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Les enquêtes de Simon tome 4 sur 6
EAN : 9782381650128
416 pages
Gaelis (30/03/2020)
4/5   2 notes
Résumé :
Depuis un mois, des corps déguisés et travestis auxquels on a greffé des morceaux prélevés sur des animaux sont abandonnés dans Pigalle.

Tout accuse Gabriel, et ses nuits passées à danser sur scène en travesti à l’Uranus ne plaident pas en sa faveur. Chirurgien de talent, il devient pourtant, aux yeux de tous, le nouveau Frankenstein.

Pour venir en aide à son ami, Simon entre dans le tourbillon d’un Pigalle interlope où les préférences ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ah, Annabel et son protagoniste principal, le fort sympathique Simon Simon ! Oui, le pauvre. Il n'a pas eu de chance au niveau de son nom. Se faire baptiser Simon alors que le mari de sa mère, un certain Monsieur Simon, l'a reconnu comme enfant légitime, faut vraiment pas être verni. Par ailleurs, s'il n'avait pas été créé par l'auteure, Annabel, franchement, il faudrait d'urgence l'inventer, lui et l'univers interlope de l'entre-deux-guerres dans lequel il évolue. Bien sûr, quand on l'a côtoyé depuis sa première aventure dans Les Plumes, on est maintenant familier avec ce détective très particulier. Il habite dans un bled dans le Loiret, juste en face de son ami désargenté et acolyte Bébert (le comte Albert de la Martinière dans le civil, « homosexuel de temps en temps », comme le présente la liste des personnages). C'est-à-dire, il y habite quand il n'est pas en Angleterre ou à Paris pour chasser le meurtrier futé. le plus souvent, il fait ça sur demande d'un autre vieil ami, le Canard, commissaire au Quai des Orfèvres. Celui-ci se fait assister par l'inénarrable Gandolle (le jeune et filiforme Félicien, qui n'est pas l'ampoule la plus brillante du lustre et qui ne pense qu'à bouffer, mais qui a quand même son utilité).

Donc, si vous ne connaissez pas encore Simon Simon, sachez qu'ici, je vais me jeter dans le quatrième tome de cette excellente série de polars, et que, pour votre propre bien, je recommande de se précipiter d'abord sur les tomes 1 à 3 (pour les plus impatients, oui, on peut lire ce tome séparément et tout seul, mais vous louperez trois autres bons bouquins… à vous de voir). Simon s'ennuie dans sa maison, il pleut, il fait gris, alors il honore le picolo un peu de trop. Il n'aurait pas dû. Car pendant son sommeil aviné, quelqu'un pénètre dans sa maison et lui laisse un petit cadeau souvenir : à savoir un marmot. Oui, tout à fait, un gamin, ou plutôt, comme Simon découvre quand il recouvre ses esprits et ouvre les langes, une gamine. Soi-disant la sienne. À Simon. Qui lui ressemble, en outre, d'après Bébert, alerté par les cris de la gamine. Bien sûr que Simon ne va pas la garder – lui, élever une gamine ! vous n'y penserez pas ! surtout depuis qu'il se fait plaquer par sa douce, la belle Violette, dans le tome 3 ! Mais il va quand même lui donner un petit nom, genre temporaire, parce qu'il ne peut décemment pas l'appeler la Pisseuse, alors bon. Ça sera Rose ; et puis, c'est tout.

De toute façon, il a d'autres chats à fouetter, notre Simon. C'est que le commissaire a encore besoin de lui. À croire qu'il est perdu sans le concours du détective ténébreux. Des cadavres horriblement mutilés et travestis se ramassent quasiment à la pelle, à Pigalle, et pour prouver auprès du divisionnaire, déjà un peu chatouilleux, qu'il avance dans l'affaire, il a prestement foutu Gabriel au zonzon. Gabriel, ou Gaby, est un chirurgien de talent le jour, et la plus belle plante sur la scène de l'Uranus, la nuit. Accessoirement, il est aussi un ami de Simon, alors le sang de celui-ci ne fait qu'un tour. Il faut sauver Gaby (à l'époque, tu te faisais condamner pour meurtre, ça signifiait couic, peine de mort). Manque de pot, non seulement la femme de Gaby est parmi les victimes (ni regrettée ni pleurée, par ailleurs, celle-là), mais tous les indices pointent vers le médecin. Il faut toute la niaque et toute l'obstination de Simon pour enfin commencer à voir la vérité poindre à l'horizon (enfin, au bout de quelques 400 pages fort divertissantes)… Et il ne serait pas Simon s'il ne sortait pas légèrement amoché, physiquement et psychologiquement, de cette enquête…

Vous aurez compris par le ton de mon résumé : l'univers de Simon (l'univers de cette série écrit de main de maître par la multi-talentueuse Annabel) est celui des Années folles. Vu le milieu dans lequel se déroule l'intrigue, on trouve son lot de parler très spécial, argot parisien saupoudré de mots émanant du large éventail lexical stéphanois, parce qu'il est comme ça, Simon : Stéphanois de naissance, Stéphanois de coeur. Et un petit peu Rital aussi. Bon, comme dans les autres tomes, la trame policière tient parfaitement le coup, j'ai retrouvé plein d'indices, des vrais et des faux, qui m'ont entraîné sur de multiples pistes. Je n'ai d'ailleurs pas réussi à trouver le coupable, cette fois-ci, même si à la fin, je me suis dit, mais bien sûr, c'est évident (donc, pas de fâcheux deus ex machina introduit à la toute dernière seconde, ouf).

Simon est égal à lui-même. Bien sûr, vu que c'est le premier bouquin de cette série que je présente, ça ne vous en dit pas plus, mais il a une belle constance dans cette série. Il est légèrement mysogyne, mais pas méchamment. Il a le sang chaud, mais il n'est pas vraiment violent. Faut juste pas trop le chercher, le père Simon, car il ne se laisse pas faire. Il se pose des questions tout le temps. Il aime les gens, et en même temps, les gens lui font un petit peu peur. Il a un coeur comme ça, Simon, mais il ne se laisse pas bouffer. Il a ses principes et ses valeurs, mais il n'est pas sectaire. Que Gaby aime les garçons, Simon s'en fiche. D'ailleurs, il manque se faire mettre par un magnifique domestique égyptien à un moment – oui, il est à deux doigts de céder, et à sa grande surprise, il constate que, même si ce n'est pas son truc, il savoure la baveuse soupe de langues que cet homme lui fait subir quand il n'est pas en mesure de se défendre.

J'adore le microcosme interlope qu'Annabel déroule dans ses bouquins, vraiment. Entre scènes cocasses et dialogues ô combien savoureux, qui m'ont fait rigoler plus d'une fois, est enchâssée une intrigue de polar bien amenée et bien ficelée. Les personnages hauts en couleur ne manquent pas à l'appel, comme dans les autres tomes de la série. Seul petit regret, Bébert est un peu moins présent, cette fois-ci. Mais de l'autre côté, il y a cette toute petite gamine que Simon baptise Rose et qui déclenche en lui des choses insoupçonnées, insoupçonnables et inavouables au début. Elle le fait fondre, cette gamine, comme un bonhomme de neige en plein désert. Une énigme supplémentaire, qui trouve son explication en cours de route (scène très touchante, au demeurant, et qui m'a extirpé une petite larmichette en passant).

Je ne peux pas vous en dire plus, sur cette histoire ni sur cet univers si particulier. Ce que je peux vous dire, en revanche, c'est qu'il faut se ruer sur ces bouquins, tous les cinq (plus la nouvelle pilote, pour faire bonne mesure), car c'est un véritable régal de se plonger dans cette époque et se frotter aux énergumènes qui peuplent ces romans. Par ailleurs, pour ceux qui aiment lire des petits extraits avant de se lancer dans un nouvel ouvrage, vous pouvez découvrir quelques pages dans le dernier numéro de L'Autre Rive (Revue du Club littéraire du Marais; peut être lu gratuitement en ligne sur lautre-rive-la-revue.fr). Avec ce roman, Annabel a remporté le Prix du roman gay en 2019 dans la catégorie Prix du roman policier ex aequo avec… votre humble serviteur (pour "Le Cercueil farci"). Après lecture, je dis haut et fort : ce prix est parfaitement bien mérité. Par Annabel, en tout cas, c'est sûr ; je ne saurai dire pour moi-même.

Allez, encore une recommandation à 100% pour vous.
Lien : http://livresgay.fr/les-inve..
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