Avec le manque

C'est un roman plus personnel que nous propose Yannick. J'ai tout lu de cette autrice et quand elle m'a proposée de lire son dernier, je n'ai pas refusé. La seule chose qu'elle m'a dite : " Tu verras il est très différent de mes précédents romans.


" Avec le manque " Yannick Dubart exploite divers thèmes tels que l'addiction aux jeux de casino, aux médicaments mais aussi à l'emprise de l'amour.

Le lecteur va suivre l'histoire d' Estelle Pillot qui dès sa jeunesse est protégée par son meilleur ami Thomas. Pendant les cours de récréation et dès qu'une personne s'approche de trop près d'Estelle, Thomas est prêt à intervenir pour sauver son amie. Ainsi l'amitié s'installe.

Mais les années passent et tous les deux commencent à se perdre de vue. Estelle prend confiance en elle et s'affirme davantage quand des ennuis s'annoncent au point parfois de commettre l'irréparable.

Ainsi la vie n'est pas un long fleuve tranquille car sur son chemin Estelle devra faire face à des choix plutôt aventureux. Elle fait la connaissance de Cédric et de ses deux enfants, Sébastien et Bessie.
Cédric cache bien "son jeu" car il ne lui dit pas tout ; il est sous l'emprise des jeux casino et incite Estelle à le suivre dans l'univers tentateur des machines …
C'est un lieu où l'on peut autant gagner que tout perdre. Pour eux cela devient une drogue, une soif de pouvoir gagner sans compter.
" Enchaînés devant les roues du hasard. Oui, je voulais encore vibrer ! D'une manière ou d'une autre. Fuir le vide. Fuir le manque. "
Mais à force de jouer et de perdre, Estelle va devoir solliciter les crédits de consommation pour subvenir malgré tout aux besoins de la famille. Ces addictions conduisent ainsi Estelle à affronter certains dangers.
" J'avais tout perdu. Même l'honneur. J'avais enfoncé mon index dans le liquide visqueux des crédits et du jeu. J'étais désormais engluée de dettes. D'un être doué de pensées, je m'étais transformée en un être doué pour dépenser. "
Yannick Dubart s'identifie à son personnage qu'est Estelle car elle a connu l'enfer des jeux au casino.
" Avec le manque " est un roman empreint de noirceur et une petite note de suspense se mêle à l'histoire d'Estelle. Certains passages me sont dédiés et m'ont fait sourire. Merci pour ses clins d'oeil.
" Celle-ci était une femme très rigoureuse qui savait donner beaucoup, mais attendait une participation conforme aux règles établies. Et la ponctualité en faisait partie ! Cette organisatrice hors pair avait aussi une vie de famille, et comme elle recevait dans sa salle à manger ou sa véranda , elle ne pouvait rien laisser au hasard. "
" Avec le manque " est un roman intimiste que j'ai beaucoup apprécié. Il se dénote de mes lectures habituelles et j'ai aimé le style de l'auteure et la construction narrative des extraits de lettre de Bessie et le point de vue de Sébastien.

Je sais que l'autrice a consacré beaucoup de temps pour écrire ce dernier roman car il est parfois difficile de retranscrire sur papier des mots sur ses propres maux personnels.

" Avec le manque " est une histoire touchante et avec les thèmes cités, Yannick Dubart fait de ce roman un sujet toujours d'actualité.

« Lorsque je commençai à avoir des formes féminines, Tom me compara à des actrices ou des chanteuses. La première qui eut la chance d'assurer la comparaison fut Béatrice Dalle. Celle de 37°2 le matin, lippe vengeresse et créoles indolentes. Sans être vraiment belle, j'avais le charme brut de la jeunesse prolétaire. Une sensuelle, tout un programme ! Encore fallait-il connaître les codes de mon humeur vagabonde. »
Estelle a tout pour avoir un destin prometteur, mais des événements vont lui montrer que l'on tombe très vite dans les limbes de l'addiction. Et, surtout, elle va sentir que c'est difficile de remonter la pente.
Des pièges qui peuvent faire souffrir tout un chacun… malheureusement.



Chronique littéraire : "Avec le manque" de Yannick Dupart

En ouvrant les premières pages d' "Avec le manque" de Yannick Dubart, je me suis laissée emporter par une prose envoûtante, où chaque mot résonne comme une note de musique dans l'âme. Dès le départ, j'ai été intriguée par Estelle, une jeune femme au charme brut de la jeunesse prolétaire, dont le destin semble marqué par les épreuves et les désillusions.

Estelle et Tom, ces deux personnages fétiches, m'ont captivée dès les premières lignes. Leurs histoires entrelacées, de l'enfance à l'âge adulte, m'ont touchée en plein coeur. J'ai ressenti leur douleur, leurs espoirs brisés, et leur lutte contre les pièges de l'existence.

Ce roman noir est bien plus qu'une simple histoire ; il est le reflet de vies brisées, de rêves avortés, et de réalités cruelles. À travers des chapitres courts et percutants, Yannick Dubart nous plonge au coeur de l'âme humaine, nous confrontant à nos propres démons et espoirs.

Ce livre m'a bouleversée, m'invitant à réfléchir sur la fragilité de la vie et la force de l'humanité. "Avec le manque" est un roman à la fois sombre et lumineux, empreint de réalisme et de sensibilité. Il résonne encore en moi après avoir refermé ses pages, et je le recommande chaudement à tous ceux en quête d'une lecture immersive et émouvante.

En conclusion, je tiens à remercier Yannick Dubart pour m'avoir fait découvrir cette oeuvre poignante, et je vous encourage, lecteurs avides d'émotions fortes, à plonger sans plus attendre dans les méandres de "Avec le manque".

Mon ressenti
Alerte coup de coeur 😍 ❤
Un roman sombre avec toutefois des petites percées de clarté grâce à la plume teintée d'humour de Yannick.
Le récit est construit sous forme de cahiers où Estelle nous relate diverses périodes de sa vie jalonnée d'événements marquants et cruciaux.
Dans cette narration, s'intercalent des lettres de Bessie et Sébastien, qui nous donnent un point de vue différent. Au début on s'interroge, qui sont ces enfants ? Mais au fil des pages on en comprend la teneur.
Estelle a grandi avec Tom, qui dès ses premiers pas dans la cour d'école, a été son protecteur. Tous deux sont inséparables jusqu'au jour où Estelle lui délivre son secret, dès lors, leur chemin se sépare, mais pour Estelle Tom sera son obsession.
Par la suite, elle va finir par s'installer avec Cedric, papa de Bassie et Sébastien. Hélas, en voulant le guérir de son addiction aux jeux de Casino, elle va elle-même en faire les frais et tomber dans cette spirale infernale du manque, de toujours vouloir plus, la folie des grandeurs, car l'appât du gain fait rêver, mais peut être aussi destructeur. C'est ce qui va se passer, les dossiers de crédits pour rembourser les dettes, , dossier de surendettement, vont entraîner sa chute dans l'irréparable. , lui ôter toute vie sociale
Dans ce roman puissant, Yannick à su aborder le thème de l'addiction sur lequel il est difficile de poser ses mots, mais elle l'a fait avec délicatesse, justesse et humanité, car en plus d'être accro aux jeux, Estelle est dépendante de médicaments, la pilule du bonheur pour combler son manque de Tom.
Pour alléger cette noirceur, Yannick à fait des incursions dans le monde littéraire par l'intermédiaire d'un club de lecture "le XIXe ciel" créé par Delphine , amie d'Estelle. Vous allez y cotoyer Poil de Carotte, Bel Ami, , Rastignac ou Carmen, et c'est un côté positif très appréciable dans cette lecture qui a été un joli coup de coeur pour l'originalité du sujet abordé, et sa narration qui emprunte des chemins comblés d'allégories et de métaphores.
Bravo Yannick pour cette belle pépite

Estelle est couvée toute sa jeunesse par son meilleur ami Thomas.
Les aléas de la vie les ayant séparés, elle recontre Cédric, déjà papa de Sébastien et Bessie.
Cette famille qui a l'air bien sous tous rapports comporte pourtant des failles. Cédric est addict aux jeux et entraîne Estelle dans sa chute.....

Yannick Dubart aborde le sujet de l'addiction quelle qu'elle soit avec, évidemment les retours de bâton et les conséquences qu'elle entraîne.
Vous l'aurez deviné, on est loin du roman feel good.
A cette sombre histoire, l'auteure ajoute une touche de suspens qui dynamise le récit.
Elle donne beaucoup d'épaisseur au personnage d'Estelle.
En effet, sous des dehors de femme pulpeuse et sensuelle, il vaut mieux être dans ses petits papiers plutôt que d'être dans son collimateur!
Pour avoir lu les 1ers jets de ce roman, je peux vous assurer que Yannick a fait un énorme travail pour en arriver à ce résultat.
Je ne peux donc que vous le recommander.

Avec le manque est l'histoire d'une famille prisonnière de l'addiction aux jeux et l'on assiste impuissant à ce besoin de plus en plus pressant qu'on les parents de se rendre dans les casinos. Une dépendance destructrice , une addiction qui change subitement toute la vie établie de cette famille engluée de dettes. Estelle est également accro aux médicaments, aux anti-douleurs qui la laissent dans un état parfois comateux et qui l'empêchent d'avoir le sens des réalités et l'aident à oublier l'absence de Tom, de la rendre moins douloureuse. Certains chapitres reprennent des lettres écrites par Bessie et Sébastien dans lesquelles ils se confient, cela apporte beaucoup de poids à l'histoire.

Yannick Dubart nous dévoile un roman sombre qu'elle arrive à parsemer de moments plus doux, de doses d'humour mais aussi quelques mystères. Avec le manque est un roman très actuel car l'addiction sous ses différentes formes est un sujet d'actualité repris dans de nombreux médias. Derrière ce mot addiction se cache beaucoup de souffrance, celle de soi mais celle de ceux que l'on entraîne souvent avec soi. Cette histoire m'a donné une vision plus précise de ce que ressentent les addicts , ce besoin d'aller toujours plus loin, de ne pouvoir s'arrêter. L'autrice semble s'être beaucoup impliquée dans ce roman et son style d'écriture est vraiment très agréable. Elle réussit un tour de force en transmettant au lecteur toute l'empathie que l'on peut ressentir envers les personnages sans ne jamais les juger.

Cette lecture m'a beaucoup plu et avec le manque mérite que l'on en parle et que l'on fasse honneur à Yannick Dubart qui se fait bien trop rare sur les réseaux et dans les salons littéraires.
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