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Critiques de Yun Ch`oe (10)
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Avec cette neige grise et sale

Livre acheté lors d'une brocante. Longtemps que je n'avais pas lu un roman coréen. Petit roman, quasiment une nouvelle de quelques dizaines de pages. Nous sommes à Séoul dans les années 70 avant le boom économique et la démocratie. Nous suivons une étudiante dans la misère, en plein hiver, qui va se réfugier chez les bouquinistes et les imprimeurs pour revendre ensuite des livres interdits. Pas compris grand-chose de l'intrigue d'une part et sans réelle volonté de comprendre. Puis le style, à force d'être volontairement impersonnel, m'a rebuté. Deux bonnes raisons pour ne pas poursuivre la lecture de ce récit, pourtant très court.
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Avec cette neige grise et sale

Dans ce court roman, une femme se souvient de l'hiver difficile qu'elle a vécu, 20 ans avant, quand, jeune étudiante à Séoul pendant les années de censure et de répression, elle s'était engagée, par désœuvrement et pour rompre son isolement, auprès d'un imprimeur contestataire. Elle évoque avec un grand réalisme ses heures d'angoisse douloureuse, de dénuement absolu, d'immense solitude, sans même le soutien d'amis ou de sa famille, son quotidien glacé où l'argent, la nourriture et le charbon lui manquaient cruellement.



Ce petit livre à l'écriture efficace, à la fois dépouillée mais riche d'émotions ne comporte aucune référence directe à la culture coréenne mais il est saisissant de vérité et nous fait toucher du doigt la dure réalité de ceux qui luttaient dans la clandestinité contre la dictature en place des années 70, avec la peur au ventre d'être arrêté et envoyé en camp de travail.



Challenge Multi-défis 2020

Challenge plumes féminines 2020
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Là-bas, sans bruit, tombe un pétale

3 nouvelles coréennes. La violence se sévit pas uniquement au nord. Ne connaissant pas l'histoire du pays, je ne saurais les situer et rien dans les textes ne le permet. Mais au sud aussi, quelque chose comme une dictature, ou une limitation drastique des liberté, sévit.

"Il surveille son père". Le narrateur vit en France, n'a jamais connu son père, passé au nord. Tout ce qu'il sait, c'est que jamais lui et le reste de la famille n'ont eu une vie tranquille à cause de cela. Un jour, une lettre de Chine. Du père.

"Là-bas, sans bruit, un pétale tombe". La nouvelle centrale, la plus longue. La plus étrange aussi. Elle est à 3 voix : un homme obligé de s'occuper d'une jeune fille qui l'a suivi ; après avoir abusé d'elle, après avoir usé de violence contre elle, il essaie de la ramener dans le monde des vivants. La jeune fille, témoin d'une scène atroce, erre à la recherche de la tombe de son frère ; elle ne parle plus, survit à peine, ne se défend pas. Et enfin un groupe, des amis du frère, qui veulent la recueillir, s'occuper d'elle.

"Avec cette neige grise et sale". Une jeune fille pauvre se retrouve dans une imprimerie contestataire.

Ce qui marque, c'est l'absence de famille, de liens constructifs, quels qu'ils puissent être. Le narrateur de la première nouvelle a bien ses deux parents, mais l'un a fui et l'autre paye les pots cassés. Les deux nouvelles suivantes n'ont aucune figure paternelle, et les mères disparaissent aussi, expatriée ou morte. La solitude lie les narrateur entre eux ; la folie n'est jamais loin non plus.
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Avec cette neige grise et sale

En vendant un livre, l’étudiante Kang fait la connaissance d’An. Elle découvre qu’il est un imprimeur contestataire et se met à son service, à la correction des articles. Elle se retrouve impliquée une activité clandestine. Mais un jour, An et ses collègues disparaissent.

On remarque tout de suite la pauvreté de la narratrice qui est obligée de vendre ses manuels et de donner des cours à des enfants pour suivre ses cours et manger. On rentre dans le monde de la censure et de la clandestinité en Corée du Sud. Une lecture un peu dure à suivre mais très instructif sur la situation sud-coréenne qu’on peut situer dans les années 70.

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Il surveille son père

Le narrateur coréen nous raconte le retour de son père dans sa famille qu'il a abandonnée alors que ses enfants étaient très petits.

Par conviction politique, il a vécu en Chine où il a fondé une autre famille. Devenu vieux, il a décidé de revenir dans son pays et dans sa famille .

Ses fils acceptent, à contre coeur, son retour. L'un deux habitant en Fance accepte de l'accueillir.

Mais la présence de cet homme aux cheveux blancs est très pesante, la communication est très difficile.

J'ai beaucoup aimé ce très petit livre qui traite des séparations provoquées par des bouleversements historiques.

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Avec cette neige grise et sale

C'est un petit roman tout petit mais d'une grande beauté. C'est sans fioritures. Je me suis attachée à Kang, une pauvre étudiante qui presque par hasard, se retrouve au service d'une "cause".
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Là-bas, sans bruit, tombe un pétale

Ch'oe Yun est l'un des écrivains les plus connus de la littérature sud-coréenne contemporaine. Née en 1953, sa reconnaissance commence avec la parution du récit intitulé " Là-bas, sans bruit , tombe un pétale ", le seul que je critiquerai puisque le seul figurant dans mon édition.



Bien joli titre d'ailleurs, évocation délicate telle un trait d'esquisse, de la douleur muette d'une vie fragile, à peine éclose et déjà condamnée, que l'impuissance humaine ne peut arracher à son triste sort...



Ce texte intense et douloureux porte en lui les stigmates du traumatisme subi par les coréens lors des évènements de Kwangju survenus en 1980, terrible répression des aspirations du peuple à la démocratie, bain de sang qui aurait fait plusieurs centaines de morts ( on ne saura jamais exactement ). Ces évènements devaient demeurer longtemps tabou là-bas et la parution de ce récit n'interviendra que postérieurement à la chute de la dictature quelques années plus tard.



Cette violence, ce choc, Ch'oe Yun en maximise d'autant plus l'impact qu'elle a choisi de l'exprimer au travers d'une transcription littéraire qui se focalise, non sur les évènements eux-mêmes ( le nom de Kwangju n'est cité qu'une seule fois à la moitié du récit ) mais sur les ravages engendrés chez l'une des victimes. Son récit est celui de la fuite et de l'errance, dans leur double acception physique et mentale, d'une toute jeune fille jamais nommée, presqu'une allégorie de la souffrance, confrontée à la mort de sa mère tuée par balles dans les manifestations. Né des circonstances auxquelles elle doit sa survie, son sentiment de culpabilité va l'entraîner dans un processus d'autodestruction jusqu'aux confins de la folie, dans une spirale implacable de la violence qui enchaîne à la violence du pouvoir celle qu'elle s'inflige à elle-même et la livre à celle des prédateurs qu'elle rencontrera sur son chemin.



L'écriture apparaît ici très travaillée, jouant sur la polyphonie. Trois voix se succèdent dans l'alternance des chapitres; celle de la subjectivité de la jeune fille par laquelle l'auteure tente de restituer, de façon assez remarquable, son monde intérieur, le décousu des images et des souvenirs qui la hantent, son ressenti dans sa déconnexion du réel et la désagrégation de son esprit; celle indirecte, marquée par le remords et le désespoir, de l'homme qui l'aura recueillie un temps puis perdue; celle enfin des amis de son frère ( opposant assassiné ) qui tenteront de la retrouver. Chaque voix apportera son éclairage sur la réalité.

J'ai personnellement un peu regretté que la troisième voix, objectivation d'une réalité crue, rompe l'envoûtement et la poésie d'un texte qui doit souvent beaucoup à l'ellipse et à une restitution chaotique, décalée et parfois surréelle de ce parcours. Une autre réserve vient de l'évolution du discours de la jeune fille vers une rationalisation improbable au vu de l'inéluctabilité de son destin suggérée par ailleurs. Note d'espoir? Je ne sais pas.



Reste un très beau récit, à mon sens qui joue sur le registre de l'émotion et vaut incontestablement par l'écriture.

P.S: A noter que la version française est une version plus remaniée, semble-t-il, de la version originale, que ne l'indique la note de l'éditeur, version issue d'un travail conjoint entre le traducteur et l'auteure, elle-même traductrice et professeure de littérature française.
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Là-bas, sans bruit, tombe un pétale

Derrière ce joli titre poétique se cache un recueil de 3 nouvelles composé du titre éponyme, de Il surveille son père et Avec cette neige grise et sale.



Dans Il surveille son père, un fils voit le retour d'un père qui a fuit avant sa naissance. Passé en Corée du Nord, ce dernier a abandonné femme et enfants sans plus jamais donner de nouvelles. Son retour après des dizaines d'années provoque des sentiments contradictoires chez le narrateur. Les retrouvailles tant attendues ne correspondent pas à ce qu'il s'était imaginé. Qui est véritablement ce père ? Correspond-t'il vraiment à l'image fantasmé, créé par les souvenirs de la mère ? Pourquoi reste-t'il silencieux ? Pourquoi n'exprime-t'il aucun regret ? Entre frustration et non-dits, le dialogue entre les deux hommes a bien du mal à se faire. Alors que le fils souhaite entendre son père sur ses trahisons, sur cet engagement politique qui aujourd'hui ne semble plus revêtir autant d'importance, le père fataliste revenu de ses illusions communistes se refuse pourtant à renier ses convictions et peine à tirer un trait sur son passé.



Cette histoire toute en émotion pointe le problème de la séparation des deux Corée et symbolise toute la difficulté d'un peuple coupé en deux. A travers les retrouvailles quasi silencieuses d'un père et de son fils, se dévoile les souffrances d'un pays qui, entre rancune et désir d'apaisement, cherche à panser ses blessures et à avancer.





Là-bas, sans bruit, tombe un pétale : Cette forte nouvelle nous conte les errances d'une jeune fille qui a basculé dans une sorte de folie après le choc que la mort de sa mère a provoquée chez elle. Perdant toute conscience d'elle même, la jeune fille marche sans but et subit une véritable descente aux enfers. Recueillie un temps par de bonnes âmes, elle fuit à nouveau. Son corps est pris par des hommes sans scrupules avant qu'elle n'attache ses pas à ceux d'un homme inconnu, comme un chien sans collier. Alors que des amis de son frère tentent de retrouver sa trace et de la sauver, la jeune fille continue de vivre dans son monde.



Cette puissante histoire revient sur un des épisodes tragiques de la Corée : les évènements de Kwangju. En 1980, un soulèvement populaire sans précédent a agité la population en réaction au régime dictatorial. Réprimée dans le sang, la manifestation fit de nombreux morts. Parmi eux donc, la mère de notre personnage. La jeune fille, incapable d'affronter le drame qu'elle a subit, tombe dans une insconsience et une folie douce qui lui permet d'oublier. Perdant toute notion d'elle-même, de son corps, elle tombe dans une déchéance physique où la douleur n'a plus d'importance. Témoin muet incapable de communiquer, elle porte le poids de l'Histoire tout comme les hommes qui l'avilissent portent en eux leur faute et leur incapacité à la comprendre.

L'errance de la jeune fille nous est décrite à travers différents points de vue. L'auteur utilise l'alternance de narrateur et nous permet de plonger au plus profond de la psyché de ses personnages. Peu à peu, apparaît la vérité du drame qui s'est joué. Un récit hypnotique et inoubliable majeur de la littérature coréenne.





Dans Avec cette neige grise et sale, l'auteur met en scène le quotidien misérable d'une jeune provinciale qui a fuit sa famille pour partir étudier à Séoul.

Après être tombé sur un article de journal annonçant la mort d'une femme portant son nom, Kang se remémore son passé. Solitaire, pauvre, la jeune femme doit se battre chaque jour pour trouver de l'argent et se nourrir. Sa seule échappatoire sont les livres qu'elle achète au marché noir et revend à l'occasion quand les temps sont difficiles. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de An, un étudiant contestataire qui va l'embaucher dans son imprimerie pour de menus travaux. Peu à peu, sans l'avoir cherché, sans avoir developpé une conscience politique forte, cette dernière va être impliqué dans une résistance clandestine et s'attacher de manière ambigue à cet homme avec qui elle entretient pourtant des liens ténus.



Dans cette histoire, l'auteur revient sur les années de dictature et de répression dans les années 70. Une jeune femme à la vie insignifiante trouve un sens à sa vie à travers un engagement inopiné et irréfléchi dans une contestation qui la dépasse. Sa rencontre avec An, son sentiment d'utilité exacerbe sa curiosité et son envie d'agir. Comme une sorte de défi envers la mort, elle plonge dans le travail au point d'abandonner ses études avant bientot qu'un évènement dramatique la pousse à tenir un rôle plus important.





Ces trois nouvelles ont en commun une mise en avant de différents moments clés de l'histoire de la Corée. Les histoires individuelles des personnages ne peuvent se départir du poids de l'histoire d'un pays faite à la fois de douleur et d'espoir. Qu'ils affrontent ou qu'ils fuient le futur, ils tentent de ne pas se laisser submerger par leur colère, leur folie, leurs souvenirs et de tracer leur chemin comme ils le peuvent. Tout en finesse et en subtilité, Ch'oe Yun expose les failles de ses personnages, nous laissant deviner entre les lignes les émotions intimes qui se cachent dans les plis de la pudeur et de la difficulté à s'exprimer.

Un magnifique recueil à découvrir !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Là-bas, sans bruit, tombe un pétale

Un "nous" ténu, fragile, recherché, malgré tout, malgré l'horreur, l'indicible, l'inconnu. Imperceptible, provisoire, indéfectible, bon gré mal gré : "nous".



Un voile noir, un rideau jeté, ou tombé, sur l'insupportable douleur lointaine et si présente, qui empêche de vivre ou de mourir tout à fait.



Le temps du souvenir qui se contracte, se détend, déforme tout contact avec la réalité.



La tragédie d'un pays qui promène son âme entre folie et déchéance.



"La souffrance. Les visages qui, un instant, l'effleurent. les événements qui coulent vertigineusement : Visages qui crient. Visages jetés au sol. Visages qui menancent et frappent. Qui culbutent, couverts de sang. Visages mis à nu. Visages convulsés comme des truites hors de l'eau. Qui disparaissent sans avoir pu jeter un dernier soupir. Visages poursuivis, béants. Visages à jamais figés. Ecrasés. Visages sans visages.

Profils qui progressent. Visages au front luisant. Visages dans lesquels rêve et force se confondent. Puis visages qui tournent sur eux-mêmes et s'effondrent. Visages qui tombent à la renverse. Visages à nouveau écrasés.

Un visage au regard éteint qui n'achève pas son nom. "



Sa peau ne sera plus jamais blanche. Le rideau noir est trop lourd. Ombre d'un corps pas encore mort, elle porte une douleur séculaire. Elle se réveille, entre deux éternités, se remet en mouvement. L'odeur pestilentielle de la folie imprègne les plis de sa robe rouge crasseuse, imprègne les hommes qu'elle croise, les oiseaux bleus qui la picorent, le long des chemins. Quand elle aura trouvé sa tombe, elle racontera tout à son frère ; six pieds sous terre, les secrets sont bien gardés. A moins que ceux qui la cherchent ne la retrouvent avant.

Récit où le "je" et le "nous" cèdent volontiers la place à la troisième personne, quand la souffrance se fait intolérable.



Récit encadré par deux autres au "je" plus affirmé mais finalement aussi torturé. Tous cherchent ce qu'ils fuient.



Récits maîtrisés, dans lesquels les sentiments les plus violents vous ravagent le coeur mais ne font pas plus de bruit qu'un pétale qui tombe, au loin, là-bas.
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Il surveille son père

C’est un tout petit livre. Il m’a laissé un gout d’inachevé.



L’histoire est celle d’une famille dont le père a déserté pour passer en Corée du Nord et finalement s’établir en Chine où il a une seconde famille. Il réapparait finalement des années plus tard.



Le fils qui l’accueille cherche à comprendre ce retour, cet abandon mais cette quête semble vaine. Les deux hommes passent du temps ensemble mais ne se comprennent pas.



Pas sur d’avoir tout compris. Une autrice Coréenne.

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