Libre d'être une femme noooon libre d'ETRE femme c'est ce que Catherine Bensaid s'attache à nous dire pour nous détacher de l'illusion de l'être ! et ce n'est pas une évidence de NAITRE fille, de DEVENIR une femme, d'ETRE femme…..
J'aime cette auteur , médecin, psychiatre, psychanalyste et trop peu connue à mes yeux….vous me direz c'est un livre de plus sur le sujet, de la femme, du développement personnel......ce n'est pas de la psychologie de basse cour !
Elle écrit avec amour, indulgence, nuances envers les siens et ses pairs.
Elle est crédible Catherine Bensaid car elle nous parle d'elle, en nous parlant de nous….., en empruntant des exemples à sa vie de petite fille, de jeune femme, de femme…..Elle nous fait part de ses doutes, de son cheminement, de son recul sur sa vie, en faisant des constats sans jamais juger, mais en montrant que son éducation, notre éducation impacte forcément sur la femme que nous sommes aujourd'hui avec ses forces et ses fragilités.
Tous les sujets y sont traités, l'enfance, l'adolescence, la beauté, l'amour, la sexualité, le couple, le désir d'être mère ou pas, les choix que l'on fait et ceux que l'on se refusent de faire, pour devenir femme sujet et non objet, parce que l'on se trouve toujours des excuses à ne pas vouloir être…..et à y payer un certain prix qui est pourtant celui de la liberté.
Elle pousse le curseur très loin dans sa réflexion en empruntant des exemples à l'histoire de femmes écrivaines : Dolto, Simone de Beauvoir, de Niki de Saint Phalle sa fille adoptive, Françoise Sagan, la femme d'Albert Camus, (amie de sa mère), Colette. Elle fait référence aussi dans la littérature à l'héroïne Catherine « des Hauts de Hurlevents », le roman d'Emily Bronté, quand aimer est un sacrifice avec toutes ses contradictions face à un grand désir de liberté. « le dénouement est tragique, comme pour les héroînes d'opéra, telles Violetta, Mimi, la Tosca et bien d'autres, qui ont sacrifié leur vie pour l'homme qu'elles aiment. Une fois leur amant mort, elles se tuent, ou bien elles meurent dans les bras de l'homme qu'elles aiment et ce dernier désespéré de ce drame auquel il n'est pas étranger, vibre d'amour pour celle qu'il a tant aimé ».
Et Catherine Bensaid au travers de son écriture saupoudre son regard sur la femme en évoquant la responsabilité de l'homme, évidemment, car il n'y a pas d'histoire d'amour sans lui….. !
Elle parle de son père, de ce modèle identificatoire qu'il a été pour elle, qui a fait d'elle ce qu'elle est devenue…avec sa présence mais aussi ses absences, de père, d'époux.
L'homme dans tout cela, il y est aussi pour quelque chose dans la mère qu'il a eu, qui va conditionner son rôle de mari, influer ce qu'il projette sur sa fille, sur sa capacité à la laisser devenir une femme….
Nous avons toutes la faculté d'être aimante, aimée, belle, seule ou dans le regard d'un homme qu'il soit un ami, un compagnon de vie, en étant libre d'être ce que nous sommes : affranchie, vraie.
«la beauté est celle que nous ne voyons pas. Elle n'est pas une image figée, celle que nous renvoie le miroir, mais sensualité du mouvement. Elle se vit en dehors de notre regard : vivante, mobile, évanescente, intemporelle. Un mystère qui s'offre, un don qui s'ignore. »
Je terminerai sur cette autre citation de ce livre de Catherine Bensaid magnifiquement écrit, que toute femme et toute homme devrait lire :
« L'amour est le contraire de la peur. Une tendresse inconditionnelle pour la petite fille que nous avons été peut nous rendre « imbattable », libre du regard des autres, de la crainte de n'être pas aimée, consciente que toute la beauté qui se déploie ne peut nous être prise, car elle nous appartient, que la lumière ne vient du dehors, elle est en nous, que tout évolution est solitaire mais que nous ne sommes jamais seule.
La femme que je suis est toujours l'enfant joyeuse, libre et spontanée que j'étais, même si elle est parfois la petite fille qui peut se sentir triste et abandonnée ; l'une et l'autre, leurs rires et leurs douleurs, ne me sont pas étrangères. le cheminement de la vie a autorisé la première à prendre le pas sur la seconde, lui a permis de retrouver sa force et sa liberté. »
Fleur elle s'est pris des coups de vents mais elle a été bousculée dans le bon sens, elle a été « ef…fleurée » de belles caresses pour son âme par cette si gracieuse lecture, elle a reçu un beau rayon de soleil qui lui a procuré de la joie.
Là où on a été planté….il faut savoir….fleurir….dans toutes les saisons de la vie, en vacillant sûrement parfois, mais sans jamais perdre espoir de rester libre !
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Un livre que j'ai survolé, certains passages sont très intéressants au point que j'ai pris quelques notes mais sur certains chapitres je me suis ennuyée au point que je ne les ai même pas fini. Je n'étais pas adepte de sociologie et de psychologie . . . je le suis encore moins après cette lecture.
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Nous créons chaque jour notre vie avec ce qui nous est donné de vivre : la presence ou non d'un compagnon, l'amour ou la mésentente au sein de la relation, un métier épanouissant ou dans lequel on s'épuise et ne se reconnaît pas, des relations familiales harmonieuses ou pesantes, une belle vitalite ou une fatigue chronique, un état psychique apaisé ou anxieux, joyeux ou dépressif. La réussite d'une journée n'est pas le seul fait d'une présence ou d'une absence : c'est notre état d'être face à ce que nous vivons, la mise au monde de cet instant.
Ma chère maman, tu étais comme toutes les mères, riche de paradoxes. Triste et joyeuse, désespérée autant que passionnée, entière dans tes sentiments, mais retenue par tes doutes, grave et enfantine, coquette et poète.
Et comme toutes les filles, j'ai appris de toi que la vie est paradoxe.
Ton approche humoristique de la vie nous a fait partager bien des rires et des complicités. Toujours en quête de savoir, tu m'as associée à tes interrogations et tes recherches : dès qu'un enseignement, un livre ou une découverte pouvaient m'intéresser, nous enrichir l'une et l'autre, tu m'indiquais le chemin.
J'ai grandi avec toi. Et tu as grandi avec moi.
Une femme se sent belle quand elle n'est plus inquiète des critiques ou jugements qui peuvent lui être adressés ; elle peut s'abandonner au regard de l'autre, un regard aimant qui accueille sans condition et avec son coeur ce qu'elle est dans son coeur. Georges Moustaki le chante si bien dans Sarah : "la femme qui est dans mon lit n'a plus vingt ans depuis longtemps, les yeux cernés par les années (....) les seins trop lourds de trop d'amours ne portent pas le nom, d'appas (...)
Lorsque la nuit nous réunit, son corps, ses mains s' offrent aux miens et c'est son coeur couvert de pleurs et de blessures qui me rassure."
Etre un enfant unique, c'est une grande liberté, l'occasion de devenir autonome, de créer son univers avec ses lois, ses personnages, son monde imaginaire.
C'est n'avoir personne pour envahir son espace, pas de jouets ni de chambre à partager ; du temps pour rêver à son aise et se raconter toutes les histoires que l'on veut.
C'est un papa et une maman pour soi toute seule ;
leur absence aussi, pour soi toute seule.
Nous avons du mal à vivre avec ce que nous sommes : nous ne cessons de nous reprocher le régime que nous devrions faire, les exercices que nous remettons au lendemain ou ne faisons pas assez, nos dépenses excessives ou le soin insuffisant que nous portons à notre apparence. Nous nous sentons coupables de ne pas être assez séduisantes, mais aussi de l'être trop et de déranger les bonnes convenances, ou d'éveiller la jalousie.
Catherine Bensaid, interviewée par Patrice van Eersel, en mars 2016,
autour de son livre : Libre d'être une femme
http://www.clubnouvellescles.com/ncles/index.php?page=catalogue/fiche&refstock=495895