La Nef des Fous, Tome 4 : Au turf

Turf s'amuse. Au turf, dit Turf. Au travail...

Et dans la Nef des Fous, il faut en effet se retrousser les manches. le hangover savamment construit en fin de tome 3 trouve sa réponse dès le début du tome 4. Une faille est apparue à Eauxfolles. Elle passe même par le château où Ambroise croise le fer avec le Prince putatif. Mais quand Ambroise tue le Prince et l'enterre, celui-ci réapparaît comme par enchantement.

La solution est "simple", et ce sera le duo de constables opiniâtres qui va la mettre au jour, dans la cave à vins du château. Chut... n'en disons pas davantage.

En surface, par contre, c'est la fonte des neiges... de la neige en pluvior... c'est du grand n'importe quoi ! Or pluvior dure 75 jours... En neigeor, de la neige, passe encore, mais pas en pluvior. Un coup de chaud a donc fait fondre toute la neige, et Eauxfolles se retrouve noyée. Sans compter que le plafond de la Nef des Fous semble se déliter également. Et Clément XVII dans tout cela? Il s'évade avec la complaisance de ses geôliers.

On se demande où on va. Entre rêve et réalité, l'onirisme a de beaux jours devant lui... Un peu plus de clés pour décrypter le monde, cela ne ferait pas de tort.

Qu'est-ce que je ris en lisant cette BD, décidément ! Que ce soit les dessins géniaux (rien que de voir la tête d'Ambroise est réjouissant !) ou les dialogues délirants, associés à un scénario très intrigant, c'est un vrai régal !
Dans ce tome on retrouve Ambroise et "le prince putatif", ainsi que Clément. Les catastrophes s'abattent sur Eauxfolles de plus en plus vite, que va-t-il se passer ?
A moi le tome 5, vite !

Album recentré sur le prince putatif et Ambroise Premier d'un côté, sur le chien Igor, Baltimore et le sergent de l'autre (et un certain trafic de coloquintes...).

Côté dessin, c'est toujours aussi créatif. La page du meurtre dans le reflet du grille-pain est très bien menée, une belle réalisation. D'autres scènes de ce type sont jubilatoires, car Turf s'amuse à sous-entendre les assassinats multiples sans les montrer, cinématographiques, à la Hitchcock. Certains crimes sont idiots, banalisés, voire bienveillants, ça enchante le lecteur. C'est amusant et classieux.

Resserré, précis et loufoque, Turf avance à nouveau dans son l'histoire délirante, nous façonne un monde toujours attractif, qui sur la fin de l'album, prend des airs de "The Truman Show" de Peter Weir. Ma curiosité de poursuivre l'aventure de "La nef des fous" n'en est que plus forte...

J'allais abandonner la série après avoir refermé un tome trois finalement assez inutile. le quatrième volume joliment nommé "au turf" en forme de self-hommage à l'auteur remet la série en selle. Plus étoffé, plus ample, la série retrouve un nouveau souffle. de quoi ne pas abandonner si près du but ? J'attends la confirmation comme le retour d'un roi que l'on aurait presque fini par oublier.