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Dick Hérisson tome 4 sur 11
EAN : 9782205038910
48 pages
Dargaud (07/06/1996)
3.89/5   18 notes
Résumé :
Trench-coat couleur mastic, pipe au bec, Dick Hérisson est l'archétype du détective privé, curieux, fouineur. Il exerce son métier dans le sud de la France, au début des années 30, et il trouve ce qu'il cherche : action, mystère, aventures. En compagnie de Jérôme Doutendieu, un jeune journaliste du Petit Provençal qui, lui aussi, aime aller jusqu'au bout de ses enquêtes, Dick Hérisson se trouve mêlé à des affaires qui lui permettent de se pencher sur le passé histor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le Vampire de la Coste est la quatrième aventure de Dick Hérisson et sans doute la meilleure des quatre. Une synthèse réussie entre de ce qui a fait la qualité et le succès des albums précédents (enquête policière, ambiance années 30, une suspicion de fantastique, un graphisme de premier plan) et un humour léger et décalé.
1932, sur les routes du Lubéron, Jérôme Doutendieu et Dick Hérisson tombent en panne de voiture près du jolie et pittoresque village de la Coste (en vérité ce village existe et se nomme Lacoste en un seul mot).
Plusieurs jours sont nécessaires pour faire venir les pièces permettant la réparation, les deux jeunes hommes font du tourisme et sont, évidemment, vite mêlés à une histoire glauque. Des femmes dénudées et vidées de leur sang sont retrouvées et ce ne sont que les dernières d'une liste déjà longues. Comme ils sont là par hasard et que par hasard, ils ont plusieurs jours devant eux, ils se lancent donc dans leur propre enquête en marge de celle de la police.
Ces crimes sont-ils liés au château en ruine du marquis De Sade ? Est-ce l'oeuvre de l'idiot du village, soit disant descendant du divin marquis ? Ou de nostalgiques de sacrifices humains issus des temps druidiques ?
Les pistes et les hypothèses se succèdent alors que des jeunes filles scouts, campant dans les environs pourraient bien être les prochaines victimes. Les esprits s'échauffent, les envies de lynchages risquent de ne plus pouvoir se contenir.
L'intrigue concoctée par Savard est délicieuse non pas par sa crédibilité, ce n'est pas sa marque de fabrique, mais par son atmosphère étrange, son côté hommage et parodie des romans feuilletons du XIXe siècle, du théâtre Grand Guignol, des films fantastiques du Hollywood des années 1930. Tout est digéré pour en faire un pastiche très réussi. le côté humoristique ne prend pas le pas sur l'atmosphère fait d'étrange et de mystère. Dans cette histoire, l'équilibre est parfait.
Les personnages principaux continuent d'évoluer par rapports aux premiers épisodes. Jérôme Doutendieu est de plus en plus présent et de moins en moins le faire-valoir de Dick hérisson, au contraire. Les autres personnages sont caricaturaux comme il faut dans ce genre d'histoire, du commissaire sorte de Dupont et Dupond à lui tout seul au docteur Müller en adepte du marquis De Sade (L'île noire, ça vous rappelle quelque chose ?).
Le must de cet album, ce sont les dessins de Savard. Encore une fois, il réussit des décors magnifiques : le Lubéron, le village médiéval et ses ruelles inquiétantes la nuit tombée, les ruines du château du marquis. le tout dans des cadrages dignes du cinéma expressionniste allemand. Les personnages sont mieux rendus et plus reconnaissables, même si leur rendu très ligne claire n'est pas l'atout maître de cette BD.
Un mot aussi sur la mise en couleur de Sylvie Escudié qui a fait là un travail remarquable pour rendre cet hiver provençal, tout en nuances, criant de vérité.
Cette série doit vraiment être redécouverte par les amateurs de Bandes dessinées des années 1980 et 1990.
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Ce tome fait suite à Dick Hérisson, tome 3 : L'opéra maudit (1987) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. La première édition date de 1990. Il a été réédité dans Dick Hérisson l'Intégrale, Tome 1 : qui regroupe les 5 premiers tomes. Il a été réalisé par Didier Savard, pour le scénario, dessins et encrage, avec une mise en couleurs réalisée par Sylvie Escudié. Il compte 46 planches de bande dessinée.

En novembre 1932, Jérôme Doutendieu conduit sa voiture sur une route escarpée du Lubéron, Dick Hérisson étant assis sur le siège passager. La voiture tombe en panne et Hérisson sort pour continuer le chemin à pied, faute d'une autre possibilité. Avançant à pied sur la route, les deux amis aperçoivent une borne kilométrique qui indique que le village de la Coste se situe à trois kilomètres. Ils arrivent en vue du village perché à flanc de montagne, en fin de journée, alors que la neige commence à tomber paresseusement. Ils pénètrent dans le village dont toutes les maisons sont déjà fermées, apercevant une femme qui claque la porte de sa maison avant qu'ils ne puissent lui adresser un mot. Un individu un peu difforme part en courant en les apercevant. Finalement ils entrent dans le café Chez Gothon où il y a plusieurs clients et ils se font servir une soupe au lard (le seul et unique plat restant) en écoutant les conversations qui portent sur la dernière cliente qui est partie sans payer sa chambre. du coup, le patron accepte de la louer à Hérisson & Doutendieu. Une fois à l'intérieur, le patron retire les affaires de la demoiselle, Dick Hérisson allume sa pipe et Jérôme Doutendieu se met à lire un livre qui traînait sur Les rites druidiques en Provence.

Alors qu'il ouvre la fenêtre pour faire partir l'odeur de tabac, Dick Hérisson aperçoit des lumières dans les ruines du château. le lendemain, Doutendieu & Hérisson vont voir le garagiste qui leur indique qu'il en a pour 3 jours réparer la voiture, le temps de faire venir un delco. Ils en profitent pour aller faire un tour dans le château en ruine. Ils se font interpeller par le gardien des lieux qui les informe qu'il s'agit d'une propriété privée. Il en profite d'ailleurs pour chasser Aldonze en lui jetant une pierre, individu simplet, estimant être un descendant du marquis de Coste. Jérôme Doutendieu fait le lien entre le Marquis de la Coste et Le Marquis de Sade, et le gardien confirme qu'il s'agit bien des mêmes personnes. le journaliste lui glisse quelques billets et les deux amis peuvent ainsi se promener à leur guise dans les ruines. Hérisson retrouve l'endroit où il a vu de la lumière la veille au soir. Il y a une volée d'escalier qui mène à la chambre rouge. Doutendieu a la surprise de voir un cadavre dénudé de jeune femme enchaînée en bas des marches.

L'entrée en la matière établit rapidement la nature du récit : route de montagne, village isolé, population méfiante, château hanté, pratiques sacrificielles, idiot du village, victimes retrouvées nues et exsangues. À l'évidence, le récit ne se prend pas au sérieux, utilise des conventions du Grand-Guignol et l'auteur en rajoute une couche avec l'ombre de Donatien Alphonse François de Sade (1740-1814). le lecteur sourit devant la panne de voiture dans une région peu fréquentée, le livre qui traîne par hasard sur les rites druidiques (sujet des plus courants), les lumières dans le château, les cadavres exsangues, l'inquiétant idiot du village, la réunion nocturne de conspirateurs, jusqu'à l'assaut donné au château par des villageois armés de fourche venant faire justice eux-mêmes. Didier Savard maîtrise ses classiques des films d'horreur du studio Universal des années 1930/1940. La narration graphique montre ces événements au premier degré, sans amoindrir leur intensité dramatique, sans les tourner en dérision, et les clins d'oeil sont évidents pour le lecteur qui dispose des références correspondantes.

Le lecteur retrouve cette même combinaison dans l'intrigue. D'un côté, Didier Savard joue le jeu avec une histoire de cadavres de jeunes femmes, de rituel meurtrier peut-être païens, de descendance dégénérée et d'influence des valeurs du Marquis de Sade. Effectivement, Doutendieu et Hérisson effectuent une enquête : inspection sur place pour faire des constats par eux-mêmes, discussion avec la population, recherche d'informations auprès d'experts et dans une bibliothèque. Ils ont un regard critique sur ce qui leur est raconté à commencer par le prétendu expert du Marquis de Sade qui ignore les circonstances de sa mort. D'un autre côté, le lecteur éprouve des difficultés à prendre l'intrigue au premier degré : l'évocation de pratiques sacrificielles est superficielle sans socle de croyance, la présence de bonnes soeurs effarouchées est caricaturale, les noms des scouts font sourire (Belette Besogneuse, Fourmi Mélomane) et le motif du criminel est peu plausible. Il n'y a pas de doute : l'auteur a réalisé un pastiche nourri de de références, mais aussi d'éléments qui ne font pas sérieux, mais qui font naître un sourire très agréable.

Cette façon de jouer sur une forme de comique complice n'obère en rien la qualité de la narration graphique. Pour commencer, le lecteur observe que Sylvie Escudié continue de faire évoluer sa mise en couleurs vers un domaine plus naturaliste, sans rien perdre en sensibilité. le lecteur ressent l'ambiance lumineuse d'un temps de neige dans la première page, ainsi que la clarté régnant dans le village à la nuit tombante. Planche 13, elle apporte des informations supplémentaires sur les différences de couleur des végétaux en fonction de leur espèce, sur la manière dont ils ressortent sur la pierre. du coup, cela donne plus d'intensité et de force aux mises en couleurs vives pour les 2 pages de cauchemar (planches 24 & 25), évoquant là aussi les jeux d'éclairage artificiel des vieux films d'horreur. En cela, son travail est en phase avec les choix de l'artiste. Il investit toujours autant de temps et d'énergie pour la représentation des différents environnements. le lecteur a l'impression qu'il se trouve sur la route du Lubéron et qu'il voit arriver la voiture (modèle d'époque), avec le panorama des montagnes boisées en arrière-plan. Sur la deuxième planche, il bénéficie d'une vue imprenable et magnifique sur le village de la Coste représenté avec soin et fidèle à la réalité. Il a ensuite l'impression de ressentir l'irrégularité du sol sous ses semelles en explorant les ruines du château. Il sent l'air frais du site du fort de Buoux. Il ressent la fraîcheur de la nuit en voyant es fragiles tentes sous lesquelles dorment les scouts. Il assiste navré à la mise à sac de la bibliothèque du docteur Müller.

Didier Savard continue de choisir de choisir de représenter les personnages avec une forme de simplification : des traits de visage légers, une chevelure indomptée par Doutendieu, des gueules exagérées pour les figurants. Il faut voir la populace déchaînée au pied du château. À plusieurs reprises, le lecteur peut voir l'influence de Jacques Tardi dans les visages des habitants, aussi dans la silhouette d'Aldonze. À nouveau, ce mode de représentation fonctionne à la fois au premier degré (des êtres humains montrés sans fard, avec leur altérité), et des gugusses à la tronche patibulaire renvoyant à des esprits obtus et donc dangereux. D'un côté, Doutendieu et Hérisson conservent leur dignité du début jusqu'à la fin, avec un peu de recul quant à ce qui leur arrive, et des réactions émotionnelles devant les crimes ou quand l'urgence se fait sentir. Il n'y a que lorsque que Jérôme Doutendieu est déguisé que l'artiste passe dans un registre un peu plus outré, générant un comique visuel irrésistible. Face aux deux héros, tous les autres personnages semblent bizarres : l'aubergiste Gothon particulièrement bourru, le docteur Müller faussement distingué, les charmantes scouts trop indépendantes pour être vraies, etc.

Au bout de quelques pages, le lecteur apprécie le récit comme un pastiche avec des références qu'il n'est pas nécessaire de connaître pour sourire, mais qui apportent un plus quand on les connaît. le lecteur de Tintin assimile tout de suite les déformations du nom de Doutendieu, à celles que Bianca Castafiore fait subir au nom de Haddock. Il se rend également compte que derrière le ton léger et l'ambiance au second degré, l'auteur met en scène des thèmes comme les superstitions, la dangerosité d'une foule, la défiance provoquée par la différence, les comportements criminels irrationnels, l'incidence de la littérature (la manière dont les écrits du Marquis de Sade continuent d'influencer des vivants, des années après sa mort). La tonalité du récit n'est pas réaliste du fait de l'emploi de clichés en toute connaissance de cause, ce qui rend le récit plus divertissant, sans pour autant empêcher l'intégration de thématiques plus sombres.

Avec ce quatrième tome, Didier Savard donne l'impression de pousser sa narration dans une orientation plus affirmée que dans les précédents. le lecteur retrouve tout ce qui l'avait intéressé dans les premiers tomes : une enquête sur des crimes sordides, une description vivante et fidèle d'une région, des conventions classiques de la littérature d'évasion et d'aventure. Didier Savard s'implique toujours autant dans la représentation de sites régionaux, avec une grande qualité. Il a un peu augmenté l'étrangeté des individus rencontrés par ses héros, ce qui renforce la sensation d'altérité. Il a choisi d'augmenter la part du pastiche, avec un savoir-faire qui permet au lecteur qui ne connaît pas les références de ne pas se sentir exclu. Il marie avec élégance les éléments humoristiques et les éléments plus graves.
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deux personnage un détective et un journaliste parte pour aller a une conférence mais il tomba en panne a la moitié du chemin . il aperçoive au loin un village mais le village allérent vide don il décide d 'y aller .Arrivé au village il entendis un cris . y a t il un meutre .
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
C'est en travaillant à cette thèse sur l'œuvre philosophique du Marquis de Sade que j'ai découvert cet homme hors du commun. J'ai alors décidé d'acheter les ruines de son château, que j'ai entrepris de faire restaurer. Ce sera en quelque sorte un hommage rendu à celui que je considère comme le plus grand philosophe du XVIIIe. […] Rousseau ? Voltaire, Montesquieu ? Pff ! Le siècle des Lumières ? Bah ! La liberté de chacun s'arrête là où commence celle d'autrui ?! En voilà tout l'héritage ! Une conception humaniste et étriquée de la liberté, celle d'une démocratie pour boutiquiers et fonctionnaires. Tandis que Sade, messieurs, éclaire de sa lumière noire jusqu'à notre XXe siècle ! Il a pressenti la naissance inéluctable d'un homme nouveau, d'un être supérieur pour qui la liberté serait celle des forces de la nature, affranchi définitivement du carcan des loirs humaines, aussi bien que divines.
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Le fort de Buoux est un site protohistorique très riche. Les anciens ligures y célébraient leurs cultes funéraires, montant en procession de long de l'escalier sacré jusqu'au plus sommet du fort afin d'y offrir des holocaustes. Une grande cuvette creusée dans le roc, avec une rigole d'écoulement, témoigne de ces lointains sacrifices humains. Plus tard, ces lieux sauvages furent le théâtre du sanglant massacre des hérétiques vaudois par les catholiques.
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Au fil des siècles, cette partie du Lubéron aura été abreuvée plus par le sang que par la pluie : sacrifices druidiques, cultes maléfiques, sabbats, massacres de vaudois…
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Soi-disant qu'il descend du marquis de La Coste ! Tu parles ! Tout au plus d'une de ses bonniches, engrossée pendant une orgie !
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Si cette pauvre fille n'était morte, on pourrait croire à une mise en scène du syndicat d'initiative.
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