" Les enfants perchés de la Révolution", cela vous rend curieux? Les garnements en 1ère de couverture sembleront s'amuser et grisés d'une liberté insolente.
Le fond de décor.
La révolution française aura été moulte fois traitée en littérature pour la jeunesse et continuera d'inspirer.
La preuve étant encore, cette nouvelle série.
Nous vivrons la révolution des adultes à hauteur des enfants, ce qu'ils voient, ce qu'ils entendent (dès fois la hauteur pourra être surprenante. Vous imaginez? Les toits?)
Le petit Michel Pellegrin, fils de serrurier n'allant pas à l'école, se trouvera vite pris dans les considérations économiques et la folie ambiante populaire: les employés exploités, sous-payés, qui auront encore moins à manger et l'assemblée des États Généraux, où il était possible de se faire entendre par le roi et l'Église, ajournée.
S'en est trop!
Les évènements iront vite, le mécontentement, la fuite de la royauté et des bourgeois, les émeutes...tout cela nous le verrons avec les yeux de Michel, spectateur de faits tumultueux qu'il nous fera partager dans son fond de décor et ses réflexions tandis qu'il se demandera au début comment innover avec son esprit créatif dans l'art de la serrurerie.
Le saviez-vous: le roi Louis XVI était un féru de serrurerie et de fonte de clés?
Peut-être aurait-il pu s'entendre?
À cette époque, à ce moment de l'histoire, on ne saurait décemment le penser: le roi sera, par son absence en politique et ses négligences, l'ennemi du peuple et le peuple ne sera pour le clergé et la bourgeoisie qu'une masse ingrate.
Comment cette masse qui ne savait ni lire, ni écrire et encore moins parlé avec esprit pouvait réclamer les mêmes avantages que ces élus de Dieu et du pays?
Le feu aux poudres.
" L'affaire Réveillon", le 1er tome ne perdra pas de temps et on s'étonnera de la fraicheur véhiculée par le sillage du petit Michel. Pas de jacobins qui hurlent et des incendies, des casses à tout va. juste ce qu'il faudra pour nous installer un peu.
Comment? Réveillon.
Non, rien à voir avec la veille d'une jolie fête où chacun est récompensé d'avoir été sage, mes pauvres enfants, ce qui suit sonnera la fin.
Le riche patron Réveillon mettra le feu aux poudres, tentant de convaincre les autres riches employeurs de baisser les rémunérations des ouvriers.
De nos jours, ça ne se serait jamais vu, sinon en effet, jeunes gens nous aurions probablement eu comme ici un nouveau renversement des nantis, comme disaient la masse populaire d'antan.
Nous comprendrons vite pourquoi Michel préférera s'évader sur les toits de Paris, le pauvre enfant déposé en consigne chez les religieuses avec les orphelins du moment. Son oncle ne se sentira pas de le prendre à sa charge.
La vague populaire en furie aura emporté au passage son père et on ne saura pas encore où.
Michel devra décider seul: se plier aux règlements stricts de l'Institut des enfants trouvés ou opter pour l'alternative: allez voir ailleurs et subvenir à ses propres besoins.
Il n'y aura plus de gouvernement et le pays économiquement sera un peu à l'arrêt.
Nous attendrons avec lui le revers du destin, le retour du père ou de l'oncle, va-nu-pied désespérant par la force des choses et aussi un peu par convenance (le pauvre bougre attendra son occasion de tirer le gros lot en une seule fois bien misée, les poches toujours percées pourtant).
Michel découvrira l'alternative pour les enfants qui ne veulent plus dépendre des adultes:" Bienvenue parmi les enfants perchés du Faubourg Saint-Antoine !
Notre devise ! On s'ra jamais sérieux et on fr'a toujours c'qu'on veut..."
Aïe...
On aura bien accroché à cette histoire d'enfants à la débrouille ou bagarreurs.
Le style graphique pourrait plaire à plusieurs générations d'amateurs, proche d'un
Benoit Feroumont, auteur et illustrateur de " le Royaume" (Dupuis).
L'aventure ne fera que commencer...