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Jessica Blandy tome 11 sur 24
EAN : 9782800122199
48 pages
Dupuis (06/09/1995)
3.6/5   15 notes
Résumé :

Retour aux sources. Quinze ans que Jessica Blandy n'était pas revenue dans son village natal, perdu au fin fond des États-Unis. Ce n'est qu'à l'annonce de la mort prochaine de son père qu'elle s'est résolue à retourner sur les lieux de son enfance. Mais le temps a passé et les choses ont bien changé. Ses amis d'hier règnent aujourd'hui sur la ville et un à un les petits propriétaires sont expulsés. Sans le vouloir, Jessica va se retrouver plongée dans un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Jessica Blandy, tome 10 : Satan, ma déchirure (1994) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Cette histoire a été publiée pour la première fois en 1995, écrite par Jean Dufaux, dessinée, encrée par Renaud (Renaud Denauw), et mise en couleurs par Béatrice Monnoyer. Elle a été rééditée dans Jessica Blandy, tome 4 : Magnum Jessica.

Jessica Blandy s'est arrêtée dans un petit patelin sur sa route pour faire une pause. Elle regarde une peinture murale qui représente une locomotive à vapeur et repense à celle qui lui faisait peur quand elle était enfant, ainsi qu'aux ailleurs où elle aurait pu l'emmener. Cela fait déjà deux jours qu'elle est sur la route pour rallier la ville natale. Dans une autre ville, van s'est rendu à la mairie pour récupérer un acte administratif. Il tue le fonctionnaire qui lui remet, et repart avec l'homme de main qui l'accompagne. Jessica Blandy est arrivée dans sa ville natale et voie un train à vapeur passer au milieu. Elle se rend au bar et prend une bière, tout en interrogeant le barman sur les usines Nesbit, l'affaire étant toujours dirigée par Salomon Nesbit qui n'a pas cédé sa place à son fils Henry. Elle se souvient que c'était sur une des banquettes qu'Henry lui avait expliqué qu'il reprendrait l'affaire familiale. Elle se lève et part pour se rendre chez son père, en repensant aux bancs de l'école, à la fois où elle s'était couchée sur les rails et qu'Henry l'avait relevée à temps avant le passage du train. Chez Josuah Blandy, au rez-de-chaussée, Johnny est en train de fricoter avec Sue, essayant de la déshabiller, mais elle ne veut pas faire ça alors que le vieux est à l'étage. Johnny finit par renoncer, et pioche dans le plateau repas avant de l'apporter à l'étage. Jessica Blandy entre à ce moment-là, se montre très sèche avec eux, les renvoie, et apporte elle-même le plateau à son père.

Josuah Blandy est en train de lire son livre préféré : La Vie et les Opinions de Tristram Shandy, Gentleman (1759) de Laurence Sterne (1713-1768). Il lève la tête et reconnait immédiatement sa file. À la station-service de Sam, un peu à l'extérieur de la ville, l'avocat Carl Ledington s'est arrêté pour faire le plein. Il part aux toilettes pendant que Sam fait le plein de la voiture. L'avocat est abattu dans les toilettes par Van. Ce dernier sort du bâtiment avec la mallette de l'avocat et il ordonne à Sam de s'occuper de la voiture. Josuah Blandy et Jessica papotent tranquillement : il la met au courant de la volonté de Salomon Nesbit de vouloir racheter le territoire du cimetière pour y faire construire, et de l'association qui s'est montée pour défendre la pérennité du cimetière. Johnny et Sue marchent dans la rue quand Johnny entend arriver la voiture de Jessica. Il décide de se mettre au milieu de la route pour abimer la voiture, mais il doit reculer car Jessica ne se laisse pas impressionner. Elle va ensuite se recueillir sur la tombe de sa mère Rachel Blandy (1933-1972). Elle y est saluée par Mooha, un indien algonquin qui fait partie du comité de préservation du cimetière. Ils évoquent les papiers qui devraient permettre de savoir à qui il appartient réellement. Au petit matin, Lionel Natan, le fils d'Elmor Natan l'ancien maire de la ville, se réveille en bordure d'un étang avec du sang sur sa veste. le cadavre de sa copine flotte au milieu des nénuphars. van est présent sur les lieux et témoin de la scène. le soir, Jessica Blandy se rend à la réunion du comité de préservation du cimetière qui se tient chez les époux Emma & Abraham.

Après deux tomes passés à la Nouvelle Orléans, le temps est venu pour Jessica Blandy de changer de ville et d'état pour une histoire en un épisode. Elle arrive dans sa ville natale et renoue le contact avec son père, tout en se retrouvant embringuée dans l'avenir du cimetière. le PDG et propriétaire a la ferme intention de raser le cimetière pour y installer de nouveaux entrepôts. Il y a une sombre histoire d'acte de vente : l'ancien maire se souvient bien d'avoir refusé le terrain à Salomon Nesbit, et ce dernier prétend avoir l'acte de vente en question en sa possession. Dès la deuxième séquence le lecteur fait connaissance avec Van, l'homme des basses besognes de Salomon Nesbit, et il ne fait pas de doute qu'il y a entourloupe et que Jessica Blandy va prêter main forte au comité de préservation du cimetière. le lecteur retrouve les meurtres faciles, et les vies humaines qui ne valent pas grand-chose face à la volonté des puissants. Il se prépare à affronter des formes de maladies mentales et des actes atroces. Jean Dufaux a décidé de le prendre à contre-pied : le premier meurtre se passe hors champ, le second aussi, le troisième aussi, et seul le troisième cadavre est montré flottant dans l'eau froide d'un étang. de la même manière, Renaud n'a pas à représenter Jessica plantant une fourchette dans la main de Johnny. Les actes criminels découlent d'individus n'éprouvant pas d'empathie pour leur victime, sans que cela ne soit à un niveau pathologique. le donneur d'ordre agit par mesquinerie plus que par réelle déviance. Au final, Johnny incarne une forme d'égocentrisme combinée avec une force physique lui permettant d'imposer sa volonté, sans être inquiété. À nouveau l'acte le plus déviant n'est pas montré : une petite fille qui se couche sur les rails pour attendre le train de 12h32 et qui ne doit de se relever à temps qu'à l'intervention de son copain, un mélange de peur panique et de pulsion de mort inconsciente.

Dans l'horizon d'attente du lecteur figure la visite de recoins de l'Amérique profonde. Renaud sait transporter le lecteur dans un environnement, avec des dessins précis et méticuleux, donnant la sensation de pouvoir se projeter dans chaque endroit. Ainsi, il peut se tenir les pieds dans la boue d'un champ en regardant passer le coupé décapotable de Jessica au loin, voir paître les vaches, s'assoir au comptoir d'un diner avec une décoration pas encore standardisée et aseptisée, s'arrêter pour faire le plein dans une station isolée, regarder les nénuphars sur un étang, apprécier le riche ameublement de la demeure de Salomon Nesbit, marcher tranquillement dans les rues de la ville, s'asseoir dans un fauteuil d'une salle de cinéma avec un seul occupant, se recueillir au cimetière. L'artiste ne se contente pas de transposer des paysages européens aux États-Unis et de les retoucher : il permet au lecteur de faire un tourisme bis, loin des lieux habituels, dans des endroits banals que les dessins rendent singuliers. le scénariste ajoute lui aussi une ou deux touches d'Americana, avec le visionnage du film Haute Pègre (Trouble in Paradise) d'Ernst Lubitsch (1892-1947) sorti en 1932, la présence d'un indien algonquin.

Comme à son habitude, Renaud sait créer une galerie de personnages distincts facilement reconnaissables. le lecteur voit tout de suite la différence vestimentaire, mais aussi comportementale entre van maître de ses gestes au visage inexpressif, et Johnny plus extraverti, plus mené par ses émotions. Les épaules tombantes de Sam le garagiste montrent sa soumission à la domination inéluctable de Salomon Nesbit et de son homme de main. le lecteur peut voir les rouages en action du cerveau de Natan Elmore au fur et à mesure qu'il prend conscience du caractère implacable du chantage de Salomon Nesbit, et du fait qu'il n'y en a aucune échappatoire. Il se trouve un peu décontenancé par l'étrange passivité de Josuah Blandy, comme s'il était résigné à son fauteuil roulant, plus qu'il ne l'avait accepté. Il ne peut pas s'empêcher de remarquer que Jessica Blandy reste une belle femme, et qu'elle ne se retrouve pas déshabillée dans ce tome.

Le lecteur ne s'attendait pas à en apprendre plus sur la vie personnelle de l'héroïne, sur son passé, et même sur sa famille. L'intrigue trouve sa raison d'être dans le cimetière de la ville où vit son père, et c'est l'occasion pour Jessica d'aller se recueillir sur la tombe de sa mère. le lecteur voit la pierre tombale et les inscriptions : Rachel Blandy (née O'Hara) 1938-1972. Au cours des conversations avec son père, il comprend que ce dernier n'était pas favorable au départ de sa fille, vraisemblablement du fait de valeurs morales incompatibles avec le risque d'une vie dissolue à la ville. Il apprend également qu'à peine adolescente Jessica Blandy était déjà en état de rébellion par rapport aux normes sociales implicites de cette ville de province. Jean Dufaux fait évoquer sa carrière d'écrivaine par le père de Jessica : sa mère Rachel a appris quel genre de vie mène sa fille en lisant ses livres. Au cours de ses souvenirs, Jessica Blandy en dit plus sur sa vocation d'écrivain : c'est la peur des mots et de ce qu'ils cachent qui l'a conduite à écrire, pour les apprivoiser, pour leur donner un autre sens, le sien. Il est possible d'y voir une déclaration de Dufaux sur sa propre vocation. En filigrane, le lecteur voit aussi que les auteurs mettent en scène plusieurs relations entre un père et son enfant : Josuah Blandy & Jessica, Salomon Nesbit & son fils Henry, ainsi que van qui apparaît comme un fils de remplacement, et même Sam le garagiste et sa fille Sue. le scénariste met en scène ces relations sans y injecter une dose de poison, sans y ajouter les désordres de la folie. Malgré les morts et les regrets, ce tome est un peu moins désespéré que les précédents.

Avec ce onzième tome, le lecteur retrouve l'héroïne en butte à la violence meurtrière des hommes habités par la soif de vengeance et de domination, mais sans l'horreur de la folie en plus. Renaud décrit une Amérique de gens ordinaire, avec une justesse discrète, et Jean Dufaux emmène le lecteur dans un monde d'adultes où le polar sert de révélateur des turpitudes humaines.
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Cela fait dix tomes qu'on suit Jessica Blandy et qu'on a pris plaisir à voir évoluer le personnage de tome en tome, au gré des diverses aventures. Avec ce onzième album, Jessica Blandy va nous emmener dans son passé, nous en apprendre plus sur sa jeunesse et son enfance, et ainsi nous livrer une pièce supplémentaire aux différents éléments qui composent la psychologie complexe du personnage Jessica Blandy.

En arrière-plan de ce retour sur les lieux de son enfance, un acte de vente d'un cimetière que se disputent le despote local et les habitants de ce bled paumé où Jessica a vécu ses premières années et où elle peut pleinement se remémorer sa jeunesse.

Une petite intrigue distrayante, mais pas vraiment fracassante, qui sert surtout à développer encore un peu plus la psychologie d'une Jessica Blandy que l'on connaît déjà fort bien après onze tomes. Un tome qui contient un peu moins d'action, sans sexe (tout arrive), où l'intrigue n'est pas l'élément principal et qui est plus axé sur les sentiments et le passé de Jessica.
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Jessica revient dans le petit village du Middle West où elle a passé toute son enfance. Sa mère est morte et son père, très âgé, est fort mal soigné par un couple censé s'occuper de lui. de plus, un riche entrepreneur du coin, Salomon Nesbit, cherche par tout les moyens à acquérir le cimetière du village, ancienne terre sacrée des indiens Algonquins, pour y faire construire des entrepôts. Aidé de van et de Johnny, deux voyous sans scrupules, il emploie tous les moyens et même le meurtre pour arriver à ses fins car il veut se venger de l'affront que lui a fait autrefois Josuah, le père de Jessica, en épousant Rachel dont il était amoureux à l'époque.
Changement de décor et d'ambiance pour ce onzième tome de la saga de la belle blonde aux cheveux cours et aux formes attrayantes. le lecteur se retrouve dans l'Amérique profonde qui n'est pas moins dure et cruelle que la côte ouest. Les dessins sont toujours aussi réussis, le trait toujours précis et élégant et les couleurs propres et claires. Esthétiquement impeccable, ce roman noir présente également une intrigue intéressante dans la mesure où elle donne encore plus d'épaisseur au personnage principal. Plus de clins d'oeil musicaux, juste une allusion au cinéma hollywoodien de la grande époque avec le classique « Trouble in paradise » qui donne son titre à l'épisode.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Train de ma jeunesse. Il ressemblait à celui-là. Petite, j'en avais peur. Il passait juste derrière la maison de mes parents dans un grondement terrifiant. Train de toutes les illusions : m'aurait-il emmené vers un avenir meilleur ? Probablement pas. Il se serait arrêté quelque part dans un bled quelconque où vous attend un gentil garçon qui songe à vous faire des gosses. Il tient un magasin. Le soir, debout derrière son comptoir, il compte sa caisse. Il envisage de vous offrir une nouvelle robe. Vous avez grossi. Il ne connaît plus très bien votre taille.
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Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que je ne pourrai jamais travailler avec mon père, surtout sous ses ordres. J'étais bardé de papiers, de diplômes, qui ne me servaient à rien. Il suffisait d'être le fils du patron, de s'asseoir dans le fauteuil qui vous était réservé et d'attendre. Les saluts obséquieux du personnel, au matin, le soir, qui tombent toujours à la même heure, sans surprise aucune.
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Je me suis trompée. Le paradis de mon enfance a toujours existé, c'est moi qui l'ai déserté. Moi seule. Je n'ai pas su attendre le bon train. Je suis partie dans la mauvaise direction. Mais peut-être n'est-il pas trop tard ? Peut-être me sera-t-il donné une seconde chance ?
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Peur des mots, de ce qu'ils cachent. La seule façon de les apprivoiser, c'était de les écrire, de leur donner un autre sens, le mien… tandis qu'au dehors, le monde refusait de changer. C'était toujours les mêmes gens, le même ciel, les mêmes maisons.
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Ta mère ! Parlons-en, tiens ! Elle était si fière de toi. Et puis un jour, un type lui a donné un des tes bouquins, un livre où elle a découvert que sa fille se livrait à la débauche.
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