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Citations de Émile Brehier (28)


Le mobile ne se meut ni dans l'espace où il se trouve, ni dans celui où il ne se trouve pas.
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Il y avait déjà dans l'Exposition une certaine bizarrerie dans l'opposition entre la frugalité à laquelle doit atteindre le sage et les récoltes et les biens immenses que Dieu lui offrait comme récompense. C'est ce qui a pu décider Philon à une époque postérieure du développement de sa pensée à abandonner entièrement l'avenir matériel de son peuple, la gloire, la richesse et les honneurs au profit de l'avenir purement moral. Cette impression est fortifiée par l'examen de certains passages du Commentaire allégorique ; c'est la dernière en date des œuvres de Philon et il s'y montre résolument hostile aux doctrines qui comptaient sur un avenir de prospérité matérielle.
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Philon s'inquiète moins au fond de l'avenir de bonheur promis aux Juifs que des conditions morales de cet avenir. Il y a parfois même des réserves sur la réalité future du bonheur. « Il n'en faut pas désespérer », dit-il simplement, Il refuse d'accepter le bonheur matériel sans l'amélioration de l'âme. « N'est-il pas sot, dit-il comme s'il répondait à quelque adversaire, de supposer que nous échapperons aux bêtes, tout en exerçant à la férocité celles qui sont en nous. » Ces idées morales que Philon introduit évidemment après coup dans une eschatologie très matérialiste, produisent parfois un contraste assez bizarre, comme au chapitre XVII, où la frugalité, décrite à la manière des diatribes cyniques, est considérée comme le moyen d'obtenir de Dieu les plus grandes richesses! Ce souci moral enlève peu à peu toute valeur à la fin elle-même.

Enfin, il arrive que le souci de l'avenir du peuple juif disparaît devant celui de l'avenir de la loi. A la fin de la Vie de Moïse, Philon parle des prophéties que Moïse fit au moment de sa mort. Il ressort de ce passage qu'il croyait à une prophétie mosaïque dont tous les résultats ne s'étaient pas encore produits. Il y a ici une évidente allusion à l'attente d'événements prédits par Moïse. Mais tout l'ouvrage prouve que cette attente se rapporte à la loi juive plus qu'au peuple.
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Les Stoïciens transforment la logique entière en dialectique. Il ne faut pas oublier, en effet, qu'ils sont, avant d'être des savants, des pédagogues. Leur but est, avant tout, de créer une conviction inébranlable chez le disciple; par un postulat caractéristique, ils confondent les conditions objectives de la persuasion avec une forte conviction subjective.
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Les conditions dans lesquelles se développe la pensée intellectuelle au moyen-âge chrétien excluent presque toute possibilité de philosophie nationale. Appuyés sur des traditions communes, écrivant en une même langue et en une langue savante, appartenant souvent à des ordres monastiques qui essaimaient dans tous les pays (comme, à partir du XIIIe siècle, ceux des Dominicains et des Franciscains), habitués enfin à voyager et à aller chercher hors de leur pays les enseignements qu'ils ne trouvaient pas chez eux, les penseurs de cette époque ne se séparent, pas plus dans leur philosophie que dans leurs croyances, de la « catholicité ». Aussi ne peut-on guère parler de philosophie allemande, mais de la collaboration des Allemands à l'œuvre philosophique de la chrétienté. Il n'y a d'ailleurs pas en Allemagne de centre intellectuel fort actif et comparable à ceux de France ou d'Italie.
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Platon est né à Athènes en 427, d'une famille aristocratique qui comptait des personnages considérables dans la cité, entre autres le cousin de sa mère, Critias, qui fut un des trente tyrans. Ses années de jeunesse s'écoulèrent au milieu des troubles politiques les plus graves ; la guerre du Péloponèse finit en 404 par l'écrasement d'Athènes, dont l'empire maritime est détruit pour toujours ; à l'intérieur de la cité, c'est le jeu de bascule entre la démocratie et une tyrannie oligarchique ; la démocratie est renversée en mars 411 par l'oligarchie des Quatre-Cents, qui ne dure que quelques mois ; en 404, les Lacédémoniens forcent les Athéniens à adopter le gouvernement ohgarchique des trente tyrans ; ces tyrans, dont le chef était Critias, étaient systématiquement hostdes à la marine et au commerce athéniens ; ils tombèrent en septembre 403 pour être remplacés par le gouvernement démocratique qui devait condamner Socrate. L'œuvre de Platon porte la marque de ces événements : instabilité politique des gouvernements, danger d'un impérialisme fondé sur le commerce maritime, tels sont les thèmes constants de ^es œuvres politiques ; aussi hostile à la tyrannie d'un Critias qu'à la démocratie de Périclès, il devait chercher ailleurs que dans le milieu athénien la possibilité d'un renouveau politique. La mort de Socrate dut être une raison définitive du pessimisme politique qui se fait jour dans le Gorgias.
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Le cosmos des Grecs est un monde pour ainsi dire sans histoire, un ordre éternel où le temps n’a aucune efficace, soit qu’il laisse l’ordre toujours identique à lui-même, soit qu’il engendre une suite d’événements qui revient toujours au même point, selon des changements cycliques qui se répètent indéfiniment. - L’idée inverse, qu’il y a dans la réalité des changements radicaux, des initiatives absolues, des inventions véritables, une pareille idée a été impossible avant que le Christianisme ne vienne bouleverser le Cosmos des Hellènes. »
(page 489)
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La première question, celle des origines, reste sans solution précise. A côté de ceux qui, avec Aristote, font de Thaïes, au VIe siècle, le premier philosophe, il y avait déjà en Grèce des historiens pour faire remonter au delà de l'hellénisme, jusqu'aux Barbares, les origines de la philosophie ; Diogène Laërce, dans la préface de ses Vies des Philosophes nous parle de l'antiquité fabuleuse de la philosophie chez les Perses et chez les Égyptiens. Ainsi, dès l'antiquité, les deux thèses s'affrontent : la philosophie est-elle une invention des Grecs ou un héritage qu'ils ont reçu des « Barbares » ?
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Dans cet effort de conciliation, la doctrine de Chrysippe marque un moment important de l'histoire du stoïcisme; c'est Chrysippe qui a eu peut-être la conscience la plus nette des oppositions indiquées, qui les a accentuées au point que les doctrines adverses prenaient chez lui leurs armes contre lui ; il a fondé une seconde fois le stoïcisme, en le défendant contre les dissidents comme Ariston, et contre les adversaires. C'est du moins ce que peuvent laisser entrevoir les misérables restes de son intense activité littéraire, et la place prépondérante qui lui fut assignée dans l'école même par les stoïciens de l'époque impériale.
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Les sciences expérimentales sont, à cette époque, révolutionnées par de nouvelles découvertes, tout comme la philosophie parla Critique de la Raison Pure. Le système mécanistique de Le Sage peut être considéré comme la fin d'une époque. On délaisse alors la construction mathématique et mécanique des phénomènes de la nature pour l'étude expérimentale.
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Quelles sont les directions spirituelles que Schelling reçut de Fichte?
C'est en premier lien la conviction de l'unité du savoir et en second lieu celle de son autonomie. D'abord l'unité : nous sommes en effet renfermés dans le dilemme : Ou l'absence de savoir, ou l'absolue unité du savoir. Admettez- vous en effet plusieurs principes exclusifs l'un de l'autre? Chaque science sera, à l'égard des autres, une ignorance, et notre savoir sera composé d'ignorances.
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"Mais dire qu'il faut bien tenir compte de ses concitoyens, mais non des étrangers, c'est détruire la société du genre humain et, avec elle, supprimer la bienfaisance, la libéralité, la bonté, la justice ; et pareille négation doit être jugée comme une impiété envers les dieux immortels ;

car c'est eux qui ont institué entre les hommes cette société que l'on renverse ;"
(p. 595 Cicéron -106/-43 avant notre ère-Traité des devoirs III)
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Émile Brehier
Éros est dans l'ordre affectif ce que sont dans l'ordre intellectuel les mathématiques : il attire vers le beau comme les mathématiques attirent vers l'être.
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Émile Brehier
La philosophie est la protestation constante de l'esprit contre l'enlisement dans la routine des techniques.
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Ce que l'Inde voit dans l'esprit, ce n'est pas la connaissance, c'est l'efficience ; l'esprit est saisi dans toutes ses fonctions vitales et non seulement mentales;
le yoga, cette discipline si caractéristique de l'Inde, enseigne, par expérience, comment peut s'accroître le pouvoir de l'esprit sur le corps.
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Socrate, le premier rappela la philosophie du ciel, lui fit place dans les villes, l'introduisit dans les foyers domestiques et la réduisit à une recherche sur la vie et les moeurs, sur les biens et les maux.

(p. 364 et 365 Ciceron-Tusculanes V)
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Qu’il ne soit permis à personne d’avoir raison en disant de toi que tu n’es ni simple ni bon ; fais le mentir, celui qui dira de toi chose pareille.

Tout ici dépend de toi ; car qui t’empêche d’être bon et simple ?

Décide seulement de cesser de vivre, si tu dois pas être tel ; car la raison n’exige pas que tu vives, si tu n’as pas ces qualités.

Marc Aurèle Pensées X
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Quoi qu’il t’arrive, cela t’était préparé dès l’éternité ; c’est dans l’entrelacement des causes que, dès l’éternité, a été filée ton existence et ce qui t’arrive.

Marc Aurèle Pensées X
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A un jeune garçon qui disait des inepties :

Voilà pourquoi nous avons deux oreilles et une seule bouche, pour écouter plus et parler moins.

Diogène Laërce p. 25
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Pascal (1623-1662) n’est pas un philosophe : c’est un savant et un apologiste de la religion catholique. Savant, il est dans la tradition de la physique mathématique et expérimentale qui conduit de Galilée à Newton. Apologiste, il n’est pas de ceux qui préludent, dans sa réponse aux libertins, en démontrant par la raison toutes celles des vérités de la foi qui peuvent être démontrées : c’est dans l’histoire, c’est dans la nature humaine prise en bloc qu’il cherche ses témoignages, de même qu’il cherche dans l’expérience et non dans le raisonnement la preuve d’une vérité physique : Descartes aussi a été savant et, en quelque mesure apologiste : mais son génie lui interdisait d’être l’un et l’autre, à moins d’être en même temps philosophe, à moins de faire entrer science et apologie dans la « chaîne des raisons » en dehors de laquelle il laissait les vérités de la foi.
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