AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Édouard Bernadac (17)


Puis, il y eut un été où les étoiles se mirent à briller en plein jour. Des étoiles à bicyclette, des étoiles à pied, des étoiles dans les bus, dans les cafés et les magasins, des étoiles partout dans les rues inondées de soleil. Et quand Paris se mit à regorger d’étoiles filantes, on les rassembla. Des trains d’étoiles partirent se consumer très loin, à l’abri des regards, au fond des forêts obscures. Il n’y eut plus d’étoiles à midi. La nuit recouvrait ses droits.
Commenter  J’apprécie          200
La peste a libéré les moeurs. Incertains du lendemain, beaucoup ont laissé s'exalter leurs passions en cherchant un dérivatif dans les plaisirs. C'est la peste qui a débarrassé Violante du carcan des conventions. La jeune femme aime la vie, être aimée, faire l'amour. Ne dit-on pas que la peste a toujours été l'alliée des voleurs, des assassins et des amants ?
Commenter  J’apprécie          60
Tandis que Laure Duvernoi filait sur l’autoroute avec, encore loin devant elle, la chaîne des Pyrénées en point de mire, le capitaine Sophie Blandy poireautait depuis plus d’une demi-heure dans l’antichambre sombre du bureau du procureur
Commenter  J’apprécie          50
Mon fusil à moi, c’est une machine à écrire ! Il y a urgence ! J’en ai besoin d’une nouvelle.
Commenter  J’apprécie          40
Six hommes traversèrent en file indienne l’esplanade où stationnait le petit train transportant chaque été les touristes sur le site. Assis dans des wagonnets tractés par une locomotive qui, en dépit du travail de transformation, ressemblait toujours à un tracteur, les campeurs s’épargnaient ainsi une laborieuse ascension en plein soleil. Car tout devenait très difficile après les merguez barbecue du midi arrosés de rosé de l’Aude et précédées d’inévitables tournées de pastis acheté en détaxe au Pas de la Case.
Commenter  J’apprécie          30
Juan remontait le boulevard Beaumarchais quand l’aube enflamma les fenêtres des immeubles haussmanniens. Le ciel s’était illuminé de rouge vermillon. Volant en escadrille, des oiseaux semblaient en étaler la couleur avec leurs ailes, aussi caressantes et précises que des pinceaux.
Commenter  J’apprécie          30
Les éleveurs, je les emmerde. Je sais de quoi je parle. Je suis fils d’éleveurs. Quand on voit comment certains s’occupent de leurs bêtes. Avec un malheureux berger pour cinq mille têtes de bétail, on comprend pourquoi ils ne veulent pas de l’ours. Tous les soirs, les bergers espagnols rentrent leurs bêtes au corral, mais ici …
Commenter  J’apprécie          10
Le foie gras d’oie est cuit dans la courge. C’est humide, la peau épaisse isole et garde enfermés tous les fumets comme à l’intérieur d’un tajine. D’abord, tu coupe la courge en deux, et tu évides avec une cuiller. Puis tu en tapisses l’intérieur avec un mélange d’herbes, de sel et de poivre. Après l’avoir dénervé et ébouillanté, tu introduis le foie dans les deux parties de la courge que tu refermes ensuite. Tu enveloppes tout ça dans un papier sulfurisé beurré, tu ficelles à la manière d’un rosbif, et tu enfournes pour braiser à feu doux pendant une demi-heure en prenant soin de mouiller régulièrement avec du madiran. Quand c’est cuit, tu laisses refroidir, puis tu mets la courge au frigo. Le lendemain tu dégustes.
Commenter  J’apprécie          10
Son père répétait à l’envi que les problèmes de la société moderne, particulièrement le chômage, étaient les conséquences directes du travail des femmes. Alors que leurs maris partaient chaque matin travailler, suivant ainsi l’exemple des dynasties hirsutes et gonflées de testostérone qui avaient jadis chassé le mammouth, elles avaient délibérément choisi de bosser, de conquérir leur indépendance, de forger leur identité féminine au détriment de l’équilibre de la société et de l’éducation des enfants. Il oubliait au passage de préciser que les femmes avaient été enrôlées dans les usines afin de pallier l’absence des hommes que d’autres hommes, puissants et ô combien courageux, avaient autrefois envoyé se faire trouer la peau à leur place dans des conflits toujours plus meurtriers.
Commenter  J’apprécie          10
La réflexion intellectuelle du magicien qui inventait un tour et celle du policier enquêtant sur un crime se ressemblaient puisque toutes deux tendaient vers le même but : la résolution d’une énigme. Si le magicien relevait un challenge en créant un tour complexe à une, deux, voire trois impossibilités, le flic quant à lui décortiquait l’homicide pour démasquer l’assassin comme un spectateur se creusant les méninges dans l’espoir de comprendre un tour de magie. Ces deux mouvements de la pensée, l’un créatif, l’autre analytique, pouvaient fusionner et se compléter.
Commenter  J’apprécie          10
« L’adjudant Marc Perez et la capitaine Sophie Blandy se retrouvèrent alors nez à nez avec la tête du cadavre. Elle semblait posée sur la glace comme celle d’un condamné à mort guillotiné… »
Commenter  J’apprécie          10
Un roman historique plein de rebondissements. On est plongé dans la cité de Toulouse du 17 ème siècle, entre la peste et les tensions encore vives qui opposent catholiques et protestants. Violante surgit de ce chaos. Elle séduit d’emblée le lecteur comme elle a séduit ses quatre amants auparavant. Un mari tyrannique et violent, une femme trop libre pour son époque, une justice implacable qui broie ceux et celles qui tombent entre ses griffes, le destin de Violante vacille entre espoir de liberté et tragédie. On sort de cette lecture étourdi et il faut un peu de temps pour renouer avec la réalité. Un très bon bouquin.
Commenter  J’apprécie          10
Le capitaine Sophie Blandy observa l’hélicoptère s’éloigner et disparaître derrière un pic.
— Le temps va encore se gâter. Je veux profiter de la prochaine rotation de l’hélico pour redescendre le corps dans la vallée. Sinon, faudra se le farcir à dos d’homme. Alors, pas une minute à perdre, au travail !
Sophie Blandy n’aimait pas répéter les ordres, et l’adjudant Perez le savait mieux que personne. Il adressa un signe aux hommes pour leur faire comprendre d’activer.
Commenter  J’apprécie          00
Des hommes en combinaison blanche portant des brassards de la police examinaient la fosse fraîchement creusée.
Ils la photographiaient sous tous les angles et effectuaient de nombreux prélèvements. Quatre flics en civil tendirent ensuite des bâches autour de la zone pour masquer la scène aux regards des curieux et des journalistes qui continuaient de s’agglutiner devant le portail de la propriété.
Commenter  J’apprécie          00
Il y a toujours de la fierté à triompher du vide, surtout lorsqu’on est sujet au vertige, ce qui était le cas du grand échalas en train d’aider son camarade à se relever et à ôter son baudrier. Il avait insisté pour s’engager dans la voie la plus dangereuse afin d’éprouver son propre courage. Et à présent qu’il foulait la neige vierge, il se sentait plus vivant et plus heureux que jamais. Cette excursion – il en avait la certitude à présent que le ciel se dégageait – serait inoubliable.
Commenter  J’apprécie          00
En quelques minutes à peine, les deux hommes ne virent même plus leurs mains serrées sur les bâtons de marche. La neige et le brouillard s’étaient ligués contre eux pour leur faire louper le départ du sentier qui devait les mener plus haut, à 2 200 mètres, par une succession de passages glacés nécessitant de chausser les crampons.
— Tu vois la passerelle ?
— Non, j’entends juste le torrent. Avec cette purée de poix, on ferait mieux de faire demi-tour.
— Ça va se lever, un peu de patience.
Ils distinguèrent enfin le panneau du GR planté à l’entrée de la passerelle métallique. Celle-ci enjambait le torrent aux mouvements fougueux que commençait à étouffer la glace omniprésente. D’ici une ou deux semaines, il n’y aurait plus qu’un ruisselet serpentant sous une épaisse chape de neige et de glace.
Telle une balise dans la tempête, le panneau leur indiquait la direction du cirque de Mille-Roques.
Commenter  J’apprécie          00
À l’altimètre, 1 600 mètres.
Ils avaient traversé ce village très vieux, aux masures serrées les unes contre les autres, par l’unique ruelle pavée de pierres noires que des cantonniers avaient déneigée la veille. « Pourquoi déneiger alors que le village est désert ? » avaient-ils pensé en même temps après avoir échangé un regard perplexe.
Du haut des montagnes, qui érigeaient une barrière naturelle entre la Catalogne, l’Andorre et la France, avaient glissé des nappes brumeuses qui s’étaient ensuite répandues dans la combe jusqu’à l’envahir complètement.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Édouard Bernadac (64)Voir plus

Quiz Voir plus

Viviane Moore, Le seigneur sans visage

Quel est l'animal de compagnie de Michel ?

une hermine
un chat
une salamandre
un chien

15 questions
813 lecteurs ont répondu
Thème : Le Seigneur sans visage de Viviane MooreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}