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Yachar KEMAL (Kemal Sadık Gökçeli : 1923-2015) : une vie, une oeuvre - en 30 ou...
Liste créée par dourvach le 28/10/2017
34 livres.

Auteur prolifique et engagé, héritier d'Homère et des aèdes anatoliens (les "Achik", ces bardes itinérants pour la plupart illettrés, respectueusement accueillis de village en village, s'accompagnant de leur "saz" : toujours "amoureux" des mots chantés et des épopées que l'on retient par coeur), voici un romancier chantre d'une langue turque moderne, féru de "littérature orale" et à la prodigalité exceptionnelle... Né de parents kurdes à Hémité, petit village de Cilicie (sud-est anatolien), près d'Osmaniyé dans cette plaine de la Tchoukourova dont il fera le cadre privilégié de la plupart de ses romans épiques ; disparu à Istanbul, à l'âge de 91 ans après une vie "bien remplie" de beaux combats, autant idéologiques qu'artistiques. Découvrez son monde lyrique, sauvage et fascinant, de la saga "Mèmed le Mince" (le bandit au grand coeur) aux grands défis civilisationnels et écologiques d'aujourd'hui. //////

[NOTES : (1°) Nous adressons ici nos plus vifs remerciements à poppy64, opera64... et à toute l'érudition d'Apoapo, pour leurs si solides contributions. (2°) Evoquons ici les futures traductions des deux derniers tomes du quadriptyque "UNE HISTOIRE D'ÎlE", toujours inédits en France, et autres merveilles - romans, contes, récits, essais et reportages de Yachar KEMAL, non encore traduites du turc - qu'il nous restera à découvrir en nos années futures... (3°) Nous nous excusons ici de l'impossibilité de reproduire ci-dessous les titres originaux des oeuvres : simple impossibilité technique de reproduire dans les "pavés" des "Listes Babelio" les "i" sans points et toute la richesse des signes diacritiques de l'alphabet turc "Mustapha-Kemaliste" ... bien dommage ! (4°) Toutes les oeuvres de KEMAL traduites en français sont présentées ici - n°1 au n° 23 de la LISTE - selon l'ordre (chronologique) de leur "venue au monde" en Turquie... c'est-à-dire selon l'année de leur 1ère parution à Istanbul. [5°] Cette liste se clôt par 2 ouvrages collectifs puis 1 livre d'Entretiens ("le" Bosquet), 1 autre mêlant Essai et Entretiens ("le" Gürsel), 1 autre Essai (le "Deléage"), ainsi qu'1 numéro de Revue (francophone) dirigé par l'un des traducteurs de Yachar Kemal : Altan Gokalp.]



1. Mèmed le mince
Yachar Kemal
4.13★ (334)

["Ince Memed", Istanbul, 1955] - trad. française : Güzin Dino, pour les éd. Gallimard (1961) - 1er roman de son quadriptyque "MEMED LE MINCE". ///// " Abdi, l'agha d'un petit village niché sur un plateau des contreforts du Taurus, en Turquie, n'a d'autre politique que l'oppression et l'asservissement. Affamant ses gens, brimant ceux qui tentent de s'élever contre son pouvoir dictatorial, il choisit comme bouc émissaire le jeune Mèmed, dit le mince, qui tente par tous les moyens de résister. Apprenant qu'Abdi souhaite marier son neveu à celle qu'il aime depuis toujours, Hatché, Mèmed le Mince décide de fuir le village avec sa bien-aimée. Mais l'agha, humilié, se lance à la poursuite du couple... Yachar Kemal s'engouffre avec bonheur dans cette tradition du conte oral pour nous donner à lire l'épopée lyrique d'un héros en lutte pour la justice et la liberté contre un oppresseur sanguinaire et implacable. Mèmed le Mince est un valeureux comme il en existe peu. Il est le porte-drapeau d'un Yachar Kemal qui profite des exploits de ce Robin des Bois d'une autre Europe pour construire un manifeste social, un roman de la révolte. " (Hector Chavez)
2. ince Memed 1
Yachar Kemal
"Ince Memed 1", Istanbul, 1955.
3. Le Pilier
Yachar Kemal
3.89★ (23)

["Orta direk", Istanbul, 1960] - trad. française : Güzin Dino, pour les éd. Gallimard (1966) - 1er roman de sa trilogie "AU-DELA DE LA MONTAGNE". ///// " Le Pilier, c'est Méryémdjé, la vieille paysanne anatolienne. Comme tous ceux de son village, poussée par la faim, elle s'est mise en route vers la plaine d'Adana, où pousse le coton, où il y aura peut être du travail et à manger Ce voyage a inspiré à Yachar Kemal, l'auteur de l'inoubliable "Mèmed le Mince", une admirable épopée. "
4. Terre de fer, ciel de cuivre
Yachar Kemal
4.17★ (27)

["Yer Demir, Gök Bakir", Istanbul, 1963] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1977) - 2nd roman de sa trilogie "AU-DELA DE LA MONTAGNE". ///// " Les habitants de Yalak, village du Taurus complètement isolé du reste du monde par le terrible hiver (c'est la "Terre de fer"), vivent dans l'attente de celui qui doit venir - il en a le droit - les déposséder de tout : grains, bêtes, et jusqu'aux "culottes de leurs femmes". Celui qui doit venir est le riche marchand de la ville, Adil Efendi. La mauvaise récolte ne leur a pas permis de lui rembourser ce qu'ils lui doivent A la menace de dépossession s'ajoute la conviction du déshonneur : dans tous les villages du Taurus, la tradition exige que les dettes soient payées après la cueillette du coton. Un seul d'entre eux, Tête de Pierre, surmonte la terreur aussi bien que le sentiment de la faute. Yachar Kemal, le merveilleux conteur de "Mèmed le Mince", enrichit son histoire personnages, de scènes, de tableaux sans cesse renouvelés. Ce roman a été adapté au cinéma par Ömer Züfü Livaneli en 1987. "
5. L'herbe qui ne meurt pas
Yachar Kemal
3.79★ (47)

["Ölmez otu", Istanbul, 1968] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1978) - 3ème roman de sa trilogie "AU-DELA DE LA MONTAGNE". ///// " L'été venu, les paysans descendent du Taurus pour la cueillette du coton dans la plaine. Ils emmènent dans leur migration leurs passions, leurs querelles, leurs haines. De multiples drames vont se nouer, dont les acteurs sont le maléfique Sefer, maire du village, Tête de Pierre qui vit et meurt comme un saint, Ali le Longuet, soupçonné d'avoir tué sa mère, le jeune Mémidik qui poursuit le maire de sa vengeance. Avec Kemal, l'épisode le plus réaliste, les réactions les plus frustres, les personnages les plus simples grandissent aux dimensions de la légende. " PRIX DU MEILLEUR LIVRE ETRANGER,1978.
6. Mèmed le faucon
Yachar Kemal
4.06★ (137)

["Ince Memed II", Istanbul, 1969] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1976) - 2nd roman de son quadriptyque "MEMED LE MINCE". ///// " Mèmed le Mince, le bandit d'honneur turc, le jeune et légendaire hors-la-loi, aide les paysans du village de Vayvay, soumis à l'implacable oppression de l'insatiable Ali Safa Bey, à changer d'attitude. grâce à la présence de cet allié mystérieux et puissant, les actes de résistance se multiplient, la rébellion éclate. Mèmed quitte son refuge et, sûr de la complicité profonde du peuple, tue Ali Safa Bey. Un roman d'aventures, une épopée lyrique et aussi un roman réaliste. "
7. Ince Memed 2
Yachar Kemal
"Ince Memed 2", Istanbul, 1969.
8. La légende du Mont Ararat
Yachar Kemal
3.63★ (47)

["Agridagi Efsanesi", Istanbul, 1970] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1998). ///// " Ainsi parle la légende : chaque année, quand le printemps s'éveille sur l'Ararat où a échoué l'Arche de Noé, les bergers viennent dès l'aube au bord du lac de Kup et jouent de la flûte, pour célébrer le Mont. Au coucher du soleil, un mystérieux oiseau blanc vient par trois fois toucher l'eau de son aile, et disparaît dans le ciel. Alors les bergers se retirent. Et voici le roman, tel qu'il aurait fondé la légende : un matin, un cheval blanc apparaît devant la maison du berger Ahmet. Par trois fois, Ahmet éloigne le cheval de la région d'Ararat, et le cheval revient. Ainsi en est-il des dons du Ciel, selon la tradition. Ahmet refuse donc de restituer le cheval à son propriétaire, le cruel pacha ottoman. Capturé, jeté en prison, Ahmet sera mis à mort si le cheval ne revient pas. L'amour fou qu'éprouvent l'un pour l'autre Ahmet et Gulbahar la Souriante, une des filles du pacha, l'amour fou qu'éprouve secrètement le geôlier Mémo pour Gulbahar et la complicité de toute la population décideront du sort des amants. Leur histoire s'achèvera sur le Mont Ararat. "
9. Binbogalar Efsanesi
Yachar Kemal
4.50★ (2)

["Binbogalar efsanesi", Istanbul, 1971] . "Yuzyillarca yerlesik duzene gecmemek icin direnen Turkmenler'in romani Binbogalar Efsanesi Hidrellez senliklerinde, gocerlerin kis icin siginacak topraklar bulma dilekleriyle baslar. Ancak, kis onlar icin bir yok olus oykusune donusecektir. Yoruklerin yok olusuna yakilmis bir agit. "Yasar Kemal bir kulturun nasil yittigini Binbogalar Efsanesi ile sarsici bir bicimde betimledi." - Allan Sandstrom, Wasterbottes Kurriren, (Isvec) "Yasar Kemal'in yazdiklari, bu evrenin cokusunu, ondokuzuncu yuzyilda baslatilan ve yirminci yuzyilda ansizin piyasa ekonomisine gecilmesiyle sonuclari sasirtici boyuta ulasan zorunlu yerlesik yasamin getirdigi tarihsel cokusu anlatir." Ed. YAPI KREDI YAYINLARI (Istanbul).
10. La légende des mille taureaux
Yachar Kemal
4.42★ (54)

["Binbogalar efsanesi", Istanbul, 1971] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1979). ///// " Entre le mont Aladag et la plaine de la Tchoukourova, le peuple turkmène des Yeuruks, au temps de sa splendeur, passait de son séjour d'été à ses quartiers d'hiver avec ses troupeaux de moutons, ses chameaux, ses tentes somptueuses aux quatre épaisseurs de tapis, des femmes d'une grande beauté, couvertes de bijoux. Aujourd'hui la plaine est remplie du bruit des tracteurs, la plupart des tribus, sédentarisées, vivent des produits de la terre. A peine les Yeuruks ont-ils planté leurs tentes qu'apparaissent les envoyés des aghas, les paysans qui leur extorquent de l'argent, les chassent, les lapident. Si la belle Djérène consentait à épouser le riche Oktay Bey, les Yeuruks pourraient s'établir sur ses terres, mais Djérène est amoureuse de Hali, qui s'est mis hors la loi, et chez les Yeuruks, l'usage interdit de contraindre les filles. Heureusement, Maître Haydar, qui a passé trente ans de sa vie à forger une épée, offrira ce joyau inestimable à un bey riche et puissant, et celui-ci, naturellement, accordera des terres aux Yeuruks. C'est ainsi que la tribu se berce d'espoirs tandis que Haydar se rend à cheval dans la grande ville pleine de voitures et de gens affairés, où il devient objet de mépris ou de pitié. Bien d'autres personnages peuplent cette histoire tissée de légendes et de traditions, la tragique aventure de quelques hommes et femmes qui, égarés dans un monde cruel et matérialiste, défendent à travers les pires épreuves les sentiments, devenus anachroniques, de la noblesse, de la générosité et de l'honneur. L'auteur de "Mèmed le Mince" trouve le ton de l'épopée pour relater l'aventure d'une tribu de Turcomans, nomades à qui l'on refuse les sites traditionnels où ils menaient leurs troupeaux à la pâture. Dans ce combat désespéré pour survivre où, comme toujours, les pauvres et les humbles s'affrontent aux riches et aux puissants, on rencontre quelques figures inoubliables. C'est Süleyman, le chef, et aussi Haydar le forgeron qui a fait la plus belle épée du monde, et surtout les amoureux, Hlil et Jeren, au sort tragique. Les histoires de ce grand conteur qu'est Yachar Kemal atteignent ici une dimension mythique. Le romancier nous fait voir la ruée nocturne des Mille Taureaux, qui anéantissent les maisons, les villes, les voitures, les camions et les trains, puis, retournant à leur demeure, forment la Montagne aux "Mille Taureaux" : le Taurus. "
11. Pêcheurs d'éponges et Autres reportages
Yachar Kemal
4.50★ (6)

Huit reportages de l'écrivain, alors au début de sa carrière sur la Turquie rurale et urbaine, publiés de 1951 à 1973, principalement dans le quotidien « Cumhuriyet ». ///// " La quarantaine de grands reportages qu'a publiés Yachar Kemal de 1951 au milieu des années 70, pour l'essentiel dans le grand quotidien « Cumhuriyet », font partie intégrante de son oeuvre littéraire, tendue entre la réalité sociale et le conte, entre l'histoire et le mythe. Mais, contrairement à ses fameux romans parus chez Gallimard, ils demeuraient méconnus en France. En voici huit, choisis par l'auteur, à commencer par son premier succès de reporter, «Pêcheurs d'éponges», paru peu après "Mèmed le Mince" (1955). Ils constituent un rare témoignage sur la Turquie rurale et urbaine de ces années de transition. Ils font écho à ses fictions, qu'ils éclairent. Ils se lisent comme un roman. "
12. Meurtre au marché des forgerons
Yachar Kemal
3.90★ (20)

["Demirciler carsini cinayeti", Istanbul, 1973] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1981) - 1er roman de son diptyque "LES SEIGNEURS DE L'AKTCHASAZ" ["Atcasazin Agalari", I]. ///// " Au pied des montagnes du Taurus, décor familier aux lecteurs de Yachar Kemal, deux familles s'abîment dans une vendetta héréditaire. On a tué le frère aîné de Derviche Sarioglou qui fait assassiner le frère de Moustafa Akyollou, lequel doit, à son tour, venger sa famille. Les deux hommes, des beys, s'épuisent à se tendre des pièges mortels. Enfermés dans leur propre univers, aveugles à ce qui se passe autour d'eux, ils ne voient pas apparaître les nouveaux maîtres, les aghas. Ceux-ci surgissent comme des champignons, deviennent millionnaires, propriétaires d'usines, ils se lancent dans la politique, bouleversent le paysage de l'Aktchasaz et, surtout, confèrent à la lutte impitoyable de Moustafa et Derviche un caractère féodal, et infiniment dérisoire. "
13. Tourterelle, ma tourterelle
Yachar Kemal
4.44★ (22)

["Yusufçuk, Yusuf", Istanbul, 1975] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1982) - 2nd roman de son diptyque "LES SEIGNEURS DE L'AKTCHASAZ" ["Atcasazin Agalari", II]. ///// " Si dans "Meurtre au marché des forgerons", Kemal nous contait l'histoire sanglante d'une vendetta entre les Akyollous et les Sarioglous, on y assistait déjà à la décadence de ces deux grandes familles, ainsi qu'à l'avènement au pouvoir des nouveaux riches. "Tourterelle, ma tourterelle", deuxième volume de la trilogie "Les seigneurs de l'Aktchasaz", voit cette décadence accomplie, du moins en ce qui concerne Moustafa Akyollou, malade et abandonné, qui passe sa vie dans son lit à rêver de vengeance. Mais Derviche Sarioglou, lui, n'a pas renoncé : pour se débarrasser d'un pauvre type utilisé par ses nouveaux ennemis pour l'insulter, il arme le bras du jeune Youssouf, fils d'un de ses serviteurs. Youssouf accepte naïvement. Mais au moment d'agir, pris de peur, il cherche en vain à prendre la fuite et se retrouve prisonnier d'un univers onirique où, sans cesse, il vient buter contre le cadavre de l'homme qu'il devait abattre. Est-ce bien lui qui l'a tué ? En tout cas, tout l'accuse. A présent, il est devenu dangereux pour Derviche Bey. Une seule solution, comme toujours : la mort. Mais c'est la fin aussi des traditions de loyauté et d'hospitalité qui constituaient le fondement de l'univers de Derviche Sarioglou. "
14. Salih l'émerveillé
Yachar Kemal
5.00★ (5)

["Al gözüm seyreyle Salih", Istanbul, 1976] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1990). ///// " Dans un petit port de pêche de la mer Noire, aux environs d'Istanbul, un enfant, Salih l'Emerveillé, doit son surnom à la fascination qu'exerce sur lui un univers qu'il découvre sans cesse : la mer et le ciel et les grands bateaux bleus et les poissons dorés et les guêpes aux ailes diaphanes et les flammes de la forge et les mains de l'homme qui donnent la vie au fer et au bois, mais aussi le courage et la lâcheté, la bonté et la cruauté, l'amour et l'injustice; un mode réel qui se confond avec celui de se fantasmes. La vieille grand-mère qui passe ses jours et ses nuits devant son métier à tisser, en attendant le retour du jeune et beau mari qui l'abandonna autrefois, est, pour Salih, une sorcière aussi redoutable que celles des contes de fées ; Che Guevara est le fiancé d'une jolie touriste ; Témel le maître pêcheur et Métine le contrebandier passent leurs soirées à boire du vin violet avec le roi des corsaires. Et tout au long de la côte, les équipages des voiliers, qui vivent du trafic d'armes ou de cigarettes américaines, s'entretuent toujours comme des personnages de films de pirates. Salih, qui cherche désespérément à sauver une petite mouette à l'aile brisée, se heurte à l'indifférence et à l'égoïsme. en vain, il tente d'opposer ses rêves à l'implacable réalité. La mouette mourra, Métine sera tué... Salih a fait l'apprentissage d'une vie sans pitié. "
15. Tu écraseras le serpent
Yachar Kemal
3.57★ (100)

["Yilani öldurseler", Istanbul, 1976] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1982). ///// " Un homme est tué par l'amant de sa femme. Le meurtrier est abattu à son tour. Mais cette vengeance ne suffit pas à la mère de la victime : la femme qui a provoqué le drame, qui en a peut-être été l'instigatrice, n'a pas été punie, et elle a hérité au surplus des champs de son mari qui était riche. La vieille femme cherche en vain à chasser sa bru du village ; elle rêve de sa mort. Ses fils sont des faibles, ils n'ont pas le courage de tuer cette belle-soeur trop belle. Ils ont peur de la prison. Alors, la mère se choisit un autre justicier : son petit-fils. Il lui faudra du temps pour arriver à ses fins, tous les moyens sont bons pour persuader l'enfant - et la population du village - que le mort ne connaîtra pas la paix dans sa tombe tant qu'il n'aura pas été vengé. Et tout le monde finira par y croire. L'histoire est celle d'un meurtre patiemment préparé, d'une conspiration inspirée autant par l'intérêt que par la tradition de l'honneur à venger et du "rachat" du sang versé. Ce roman a été adapté au cinéma par Türkan Soray en 1982. "
16. Le roi des éléphants et Barbe-Rouge la fourmi boiteuse
Yachar Kemal
3.67★ (13)

["Filler Sultani ile Kirmizi Sakalli Topal Karinca", Istanbul, 1977] - trad. française par Paul Dumont, illustrations d'Anne Bozellec, pour les éditions Gallimard (1984). ///// " Un jour, le roi des éléphants apprend, par son oiseau-conseiller, la grande huppe, l'existence du peuple des fourmis. L'oiseau lui décrit la richesse et l'intelligence de ces " petites choses ". Le roi envoie alors une armée d'éléphants pour tout anéantir. Les fourmis survivantes sont réduites en esclavage et, grâce à ses innombrables servantes, le roi connaît une prospérité sans égale. Or, ce quasi-dieu tremble à la seule évocation de Barbe-Rouge, le chef des fourmis rouges... Prépare-t-il, dans sa cachette, la révolution des fourmis ? "
17. Alors, les oiseaux sont partis...
Yachar Kemal
4.11★ (19)

["Kuslar da gitti", Istanbul, 1978] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1983). ///// " On a déjà vu cette pratique classique dans bien des pays: le touriste paie pour délivrer des oiseaux qui mourront de faiblesse ou regagneront leurs cages. Yachar Kemal, le grand écrivain turc, a publié en 1978 ce court roman dont l'action s'étend sur une durée restreinte. En ce sens "Alors, les oiseaux sont partis..." s'apparente à l'art de la nouvelle, quelques adolescents turbulents, un "oncle" sentimental en qui on peut voir sans risque Yachar Kemal, la tentaculaire Istanbul, plus celle des quartiers modestes que de Topkapi. Ces trois miséreux piègent les passereaux du Bosphore,comme des centaines d'autres, un moyen de survie peut-être dans la multitude byzantine. C'est étonnant comme l'adjectif byzantin s'est dissocié de la réalité stambouliote, jusqu'à une réelle antinomie. Peu de véritable mouvement dans "Alors, les oiseaux sont partis..." mais... des points de suspension. Des points de suspension qui laissent la part belle au rêve possible, le rêve de ces gamins moqués et moqueurs, dans cette mégalopole où plus personne ne semble tenté de gagner son paradis à l'aide de quelques livres turques pour offrir à ces oiseaux emprisonnés l'air libre de ces deux continents Indifférence et incompréhension parmi le petit peuple de Constantinople, sentiment de dérision et d'impuissance. Comme une main semble avoir du mal à s'ouvrir. "
18. Et la mer se fâcha
Yachar Kemal
3.70★ (12)

["Deniz küstü", Istanbul, 1978] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1985). ///// " Dans le café de Ménekché, village de pêcheurs proche d'Istanbul, le jeune Zeynel tue à bout portant Ihsan le maquereau. Sélime lui crache alors au visage, mais il ne le dénoncera pas à la police. Désormais les destins de ces deux hommes, si différents, seront indissolublement liés, dans une lente progression qui les conduira inéluctablement l'un vers l'autre, jusqu'à la fin tragique. Cependant Zeynel, qui a peur de Sélime, fuit à Istanbul où se déroule une chasse à l'homme, à mesure que grandit sa légende, alimentée par les journaux, par les rumeurs les plus invraisemblables et par les photos de faux assassins, tandis que Sélime, le Pêcheur au coeur pur, poursuit sur sa barque un rêve d'amour qu'accompagne la tristesse d'avoir vu massacrer ses amis les dauphins dont on dépèce les corps sur la plage pour les brû!er et recueillir leur huile. Ce roman qui met en scène de nombreux personnages, tels Moustafa le Borgne, Hassan le Boiteux, la belle Zuhré assassinée par son mari, le petit Doursoune Kémal qui adore Zeynel, Husséyine l'indicateur et Véziroglou le gangster milliardaire, souvent agités par des sentiments contradictoires, à la fois généreux et cupides, lâches et téméraires, tendres et cruels, se déroule dans un décor d'une beauté saisissante, où les jeux de lumière, sur la mer et dans les îles, s'opposent à l'agitation et aux bruits du port, des marchés, des embouteillages d'Istanbul, ville «corrompue, divisée en mille factions, puante, menteuse, mauvaise, qui a perdu son âme...». Une beauté qui rachète toutes les horreurs et tous les crimes, il suffit, pour la voir, d'ouvrir les yeux. Pour la première fois, dans ce livre, Yachar Kemal aborde, avec le thème d'Istanbul, la période agitée des années 1970, où ses héros, des gens du peuple, se trouvent entraînés avec leurs passions dans des conflits qui les dépassent et dont ils ne perçoivent pas les enjeux. "
19. Salman le solitaire
Yachar Kemal
4.25★ (11)

["Yagmurcuk Kusu", Istanbul, 1980] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1984) - 1er roman de sa trilogie "SALMAN LE SOLITAIRE ". ///// " C'est au-dessus d'un village qui domine la vallée de la Tchoukourova qu'Ismaïl agha a fait construire sa somptueuse maison. Ismaïl, le kurde, a dû quitter son pays, chassé avec sa famille par l'invasion des Russes. Et c'est en chemin qu'il a découvert dans une grotte, à demi mort, le jeune Salman qui est devenu son fils adoptif, puis son garde du corps, car Ismaïl, s'il a trouvé dans sa misère d'abord l'accueil des villageois, puis de puissants protecteurs, a aussi des ennemis. C'est une histoire sanglante de massacres et de vengeances, de haines et d'amitiés, de légendes et de ragots, que Kemal a située dans ce paysage de montagnes au ciel immense, où planent les aigles, toujours prêts à fondre sur une proie vivante ou sur les cadavres des victimes humaines. Une histoire d'amour aussi, entre Ismaïl, l'homme au coeur pur, riche, beau, généreux, mais parfois maladroit, prompt à la colère, et Salman qui l'adore et jalouse Moustafa, le fils légitime, qu'il terrorise en secret, une histoire où la rumeur publique, attisée par l'envie, précipitera l'accomplissement du destin. "
20. Le retour de Mèmed le Mince
Yachar Kemal
3.33★ (14)

["Ince Memed III", Istanbul, 1984] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1986) - 3ème roman de son quadriptyque "MEMED LE MINCE". ///// " Nous voilà de retour dans la plaine de l'Anavarza, une terre qu'il faut célébrer car "L'ajonc pousse dans la terre la plus belle, la plus fertile. Sa taille ne dépasse pas celle de l'homme, mais d'une seule racine jaillissent plusieurs pieds. L'ajonc, quand il est jeune, est couleur de miel. A mesure qu'il prend de l'âge, sa couleur s'assombrit, vire du miel au noir. Au printemps, c'est l'ajonc qui, le premier, bourgeonne et se couvre de feuilles, le premier dont les fleurs jaunes éclosent." C'est cette terre qui manque à Mèmed , les années ont passées depuis qu'il s'était fait redresseur de tords et défenseur des opprimés mais aujourd'hui il est de retour au village et vit caché chez le vieil Osman. "
21. ince Memed 3
Yachar Kemal
4.00★ (2)

"Ince Memed 3", Istanbul, 1984.
22. La grotte
Yachar Kemal
5.00★ (2)

["Kale Kapisi", Istanbul, 1985] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1992) - 2nd roman de sa trilogie "SALMAN LE SOLITAIRE". ///// " Bien que deuxième tome de la trilogie de "Salman le solitaire", "La grotte" est un roman en soi : celui de la peur. Salman a pris la fuite après avoir assassiné son père adoptif, Ismaïl agha ; il ne revient plus que pour de brèves incursions, mais la terreur qu'inspire le parricide est partout : dans le village, dans la nature sauvage et grandiose qui l'entoure, et jusque dans les villes les plus proches, colportée par des rumeurs invérifiables, mais rappelée aussi par des horreurs bien réelles, cadavres crucifiés ou décapités, chatons et chevaux égorgés, autant de signaux que Salman adresse au petit Moustafa, dont les camarades partagent l'épouvante. Et tout cela amplifié par les rodomontades des aventuriers picaresques qui viennent proposer leurs services à la veuve d'Ismaïl agha, la belle Ziro, pour lui extorquer ses dernières pièces d'or ou la demander en mariage. Brave Petit Poucet perdu entre tous ces indices, et qui apprend très tôt la veulerie des adultes, Moustafa se bat avec tout son courage contre les dangers qu'il voit surgir partout. Mais lorsque le monde autour de lui devient trop menaçant, c'est dans la grotte, pourtant le symbole même de la peur avec ses chauves-souris, qu'il ira se réfugier. Comme dans la plupart des romans de Yachar Kemal, les principaux personnages du livre sont des enfants, avec leur fraîcheur, leurs amitiés, leurs rapports avec la nature, leur univers de mythes et de rêves. Un roman où l'autobiographie a joué un grand rôle. "
23. Le dernier combat de Mèmed le mince
Yachar Kemal
3.70★ (9)

["Ince Memed IV", Istanbul, 1987] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1989) - 4ème roman de son quadriptyque "MEMED LE MINCE". ///// " Depuis 1955, date à laquelle les lecteurs turcs découvrirent les premières aventures d'un jeune justicier, Mèmed le Mince est devenu, avec les années, un héros légendaire, pour se transformer souvent en une créature de chair et de sang. Une anecdote résume la place prise par ce personnage de roman dans la mémoire collective de son pays : « Mèmed, ce n'est pas toi, déclara un jeune berger, l'oeil méfiant, à Yachar Kemal. Mèmed , je le connais bien, va ! Je le rencontre si souvent dans la montagne ! » Dans ce dernier tome, Mèmed tente une fois de plus de découvrir la paix et le bonheur. Il s'éloigne des montagnes où il a vécu en hors-la-loi et décide de mener une vie nouvelle au bord de la Méditerranée, dans un gros bourg entouré de plantations d'orangers et de citronniers : le paradis. La vieille Huru et Seyrane, qui attend un enfant , viennent l'y rejoindre. Mais autour de lui, il n'est question que des combats que Mèmed le Mince et Ferhat hodja continuent à mener au loin, dans les montagnes, avec l'aide de centaines de jeunes payans armés, qui se font tous appeler Mèmed. Et puis au bord de cette mer si belle, sous ce ciel clément, sur cette terre si riche, si douce, les journaliers sont aussi opprimés que les paysans sans terre de la région du Taurus. Mèmed se reproche la vie trop facile qu'il mène. Le mystérieux inconnu qui surgit sans cesse sur son chemin, est-ce un ami, un ennemi, ou tout simplement l'ancien Mèmed le Mince, celui qui ne rêvait que de justice? Il ne connaît plus la paix. Et quand est assassiné son ami l'instituteur, qui se battait seul contre les grands propriétaires, Mèmed, repris dans l'impitoyable engrenage qui a fait de lui un redresseur de torts, abat l'agha qui a ordonné ce meurtre, et retourne à ses montagnes, où il rejoint ses compagnons de lutte. Jusqu'au dernier combat, jusqu'au jour où il disparaîtra. Et les gens diront : « On n'entendit jamais plus parler de Mèmed le Mince, jamai on ne retrouva ses traces... » Nous retrouvons ici le souffle puissant, le lyrisme éblouissant de Yachar Kemal. Et bien des personnages de sa grande saga : Ferhat hodja, Bayramoglou, l'ancien brigand au grand coeur, Ali le Boiteux, Petite-Mère Sultane, accusée de sorcellerie, et dont la mort sera impitoyablement vengée... L'alezan ensorcelé hante toujours le Taurus, avec ses majestueuses forêt et ses pics, où « tout n'est plus que roche dénudée », comme l'écrivait Vinci dans ses Carnets. Et aussi la mer, dont la description par le grand écrivain devient un fragment d'épopée. "
24. ince memed 4
Yachar Kemal
"Ince Memed 4", Istanbul, 1987.
25. La Saga de Mèmed le Mince
Yachar Kemal
4.67★ (50)

["Ince Memed I, II, III IV", Istanbul, 1955, 1969, 1984, 1987] - trad. française par Münevver Andaç et Güzin Dino, pour les éd. Gallimard (coll. "Quarto") ; cette édition française de 2011 reprend les 4 romans du cycle "Mèmed le Mince" ainsi qu'un extrait des "Entretiens avec Alain Bosquet" ; la traduction de Güzin Dino pour "Mèmed le Mince" a été relue par Sibel Berk. ///// « La nuit était très sombre. L'obscurité était épaisse comme un mur. L'odeur des herbes, le parfum tenace des fleurs emplissaient la tente. Le coussin sentait la menthe des montagnes. J'étais depuis deux jours l'hôte de Müslüm Bey. Depuis deux jours, je ne fermais pas l'oeil. Je m'imaginais que si je m'endormais, Müslüm Bey me ferait tuer dans mon sommeil. J'étais sans cesse sur le qui-vive. Cela ne m'était jamais arrivé, je n'avais jamais ressenti une telle méfiance. Une pluie douce tombait sur la nuit. Je me suis levé. Je ne m'étais même pas déshabillé. J'ai tout abandonné là-bas, mon fusil, mes cartouches, tout ce que je possédais, mes jumelles, mon fez. Mon cheval était attaché devant la grande tente, lui aussi je l'ai abandonné et je me suis mis en route... »
26. La voix du sang
Yachar Kemal
["Kanin sesi", Istanbul, 1991] - trad. française : Münevver Andaç, pour les éd. Gallimard (1995) - 3ème roman de sa trilogie "SALMAN LE SOLITAIRE". ///// Après "Salman le Solitaire" et "La grotte", "La voix du sang" achève la trilogie consacrée aux aventures d'une famille Kurde qui a dû fuir les Russes pendant la Première Guerre mondiale pour se réfugier dans le sud de la Turquie. Salman a assassiné Ismaïl agha dont le fils, Moustafa, vit dans la hantise d'être tué à son tour et communique sa terreur aux enfants du village. Seule le distrait de sa peur et de son désir de vengeance la fascination qu'exerce sur lui la belle Éminé, qui aimait Ismaïl agha d'un amour vain et que Salman vient voir. Au gré des saisons qui passent dans la superbe vallée de la Tchoukourova, ponctuées par l'arrivée des hirondelles, la récolte du coton, les chutes de neige et les irruptions menaçantes de Salman, le village entier participe à l'histoire de Moustafa. Il constitue, sous la plume de Yachar Kemal, tout à la fois un choeur antique et une extraordinaire galerie de portraits : il y a Mèmet l'Oiseau, Youssouf la Chenille, Ali le Sergent, toujours à la poursuite de l'aigle qui le nargue, Abbas, le vieux sculpteur sur bois. Mais il y a surtout, là-bas, «de l'autre côté du Mont Dudul», une contrée fabuleuse où Moustafa cherche à s'enfuir et qu'il finira par atteindre après la mort de Salman, au risque de voir s'effondrer ses rêves d'enfant. " Prix "Méditerranée" (étranger), 1996.
27. Une histoire d'île, tome 1 : Regarde donc l'Euphrate charrier le sang
Yachar Kemal
3.41★ (37)

["Firat Suyu Kan Akiyor Baksana", 1997 - trad. française par Altan Gokalp, pour les éd. Gallimard (2004) - 1er roman de son quadriptique "UNE HISTOIRE D'ÎLE" ["Bir Hada Hikayesi",I]. ///// " La petite population grecque de l'Île-Fourmi - sorte de paradis miniature sur terre - vit en bonne intelligence avec les villages turcs de la côte. Mais nous sommes en 1923, et le traité de Lausanne prévoit un gigantesque échange des populations pour mettre fin à la guerre. Le roman de Yachar Kemal débute au moment où la nouvelle de l'exil forcé éclate sur l'île, comme partout en Asie Mineure, où plus d'un million de Grecs doivent faire leurs bagages, tandis qu'un demi-million de musulmans doivent quitter la Grèce. Le jeune Vassilis, survivant de l'enfer des Dardanelles et du front du Caucase, refuse de partir. Il se cache, seul dans l'île désertée par tous, ayant juré sur la Bible de tuer le premier qui y mettra les pieds. C'est un étrange personnage, Poyraz Musa, jeune officier ottoman, lui aussi héros de la guerre et fuyant visiblement son passé, qui débarque le premier sur l'île, décidé à s'y installer. Les deux hommes vont alors se croiser au fil d'un étrange jeu du chat et de la souris, où les horreurs de la guerre qu'ils ont partagée ne sont jamais absentes. Ce dernier roman de Yachar Kemal revient sur un chapitre oublié de l'Histoire du XXe siècle, d'une actualité malheureusement intacte, et impressionne le lecteur par son souffle épique exceptionnel. "
28. Une histoire d'île, Tome 2 : La tempête des gazelles
Yachar Kemal
4.00★ (20)

["Karincanin Su içtigi", 2002] - trad. française par Alfred Depeyrat, pour les éd. Gallimard (2010) - 2nd roman de son quadriptyque "UNE HISTOIRE D'ÎLE" ["Bir Hada Hikayesi", II]. ///// " L'Île Fourmi, sur la mer Egée, est un îlot paradisiaque, mais désert depuis que la population grecque en a été chassée après la Première Guerre mondiale. Peu à peu, de nouveaux arrivants débarquent, groupes bigarrés venus de tous les coins de l'ancien Empire ottoman. Tous ces migrants portent en eux le goût pour l'aventure, mais aussi les traumatismes et les cauchemars engendrés par les conflits armés. Chacun d'eux tente de recréer une patrie sur ce morceau de terre, tandis que des millions de fugitifs errent encore à travers l'Anatolie. Le roman s'ouvre sur l'arrivée d'un inconnu à la recherche de Poyraz Musa et qui semble vouloir le tuer. Au fil du texte, de nombreux personnages apparaissent, de toutes origines et confessions, formant une véritable arche de Noé d'une humanité rescapée. Ils apprendront à se connaître, et formeront peu à peu, dans un irrépressible besoin de fraternité, une sorte de conjuration amenée à subir de dures épreuves. "La tempête des gazelles", récit limpide et d'une beauté sereine, révèle une fois encore le regard pénétrant que Yachar Kemal porte sur l'histoire du XXe siècle et le coeur des êtres humains. "
29. Visages, pile ou face
Yunus Emre
4.00★ (2)

19 dessins d'ABIDINE, texte de Yachar KEMAL [éd. FATA MORGANA, 1993]. ///// " Précédés d'un substantiel dialogue avec le grand romancier turc, où l'auteur de "Mèmed le mince" fait revivre l'Anatolie et le Kurdistan de sa jeunesse, et évoque tout ce qui sépare et unit l'art oriental et occidental, ces dix-neuf grands dessins d'Abidine recréent le grouillement magique des foules de l'Orient. "
30. L'Autre Turquie
Timour Muhidine
1.00★ (8)

"REPORTAGES LITTERAIRES", textes réunis par les éd. Galaade, 2014. ///// " Que pouvons-nous savoir d'un pays si l'on en ignore la littérature ? Des écrivains des années 1920 aux années 1950 tels que Saït Faïk ou Yachar Kemal, Fikret Otyam ou Adalet Agaoglu, aux auteurs contemporains tels qu'Enis Batur, Yigit Bener, Nedim Gürsel, Bilge Karasu ou Ece Temelkuran, ils ont chacun à leur manière évoqué par des récits de voyage leur pays : les hôtels d'Anatolie, un quartier d'Istanbul, les montagnes du Taurus, les voyages en bus, le cheval et l'asphalte, le Bosphore ou les tribus kurdes, Bodrum et la Méditerranée et tant d'autres lieux de Turquie. L'Autre Turquie est une invitation au voyage, un guide pour découvrir ce grand pays de l'intérieur, d'ouest en est, du nord au sud, d'Istanbul aux plateaux d'Anatolie, de Thrace en Arménie, de la mer Noire aux rivages de la Méditerranée. Une manière de découvrir la géographie et l'histoire de la Turquie au travers de reportages littéraires inédits. "
31. Entretiens avec Alain Bosquet
Yachar Kemal
4.67★ (4)

Entretiens traduits du turc par Altan Gokalp, pour les éd. Gallimard ,1992. ///// " Yachar Kemal et Alain Bosquet se sont rencontrés au sommaire d'une revue américaine, dès 1957. Depuis la publication en France de "Mèmed le Mince", ils entretiennent une amitié vive et véhémente. De leurs rencontres et de leurs pugilats est née, en 1984, l'idée d'un dialogue plus exhaustif. Comme ils ne parlent pas la même langue, ils se sont écrit longuement. Ces entretiens se sont terminés en 1989 : il a fallu les revoir, les resserrer, leur donner une forme dense et drue. Yachar Kemal y parle de son enfance fabuleuse, de la situation de la Turquie, de ses propres drames, de la difficulté d'être un écrivain dans un pays où la démocratie connaît des hauts et des bas. Il s'exprime aussi sur la littérature universelle et ne craint pas de prendre parti : on peut être un romancier épique et un homme d'action. Il a paru souhaitable de publier ce livre tel qu'il a été rédigé il y a trois ans, sans rien changer aux réflexions politiques, dont certains détails peuvent ne plus s'appliquer. Ce qui compte, c'est l'exceptionnelle richesse du tempérament, chez Yachar Kemal. "
32. Yachar Kemal : Le roman d'une transition
Nedim Gürsel
4.00★ (3)

Essai, éd. "L'Harmattan", 2003. ///// " L'écrivain turc Nedim Gürsel nous introduit de plain-pied dans l'univers magique du grand romancier Yachar Kemal où nous faisons connaissance avec d'inoubliables personnages en même temps que nous découvrons une société en pleine mutation. Des épopées anciennes aux élégies, les "palimpsestes" du chantre de la Turquie méridionale, un par un, sont décryptés ainsi que le passage de l'oral à l'écrit. Un entretien sur la création romanesque avec l'auteur de "Mèmed le Mince" enrichit cette première tentative d'analyse intertextuelle de l'oeuvre de Yachar Kemal. A travers le récit d'un voyage au-delà du Taurus, Gürsel nous promène également dans l'immense plaine de Tchoukourova, la géographie affective de l'auteur. "
33. Yachar Kemal - Forgeron obligé d'écriture
Jean-Pierre Deléage
4.75★ (2)

Essai, éd. L'Harmattan (Paris), collection "Ecritures", 383 pages, 1998. ///// " Dans cet essai issu d'une thèse soutenue en 1997, Jean-Pierre Deléage analyse les enjeux de la parole, de ses modalités, des représentations imaginaires qu'elle met en jeu, de sa légitimité dans l'Oeuvre de Yachar Kemal, ancrée dans une société déterminée historiquement d'une part par un mode d'organisation tribal, d'autre part par des formes sociales nouvelles liées à un exode rural massif. "
34. On a vidé la mer
Yachar Kemal
3.75★ (5)

Reportages, éd. GALAADE, 2016. ///// " Sortez-y en Marmara, sortez-y en mer Noire ! Il y a des milliers de pêcheurs, écoutez-les, tous autant qu'ils sont, tremblants de colère des pieds à la tête. Pourquoi ne voulez-vous pas les écouter ? Ces terres et ces mers sont en train de nous glisser sous le pied ! Bon sang, sommes-nous tous devenus cinglés ? La mer, ils ont vidé la mer. " De Yachar Kemal, le lecteur français connaît surtout l'épopée de "Mèmed le Mince", qui a fait de lui le premier écrivain truc en France, aux côtés du poète Nazim Hikmet, du prix Nobel Orhan Pamuk et, désormais, de Hakan Günday, prix Médicis Etranger 2015. Cependant, avant d'être romancier, Yachar Kemal a été journaliste et ses reportages, sortes d'esquisses à ses ?uvres de fiction, se lisent comme des romans. Ainsi, "On a vidé la mer", écrit en 1972, raconte l'histoire de petits pêcheurs que la croissance urbaine et économique est en train d'engloutir, au bord de la mer de Marmara, dans un village de la banlieue d'Istanbul. Mais qui a vidé la mer ? "
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