AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782915841954
336 pages
Editions des monts d'Auvergne (16/04/2012)
4.5/5   3 notes
Résumé :

Cette chronique, sur fond de Première Guerre mondiale, retrace la vie d'un village sur les hauteurs de Saint Etienne et montre les relations étroites entre ville et campagne où les femmes espéraient, par leur travail dans les usines, à la place des hommes partis au front, la considération et le respect de la société.
Que lire après Le printemps des femmesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Clémence et Jean-Martin coulent des jours heureux dans la ferme située sur le plateau de Saint-Jean, au-dessus de Saint-Etienne. Clémence descend au marché à la ville pour y vendre des légumes, cultivés avec patience sur leurs terres. Antonin l'aîné des enfants, a 19 ans en 1914 et travaille avec son père à la ferme. Il en faut des bras pour abattre tout le travail surtout en été ! Celse le plus jeune des fils a préféré se faire embaucher à la mine mais le soir il donne aux lapins, nettoie les clapiers ou aide à la traite. Quand à Perline, la seule fille, amoureuse des mots, elle est devenue institutrice dans l'institut privée du village.
C'est l'été et tout le monde est au champ lorsque les cloches se mettent à sonner à la volée : c'est la guerre !
Jean-Martin part le premier et la vie à la ferme s'organise. Maintenant qu'il est parti, Perline, après avoir préparé sa classe, rejoint tous les jeudis sa mère, pour l'aider à ramasser les légumes qu'elle descendra vendre à la ville. Mais un mois seulement après le départ du père, c'est au tour d'Antonin d'être appelé.
Heureusement avant leur départ, la famille a accueilli deux enfants de l'assistance publique, Mathias en âge d'être placé, mais aussi sa jeune soeur Lucille dont il ne voulait pas être séparé. Tout compte fait Clémence ne regrette pas d'avoir eu bon coeur, même s'il lui faut nourrir, loger et habiller deux enfants au lieu d'un : ils lui tiennent compagnie et apportent une aide inestimable, car il a bien fallu s'organiser en l'absence des hommes.

Les femmes sont solidaires et reprennent peu à peu les métiers délaissés par leur mari. Si Clémence a su tout de suite bien gérer la ferme et les cultures d'autres à l'inverse ont eu quelques difficultés...Mais finalement Augustine a accepté de prendre la place de son mari au café ; la boulangère a eu du mal à faire le pain malgré le fait qu'elle connaissait les gestes par coeur, mais tout le monde est content de ses dernières fournées ; Ernestine a remis sans problème en marche les métiers à tisser et Mellie, la femme du facteur a pris sa tournée...
Et tout cela bien avant que le gouvernement ne leur demande à toutes de le faire !
Perline est un jour obligée d'accepter un travail de secrétariat et comptabilité dans les entreprises Fougerolles. Elle abandonne avec regret sa classe, mais découvre un autre monde, celui de l'usine. le poids de la hiérarchie, les horaires impossibles, les conditions de travail déplorables et surtout, les gestes grossiers du contremaître qui profite de son autorité pour tripoter les jeunes filles qui n'osent se plaindre de peur de perdre leur travail, horrifient la jeune fille mais elle sait se défendre et faire valoir son travail.
Peu à peu tous les hommes du village disparaissent les uns après les autres, laissant les femmes anéanties et le pays exsangue, après cinquante-deux mois de conflit.
Alors bien sûr avec le courage dont toutes les femmes ont fait preuve, c'est normal que certaines se révoltent quand elle voit les hommes reprendre peu à peu, un peu plus de leurs pouvoirs, une fois revenus de la guerre.
Elles se sont senties libres et indépendantes, capables de prendre des décisions en l'absence des hommes et pensent que la société devrait leur témoigner davantage de respect. Or les héros...ce sont les hommes qui se sont battus, et ceux qui reviennent n'aspirent qu'à une seule chose, un retour à la normale.
Perline espérait que les femmes ayant eu de nouvelles responsabilités, et soutenu l'économie du pays, obtiendraient un peu plus de considération...
Elle se rebiffe !

Voici une chronique familiale toute simple qui se déroule durant la Première Guerre Mondiale, dans un petit village d'Auvergne situé sur les hauteurs de Saint-Etienne.
L'auteur nous relate avec beaucoup de réalisme la vie quotidienne de cette région de France pendant la guerre. Mais de guerre, on ne parle pas, non...l'action se passe au coeur des villages.
Le lecteur (re)découvre le travail des champs, dans les usines ou dans les mines au début du XXe siècle. La vie quotidienne malgré les conditions de travail difficiles est toute douce et personne ne s'en plaint, mais la grande guerre pointe son nez, et sa violence apporte chagrin et désespoir dans les familles. Il faudra bien que les femmes fassent tourner la ferme, ou bien se rendent à l'usine pour apporter trois sous à la maison.
A une époque où les communications modernes n'existaient pas encore, le village perdu sur son plateau, n'était pas pour autant isolé de la grande ville proche.
J'ai trouvé cette plongée dans le monde rural tout à fait plaisante, et j'ai pris un réel plaisir à cette lecture, portée par des personnages vivants, simples et attachants. Chacun des personnages pourraient être un de nos ancêtres.
C'est l'occasion de découvrir de beaux portraits de femmes...dont Perline, une héroïne au caractère bien trempée qui sait se défendre et saisir les opportunités de la vie.
Le récit est étayé de recettes auvergnates, de mots en patois expliqués en bas de page, et le lecteur retrouvera avec plaisir les petits métiers d'antan, oubliés ou abandonnés aujourd'hui mais qui ont fait partie de la vie quotidienne de nos parents et grands-parents.
Voilà un roman du terroir qui ne manquera pas de plaire aux amateurs du genre, mais aussi à ceux qui s'intéressent à l'histoire de notre pays, à la Première guerre mondiale et à la cause des femmes...
C'est mon modeste hommage du jour à la Commémoration de l'armistice de 1918, qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale.

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai lu ce livre sous forme de manuscrit. Et j'ai beaucoup aimé : la guerre sous un autre jour enfin ! celui des femmes restées à la maison, dans la campagne, celui des femmes remplaçant les hommes dans leurs emplois, leurs tâches quotidiennes. Un éloge du courage, de l'abnégation des femmes dont on oublie souvent les souffrances. Un éloge du début du féminisme et des premières revendications des femmes contre les violences des hommes, pour garder leur emploi et leur place, pour accéder à l'indépendance. Une histoire passionnante avec une héroïne au caractère bien trempé.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle était congédiée.
Malgré ses diplômes et ses compétences, elle n'avait été qu'une remplaçante. Si elle avait occupé un poste à responsabilité, c'était grâce à la guerre. Avec le retour des hommes, la lutte était inégale. Il n'y avait pas d'emploi pour elle. Quelles que soient ses qualités, son expérience, elle devait s'effacer pour laisser la place. Elle avait cru que le monde allait changer, que les femmes auraient un rôle à jouer dans la société d'après-guerre.
Son erreur de jugement lui apparut soudain dans toute son ampleur.
Commenter  J’apprécie          10
Quand il avait reçu sa feuille de route, deux jours plus tôt, il n'avait manifesté ni violence, ni rancoeur. Il était monté sans mot dire au grenier, avait descendu la vieille valise en bois et commencé à faire ses paquets.
- Quand le tour d'Antonin viendra, il prendra le grand sac en toile, avait-il décidé, sans montrer la moindre émotion ni dans le ton de sa voix, ni dans ses gestes toujours calmes et posés.
Commenter  J’apprécie          00
Cette acceptation de la mort par toute une population l'angoissait . L'Union Sacrée, lisait-on dans les journaux. Tous unis contre l'ennemi, La mère patrie était en danger, il lui fallait des héros. Toujours plus de héros, plus de sacrifices. La guerre était-elle un Minotaure géant qui exigeait son quota de victimes quotidiennement ?
Commenter  J’apprécie          00
Tu sais, Mellie, la force des hommes, c'est de faire croire aux femmes qu'elles ne sont pas capables. Elle fera comme nous toutes, elle apprendra.
Commenter  J’apprécie          10
Quand il n'y aura plus d'hommes, affirmait Antonin, un soir, à un camarade que cette guerre trop longue rendait fou, plus d'hommes, rien que des enfants et des vieillards, il faudra bien que ça s'arrête.Même si les femmes continuent à fabriquer des milliers et des milliers d'obus par jour.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Jeanne-Marie Sauvage-Avit (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanne-Marie Sauvage-Avit
À l'occasion des 5 ans des éditions Charleston, Karine Bailly de Robien, directrice générale adjointe, vous explique la création cette maison d'édition en 2013 ?
Elle revient également sur la création du Prix du Livre Romantique : vous avez jusqu'au 16 septembre pour participer à l'édition 2019 : http://editionscharleston.fr/prix-livre-romantique/
Karine Bailly de Robien évoque aussi les belles pépites francophones repérées par l'appel à manuscrits et hors le cadre du Prix : Clarisse Sabard, Alia Cardyn, Jeanne-Marie Sauvage-Avit, Béatrice Courtot, Marie Vareille, Sophie Henrionnet ou encore la Team RomCom.
Et vous, quel est votre roman préféré des éditions Charleston ?
Retrouvez-nous sur Facebook : https://www.facebook.com/Editions.charleston/
+ Lire la suite
autres livres classés : travail des femmesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}