Un documentaire scientifique à l'orientation stimulante, originale et humble car si les documentaires pour la jeunesse sur les grandes inventions technologiques ne s'en tiendront
en général qu'au résultat et à son explication technique, "
Erreurs de génies": Histoires d'inventeurs qui ont raté pour réussir" nous restituera ces révolutions dans leur vraie "jus", celui de l'expérimentation.
Et oui, les idées de génies ne sont pas toujours tombées comme une pomme sur la tête d'un Newton, il aura fallu travailler une idée, tester des théories, des matières et mettre à l'épreuve des énergies encore peu connues pour en évaluer les possibilités infinies.
On essaiera, on essaiera, on échouera, onéchouera et on apprendre de ses "erreurs" (si tant est que l'on puisse appeler ces essais notés, des erreurs).
Quelques erreurs qui nous auront rapproché à chaque fois un peu plus près d'une vérité (ou d'une surprise, car une idée pourra en cacher une autre complètement inattendue sur un accident).
Le documentaire reverra la définition du mot "génie" (l'idée de celui qui trouvera la solution en ne se trompant jamais et en ayant réponse à tout).
Nos génies mondiaux ici dans ce livre seront souvent des gens brillants plus que des phénomènes au QI surélevé, ce qui nous permettra d'envisager que nous même peut-être, à force de travail, de curiosité, de persévérance et d'observation, nous pourrions aussi inventer, découvrir quelque chose qui profite à tous).
Thomas Edison n'inventera pas l'ampoule électrique d'une illumination. Ayant déja inventé plusieurs appareils révolutionnaires autour du son, de la projection d'image et l'imprimerie, il sera attiré par l'idée d'un autre (et c'est en réussissant là où son collègue scientifique Joseph Swan aura échoué qu'il gagnera les honneurs principaux pour la postérité. "
Erreurs de génies, c'était l'autre? le documentaire sera suffisament bien vu pour ne pas nous suggérer la duplicité, le plagiat mais bien la soif de connaissance et une passion commune. Parfois, deux cerveaux valent mieux qu'un pour faire aboutir un projet.
Les choix des personnages sont intéressants, des hommes et femmes pugnaces et presque inconsciemment convaincus du bien fait d'une invention qu'ils n'arriveront pas toujours à faire aboutir, ils devront convaincre des investisseurs de s'engager pour couvrir les coûts, on le voit, avant d'amortir sur une réussite qui devrait aussi promettre une économie à plusieurs niveaux.
Jan Ernst Matzeliger forcera l'idée d'une industrialisation de la fabrication des chaussures et ce n'était pas gagné. Il inventra une machine pour coudre les pièces et devra aussi faire preuve de pédagogie pour faire comprendre comment cela marchera et si cette automatisation profitera à continuer de créer de l'emploi.
Nous aurions pu nous questionner négativement en lisant ici, face à ses sciences et ses technologies qui feront presque disparaitre des métiers d'artisanat.
Si le résultat d'une chaussure cousue à la main relèvera maintenant de l'oeuvre d'art, le documentaire nous fera comprendre que certaines tâches étaient fatigantes, lentes, ne permettaient pas d'offrir des chaussures dont on puisse chausser tout le monde et baisser les prix.
L'angle est vraiment intéressant et enrichissant, faisant entrer les jeunes lecteurs aussi dans une réalité économique et sociale.
Imaginer à une autre époque un mode de télégraphe sans fil semblait peut être impossible. le progrès n'était pas une notion acquise, il fallait découvrir, connaitre de nouvelles ressources qui allaient faciliter la vie quotidienne ( en obtenir en abondance, donc).
Le télégraphe sans fil allait, comme dit le livre et son inventeur, ", rapprocher des gens qui vivaient à des kms les uns des autres ( il n'y avait pas de trains à grande vitesse à portée de toutes les bourses pour palier à la distance).
On aime bien le documentaire, il offrira de réfléchir et de partager avec les parents.
À noter aussi dans le catalogue du livre: le pacemaker, l'aspirateut sans sac, l'ours en peluche, le kévlar, le caoutchouc vulcanisé le four à micro-onde et le coca cola.
Les illustrations d'
Agnese Innocente d'un genre BD franco-Belge apportera de la décontraction et un peu d'humour à un sujet forcément sérieux.