantes de ses personnages.

L'oeuvre est bien inscrite dans son siècle. On y retrouve tous les travers de la société victorienne, ses inégalités en particulier, mais là où le génie de l'auteur opère, c'est que le snobisme qu'il décrit, lui, ne connaît pas de frontière sociale. Liberté, égalité, snobisme.
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La Foire aux vanités

Ce roman compte de nombreux personnages, mais s'attache surtout à deux jeunes femmes, la douce et charmante Amelia Sedley et l'ambitieuse et rusée Rebecca Sharpe. La première ne rêve que de vivre le parfait amour avec son fiancé de toujours, la seconde n'aspire qu'à s'élever aussi haut que possible dans la société. Le reste du récit, ce sont des héritages perdus ou espérés, des mariages secrets, des intrigues amoureuses, politiques et financières, des histoires d'honneur et des cœurs inconstants. Les richesses se font et se défont, les bonnes fortunes succèdent aux coups du sort et Napoléon qui revient de l'île d'Elbe. En chacun des personnages, à des degrés divers, la vanité domine les comportements, de la coquetterie la plus anodine à l'orgueil le plus écrasant. « Il était très préoccupé de ses pensées, de ses désirs, et dominé surtout par une vive admiration pour les charmes triomphants de sa personne. »



L'auteur ponctue généreusement sa fiction d'adresses au lecteur : il professe tout ce que la morale victorienne attend des jeunes gens et tout ce qu'elle réprouve. Ses conseils oscillent entre bienveillance et ironie, et il est tout à fait délicieux de lire entre les lignes. « Oui, vous aurez beau dire, il n'y a rien de tel que les gens de votre famille pour se charger de vous mettre en morceaux. » Thackeray s'amuse à imaginer comment il aurait pu conduire son récit, sur un autre ton ou dans un autre genre, tout ça pour revenir à son premier fil après avoir ébloui l'auditoire de sa virtuosité littéraire. L'auteur n'est pas tendre envers les mœurs vaines de ses contemporains et il se moque de l'attachement aux choses matérielles qui écartent d'une vie de vertu, tant chez l'homme que la femme. « Le sexe barbu est aussi âpre à la louange, aussi précieux dans sa toilette, aussi fier de sa puissance séductrice, aussi convaincu de ses avantages personnels que la plus grande coquette du monde. » Et c'est à peine si William Thackeray voit en l'amour une qualité tant il fait souffrir les cœurs et se montre versatile.



Comme nombre de romans du mon cher 19e siècle, La foire aux vanités est un texte riche, ample, épique et étourdissant. C'est une grande fresque sociale et morale qui, par certains aspects, a vieilli, mais qui garde une forme de bon sens universel. Ce roman était mon pavé de l'été, et une fois encore, les iques européens ne me déçoivent pas.
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