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EAN : 9782234080980
352 pages
Stock (31/08/2016)
3.46/5   47 notes
Résumé :
Qui est Marthe Bonnard ?
Toujours jeune, souvent nue, on la voit sur les toiles des plus beaux musées du monde, pourtant elle reste mystérieuse. Elle se dissimule dans la lumière du peintre Pierre Bonnard, avec qui elle partage sa vie entre 1893 et 1942. Durant cette période, le couple voyage beaucoup, au rythme de la santé fragile de Marthe, et noue des amitiés dans le monde de l’art – Monet, Vuillard, Signac, Matisse...
Derrière les couleurs, le « pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Est-ce un essai, est-ce un roman ?
On oscille entre les deux.
Ce livre nous raconte la vie de Marthe Bonnard, muse du peintre tout au long de sa vie.
J'y ai appris des choses mais je me suis aussi ennuyée.
Beaucoup de répétitions.
Des recherches documentées mais posées là sèchement.
Aucune émotion n'est passée et je n'ai pas réussi à trouver Marthe Bonnard sympathique.
Mystérieuse, menteuse, maladive, dépressive ….....
seul son amour pour Bonnard semble beau et sincère.
Pas de plan vraiment dans le récit.
Des tas de noms d'inconnus.
Des choses vraies certainement mais beaucoup de supputations aussi.
En tout cas je ne savais pas que Bonnard avait peint autant de tableaux ni qu'il avait tant aimé sa femme.
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En 1893, Pierre Bonnard rencontre Marthe de Méligny. La jeune femme se présente comme orpheline et elle devient immédiatement la muse parfaite du peintre. « Il la dessine comme s'il lui écrivait son désir de la revoir. » (p. 15) Dans le Montmartre du début du XX° siècle, Pierre et Marthe vivent heureux, couple autosuffisant que le luxe n'intéresse pas, uniquement tourné vers la peinture. « Elle est le thème privilégié, le prétexte essentiel de la mise en lumière de son art. Si elle montre sa fragilité, sa force réside en l'amour de Pierre pour elle. » (p. 135) Il faut dire que Marthe n'aime pas paraître, ni fréquenter le monde. Elle préfère rester chez elle, chez eux, entretenir une intimité créatrice que favorisent ses maladies et sa faiblesse nerveuse. Et Pierre est souvent bien heureux de rester auprès de son amante et de son modèle préféré. « Silhouette parfaite, elle donne à voir son corps, ses courbes. Toujours invitant aux regards, cachant ses yeux. » (p. 56) Sans cesse, Marthe se dérobe aux questions sur son histoire, il est impossible de fixer son identité sur le papier, pas comme son corps sur la toile. « le passé, elle ne va pas l'oublier, elle va le nier. » (p. 18) En réalité, Marthe s'appelle Maria et elle lutte contre un passé qu'elle ne veut pas reproduire. Marthe/Maria cache sa famille, ses premières années et se rend entièrement disponible pour Bonnard en faisant d'elle-même et de son passé une toile vierge sur laquelle l'artiste peut inlassablement projeter ses désirs et l'image inaltérée qu'il a de sa muse amante. « Marthe devient le chef-d'oeuvre du peintre. » (p. 27) Dans les toiles de Bonnard, Marthe est éternellement jeune, en pleine santé et belle. « Depuis leur rencontre, le temps s'est aboli : Marthe éternellement jeune, les seins haut, se lave. » (p. 242)

En retraçant l'histoire du modèle de Pierre Bonnard, Françoise Cloarec parle de ses recherches et de son travail autour de Marthe/Maria. « Marthe n'est pas celle que l'on croit, je vois bien qu'il y a du secret. Je cherche la Maria qu'elle a voulu taire dans les toiles, dans sa famille, dans les livres, dans les articles. » (p. 38 & 39) Comprendre qui se cachait derrière Marthe, c'est comprendre pourquoi l'héritage du couple Bonnard a été un tel scandale. Ce n'est certainement pas ce que cherchait le peintre. « Bonnard ne recherche ni l'argent ni la renommée. Sa place en peinture est singulière, peu d'artistes sont aussi effacés que lui. » (p. 97) Marthe de Méligny, c'est un peu la Mona Lisa de Pierre Bonnard, une beauté mystérieuse qui ne livrera jamais tous ses secrets. Et si L'indolente approche du coeur du mystère, il reste suffisamment à distance pour que le lecteur retienne avant tout la beauté des tableaux de Pierre Bonnard. le reste n'est que littérature.
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Roman ou récit ? Aucune mention n'accompagne cet ouvrage et il est bien difficile de le classer. L'enquête qui a accompagné sa construction fait partie intégrante du récit mais, le fait de ne pas vraiment trouver de réponse au "mystère Marthe Bonnard" fait pencher l'ensemble vers une sorte de biographie romancée. Intéressante à lire pour l'éclairage qu'il apporte sur l'oeuvre de Pierre Bonnard et l'influence de sa femme, ultra-représentée dans ses toiles.

C'est d'ailleurs cette contradiction qui a intrigué puis obsédé l'auteure (et on la comprend) : omniprésente dans les tableaux de son mari, peinte dans toutes les positions, avec ou sans vêtements, Marthe Bonnard reste pourtant une totale inconnue, réfugiée derrière une identité qu'elle s'est choisie très tôt, le jour de sa rencontre avec Pierre en 1893. Ce n'est qu'à la mort du peintre, cinq ans après sa femme, que la succession mettra à jour les mensonges de Marthe. Est-il possible que Pierre Bonnard ait vécu pendant toutes ces années avec une femme dont il ignorait le vrai nom de famille et les origines ? A-t-il choisi de ne pas s'interroger ? Malgré toutes ses recherches, malgré les témoignages des descendants de ceux qui ont côtoyé le couple, rien ne permet d'éclaircir ce mystère qui restera à jamais prisonnier de l'intimité du couple. Et c'est tout simplement remarquable que ce couple, très exposé, très en vue à l'époque - on aurait dit très médiatique de nos jours - parvienne à garder son mystère malgré le scandale généré par le règlement de la succession dans les années 50.

Mais cette investigation de la part de l'auteure est surtout l'occasion de nous donner à voir un couple tout à fait extraordinaire pour l'époque, loin des conventions et très ancré dans la modernité. Pierre Bonnard, contrairement à ses prédécesseurs impressionnistes est un peintre qui connaît la réussite et même la gloire de son vivant. Loin de la bohème associée à la vie d'artiste, on est ici dans le confort bourgeois, pas très loin de l'opulence vers la fin de sa vie. La relation qui unit Marthe et Pierre est exclusive et survivra même aux petites incartades du peintre. La façon dont il la représente sans cesse, toujours jeune, jamais marquée par le temps est une fantastique déclaration d'amour. Un témoignage sur leur vie et les sentiments qui les unissent.

Françoise Cloarec nous invite à un voyage dans la première moitié du XXème siècle aux côtés des artistes de l'époque, tels Vuillard, Signac ou Valloton. Ou encore Monet dans la dernière partie de sa vie. Elle éclaire notre connaissance sur l'oeuvre du peintre, sa palette de couleurs ou encore ses motivations à peindre les choses et les décors de la vie quotidienne. On découvre également qu'il est à l'origine d'une réflexion puis d'une loi sur le droit moral du peintre sur son oeuvre, qui voit enfin l'artiste reconnu propriétaire de son tableau jusqu'à ce qu'il le juge terminé, ce qui n'était pas le cas jusque-là. Pierre Bonnard pouvait garder des années des tableaux dans son atelier avant de les finaliser, parfois pour une seule petite touche de couleur... A sa mort, la valeur des oeuvres ainsi conservées se montera à plusieurs centaines de millions de francs, donnant lieu à une féroce bataille entre les héritiers.

Personnellement, je ne connaissais pas du tout cette histoire même si j'ai déjà eu l'occasion de visiter des expositions liées aux oeuvres de Bonnard auxquelles le personnage de Marthe est bien sûr toujours associé. Alors d'accord, si l'on cherche des révélations, on risque de rester sur sa faim. Mais on peut aussi apprécier le fait que le mystère reste entier... ce qui est en soi un très joli sujet de livre. Et un bel hommage à ce couple lié autant par l'amour que par l'art.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Cette lecture m'a été envoyée par les éditions Stock que je remercie énormément pour cette belle découverte.

Avec « L'indolente » de Françoise Cloarec, j'apprécie le livre à mi chemin entre le roman et l'essai. On ne peut parler d'un roman car il amène par sa documentation une vraie réflexion sur Marthe Bonnard, ainsi que sur le milieu artistique en général. Mais on ne rentre pas dans un essai non plus, car les envolées lyriques et les dialogues nous font forcément rentrer dans un texte romancé. En tout cas, je me suis prise au jeu et je referme cette lecture conquise par tout ce que j'ai pu y apprendre !

On va plonger dans le quotidien d'un grand peintre : Pierre Bonnard et de sa mystérieuse compagne. Avec talent, ce livre soulève de nombreux points de vue. On va tenter de connaître plus en profondeur cette femme secrète que fut Marthe Bonnard, mais on nous présente aussi le milieu artistique à travers les grands noms de l'époque et de leurs muses respectives. L'auteure nous dresse également le portrait d'une France sous l'occupation, d'une France entre deux guerres. En résumé, on se plaît dans des balades qui nous emportent de Paris à Nice, de la campagne à la mer. C'est avec plaisir que l'on découvre qui fut Marthe Bonnard et son implication dans le travail de son conjoint.

Avec brio, on va nous conter la vie d'une inconnue, un modèle pour un peintre, une muse, et pourtant une femme si mystérieuse. Marthe Bonnard : compagne, modèle, amante et femme du peintre Pierre Bonnard demeurera une énigme tout au long de sa vie. Elle a fait de sa vie un tableau en maquillant son nom, son âge, ses origines et même l'existence de sa propre famille. A travers ce texte romancé, on tente de comprendre ce choix et d'en mesurer les conséquences.

On apprécie le travail de documentation de l'auteure, qu'elle nous retranscrit à merveille. On va vivre dans ce monde artistique, un monde compliqué où tout n'est pas aussi sensationnel que l'on semblerait croire. Des années de débrouille pendant de longs mois de guerre, mais des années jouissives également où l'argent, les connaissances et les mondanités font rages. L'auteure nous emporte dans une France d'antan, des années 10 aux années 50 on va vivre avec ce couple magique, conflictuel, compliqué, mais toujours unis malgré leurs nombreux soucis.

Avec ce texte on appréciera le style très touche à tout, qui ne fait que démontrer la maîtrise dans cet exercice de style. Pour terminer à se demander, mais qui était cette fameuse Marthe bonnard : une inconnue ou une femme mystère ?
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Courant août, je suis allée visiter le musée de l'Orangerie, où se trouvent les fameux "Nymphéas" de Monet, et depuis la peinture est partout autour de moi, jusque dans mes lectures. La preuve, Françoise Cloarec dans "L'indolente", entraîne le lecteur à la suite de Pierre Bonnard - peintre qui jusque là m'était totalement inconnu - ou plutôt de sa muse: Marthe de Méligny.

La passion de Pierre Bonnard est portée par son don pour la peinture, mais surtout par cette femme, qui sera (presque) son seul et unique modèle tout sa vie durant. Marthe est au coeur de sa vie, et il la protège, la surprotège même lorsqu'elle commence irrémédiablement à l'éloigner de toutes ses relations, à cause de sa maladie, qui oscille entre asthme et symptômes psychotiques.

Cet amour est tout de même fondé sur un mensonge de taille car Marthe ne révélera pas sa véritable identité à son amant le jour de leur rencontre. Quelles sont ses motivations? La honte avant? le remord ensuite? Françoise Cloarec tente de percer ce mystère au travers des archives et des gens qui ont connus le couple de près ou de loin. Car de cette infime omission découlera un procès retentissant entre les héritiers du couple. Une discussion captivante s'ouvre, au travers de cette histoire de succession, concernant la propriété intellectuelle d'une oeuvre artistique. L'affaire Bonnard a fait jurisprudence dans ce domaine.

L'auteure se place davantage sur le plan de l'investigation - il faut savoir qu'elle est elle-même peintre, mais aussi psychanalyste - que sur celui du roman. le lecteur suit pas à pas les pérégrinations de Françoise Cloarec au cours de ses recherches dans les multiples archives qu'elle a pu consulter, afin de cerner la personnalité de cette femme: Marthe Bonnard.

Le récit n'a pas franchement de trame- à part chronologique bien sûr - car il est guidé par les recherches de l'auteure. Elle insère d'ailleurs des extraits d'archives, de correspondances, de journaux, d'ouvrages bibliographiques, etc. Néanmoins, à défaut d'être happer par le récit, le lecteur continue de tourner les pages, curieux lui aussi de comprendre les motivations de cette femme, Marthe Bonnard, si particulière.

A coups d'esquisse, elle dévoile progressivement une idée de la vie, et du couple qu'ont pu former ces deux êtres, si dissemblables et pourtant si fusionnels. La narration est un peu perturbante, quand cette biographie romancée, est soudainement interrompue par le surgissement inopiné de la narratrice. Ces changements de tons sont assez déstabilisant car ils interviennent sans aucune logique apparente. Malgré sa profession, Françoise Cloraec ne se pose quasiment jamais en psychanalyste face à ce couple, ou à l'attitude de cette femme, malade. Elle raconte des faits, et laisse le lecteur se faire sa propre opinion sur Marthe.

Pierre Bonnard a peint l'amour de sa vie sous toutes les coutures, comme pour percer le secret que cette femme-enfant semblait dissimulé, et son intuition était bonne, même s'il n'en a jamais rien laissé paraître. L'amour est plus fort que la vérité semble-t-il, du moins pour ces deux-là. Malgré les atermoiements de l'auteur entre romance et fait réels, la conclusion de Françoise Cloarec laisse le lecteur dans une profonde réflexion... (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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critiques presse (1)
Telerama
23 novembre 2016
C'est en usant des pouvoirs alliés du romanesque et de l'investigation psychologique que Françoise Cloarec mène avec talent l'enquête sur cette personnalité tout ensemble attachante et âpre, fragile et revêche.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« Je crois qu'on la regarde parce que personne n'arrive à cerner qui elle est, les mots ne la racontent pas. Bonnard, lui, par les représentations qu'il fait d'elle, donne une image à son corps. Comme si il lui disait : « Regarde, tu es cela.. »

Muse et femme du peintre Pierre Bonnard, rencontré à l'aube de sa jeunesse, Marthe de Méligny resta toute sa vie une ombre vacillante. Malade et d'une beauté chétive, apparemment sans famille ni attache, ce n'est qu'à sa mort que son vrai visage se révèle au grand jour. Marthe, de son véritable prénom Marie, désirait corps et âme appartenir exclusivement au peintre et rester le centre de son œuvre. Vivre à travers les couleurs chatoyantes de sa palette, onduler dans les reflets de ses bains, persister comme œuvre d'art. Ce simple mensonge, cette identité accaparée mena Bonnard au tribunal, salissant pour un temps sa réputation, qualifié d'usurpateur et avide d'argent. C'était sans compter sur ses amis peintres, Monet, Renoir, Matisse ou encore Vuillard auprès desquels son caractère loyal et humble était connu de tous.
Une affaire parcellée d'ombres et de mystères dans une époque dirigée par la fugacité et le chatoiement des couleurs divines.
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Sa manière de peindre ressemble à unechorégraphie lente.Le fusain ou le crayon grattent sur la feuille,caressent,reviennent,hésitent,gomment,. Ils trace de grandes lignes,recule,s'arrête,se rapproche,,ferme un oeil puis l'autre. Il s'approche encore,regarde,recule,s'arrête,regarde mieux,découpe le champ de son regard avec les mains pour isoler une partie de la toile qu'il retourne. Si elle résiste, tient au regard à l'envers,tout va bien.D'un geste familier il frotte son chiffon. La pâte se mélange.
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Il la regarde droit dans les yeux, n'essaie pas de lui plaire, juste de retenir son attention. Son regard la caresse déjà.
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« Marthe n’est pas celle que l’on croit, je vois bien qu’il y a du secret. Je cherche la Maria qu’elle a voulu taire dans les toiles, dans sa famille, dans les livres, dans les articles. » (p. 38 & 39)
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« Elle est le thème privilégié, le prétexte essentiel de la mise en lumière de son art. Si elle montre sa fragilité, sa force réside en l’amour de Pierre pour elle. » (p. 135)
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