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Critiques de Yann Bécu (90)
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Morpheus (BD)

Qu'arriverait-il si, à la suite d'une épidémie, l'humanité dormait 20 heures par jour ?



C'est ce que propose d'explorer cette BD adaptée du roman de Yann Bécu. Le monde a dû s'adapter pour faire face à ce sommeil vorace qui touche chaque être humain. Ou presque ! Car, oui, il existe bien un remède.



Quelque part, quelques-uns ne dorment pas et sont la clé.



Bon ... malgré un Pitch alléchant, ce n'est pour ma part pas un franc succès. Je trouve que la Robotique, qui a supplée les être humains afin de leur garantir un confort de vie malgré une perte considérable de productivité, n'est pas assez représentée. L'histoire se déroule dans les années 2080, or l'ambiance générale m'évoquerait presque un récit contemporain. Le futur dont il est question manque donc un peu de tangibilité.



Je ne suis pas non plus convaincu par le dessin et les couleurs. J'ai trouvé le résultat un peu terne, trop sobre. Cela, me direz-vous, j'aurais pu m'en apercevoir en feuilletant quelques pages en librairie, mais j'aime donner sa chance au produit. Et puis, parfois on s'y fait hein ? Cela a bien été le cas avec Carbone & Silicium : j'ai découvert cette BD davantage pour son histoire que pour son graphisme, et au final c'est le tout qui m'a emballé.



Là, je n'ai pas été emballé du tout.



Même les péripéties ont manqué un peu de passion. Pourtant, je ne nie pas que le scénario propose de belles idées. Le roman aurait d'ailleurs peut-être eu davantage de succès avec moi.



Tant pis pour moi, d'autres merveilles m'attendant déjà.
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Morpheus (BD)

Club N°56 : BD non sélectionnée

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De l'anticipation assez classique.



Sympathique mais je n'ai pas été beaucoup touché par ce récit en un tome, adapté d'un roman.



Lorenzo

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Quasi de la SF au cordeau...



Le récit est tenu mais ne laisse que peu de place à l'imagination...



On va de poncifs en poncifs ce qui nuit au ressenti d'une histoire qui aurait mérité meilleur traitement...



Vincent

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De la SF sympathique mais un peu classique dans le récit.



Sam

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Morpheus (BD)

Bande dessinée dystopique sur fond de virus et d'adaptation romanesque.

Original, ce virus qui fait dormir... Je dois le choper de temps en temps quand je me pose dans mon canap'...

Bien sûr, il est prétexte à créer une société qui semble assez autoritaire et son corollaire de résistance à moins que ce ne soit du terrorisme, selon le point de vue.

Le scénario est plutôt bien ficelé, on suit avec intérêt les pérégrinations des héros jusqu'à la ville de Berlin dans un univers post-apocalyptique.

Même les robots sont attachants, c'est dire...

Graphiquement, c'est correct, le trait est clair et réaliste, l'immersion est réussie. Il y aura une suite car beaucoup d'explications manquent....
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Morpheus (BD)

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Morpheus.

Depuis l’apparition du virus Morpheus, l’humanité est condamnée au sommeil vingt heures par jour.

Pour tenter de survivre à ce chaos, les principales capitales ont déclaré leur indépendance dans une Europe au bord de l’implosion.

A Prague, la mercenaire Juliette tente d’offrir une vie décente à sa fille en multipliant les missions périlleuses et en prenant des drogues pour rester éveillée.

Sa rencontre avec le professeur Ivanov lui redonne l’espoir d’éradiquer le virus et de sauver sa fille.

Commence alors pour eux une course frénétique à travers le no-man’s land européen, avec plusieurs groupes armés à leurs trousses..

Morpheus est une très bonne bande dessinée qui se déroule dans une Europe post apocalyptique.

L'humanité est terrassée par des des phases de sommeil de 20h. Au premier abord cela fait sourire, mais évidemment cela est fort handicapant et cela a plongé l'Europe dans le chaos.

A Prague, Juliette est une mercenaire qui essaye de donner une vie correcte à sa fille. Quand elle apprend qu'il pourrait y avoir un antidote qui la guérirait, elle tente tout pour le découvrir. Quitte à se mettre en danger. Le professeur Ivanov va l'aider dans sa quête..

Je suis tout de suite rentré dans cette bande dessinée, la trouvant fort bien ficelée. Elle est très rythmée, à aucun moment je ne me suis ennuyée. Juliette est une femme forte, déterminée, qui force l'admiration. Elle veut sauver son enfant et est prête à tout pour ça, ce qui est très crédible.

Les illustrations et la colorisation collent parfaitement au scénario.

L'ensemble donne vraiment une très bonne bd que je vous invite à découvrir à votre tour et note cinq étoiles :)
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Morpheus (BD)

Une BD postapocalyptique, à la limite de l'anticipation (tout est possible avec les virus) ! Une grande part de la population européenne a été décimée par un virus qui a plongé les survivants dans des phases de sommeil de 20 heures.



Le chaos est tel que la plupart des capitales européennes ont déclaré leur indépendance, pour tenter de survivre, officiellement, ou pour assouvir le besoin de pouvoir de certains. Question que nous sommes en droit de poser car les opposants à cette forme de gouvernance sont considérés comme des terroristes et traqués !



Juliette est mercenaire et pour tenter de sauver sa fille, et la population si cela fonctionne, s'enfuit avec un savant qui saurait trouver l'antidote. Avec une droïde, ils vont traverser no man's land et régions hostiles où, s'il y en avaient, des zombies ne seraient pas le pire danger !



La suite au prochain tome, bien que ça ne soit pas mentionné sur le volume. Ma curiosité est éveillée par ce scénario qui fait froid dans le dos mais a donné de l'humanité à des machines sans tomber dans le ridicule ! Les graphismes sont très réalistes et expressifs, les personnages sont sur la défensive et cela se voit dans les traits et les détails.



A suivre donc et sans tarder ça serait encore mieux !!



#Morpheus #NetGalleyFrance



Challenge Héroïnes 2023/2024

Challenge Multi-Défis 2024
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L'effet coccinelle

Dieu n’existe pas. Que dis-je, aucun dieu n’existe, qu’il soit unique ou qu’ils soient des dizaines à vivre en bande dans les nuages. Comment je le sais ? C’est l’un des créateurs de la Terre qui le dit. Raphaël, un Boueux, c’est à dire un larbin, sis au plus bas niveau de l’échelle de ces milliers d’êtres venus d’au-delà des étoiles pour créer notre monde.



Raphaël et les autres Boueux (ceux qui mettent les mains dans le cambouis), tout comme les Vigiles ou les Scribes, appartiennent à une Ruche (dans un gigantesque vaisseau) en fin de parcours qui produit des mondes à la chaîne. Et on arrive au bout du bout de ce voyage. Cette Ruche (car il existe bien d’autres) a déjà créé des dizaines de mondes à l’équilibre idéal mais, sur la fin, difficile de se renouveler et de trouver sans cesse de nouvelles inspirations de qualité. Surtout avec un cahier des charges très exigeant. Il faut donc tirer sur la corde et le résultat final peut décevoir. La preuve, la Terre. Pas une réussite. Mais c’est compréhensible. Par contre, le résultat est tout de même inquiétant. Des conflits et des guerres à répétition, très loin du pourcentage de paix attendu dans le bon de commande. Aussi, pour tenter de rentrer dans les clous, les Scribes ont imaginé d’envoyer des Boueux sur Terre afin de procéder à de multiples petits changements, de petites rectifications (mettre en retard une jeune femme, voler une voiture, abattre un homme,…) destinés à empêcher les humains de s’imaginer trouver une preuve de l’existence d’un dieu quelconque. Car toute croyance amène le conflit. Bien évidemment, avec les équipes de bras cassés envoyées et la complexité du plan, aucune chance que cela fonctionne comme prévu.



L’effet coccinelle est drôle. Sans conteste. En tout cas, moi, j’ai souri souvent, voire je me suis esclaffé devant certains passages. Yann Bécu part d’une idée amusante et en tire un récit bien construit et solide, ce qui n’est pas toujours le cas quand on se laisse aller à un délire extra-terrestre, avec volonté de faire rire le lecteur. On a plus souvent droit à une série de sketchs plus ou moins réussis, reliés par une trame simpliste. Tout le monde n’a pas le talent de Fredric Brown ou de Douglas Adams (pour parler des grands anciens). Ici, même si on n’atteint pas le niveau de ces deux maîtres, le constat est plutôt flatteur pour l’auteur français. Le scénario est divisé en deux grandes parties. J’avoue que j’ai eu peur à la fin de la première, tant le changement m’a paru important. Mais l’auteur m’a heureusement rassuré et rapidement j’ai retrouvé mon rythme. De toute façon, cette histoire est une série, amusante, voire hilarante, de dégringolades, certaines attendues, d’autres originales.

Les personnages forment une bande de bras cassés, un peu caricaturaux pour certains, mais c’est aussi le propre de ce genre littéraire où on doit mettre en place des clichés, comme un gros clin d’œil aux lecteurs. Et dans ce cas, on a de quoi se régaler. Les trois Boueux proposent de tout, chacun peut y trouver son compte. Entre la grosse brute guidée uniquement par ses bas instincts (sexe, alcool et bagarres) et le poète [À propos de poète, grosse incise : j’ai particulièrement apprécié la place de Baudelaire dans ce roman. Et surtout cette hypothèse de sa disparition. Et les conséquences qui en découlent. Je m’arrête là pour ne pas gâcher la surprise, mais je me devais de signaler combien j’ai aimé cette idée.] embarrassé par ses missions brutales et sans logique apparente, plus plongé dans des souvenirs amoureux disparus mais ô combien présents dans sa mémoire. Sans parler de toute la faune qui les entoure, tous plus truculents les uns que les autres (les Bretons apprécieront sans doute leur représentant, heureusement peu représentatif).



Lire L’effet coccinelle m’a donc fait passer un moment très agréable, fait de détente et de sourires. La réflexion sur la religion fait long feu, car il n’y a pas de débat : les dieux sont des inventions, stupides et délétères de surcroît, car elles conduisent au chaos une planète et ses habitants. À déconseiller, donc, aux croyants accrochés à leurs dogmes. Mais à faire lire à ceux qui sont prêts à se laisser aller loin de notre quotidien parfois terne pour une plongée dans les arcanes de la création, pas bien reluisantes, mais foutraques à souhait.
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Les bras de Morphée

Attention OVNI! Je l’ai ouvert sans trop y croire et je l’ai avalé d’une traite. Pas DU TOUT ce à quoi je m’attendais… et tant mieux ! Ce roman déroutant est une collision à 1000 km/h entre la littérature classique (punaise, quel style!) la SF dystopique et un imaginaire complètement barré à la Monthy Python (= toutes ces pages où j’ai écarquillé les yeux : «Whaaaaaat the… ???».)

Pour l’histoire : A cause d’une mystérieuse pandémie de sommeil les nations ont sombré dans le chaos total. On dort beaucoup plus, mais pas tous aux mêmes heures… 30 ans après quelques chanceux dorment moins. C’est le cas du narrateur Frimousse, un petit professeur amoureux de littérature…et de cuisine. On découvre d’abord son quotidien dans une école où tout a changé puisqu’il n’y a plus de temps à perdre avec la lecture (les survivants misent tout sur la technologie, la «retape»), son job parallèle de trolleur professionnel au service d’une mafia du temps (il ruine les journées de ceux qui dorment déjà trop) et bientôt son enquête pour retrouver un scientifique… La clef de la mystérieuse pandémie Morphéus est peut-être au bout.

Chapitre après chapitre on tombe sur des pages tellement imaginatives/allumées qu’elles m’ont laissée carrément sur-les-fesses! …Mafieux tordus sans états d’âme et gang de petites vieilles, trolleurs professionnels, trolleurs trollés, drogues pour avoir l’impression de rester éveillés plus longtemps, histoires d’amour impossibles, notamment les 2 Roméo et Juliette du futur qui n’ont que deux minutes par jour pour essayer de s’aimer… J’en passe tellement !!! Et au fil du livre des allers-retours vers l’origine du Morphéus font découvrir comment on en est arrivé à vivre dans un monde aussi dingue.

Donc BEAUCOUP d’étonnement et de rires au rendez-vous pendant ma lecture : comédie loufoque dans un style savoureux + satire d’une société qui veut toujours faire vite = pour moi un pur régal !

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Les bras de Morphée

--- Un synopsis accrocheur ---



Lors de La Foire du Livre de 2019, je n’ai pas manqué de faire un arrêt au stand des éditions L’homme sans nom. C’est en effet devenu une habitude, au fil des années. J’ai eu la chance d’y découvrir en avant-première Les bras de Morphée, un one-shot anticipatif dont le synopsis m’a séduite au premier coup d’oeil. Je l’ai donc acheté… et lu, aussitôt rentrée !



Pour résumer mon avis, je dirai que ce livre est complètement barré. C’est d’ailleurs ce qui fait son charme !



--- Un concentré d’idées ---



Lire Les bras de Morphée, c’est comme plonger dans un maelström d’idées toutes plus saugrenues les unes que les autres. Le rythme est soutenu, presque chaotique à certains moments. Yann Bécu amorce de nouvelles réflexion à chaque page, à chaque paragraphe. En conséquence, ce roman exige beaucoup, beaucoup de concentration.



J’avoue que j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, mais de nombreuses répliques me faisaient sourire et le concept même du syndrome Morphée me plaisait. Dès lors, après un temps d’adaptation, ce fut une superbe lecture !



J’ai néanmoins eu l’impression de passer à côté de nombreuses références littéraires – reprises dans un glossaire en fin de livre, heureusement -, ce qui m’a légèrement frustrée. Mais d’autres lecteurs y dénicheront au contraire de véritables trésors !



--- L’humour à son apogée ---



C’est, pour moi, le plus grand point fort de ce one-shot ! Il s’agit d’un humour que je qualifierais de fin, car les blagues sont assez recherchées.



--- De folles aventures pour des personnages atypiques ---



Yann Bécu a doté ses héros d’une forte personnalité, cela ne fait aucun doute. Obligés de tuer le temps, ces derniers aiment se risquer dans des affaires louches. C’est d’ailleurs leur soif d’aventures qui les poussera à mettre le doigt sur un secret un peu trop bien gardé, qui ne serait pas sans rapport avec le syndrome Morphée…



En bref, l’intrigue emporte le lecteur dans une série d’événements improbables et s’achève sur une pirouette, certes tirée par les cheveux, mais en parfait accord avec l’esprit déluré de ce roman.
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Les bras de Morphée

Créatif, drôle et original, j’ai aimé la plongée truculente dans l’univers décalée de Yann Bécu. Face à un monde qui dort plus que d’ordinaire, la société se réorganise tant bien que mal. Pas le temps d’approfondir, tout doit être synthétique et efficace. Évidemment, l’info se perd de manière hilarante, entre approximations historiques ou littéraires. Le temps est devenu la ressource la plus précieuse, notamment pour les marmottes, qui ne bénéficient que de quelques heures de veille. Mais la situation a aussi son lot de drames, avec des couples et des familles qui ne se parlent plus depuis des années. Pascal Frimousse est un personnage sympathique, taquin et plein de ressources, tout comme son pote Michel. C’est un plaisir de les suivre. J’ai trouvé cependant parfois que le scénario traînait en longueur.
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L'effet coccinelle

Nous sommes avec "L'effet coccinelle" sur un roman de science-fiction très intéressant et original dans son scénario et aussi un peu (beaucoup) dingue sur le concept développé par Yann Becu.



L'histoire nous place dans la peau d'un extraterrestre qui lui est dans la peau d'un humain pour des besoins d'infiltration dans son rôle de "boueux" avec ses deux acolytes. Les "boueux" sont ceux qui font le sale boulot sur Terre, pour réparer les erreurs de leurs chefs directs qui on façonnés l'humain à la vas vite, ce qui engendre un gros bordel. Nos trois personnages vont faire pas mal de bourdes et seront puni en devant finir leur vie sur Terre.

Je vous laisse découvrir la suite mais c'est vraiment très décalé, drôle, parfois les personnages son pathétiques (c'est ici une bonne chose !), les humains aussi d'ailleurs sont pathétiques mais ça on le savais déjà.



On aborde tout de même des sujets importants comme le harcèlement au travail, les problèmes de hiérarchie, la religion et les diverses croyances, la géopolitique, la gestion des dossiers de police (Merci Yann Becu pour ce clin d'œil à la ville de Brest 😂).



L'écriture est facile à comprendre malgré une impression de complexité de prime abord et on se retrouve avec un vrai "Page Turner" entre les mains.

Le final est "explosif" et nous réserve des surprises.



J'ai adoré ma lecture, elle fait du bien de part son originalité et son humour.
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Morpheus (BD)

Coup de cœur !



Cela fait des mois que le roman traîne dans ma PAL, mais la BD me tentait également. Séduit par l'univers promis, j'ai finalement succombé, et maintenant, j'ai encore plus hâte de me plonger dans le roman qui partage cet univers, bien que son histoire diffère.



Un virus nommé Morpheus apparaît, plongeant les êtres humains dans un sommeil profond pendant des heures. 4h, c'est ce qu'il reste pour vivre une journée.



Nous suivons une mercenaire déterminée à offrir une vie meilleure à son enfant dans une atmosphère limite post-apocalyptique. Pour cela, elle accepte des missions parfois périlleuses pour gagner des unités supplémentaires.



Animée par l'amour pour sa fille, elle se lance corps et âme dans la quête d'un potentiel antidote dès qu'elle en entend parler. Elle fera confiance à une personne pour l'aider dans cette aventure.



J'ai trouvé les personnages attachants, même ceux qui sont censés être moins sympathiques m'ont touché, et les deux robots principaux ont presque une humanité troublante... Les émotions sont habilement rendues graphiquement, sans paraître exagérées.



Je n'ai pas eu un seul instant d'ennui. Le récit est rythmé, et la colorisation m'a plu. À mon avis, une suite est à prévoir, vu la fin qui laisse tant de questions en suspens. Je suis impatient d'en découvrir davantage après une telle conclusion.
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Morpheus (BD)

Morphéus, n'a pas décimé l'humanité, mais l'a plongé dans un état qui nécessite 20 heures de sommeil par jour. Juliette habite l'enclave de Prague, où elle est mercenaire pour élever sa fille, Chloé. Quand sa route croise celle du professeur Ivanov, un espoir de guérir Morphéus voit le jour.

J'ai apprécié cette histoire qui part sur un postulat original avec ce virus qui fait dormir les gens. On est donc dans un monde où tous doivent compter leurs heures de veille. Un univers post-apocalyptique intéressant, loin des virus mortels habituels. Le rythme de l'histoire est soutenu, tenant du thriller, offrant aux lecteurs un récit qui tient en haleine.

J'ai apprécié les personnages, qui ont leur secret, mais doivent s'allier pour parvenir à leur fin. Juliette est une femme dure et déterminée, que la vie n'a pas épargné. Mais il y a aussi des touches d'humour, notamment avec Teacher, le robot qui s'occupe de sa fille, tant pour lui faire les cours qui pour s'occuper du ménage.

Les dessins sont très fins, avec des personnages aux visages expressifs. Les décors sont soignés et apportent beaucoup à l'ambiance.

Une très bonne BD de science-fiction, avec une fin laissant présager une suite que j'ai hâte de découvrir.
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L'effet coccinelle

Une mission impossible, Ethan Hunt est en vacances.

Que faire ?

Appeler en renfort une équipe de bras cassés aliens !



L'effet coccinelle, rien que le titre m'a fait rire tout le long de ma lecture. Malheureusement, je ne peux rien vous en dire, divulgachache et tout et tout. Mais ce titre résume parfaitement le contenu.



A une certaine époque, la mode était à l'invasion alien invisible. Puis c'est passé de mode. Et Yann Becu a décidé de remettre le sujet sur le tapis et il a bien fait. Car c'est drôle, pas lourdingue, mais drôle. Un humour qui me plaît à moi, dont plutôt noir, grinçant, légèrement absurde et sarcastique.

Le pitch : un vaisseau traverse l'espace en ensemençant la vie sur des planètes. Seul limite, à chaque fois l'espèce doit être originale et la planète vivre en paix. Mais après moultes expériences, les idées se fanent, on en arrive sur la Terre et la création des humains...



Scénario improbable pour réalisation réussie haut la main. Un xéno-road trip à travers l'Europe et la Hongrie. Les trois aliens que nous suivons sont les petites mains, les premiers de corvée. Pas forcément très intelligents mais remplis de malices, malins et taquins, c'est une équipée sauvagement drôle qui égratigne nos travers d'humains, nous, l'espèce la plus intelligente de l'univers. Cerise sur le chapeau, l'auteur s'amuse avec le libéralisme et le monde de l'entreprise, mais aussi la religion.



Contrairement à son précédent roman Les bras de Morphée qui m'avait aussi bien fait marrer mais était sorti de ma mémoire sitôt lu, L'effet coccinelle reste bien dans mon cerceau. J'attends le prochain roman de l'auteur avec impatience.
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Les bras de Morphée

2070. Prague. Cela fait maintenant vingt ans qu’un mystérieux virus s’est développé chez les êtres humains et s’est propagé à toute la planète. Sa particularité ? Appelé Morphéus, il affecte le sommeil à divers degrés. Désormais, la plupart des gens ont une moyenne de vingt heures de sommeil par jour : il a fallu apprendre à s’organiser autrement ! Que ce soit au niveau du travail, des relations familiales ou sociales et dans la gestion du quotidien, tout a dû être repensé. En effet, difficile de tenir un rythme de production suffisant dans les entreprises, de maintenir un semblant de vie de famille quand les horaires de veille des uns et des autres sont décalés, et de gérer les courses, les repas et les rendez-vous divers, lorsque vous n’avez que quatre heures par jour pour tout faire.



Pascal Frimousse, lui, fait partie des « privilégiés » : il n’a besoin que de douze heures de sommeil. Il dispose donc de davantage de temps d’éveil que les personnes de son entourage. En tant que professeur de Lettres au lycée français de Prague, il doit revoir sa manière d’enseigner et d’évaluer ses élèves sans les pénaliser. Adieu les longs commentaires composés et les dissertations de dix pages. Ce qu’il faut à présent : avoir un esprit de synthèse.

« Un sens de la problématique, le môme. Vous lui donniez une étude comparée de trois courts poèmes du XIXe, disons le trio classique Baudelaire - Verlaine - Rimbaud, le cerveau de Jean- Gabriel vous problématisait tout ça au quart de tour : Verlaine, pédé. Rimbaud, pédé. Baudelaire, drogué. Problématique : une poésie de dégénéré. Note : 20. »

Son métier d’enseignant lui prenant de moins en moins de temps, Frimousse met son temps libre à mener des missions pas toujours très nettes, avec son collègue Michel, ancien CPE, lui aussi « Eveillé ». Retrouver des maris disparus, en faire disparaître, les deux hommes n’ont aucun scrupule ; juste envie d’occuper leur temps tout en gagnant un peu d’argent. Mais attention aux coups tordus !



Cette dystopie est plutôt rocambolesque, tant par la façon d’être des personnages que par l’écriture très stylisée de l’auteur. Il y en a, du sarcasme, au sujet de la société humaine lorsqu’elle se retrouve face à un imprévu d’une ampleur exceptionnelle : la panique générale entraîne des décisions regrettables, voire même stupides car prises sans le recul ni la réflexion nécessaires. J’ai adoré faire des parallèles avec ce qui se passe actuellement dans le monde avec le virus du Covid 19…



Au final, c’est un roman intelligent, qui entraînera le lecteur de science- fiction dans un style plutôt inhabituel… Comme si l’intrigue se déroulant en 2050 était en réalité ancrée un siècle plus tôt et exploitée avec une ironie – parfois un peu trop - loufoque.

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L'effet coccinelle

Avec sa couverture en mode rébus (dans l'édition poche), j'étais très intriguée par l'histoire proposée par Yann Bécu, quasi nouveau venu pour moi dans le monde de l'imaginaire, car c'est seulement son deuxième roman, mais il a déjà la réputation d'un auteur un peu barré, proposant des univers singuliers. Est-ce que cela me correspond ? J'ai dû accepter de me laisser porter par cette drôle d'aventure pour le découvrir.





Je pense que ce sera roman qui partagera fortement le lectorat tant le concept est particulier. C'est simple, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un Dupontel sans image tant l'intrigue et sa menée furent loufoque et barrée, et tout le monde n'aime pas cela. Je dois avouer m'être moi-même sentie une peu ballottée parfois et n'être pas sûre d'avoir tout saisi, notamment la finalité du texte, les dernières pages étant assez obscures pour moi, mais j'ai tout de même beaucoup aimé le voyage.



C'était totalement surprenant et décalé de suivre une double enquête, une enquête dans l'enquête avec une mise en page originale et efficace de l'auteur qui glisse entre chaque chapitre des pièces du dossier et qui s'achève par une pièce inattendue, par ailleurs. Quelles sont ces enquêtes et missions ? S'imbriquant l'une dans l'autre se trouvent des extraterrestres d'une nation lointaine à qui on a confié la mission d'éliminer une certaine Camille Landru car elle va publier un texte qui va beaucoup gêner les chefs de ces derniers. Sauf que ceux-ci se trompent et n'éliminent pas la bonne personne, ils doivent donc rattraper le coup et leur équipe de bras cassés n'est pas très douée ^^! Ce meurtre ne va pas passer inaperçu, des humains vont enquêter sur ce qu'il se passe sans connaître la vraie identité de nos extraterrestres, et là aussi, une joyeuse bande d'enquêteurs pas très doués seront sur l'affaire. Cela donne une aventure ubuesque et fofolle très drôle.



J'ai beaucoup aimé le ton humoristique de l'auteur, la gouaille de ses personnages, leur phrasé parfois populaire, parfois avec des défauts de prononciation et les multiples gaffes qu'ils font sans le vouloir. J'ai beaucoup aimé ce ton entraînant même s'il m'a fallu me laisser totalement porter et que bien souvent je ne voyais pas trop où j'allais. Ainsi, j'ai aimé certains développements plus que d'autres et je suis restée parfois un peu extérieure. C'est assez déstabilisant.



Cependant ce fut assez amusant à suivre. J'ai beaucoup aimé l'enquête des pieds nickelés. J'ai beaucoup aimé plusieurs des thèmes développés, notamment ô surprise : la religion, ainsi que tous les éléments de cultures et pop culture. L'auteur nous montre la douce folie des gens du futur (et peut-être des nôtres) autour de la question de la religion. C'était extrêmement drôle de voir les conséquences imaginées d'une révélation majeure sur une divinité créatrice et les bouleversements théologiques sur l'ensemble de la planète. J'ai adoré tout ce que l'auteur a inventé comme développement afin que chacun, chaque croyant ou non ait l'espoir d'aller au paradis même si ce n'est pas son dieu qui est LE dieu créateur. C'était tordant. L'idée de coupler cela à une sorte de recomposition politique était très finement vue aussi et la critique sous-jacente à notre monde des apparences, excellente !



De la même façon, je me suis délectée de l'utilisation faite du personnage de Charles Baudelaire, illustre inconnu dans cette histoire, qui va pourtant devenir l'inspirateur d'un des écrivains qui aura le plus de succès à cette époque-là, grâce à un très joli plagiat ! L'auteur est vraiment grinçant. J'adore ça. C'est fin, malin, osé et tellement bien pensé, avec à nouveau des critiques justes sur notre société, son rapport à l'écrit, la célébrité, les réseaux sociaux, etc.



Le seul hic dans tout cela, c'est qu'à chaque fois, j'ai eu l'impression d'avoir un peu raté le démarrage des intrigues. Je n'ai pas compris comment a pu partir tout ce foin sur la religion. Quel est le contenu du texte publié pour que les gens y croient à ce point ? Idem pour Baudelaire, comment y a-t-il y avoir un tel succès alors que cela n'a pas vraiment de lien avec l'époque invoquée ? Quant à Camille Landru, j'ai eu l'impression qu'elle a été abandonnée en cours de route. J'ai donc eu la sensation, mais je ne sais pas si ça vient de moi, que l'auteur partait dans tous les sens pour ne rien boucler au final et ça m'embête un peu, même si j'ai beaucoup ri par ailleurs. ^^!



L'Effet Coccinelle fut donc une lecture surprenante qui m'a amusée, séduite mais un peu perdue également. Je suis fan de la couverture en mode rébus de Pocket qui contient tous les éléments clés de l'intrigue. J'ai vraiment eu l'impression de retrouver l'univers et le rythme fou de Dupontel avec une douce absurdité autour des thèmes des religions et de la pop culture. Ce fut un bonheur de se laisser porter à travers toute cette ambiance loufoque et barrée même si au final le voyage compte plus que le lieu d'arrivée. Je serais curieuse du coup de lire l'autre roman de l'auteur : Les Bras de Morphée, une aventure surprenante aussi où on s’assoupit en un clin d’œil, où on dort d’une traite, se réveille comme une fleur et ne veille en général que 4h par jour. Intriguant.
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Les bras de Morphée

Une dystopie peut elle être drôle ?

Yann Bécu a son avis sur la question.



Un jour, l'humanité se prend un virus étrange sur la tronche qui endort de plus en plus l'humanité. Conséquence immédiate, un sacré boxon. Difficile de faire tourner la machine alors que la main d'oeuvre manque. Nous sommes quelques années après ce grand cataclysme, la République tchèque s'en sort un peu mieux que le reste du monde...



L'auteur tire les conséquences sociétales d'un monde où tout part à vau l'eau et où il faut tenter de survivre par tous les moyens.

Encore un livre qui met le moral dans les chaussettes ? Que nenni, ici on se marre su désespoir. Humour potache, acide, noire, cynique, l'auteur nous sort le grand jeu. Sous la pochade surréaliste, quelques belles saillies sur les travers de notre temps et la connerie humaine.



J'ai pris un énorme plaisir à lire ce roman qui m'a fait parfois penser à La Trilogie Trademark de Jean Baret. Seul souci, quelques semaines après ma lecture, l'intrigue a quasi disparu de ma mémoire, l'occasion de le relire ?



Le roman se termine par un petit glossaire, car oui, la connaissance, avec si peu de temps de réveil disponible, en a pris un sacré coup dans la gueule.



J'ai remarqué qu'un nouveau roman de l'auteur était sorti, L’effet coccinelle :

Quand la preuve indubitable de l’existence de Dieu est publiée sur Terre, l’exaltation du premier soir est de courte durée : « Dieu existe », d’accord, mais au fait… lequel ?
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L'effet coccinelle

Scoop 1 : Dieu existe.

Scoop 2 : On sait pas lequel.

Scoop 3 : les voilà bien emmerdés en haut. C’était pas prévu que l’humain sache.

résultat : les « boueux », équipes de nettoyeurs sur Terre des bourdes célestes, vont devoir réparer ça. Et fissa fissa.

Mais bon, les boueux sont gentils mais pas très compétents. Quand ils font plus de boulettes que de ménage… on frôle la catastrophe. Le grand bordel divin arrive et ça va être fracassant.



Que vous dire à part qu’on a là :

- un boulot éditorial remarquable comme toujours avec @editions_hsn ; le livre est une merveille visuelle.

- Une écriture punchy, dynamique et contemporaine, vivante. Ce n'est pas du tout mon style, j'ai moyennement accroché, mais ça marche bien et c'est cohérent.

- une idée de pitch carrément dingue, avec un récit tout aussi dingue, teinté de cynisme très drôle

- des clins d’œil sur l’actu rigolos, avec des événements réels détournés.



Il y a là de quoi passer un moment fantasque, surréaliste parfois; pour qui aime les récits dixième degré vous allez vous régaler !



Je regrette juste pour ma part un bordel pas assez tonitruant selon moi. On frôle parfois le point de vue « extraterrestre qui débarque sur Terre et découvre ces êtres à deux pattes bizarres ». J'ai fini un peu déçue, je m'attendais à quelque chose de plus fracassant. J'ai eu la sensation que les super idées du début se sont essoufflées en cours de récit.

J’aurais aimé aller au bout des choses et voir vraiment comment l’Humanité allait s’en sortir… ou pas (surtout ou pas d’ailleurs ^^).



Mais nul doute que ce roman est une sorte d’ovni, une lecture qui m’a sortie de ma zone de confort et j’ai apprécié ce moment. Je ne suis pas trop le public cible de ce type d’écriture et de ton, mais j’ai trouvé ça assez génial malgré tout et ça ne m’a pas empêchée de trouver tout ça remarquable…
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L'effet coccinelle

On le sait depuis toujours - mais ça se confirme avec le temps - les croyances religieuses out beau délivrer un message de paix, elles en sont rarement le vecteur. On pourrait même dire sans trop se tromper que les guerres les plus sordides sont bien souvent menées au nom de la religion. Du moins sur Terre.

Et ça n'arrange pas du tout les affaires des gens qui, précisément, ont aménagé la Terre, l'ont peuplée avec soin, et se retrouvent aux prises avec une comptabilité déplorable: un taux de paix en chute libre, des résultats catastrophiques, tout ça parce que les illuminés de tout poil se déchaînent .

Non, vraiment, les dirigeants de la Ruche ne peuvent pas abandonner le chantier dans cet état, et quand ils ont besoin de rétablir la situation pour que leurs dossiers donnent satisfaction, ils s'en prennent aux Scribes. Qui ordonnent aux Vigiles de s'en prendre aux Boueux. Afin que tout rentre dans l'ordre et que la Ruche entière s'en aille voguer vers d'autres planètes . Le ruissellement, quoi.

Bref, les Boueux sont dans le pétrin. Et les plus irrécupérables des Boueux, les douze salopards locaux, sont chargés de corriger la situation: munis de corps d'emprunt, travaillant par équipes, ils doivent supprimer les personnes susceptibles de renforcer la foi sur Terre , suivant l'idée qu'un petit détail subtilement modifié peut faire dévier l'ensemble des choses. Vous et moi, on appelle ça "l'effet papillon". Eux, ils appellent ça "l'effet coccinelle". Parce que ça foire. Et que non contents de délirer sur l'existence de Dieu, les humains ont aussi inventé une autre machine à catastrophes: les inspecteurs de police trop zélés.



Un livre complètement déjanté, donc, qui ravira les amateurs du genre... mais pas que. On y retrouve quantité de références littéraires, une subtilité qui affleure sous la blague potache et au total, cette mission catastrophe est une réussite romanesque !
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L'effet coccinelle

Oh la belle édition de poche que voilà ! Son petit 400 pages agréable en main, un patchwork joliment coloré et représentatif (mais je sèche pour le quadra en haut à droite… Quelqu'un a une idée ?). Sauf que… C'est quoi cette pastille que j'essaie de décoller depuis une minute ? Ah, ça ne s'enlève pas en fait ! Il y a donc une collection « Les étoiles montantes de l'Imaginaire » chez Pocket ! Et là c'est la douche froide. La consternation. Et moi qui pensais qu'il était acquis que Yann Bécu était une étoile…



Deuxième roman, deuxième pépite en ce qui me concerne !





De quoi ça parle cette fois ?

Des milliers de Ruches disséminées dans la galaxie aux ordres d'une puissante Maison-Mère, façon multinationale. Les humains de la planète Terre ? L'une des innombrables créations de cette organisation, cet « arrière monde ». Nous suivons de près un petit groupe de Boueux (agents de maintenance), bombardé de l'une des Ruches vers la Terre, année 2030, pour y effectuer quelques ajustements sur le cours des évènements, en toute discrétion. Nous ne sommes pas les seuls, puisqu'un brigadier particulièrement chevronné (Jean-Philippe Jaouen) repère rapidement nos Boueux et en fait une affaire personnelle.





Le thème m'a fait penser au Cycle des Dieux, de Bernard Werber, mais la comparaison s'arrête au simple concept d'arrière-monde plus ou moins divin où se tirent les ficelles.

Par rapport à son premier roman (Les bras de Morphée), le thème est certainement moins original, et on ne trouvera pas d'univers sur mesure et fouillé, puisque l'action prend place dans notre monde et notre époque.



La structure est simple et classique avec trois phases par lesquelles vont passer nos Boueux : état de grâce, déconfiture, remontada. L'intrigue, qui n'a rien d'exceptionnel, est relevée de manière très sympathique par la trame en pointillés du brigadier Jaouen.



Yann Bécu nous livre une fois de plus une aventure hilarante, une comédie populaire jouissive ! Ce qui m'amène à cette question : existe-t-il actuellement un auteur de SF français aussi doué pour faire rire ?

Le roman n'est pas une succession de sketches, mais quand ça part, il est prudent de lire précautionneusement chaque réplique car, à l'image d'un technicien du ring, chaque coup de la combinaison fait son effet qu'il serait dommage de sous-estimer ! Je pense par exemple à la scène anthologique du PMU, dans la première partie ! Une vraie scène de film, on voit la gueule des protagonistes comme si on y était…

Et puis, l'auteur possède cet art de pousser le bouchon, de revenir à la charge : comme les ricochets dans l'eau, ses coups frappent une, deux fois, trois fois. Tel un serpent dans l'eau, ils resurgissent toutes les cent pages. Bref, la force de l'humour de répétition.

Enfin, l'auteur exploite parfaitement l'opposition des caractères entre ses personnages principaux (notamment l'insupportable et pas très futé Mitraillette face à ses deux camarades qui ne peuvent s'opposer frontalement à lui). de ce savant contraste nait presque naturellement un nombre incroyable de séquences mémorables, à l'image de celles du duo mythique Depardieu - Pierre Richard.



Ils sont bien rares, les auteurs français de SF qui me font ressentir de façon aussi nette la plus-value de la langue originale. Yann Bécu est de ceux-là. Avec son style économe, précis, familier et exigeant à la fois, il fait la démonstration de la puissance de feu qu'offre une langue à qui parvient à la manier avec brio. Sa façon élégante d'introduire le discourt direct ou de l'intégrer à la narration, sa science de la scène, les niveaux de langage, l'abondance des expressions idiomatiques : rarement vu une telle technicité, et lorsqu'elle se met entièrement au service de la finalité (divertir), c'est un régal ! Mon intuition est que pour arriver à un tel résultat, l'auteur n'est pas seulement bon, il se fait avant tout plaisir. On le sent à sa manière d'inclure des éléments personnels (références aux Bretons, à la ville de son lycée – Prague – où il place une bonne partie de l'intrigue, à son premier roman – oui oui !). Sans oublier les très nombreux clins d'oeil à son métier de prof de français (littérature, culture, niveau général…).



Ensuite, faut apprécier le style bien sûr. Pour donner une petite idée du type d'humour, ce à quoi s'attendre, je dirais que c'est très proche de ce qu'on trouve dans un Kaamelott : du décalé, de l'absurde, beaucoup de travail sur le langage (jeux de mots, références culturelles). On retrouve bien sûr les classiques comique de situation et de répétition. Dans la première partie, un beau clin d'oeil au film Les Rois mages, avec les Inconnus.





En dehors des sketches qui forcent le rire, peut-être moins nombreux que dans le précédent roman, on suit en souriant les tribulations de ce trio de Boueux attachants. Et l'auteur d'en profiter pour égratigner habilement un peu tout et un peu tout le monde. du tartinage ? Non. du saupoudrage de sel ! Et à travers cette critique des moeurs, on sent un profond humanisme de par les thèmes abordés (richesse et pauvreté, guerre et religion, racisme et tolérance) et l'ancrage populaire.

Il y a aussi cet appel à la relativisation (pas qu'un seul dieu, pas que trois religions, pas que la France, pas que l'Europe…)

Enfin, fort de son expérience humaine d'expatrié, l'auteur montre une vision cosmopolite de Prague. J'y vois une saine invitation à l'ouverture d'esprit, à admettre une situation plus complexe qu'il n'y parait, faite de brassage culturel et d'intrication des peuples slaves et de leurs voisins. Une invitation à s'émanciper d'une pensée otanienne binaire et polarisée pour se forger sa propre opinion, si possible avec ses propres yeux.





Bon, à quand le prochain roman ?
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L'effet coccinelle

La petite histoire

Bordel de Dieu ! Comment présenter ce roman déjanté ? Au rapport Jaouen : une camionnette décrépite, trois individus en mission : Raphaël, Gabriel et E... pour faire court la triplette en goguette en 2030, planète Terre, France. Objectif de la mission : empêcher la divulgation de la preuve divine. Bilan : fiasco ( bévues, coquilles et autres errata).

Mon avis

Si vous aimé les histoires barrées, les personnages losers, ratés et gaffeurs, la poésie de Baudelaire et les bars en fin de nuit. Alors pourquoi ne pas jeter un œil à cet OVNI littéraire : j'ai souri, j'ai ri ( honte à moi !). Sacrément incorrect, infernal, et estampillé déchéance.

L'effet coccinelle : perte d'ailes ( promo sur enozama paire d'ailes plumes noires , stock disponible : 666).

J'adore les inserts de rapports, la construction du récit, les références culturelles et toujours des clins d'oeil à la pelletée que j'ai dû rater...

Je conseille également la lecture des Bras de Morphée du même auteur chez le même éditeur ou en poche.
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