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EAN : 9782350874135
208 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (11/05/2017)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Avec Faubourg des minuscules, Édouard Bernadac nous entraine dans une évocation du Paris à la veille de la Libération, entre marché noir, réseaux clandestins et théâtre réquisitionné et bordel pour miliciens. Le lecteur suit avec plaisir les déambulations de cet anti-héros, résistant malgré lui, pris entre histoire d'amour, vocation théâtrale et dilemmes moraux, et se retrouve embarqué dans un imbroglio digne d'un vaudeville, le tout peuplé de personnages truculents... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
A travers la voix de son fils, on découvre Juan Vega, artisan catalan, à qui Marie Malcaras vient apporter une chaise en morceaux. Ledit Juan va ruser pour revoir la jeune femme, ce qui le conduira tout droit à l'adresse du Chabanais, une célèbre maison close réquisitionnée pour les officiers du Reich. A partir de cet instant, tout s'enchaîne pour Juan.
Si l'intrigue prend place en pleine Occupation allemande, ce n'est pas pour autant que l'auteur tombe dans le pathos – au contraire – et c'est ce qui m'a plu. On éclate de rire, on suspend son souffle, on a le coeur qui saute, on a les cils qui brillent. Les émotions se suivent sans temps mort : on s'inquiète puis on sourit, on est attristé puis ravi.
La voix du fils, Eduardo Vega, encadre le début et la fin de ce roman. Il nous présente ce père singulier dans le premier chapitre du roman puis nous rejoint une seconde fois pour les dernières pages, au moment de le quitter. Si l'action prend lieu au départ dans un atelier, on pénètre très vite le milieu du spectacle. On croise des écrivains, acteurs, réalisateurs et artistes de tous genres. C'est frais, authentique, à la fois grave et léger. L'écriture est délicate, habile dans la farce, poétique dans la peine.
Je dirais que ce livre évoque ces milliers d'actes individuels d'audace et d'intrépidité, immenses ou minuscules, qui ont marqué l'Occupation. C'est un roman de beaux gestes, accomplis à un instant T par des anonymes devenus grands. C'est cet homme-ci qui tape comme un fou sur une machine à écrire des textes appelant à résister ou cette femme-là qui se joue d'un SS derrière son dos. Mais où il y a de beaux actes, il y a aussi des laideurs. Ce roman suit aussi cet homme qui revend au marché noir des meubles confisqués à des familles juives ou cette femme qui s'enfuit avant que ses actes crasseux ne la condamnent.
Méli mélo d'âmes plus ou moins pures, de valeurs parfois bafouées, de courage magnifique et de lâchetés inattendues. « On se connaissait, s'appréciait ou se détestait au gré des intérêts et des servitudes », écrit Edouard Bernadac. Et finalement, on se rend compte que la frontière est si étroite entre la beauté et la disgrâce, le basculement est si facile de la témérité à la faiblesse momentanée. Un instant surhomme puis deux heures plus tard judas... On peut sauver quelqu'un de la main droite et trahir de la gauche. Mais voilà, c'est la guerre. Et la guerre bouscule tout ce qui fait l'être humain.
J'aime ces romans qui posent cette insupportable question du : l'aurais-je fait ? Allégé par ces touches d'humour distillées au fil des pages, le livre se fait spectateur du petit peuple, parfois grand, parfois plus sournois. Ce « Faubourg des minuscules » est un très joli roman qui recadre les jugements hâtifs et trop souvent entendus. Un bel hommage aux petites gens dont on ne connaît pas les noms mais qui ont, à leur toute petite échelle, par un acte orné de fourberie ou d'élégance, changé le cours de la guerre.
Je remercie Babelio et les éditions Héloïse d'Ormesson.
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Nous suivons dans "Faubourg des Minuscules" Juan Vega, un catalan ayant fuit son pays natal et arrivé à Paris durant l'occupation.
C'est ce thème qui m'intéressait, car j'ai déjà pu lire pas mal de romans autour de la seconde guerre mondiale mais finalement assez peu sur l'occupation même, y compris à Paris, une ville que je connais bien, et j'étais curieuse de voir les quartiers que je connais actuellement à travers leurs descriptions de l'époque.

Histoire d'amour avec la belle Marie Malcaras, amitiés variées, rencontres, résistance, marchés noirs, théâtre et machine à écrire, de quoi passer un bon moment avec ce court roman !

L'écriture est très agréable à lire mais l'histoire un peu lente et a manqué d'entrain pour me satisfaire pleinement.
La narration proposée dans le premier chapitre, à travers la voix du fils, s'efface finalement très vite pour ne rester qu'anecdotique, comme si un narrateur externe "classique" avait pris le relais, c'est dommage, quitte à partir avec cette idée j'aurais aimé que le fils prenne une place plus importante dans l'histoire.

Ma note: 14/20

Je remercie les éditions Heloïse d'Ormesson ainsi que Babelio pour l'envoi de ce livre.
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Un roman historique dans le Paris de l'Occupation, où chacun multiplie les mensonges et les impostures pour survivre ou mieux vivre. Juan, jeune homme naïf et amoureux, va se lancer dans une de ces impostures pour gagner le coeur de Marie, puis se prendre au jeu dangereux qu'il a initié. Entre vaudeville et tragédie, "Faubourg des Minuscules" met en scène des antihéros aux prises avec L Histoire.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Un roman qui se déroule au coeur de l'Occupation Allemande. Entre réseaux de résistance et trafic de collaboration, Juan Vega, jeune artiste catalan, tente de tirer son épingle du jeu. Un hommage fort aux petites mains de l'ombre qui ont marquées cette guerre par leur courage.
Lien : https://anouklibrary.wordpre..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Puis, il y eut un été où les étoiles se mirent à briller en plein jour. Des étoiles à bicyclette, des étoiles à pied, des étoiles dans les bus, dans les cafés et les magasins, des étoiles partout dans les rues inondées de soleil. Et quand Paris se mit à regorger d’étoiles filantes, on les rassembla. Des trains d’étoiles partirent se consumer très loin, à l’abri des regards, au fond des forêts obscures. Il n’y eut plus d’étoiles à midi. La nuit recouvrait ses droits.
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Juan remontait le boulevard Beaumarchais quand l’aube enflamma les fenêtres des immeubles haussmanniens. Le ciel s’était illuminé de rouge vermillon. Volant en escadrille, des oiseaux semblaient en étaler la couleur avec leurs ailes, aussi caressantes et précises que des pinceaux.
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Mon fusil à moi, c’est une machine à écrire ! Il y a urgence ! J’en ai besoin d’une nouvelle.
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