Le livre. L’objet fétiche, « monstre » dirait Barthes, qui parle quelque part de la tyrannie du livre. Le livre comme totalité qui écrase de son poids les autres formes. Le fragment, notamment. Mais, quoi qu’on en ait, le livre est une tyrannie que l’institution s’est elle-même donnée, et qui s’est imposée pour des raisons qui tiennent autant aux exigences de diffusion de l’écrit qu’à la nature de l’objet textuel. Composer un livre, c’est faire oeuvre littéraire. Composer un texte court, c’est faire une partie de livre qui ne recevra son plein épanouissement que dans le giron d’une couverture accueillante. L’essai court, qui a besoin de la présence d’autres essais pour remplir ce mandat, est handicapé au départ. Il n’existe qu’avec les autres.