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Expert littérature italienne

Cet insigne distingue tous les amoureux d'Italie : culture, littérature, histoire, actualité, pour des experts en dolce vita.
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Corto Maltese, tome 8 : La Maison dorée de Sa..

Encore un tome qui alterne géopolitique, aventure, exotisme, cynisme, mort et amitié. Et sans doute bien davantage de concepts "Prattiens". On y retrouve aussi plusieurs personnages incontournables de la mythologie de Corto Maltese. Raspoutine, Venexiana Stevenson... mais aussi des personnages historiques réels, comme Enver Pasha.



L'action se déroule en 1921 et emmène le lecteur de Rhodes à l'Anatolie, aux confins des territoires kurdes, en bordure de l'URSS. Pratt aborde plusieurs questions cruciales comme celle d'une nation kurde, d'un état islamique, d'un pantouranisme... Donc, plus largement Pratt aborde les nationalismes. Sujet fort souvent traité par l'auteur, mais rarement avec une telle intensité et un tel goût de la dérision et du cynisme. Il faut dire que la présence de Raspoutine y est pour beaucoup. Il a même tendance à voler la vedette à Corto.



Le tout est emballé dans 145 planches découpées le plus souvent en 10-12 cases (où malheureusement les dialogues phagocytent pas mal l'espace) qui apportent énormément de contenu et de matière à réflexion. Le tout est émaillé de moments de gaudriole, de danses échevelées et de drogue, car que serait un épisode de Corto Maltese sans ces épisodes oniriques où plus rien ne semble plus avoir le moindre sens? Et n'est-on pas à deux encablures du territoire des Hashashiyyin, la secte islamique ismaélienne des Nizârites qui prospéra entre les XI et XIII siècles? D'ailleurs, la maison dorée du titre désigne à la fois une prison physique et celle mentale que se construisent les victimes d'assuétudes.
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Le stade de Wimbledon

« Celui qui a convenablement posé le problème du rapport entre savoir être et savoir écrire comme condition de l'écriture, comment peut-il penser influer sur l'existence des autres sinon de la manière indirecte et implicite dont la littérature peut enseigner à être ? » ( Italo Calvino, préfacier).



C'est la troisième fois que j'essaie de lire cet ouvrage de 1983. La couverture (de l'édition Rivages) est très chouette. La préface d'Italo Calvino est sans doute très intéressante mais je n'y ai rien compris.



Le narrateur anonyme est un jeune homme, timide, inquiet aspirant à devenir écrivain. Il part à Trieste sur les traces d'un intellectuel italien bien mystérieux qui connaissait Italo Svevo et Eugenio Montale. Il s'agit, d'après la quatrième de couverture, de Robert Balzen, mais aucun nom n'est évoqué dans le livre. Et le narrateur se demande pourquoi cet homme insaisissable n'a jamais rien écrit. Son voyage circulaire est raconté froidement avec plein de détails objectifs sur les choses géométriques qui l'entourent (vérins, pylônes, câbles en acier) et des digressions savantes sur les techniques de navigation ferroviaires, nautiques et aériennes. Il rencontre ceux et celles que Balzen avait aimés autrefois d'abord à Trieste puis à Londres et transcrit fidèlement leurs conversations inutiles et plates. Il rencontre alors la femme qui a le mieux connu Balzen à Wimbledon et découvre le stade vide. Une révélation. Il retourne en Italie.



« Mais jusqu'à quel point puis-je me perdre ? Et de combien puis-je dévier ? »

Ce livre est un redoutable narcoleptique. Au lieu de trouver une réponse à l' énigme existentielle qu'est la biographie de cet illustre inconnu, le jeune narrateur finit par se perdre dans son propre tourment et il s'endort souvent. Moi aussi. J'ai quand même compris qu'il avait peur de ne pas pouvoir écrire. Et j'ai pensé, méchante ignorante que je suis, qu'il ferait peut-être mieux lui aussi de s'abstenir, comme Balzen ou Bartleby.
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Rebis

Il ne fait pas bon être différent dans la vie, particulièrement au Moyen-Âge. Martino, un enfant albinos, va l'apprendre à ses dépens jusqu'à sa rencontre avec Viviana.



J'ai adoré cette lecture. "Rebis" est un roman graphique fantastique de toute beauté avec un discours sur la différence, sur le sexisme et sur la famille qui peut encore se calquer à notre époque.

Le texte est bon, les illustrations sont superbes, l'univers est envoutant. Le seul bémol, pour moi, c'est la fin ouverte qui m'a un peu déçue. Mais c'est tout à fait personnel.
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Crier son nom

Ce roman de 2019 est le deuxième de son auteur après l’excellent « Napoli mon amour » et on y retrouve les mêmes qualités de finesse et sensibilité. Le narrateur , Marco, vit sa vie d’adolescent dans un quartier pauvre de Naples , entre les copains , le football , les études . Si le foot va plutôt bien , l’école plutôt mal , les deux vont peu à peu laisser place à d’autres intérêts :les filles et leur mystère et un petit trafic de haschich qui fournit des ressources . Au dessus de tout cela , plane l’ombre de la mère dont le départ quatre ans avant a laissé chez Marco une plaie ouverte .Forgione décrit remarquablement le climat délétère du quartier ,la tentation permanente de la violence et de l’argent facile , les tourments du désir et de la jalousie, les rapports difficiles avec le père . la découverte de l’amour . Mais comme le dit l’expression italienne « piove sempre sul bagnato » , et le malheur s’acharne souvent. Un beau livre , émouvant et réaliste .
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Le chevalier inexistant

Lu en version originale et en traduction française.



Quel don que celui d'Italo Calvino, je ne m'en lasse pas ; il vous met devant des situations totalement irréalistes, et à partir de là en imagine, de manière logique, les conséquences.



Il nous présente l'empereur Charlemagne passant ses paladins en revue, s'arrêtant devant un chevalier à l'armure toute blanche et à la mise impeccable, l'entend se présenter : « Agilulfe Edme Bertrandinet des Guildivernes et autres de Carpentras et Syra, chevalier de Sélimpie Citérieure et de Fez », lui demande pourquoi il ne montre pas son visage, et l'entend répondre : « C'est que je n'existe pas, Sire. ».



Quelle entrée en matière !



S'en suit une succession d'épisodes captivants où l'auteur fait intervenir des personnages tout aussi particuliers….



Nous voilà plongés dans les guerres, leurs ravages, l'ordre et la discipline militaire, l'esprit de vengeance, un coup de foudre, la passion amoureuse, la mort, un couvent, et j'en passe …



Ce n'est pas Candide, ce n'est pas Zarathoustra, mais cela s'en rapproche, c'est de la même veine, mais en plus extravagant, une sorte de conte philosophique que j'ai dégusté avec plaisir !



Un dernier point : j'adore ce qui est dit sur l'écriture :

« Chaque page ne vaut que lorsqu'on la tourne et que derrière, il y a la vie qui bouge, qui pousse et qui mêle inextricablement toutes les pages du livre. La plume vole, emportée par ce plaisir même qui nous fait courir les routes. »
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Les règles du Mikado

L'œuvre d'Erri De Luca est diverse et réserve des surprises au lecteur qui découvre le livre sans avoir lu le 4ème de couverture ou de nombreuses critiques. Une constante :  le style, sobriété et épure. Densité pour ce court roman, 159 pages que j'ai lues d'une traite, d'un souffle. Il réserve de nombreuses surprises.





La vie avec le mikado comme métaphore, jeu solitaire, jeu d'adresse, de concentration, d'équilibre....



Engrenage de la vie, pour le héros de l'histoire, qui est horloger, adresse et patience.



D'autres jeux surgiront dans ce roman : échecs bien sûr, bridge ou poker, cartes, et le grand jeu comme l'aurait dit le regretté Le Carré. Mais j'en ai déjà trop dit ....



Surtout ne pas spoiler!










Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Jours à Leontica

Quelle belle idée qu'a eu le narrateur de suivre le Felice dans ses promenades quotidiennes et de nous raconter la nature, le quotidien des habitants du village qui s'aident, s'entraident s'aiment.

C'est beau, c'est reposant, les descriptions sont d'une grande précision et nous permettent de visualiser sentir et même ressentir comme lorsqu'il dit qu'il tend la langue pour recevoir les flocons de neige.

Ce ne sont pas des descriptions ennuyeuses qui peuvent lasser par leur longueur, non , ce sont des moments de vie, des paysages et c'est tout simplement magique.

Le Felice est un personnage taiseux mais généreux, proche de la nature et qui accueille et accepte le narrateur avec chaleur même si rien n'est dit et que le lien entre eux n'est pas démonstratif. Mais il n'est pas besoin de dire pour ressentir. J'aurais moi aussi aimé suivre le Felice et me fondre dans ce village, loin des préoccupations actuelles et du rythme effréné qui nous est imposé.

Dans ce roman, il faut se laisser porter par les sens , ne pas chercher, ne pas être à l'affût d'événements, de scoop, mais bien avancer au rythme des pas du Felice, et écouter, regarder lentement sans se précipiter.

La plume de Fabio Andina m'a enchantée. Le vocabulaire est riche, quelques mots italiens, un peu de patois, quelques expressions locales viennent renforcer le sentiment de dépaysement.

Merci à Fabio Andina pour cette petite parenthèse reposante, émouvante et pleine de sensibilité.



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En bas dans la vallée

Paolo Cognetti a écrit des histoires magnifiques ayant pour cadre les montagnes du val d'Aoste qu'il connait bien .



La cabane est toujours là haut, abandonnée depuis la mort du père , ombragée par les deux arbres qu'il a planté à la naissance de chacun de ses fils, un mélèze et un sapin.



Luigi est resté dans la vallée de la Valdesia , où il est devenu garde forestier , alors que Fredo après avoir fait un séjour en prison , est parti au Canada où il est devenu bûcheron. Il revient au village après sept années d'absence pour signer les actes chez le notaire de la vente de sa part de la cabane, son frère Luigi ayant exprimé le désir d'aller y vivre avec sa femme Betta et leur enfant à naitre .



Les retrouvailles sont tendues et leur seul terrain d'entente est leur dépendance à l'alcool que Luigi grâce à Betta avait laissé relativement derrière lui.

Les paroles et les coups dérapent vite ...



L'histoire commence par l'épopée de deux chiens, une jeune femelle blanche et un mâle gris , tueur de chiens et qui va être traqué par les chasseurs et les gardes forestiers .

Un chien libre , sans collier.



La vie dans la vallée s'oppose à celle dans la montagne , elle est plus facile mais l'ombre atteint rapidement la vallée .

Le hameau où se situe la cabane familiale est laissé à l'abandon mais arrive un projet qui pourrait changer la donne.



Ombre et lumière comme la vallée et la montagne ou le mélèze et le sapin , liberté et servitude comme le loup et le chien , Fredo et Luigi, sont mis en parallèle dans ce récit bien trop court à mon goût et je suis restée sur ma faim et même si j'ai apprécié l'écriture de Paolo Cognetti , je l'ai trouvé moins poétique que dans le remarquable Huit montagnes .

À lire en écoutant , bien entendu, l'album Nebraska de Bruce Springsteen si bien évoqué par l'auteur à la fin du roman, inattendu et bienvenu qui rajoute une note musicale et une évocation des grands paysages américains !



Je remercie NetGalley France et les Éditions Stock avec une mention spéciale pour la belle couverture !



#Enbasdanslavallée #NetGalleyFrance
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La Forme de l'Eau

Vigata, sa plage, ses prostituées, ses travestis, ses migrants, sa mafia, ses magouilles, son commissaire, sa misère, son soleil... Tout est en place pour un polar façon "autoroute du soleil". La misère est-elle moins pénible au soleil, demande Aznavour. La mafia est-elle plus vivable au soleil, les commissaires sont-ils plus endormis, pose Andrea Camilleri.



Quand l'avocat Leporello est retrouvé mort après s'être envoyé en l'air avec une prostituée disparue dans la nature, à se demander si elle a même existé, quand ce gaillard est retrouvé pantalon baissé, quand tout pointe du doigt une suédoise, épouse d'un notable du parti et surtout quand tout le monde exhorte le Commissaire Montalbano à classer l'affaire, car finalement il n'y a pas de meurtre, cela lui met la puce à l'oreille.



Montalbano va démêler la pelote de laine de tous les éléments de l'affaire. Meurtre, pas meurtre, machination, pas machination... C'est un polar en ligne droite, puissant, sans concession. Montalbano, c'est un homme intègre et sous le soleil de Sicile, c'est une denrée rare. Et ça énerve, façon "pain in the ass", un gaillard comme ça. Il est amoureux, et fidèle. Fidèle et amoureux à sa compagne, à la Justice et à la vérité. Fidèle et amoureux aussi à sa terre, et cela fait du bien au lecteur.



Camilleri sait l'importance de l'atmosphère et il la travaille avec minutie. Il sait aussi la force des personnages secondaires, bien menés et consistants. Il a écrit ce polar en Sicilien, ce n'est pas anodin, mais je ne peux le lire que dans sa traduction, faut pas rêver.
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Le Paradis caché

Luca di Fulvio avait le don de créer des personnages qui inspiraient systématiquement l'attachement. Dans ce paradis caché on retrouve sa trame habituelle avec deux enfants destinés à s'aimer envers et contre tous. Susanna et Daniele,sont mutuellement recueillis par le frère Thevet,un religieux dont l'ouverture d'esprit n'a d'égale que celle du cœur. Nos sommes en Italie et l'inquisition impose l'obscurantisme par ses procédés qui terrorisent.

Susanna comme Daniele portent depuis leur naissance,le fardeau aliénant des prédictions de la même sage femme, désignant Susanna comme une sorcière et Daniele un saint. Les deux enfants vont devoir faire avec la part d'ombre et de lumière qu'ils portent en eux. Face à eux,Luca di Fulvio à évidemment concocté deux affreux méchants, Constantin Tron l'Inquisiteur et son " chien fidèle " Paolo qui ne vit que dans l'espoir d'être aimé de lui.

Comme dans tous ses romans Luca di Fulvio chante avec ferveur la force de l'amour, la beauté des combats pour la justice, et donne à ses héros un courage sans faille! Dans ce dernier roman il met tout particulièrement en avant la lutte contre la bêtise, contre l'obscurantisme et,de façon peut-être un peu anachronique, habille Susanna d'un militantisme feministe qui resiste à toutes les épreuves !

Si elle parvient à faire comprendre que le soleil ne tourne pas autour de la terre,alors le monde changera!

J'ai eu plaisir à lire ce roman comme tous les autres de l'auteur même si l'angélisme qui y règne apporte un bémol à ce plaisir.









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Un coup de téléphone du ciel

14 nouvelles publiées en 2011 par un auteur apprécié en Italie pour ses romans. Les sujets , comme les longueurs sont variés : rapports entre parents (oppressifs souvent) et enfants (Prophétie/Mort pour quelque chose/Ce qui a été sera/La furie de l’agneau ) ,entre frères ou sœur (Le malheur des autres/Un poisson rouge) entre homme et femme (Un coup de téléphone du ciel/L’aumône pour moi-même/Les chattes ) entre humain et objet (La chaussure/Le ventre de la voiture) .Deux mettent en scène des écrivains (Sous le soleil des Champs Elysées/Baisers lancés d’ailleurs) . Des évènements anodins en apparence viennent bouleverser des vies , le fantastique se glisse dans le quotidien , la fin du récit laisse le lecteur dans un mélange de perplexité et d’envoutement qui fait penser à Carver (un ton au- dessous cependant) .
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