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Citations de Éric Bohème (37)


Pour un homme, se retrouver privé d'activité sexuelle devient vite désagréable. Se retrouver seul à Abidjan sans partenaire sexuel, devient très vite très désagréable.
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La conversation se poursuit de plus belle, alors que je reste interdit : qui, en France, dans une discussion de bistrot, userait de cette formule "je n'en disconviens pas"? Ce vocabulaire châtié, qui revient à l'inopinée, est comme la caresse d'une langue oubliée.
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Je n’ai pas décidé tout de suite d’écrire ce journal. Cet exercice ne m’est pas familier, pas plus que l’écriture en soi, les ingénieurs en général préférant disserter sur les courbes de Gauss que sur leur vie personnelle.
En outre, au début de mon séjour à Abidjan, tout m’apparaissait trop nouveau, trop différent. Je craignais tant de commettre un impair avec mes collègues de travail ivoiriens que je rentrais à mon hôtel trop tendu par ce que j’avais dit ou frustré de ce que n’avais osé dire, pour envisager de rédiger quoi que ce fût.
Assez vite pourtant, du moins de mon point de vue, je m’étais acclimaté à la chaleur moite du pays, à l’ambiance, aux us et coutumes. Surtout, j’avais été confronté à un projet professionnel plus ardu, pour moi, et plus crucial, pour Ivoire Télécommunications, que ce que ma lettre de mission laissait présager : cette masse de travail m’ayant rassuré, je m’étais alors un peu décontracté… jusqu’à la révolte du dix-neuf septembre.
Plusieurs jours après, on s’était rendu compte qu’il s’était bel et bien agi d’une tentative de coup d’État plutôt que d’une rébellion de soldats n’ayant pas touché leur pécule, ainsi que la presse l’avait d’abord annoncé. Le pays fut coupé en deux, la rébellion occupant la zone Nord et le gouvernement légal, la zone Sud. Un couvre-feu fut instauré à Abidjan, la capitale économique située en zone gouvernementale. Ce couvre-feu, à horaires variables, commençait le plus souvent à vingt heures, parfois même à dix-huit heures.
Que faire dans un hôtel déserté, seul (ou presque, on le verra plus loin), soir après soir ? Regarder la télé, visionner un DVD sur l’ordinateur portable, se baigner dans la piscine ? On risque surtout de s’ennuyer.
Je n’aime pas m’ennuyer pas plus que je n’en ai l’habitude. Dès lors m’est venue l’idée de noter, au fur et à mesure de mes séjours en terre ivoirienne, un certain nombre d’observations. Je n’ai pas souhaité écrire sur la crise et son évolution politico-militaire au jour le jour, me jugeant trop « Blanc » dans mon analyse, trop démuni de repères pour l’apprécier.
J’ai eu plutôt envie de coucher sur le papier ce qui m’a tant ébahi, puis allait bouleverser ma vie, à savoir les relations sexuelles et amoureuses dont je fus d’abord le témoin, avant d’être happé, à mon tour, dans l’entrelacs qui mêla les unes et les autres.
Les unes étant le plus souvent de jeunes Ivoiriennes et les autres, dans leur grande majorité, des hommes blancs « bien mûrs ». Les seconds profitant de leur aisance financière, quand les premières nommées s’efforçaient de survivre en tirant parti de leur beauté.
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— Tu trompes ta femme, toi ?
— Non, mais des fois je me trompe de femme.
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L’odeur ! L’odeur de la maison, cette fragrance douce et embaumée à la fois, maintenant le cernait, l’envoûtait, lui faisait perdre sa belle assurance. Elle apportait ou portait en elle tant de réminiscences… La fenêtre qui grinçait la nuit et le terrorisait lorsque son grand frère disait avoir vu un boa entrer. L’auvent sous lequel il avait voulu embrasser la fille de leur bonne. Le tiroir fermé à clé dont jamais ils ne surent ce qu’il contenait. Les photos de leur père en concert à Abidjan, à Accra, à San-Pédro. Les robes européennes de leur mère, qu’il avait rapportées d’Italie. Enfin le réfrigérateur, le premier dans tout Sassandra, dans lequel les voisins venaient stocker des boules d’attiéké pour qu’elles ne deviennent pas sures.
La villa n’avait plus sa splendeur d’antan, lorsqu’elle était décorée de couleurs vives et couverte de bougainvilliers, de bignones et d’autres fleurs grimpantes. Les volets étaient tombés, plusieurs portes s’étaient dégondées, il manquait un carreau sur trois au carrelage, une fuite d’eau avait dégradé le sol du salon, la cuisine n’en portait plus que le nom, même ses placards avaient disparu, l’électricité ne fonctionnait plus, les chambres avaient été souillées par les déjections de chiens maraudeurs et les toilettes étaient cassées. Curieusement, l’eau coulait encore quand il tourna le robinet du seul lavabo qui subsistait.
Le SMS qu’il lut à ce moment-là l’avertit d’une probable remontée des taux obligataires américains. Il se devrait de réagir lundi dès la première heure en couvrant ses engagements, car il ne s’agissait pas d’alerter ses concurrents et de leur laisser deviner qu’il avait considérablement augmenté ses investissements sur cette classe d’actifs depuis le début du mois. (« Réminiscences »)
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Henri venait de comprendre ce qui le différenciait radicalement de l'Inconnu : ce dernier cherchait les bassesses d'un individu pour le mépriser, quand, pour Henri, ces faiblesses rapprochaient les êtres les uns avec les autres ; tous étant imparfaits, aucun n'était en mesure de juger autrui.
C'est l'imperfection de la race humaine qui autorise la vie en communauté, il en était convaincu. (p 152)
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Enfin, tout à une explication que Claude fournira bien plus tard : Angie, alaphabête, est incapable de déchiffrer la carte d'un restaurant. Trpo fière pour me l'avouer, elle aura choisi des plats au hasard, posant son doigt sur des lignes. D'où ce geste qui m'avait surpris. Le hasard a mal fait les choses, lui apportant ce qu'elle n'aime pas manger.
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René-Georges m’avait invitée à dîner dans cette bourgade, à l’Oliveraie. Il avait voulu bien faire : bon hôtel, un Logis de France « deux cheminées », dont la table est renommée, m’avait-il annoncé tout de go.
« Tu prends ce que tu veux, bien sûr. »
René-Georges indiquait toujours « ce que l’on pouvait prendre », en fonction de ce que la Sécurité sociale acceptait en guise de défraiement ou du montant qu’il pouvait passer en note de frais. Ce soir-là, pas de limite ? Cette munificence soudaine cachait quelque chose.
René-Georges s’avérant incapable de garder un secret plus de dix secondes, dès l’apéritif « deux coupettes, s’il vous plaît ! » j’avais appris la grande nouvelle : il venait de quitter Noilly-Prat pour prendre une direction régionale des ventes chez Pantène. Il allait diriger huit vendeurs-représentants-placiers et disposerait d’une voiture de fonction qu’il pourrait choisir parmi trois modèles : la Volkswagen Passat, la Laguna Renault ou la C5 Citroën. Il penchait pour la C5.
Je lui avais dit que je trouvais son choix opportun, car mon oncle Gilbert, quand il était représentant pour Masurel, sillonnait déjà la France en DS. Ma remarque ne fit pas plaisir à René-Georges ; il devait se demander si elle ne contenait pas une dosette de mon ironie sous-jacente, dont il se méfie si fort.
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Moi au contraire, je suis émerveillée par les nouveaux trains régionaux, qui circulent sur les lignes des provinces reculées : ils sont vraiment superbes, de nuit surtout. Une fois, rien que pour me faire plaisir, je m’étais offert un Saint-Pierre-le-Moûtier/Saint-Germain-des-Fossés nocturne, aller-retour non-stop. Les lumières étant tamisées, le paysage filait en s’estompant dans la pénombre alors que les fougères devenaient fluorescentes. J’avais mis un tailleur pour l’occasion et le contrôleur m’avait demandé mon billet bien poliment. Me trouvant seule dans le wagon, je sen-tais bien qu’il aurait aimé entamer un dialogue. Mais c’était un jeune, un tendron ; il n’avait pas osé.
J’aurais bien bu un Dry Martini ou un Negroni, mais bon la SNCF n’a pas encore prévu de bar lounge dans ses trains régionaux. Le Dry Martini est meilleur servi avec du Noilly Prat qu’avec du Martini, c’est René-Georges qui me l’a appris. René-Georges met tellement de conviction dans tout ce qu’il affirme que cela paraissait crédible, même s’il était à l’époque chef de zone chez Noilly Prat.
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Un jour pourtant je ne reviendrai plus à Abidjan, Binétou se retrouvera de nouveau accoudée dans un mauvais bar avec une tenue "sexy" et il lui faudra tout recommencer : émoustiller un autre Blanc, écouter ses fadaises, sourire, se cambrer pour faire ressortir sa chute de reins et faire oublier sa poitrine menue, jouer la sérénade habituelle, enjôler, pour enfin se donner à lui dans une chambre d'hôtel.
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Ce soir est mon soir comme on dit ici : Claude Belmot me sort ! Il en a décidé ainsi, après que nous avons dîné ensemble à La Scuderia, cantine adoptée par ceux qui forment, j’en parlerai plus tard, le Club des rats.
Ce bistrot ne sert ni cuisine française ni cuisine ivoirienne. La Scuderia est un restaurant italien, una trattoria, où l’on mange des pâtes et de la saltimbocca en buvant un vin italien des plus râpeux tout en regardant les photos en sépia de ports italiens : Venise, Naples, Trieste, Gênes. Ce n’est ni mauvais ni vraiment bon, mais le patron, vieil italien charmeur à l’oeil pétillant et aux chemises pétulantes, est si gai, si volubile et si accueillant que tous apprécient l’ambiance simple et chaleureuse qui règne en ce lieu.
Comment Vittorio, le patron de cette trattoria, s’était-il retrouvé à Abidjan ? Je ne le découvrirai que bien plus tard, quand il m’aura raconté sa vie épique au cours de laquelle il aura exercé successivement les métiers de marin, de capitaine, de contrebandier, de consul, de conseiller du commerce extérieur, de douanier, et pour finir, de transitaire. Comment Claude et ses amis ont-ils déniché cette gargote perdue dans Koumassi ? Pourquoi cette appellation de La Scuderia, alors qu’il n’y a pas un seul modèle de Ferrari présent dans tout le restaurant ? Mystères.
Un restaurant italien à Abidjan qui ne sert pas de pizza, plat dont la seule mention devant Vittorio était sanctionnée par une expulsion immédiate, pourquoi pas ? Il y a bien, vers Cocody, un restaurant allemand où officient des garçons africains en culotte de peau, servant sans sourciller par quarante degrés à l’ombre des choucroutes pantagruéliques, cependant que les convives, Africains et Européens brassés ensemble dans la bière, entonnent la Lorelei.
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Scotché à mon poste de télévision et écoutant en même temps les nouvelles en direct sur RFI, le film des événements passait devant mes yeux tel dans un mauvais rêve : je reconnaissais ces rues maintenant jonchées de gravats et de mobilier calciné, je repérais chacune de ces villas qu’on filmait d’hélicoptère pendant leur pillage ; de même, j’identifiais la plupart de ceux que je voyais monter gauchement dans les imposants camions militaires de l’armée française pour aller s’abriter au 43e Bima.
De Paris, que pouvais-je faire ? Je n’étais d’aucune utilité. Sauf que. Sauf que, de par mon appartenance à la maison France Télécom et de par ma mission, je ne payais pas mes communications téléphoniques entre la France et la Côte d’Ivoire, ce qui m’offrait l’opportunité d’appeler autant que je le voulais ceux que j’estimais. Et d’abord, les rats du Club, qui n’en menaient pas large.
Claude Belmot était claquemuré dans sa vaste demeure. Grâce à ses amitiés libanaises, il bénéficiait d’une garde rapprochée impressionnante : il me décrivit par téléphone les quatre malabars, entièrement vêtus de noir, cagoulés, armés de mitraillettes, que son ami Fakhri avait détachés pour assurer sa protection. Il lui était interdit de sortir de chez lui, tant le danger était proche : Claude avait tout loisir d’observer, en contrebas de sa piscine, le pillage méticuleux de la villa de ses voisins ; pendant deux jours et deux nuits, de jeunes émeutiers voleront tout, allant jusqu’à desceller la baignoire, emporter les placards de cuisine, démonter les baies en alu de la terrasse.
Quand, enfin, ils partiront, seuls les murs seront restés debout. Claude se lamentait à l’idée qu’un sort identique eût été voué à sa villa, s’il n »avait pu bénéficier de la protection des ninjas libanais.
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Le drame de l’Europe, c’est que l’homme européen est trop entré dans l’histoire. Dans cette histoire si riche, il n’y a plus de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. (« Le discours de Paris »)
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Cet état de fait avéré et vérifié laisse à penser que le Consulat de France se livre à une véritable arnaque en profitant de son monopole pour délivrer les visas.
Depuis cette navrante expérience, les procédures ont pu évoluer. Mais ce qui ne change pas, c’est qu’à force de désillusions successives, la jeunesse ivoirienne, les cadres ivoiriens, les artistes et intellectuels ivoiriens, bref tous les talents de la Côte d’Ivoire, se détournent de la France et tournent leurs regards comme leurs projets vers d’autres pays plus ouverts, plus accueillants, plus respectueux. (« Arnaque aux visas »)
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Samedi arrive. Il prend prudemment son poste, les sens en alerte, fait semblant de s’assoupir tout en restant bien éveillé. C’est alors qu’il entend comme un murmure. Il tend l’oreille : pas de doute, quelqu’un chuchote. Il se lève sans faire de bruit puis, se gui-dant du bruit, s’efforce de détecter qui émet ce son.
C’est cette sculpture de femme, qui d’ailleurs semble le regarder. Oui, il en est convaincu, elle a ouvert grand ses yeux et le regarde, paisiblement. Fasciné, il s’en approche en tremblant.

Et il l’entend alors, oui il l’entend lui dire : « Ramène-moi chez mon maître. »
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Le soir, à Vénissieux, je m’étais bien amusée. Nous étions allés dîner à la cafétéria Flunch et la soirée avait été vraiment chouette : la salle était remplie, sans trop d’enfants, ni trop de papis.
Avant on disait vachement : vachement chouette, vachement bath. Aujourd’hui, c’est passé de mode.
À côté de nous se tenait un couple, elle métisse, lui bon Gaulois. Elle travaille chez Leroy-Merlin : par-dessus un T-shirt mauve, elle portait la chemise blanche à carreaux verts de cette chaîne de magasins. Lui avait une tête d’éducateur social. Elle m’avait agacée. Pour choisir un yaourt, elle avait voulu en contrôler la date de péremption. Comme cette mention n’est pas facile à déchiffrer sur la capsule, elle avait retiré le yaourt du meuble frigo avant de le remettre à sa place ; elle avait ensuite fait de même avec les pots d’autres saveurs. C’est con, comme attitude : si des yaourts étaient périmés, ce qui m’étonnerait vu l’affluence qu’ils ont chez Flunch, elle n’aurait eu qu’à rouspéter et à les faire retirer. C’est quoi cette façon de faire, elle n’est pas trente-quatre millions de consommatrices à elle toute seule.
Lui n’avait pas moufté. D’ailleurs, durant tout le dîner il ne moufterait pas. C’est elle qui parlerait et qui l’interrogerait ; lui ne ferait que réagir à ses dires ou répondre à ses questions.
Juju avait alors dit qu’en analyse transactionnelle, leur relation virait grave parent/enfant. Bon, mais si l’on écoutait Juju, on virait toujours grave, en transac. Il n’avait pas tort tout à fait. C’est pour cela que je préfère quand Juju analyse les comportements en programmation neurolinguistique ; il aurait au moins détecté un ancrage auquel ce couple aurait pu se raccrocher.
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Le monsieur de la 64 vient de repasser, l’air très contrarié. Il a enlevé son imperméable, ce qui permet de comprendre pourquoi il est en sueur : il porte une veste grise, sous laquelle il a enfilé un pull jacquard et une grosse chemise. Son imper, il l’a enroulé entre les tiges stéréoscopiques de la poignée de sa valise. Trop large, celle-ci passe mal dans le couloir et l’imperméable s’accroche parfois aux portes des compartiments. Sa valise le freinant dans sa course pour avancer, ce voyageur maugrée. On a dès lors le temps de recueillir des bribes de son courroux : « Même pas un bar ! Une voiture-restaurant, je ne dis pas, mais même pas un bar, c’est vraiment malheureux de voir ça. »
S’il conversait au lieu de soliloquer, il pourrait s’entendre avec les voyageurs de la place 104 ; eux aussi pensent sûrement que tout fout le camp, en particulier à la SNCF.
Moi au contraire, je suis émerveillée par les nouveaux trains régionaux qui circulent sur les lignes des provinces reculées : ils sont vraiment superbes, de nuit surtout. Une fois, rien que pour me faire plaisir, je m’étais offert un Saint-Pierre-le-Moûtier/ Saint-Germain-des-Fossés nocturne, aller-retour non-stop. Les lumières étant tamisées, le paysage filait en s’estompant dans la pénombre alors que les fougères devenaient fluorescentes. J’avais mis un tailleur pour l’occasion et le contrôleur m’avait demandé mon billet bien poliment. Me trouvant seule dans le wagon, je sentais bien qu’il aurait aimé entamer un dialogue. Mais c’était un jeune, un tendron : il n’avait pas osé.
J’aurais bien bu un Dry Martini ou un Negroni, mais bon la SNCF n’a pas encore prévu de bar lounge dans ses trains régionaux. Le Dry Martini est meilleur servi avec du Noilly-Prat qu’avec du Martini, c’est René-Georges qui me l’a appris. René-Georges met tellement de conviction dans tout ce qu’il affirme que cela paraissait crédible, même s’il était à l’époque chef de zone chez Noilly-Prat.
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