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EAN : 9782752905987
174 pages
Phébus (06/10/2011)
3.88/5   99 notes
Résumé :
Elle porte un prénom d'ange, chantant, ardent. Pourtant, le destin qui attend Séraphine Louis, née dans une famille pauvre de l'Oise à l'automne 1864, est des plus terre à terre. Orpheline, Séraphine entame une vie de domestique, comme celle de Félicie, l'héroïne d'Un Cœur simple de Flaubert. De cette terne réalité, il s'agit de s'évader. Séraphine communie avec la nature, Séraphine rêve, Séraphine prie. Et, un jour, cédant à un ordre impérieux de la Vierge, Séraphi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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"Séraphine de Senlis :une artiste dévorée par une impérieuse nécessité intérieure dont parlait Kandinsky ( peintre et théoricien de l'art".)
Bernard Lorquin.


Les journées de Séraphine sont noires, sales et pleines de crasse mais ses soirées sont ensoleillées et emplies de couleurs.
Enfant, Séraphine gardait le bétail des fermes voisines. Ensuite, elle travailla comme lavandière, dans un couvent (pour nettoyer le linge sale des autres), puis comme bonne chez des bourgeois.


Mais, seule dans sa petite chambre, Séraphine peignait de splendides tableaux, à la lumière d'une pauvre bougie, sans rien avoir appris sur l'art et la peinture.


Comme Jeanne d'Arc, à l'église, Séraphine entend la Vierge Marie (après tout, elle porte le prénom d'un ange) , alors elle peint des arbres, des feuilles et des fleurs, en chantant des cantiques.
Des tableaux gorgés de lumière et de couleurs! De l'art naïf!


Wilhem Uhde, un collectionneur allemand qui a "découvert" Pablo (avant que le peintre ne devienne Picasso! Braque et le douanier Rousseau) remarque les tableaux de Séraphine.
L'exposition de 1927, à Senlis, permettra à Séraphine de ne plus faire du ménage et de se consacrer à la peinture. Il fallut beaucoup d'insistance à Uhde pour empêcher Séraphine de continuer à faire le ménage chez lui...


"Elle s'adressait au ciel, aux nuages, aux arbres, aux fleurs des champs, à tous les êtres de la nature. Elle était directement en communication avec les puissances cosmiques." Anne-Marie, la soeur de Wilhem Uhde


En 1929, l'exposition "Les peintres du Coeur sacré" apporte une certaine aisance financière à Séraphine qui dilapide son argent...
A cause de la crise économique, Uhde ne peut plus vendre de tableaux, alors l'élan mystique de Séraphine la pousse vers la folie...


En 1931, elle est internée dans un asile...
Elle meurt de faim le 11 décembre 1942 (Son dossier médical disait: cueille de l'herbe pour manger et mange des détritus...)
Son tableau "Pommier, 1928-1930" a été vendu aux enchères, pour plus de 221000 euros...


Tableau des grappes de raisin, 1930: Les grappes de raisin, portées par un tronc de palmier, explosent de couleurs. L'arbre est entouré de petites antennes végétales qui font vibrer le tableau. Les grappes de raisin, souvent représentées dans les églises, donnent le "Vin de l'Eucharistie", c'est le corps du Christ et la communion...
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Séraphine...
C'est ma copine,
une belle âme candide,
pauvre et orpheline,
élevée à la campagne
au milieu des vaches et des champs..en 1864.
Elle se retrouve au couvent
mais très vite elle sent le vent.. s'enfuyant loin de ce carcan, des chamailleries de ces bonnes soeurs...
De place en place elle se deviendra bonne à tout faire dans des maisons, elle s'installe à Sensis et réside dans un appartement-atelier d'une pièce qui sera le nid de toute ses créations.

Aimant la nature, très pieuse et pratiquante, un jour à son oreille, une instance céleste lui ordonne de peindre......Séraphine au prénom angélique
la quarantaine passée, employée comme femme de ménage, autodidacte, va de façon impérieuse passer toutes ses soirées à peindre avec dévotion, sous l'oeil bienveillant de la statue d'une Vierge Marie accompagnée d'une petite lampe ....elle va créer ainsi de nombreuses toiles.. va naître alors des bouquets fleurs "oiseaux plumes" ; des arbres, des cerisiers. .elle peindra sur tout ce qu'elle trouve, tout en chantant, un verre de vin comme assistant, c'est un irrépressible élan qui l'anime..mystérieuse inspiration et une "tambouille" bien à elle, concernant la fabrication de ses couleurs à base de pots de Ripolin.. qui reste encore un mystère à ce jour.

Impossible de ne pas citer, le superbe film où le talent de Yolande Moreau nous fait revivre cette femme touchante et émouvante cette personnalité si particulière ...des photos sont présentées dans le livre.

Un écho à cette chère Camille qui comme Séraphine a peur de se faire empoisonner...et qui finira elle aussi en asile psychiatrique.
Séraphine deviendra riche: un jour, un collectionneur parisien, Wilhem Uhde, découvreur de Picasso, de Braque et du Douanier Rousseau vient à Senlis.Il reconnaît le talent
de Séraphine et va s'affairer à la faire connaître au grand public grâce la vente de ses toiles à Paris. Cet homme est bienveillant, les oeuvres se vendent bien, Séraphine sera ainsi dispenser de ses "travaux noir" disait elle, pour un certain temps elle pourra enfin s'adonner qu'à ses "travaux de couleur".

Comme une enfant et une cigale, elle dépensera au gré de ses envies..elle se fera confectionner une robe de mariée sans qu' il existe de futur mari...la guerre se fera ressentir sur les marchés artistiques..et son mécène connaîtra des revers de fortune et ne pourra plus subvenir à sa situation...demandant à Seraphine de réduire son train de vie. ..celle--ci perd pied peu à avec la réalité..

Une biographie très agréable à lire, cette artiste me va droit au coeur ...sensible et merveilleuse âme, cette artiste féminine retranscrit la beauté de la nature dans une simple inspiration, une sincérité spontanée.. Sa vision lumineuse du monde, aux réfléchissantes couleurs chatoyantes, une harmonie céleste qui lui "dicte " son pinceau...incroyable destin.





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« Quelquefois, pendant le tournage, quand je sentais que le personnage m'échappait, qu'il me semblait que je « fabriquais » au lieu de « vivre », je lui parlais tout bas... je lui demandais de rester avec moi...
Moi qui ne suis pas mystique, je me suis bien gardée de le dire aux autres...
Le voyage en Séraphine était comme une quête de soi... de notre rapport au monde, à la nature et au divin... »
Yolande Moreau

C'est grâce au film "Séraphine" ( 2008 ) du réalisateur Martin Provost avec Yolande Moreau, sensationnelle dans ce rôle, que j'ai découvert l'existence de Séraphine de Senlis.
"Séraphine est pieuse et solitaire", c'est une âme simple. C'est dans la Cathédrale Notre-Dame de Senlis que la Vierge lui ordonne de peindre.
Le génie est inexplicable. Séraphine n'a jamais pris aucun cours, elle peint comme elle respire, c'est un « élan vital », ses peintures explosent de couleurs et de force.
Toute sa vie, elle a effectué chez autrui ce qu'elle appelait ses "travaux noirs", des travaux ménagers pénibles, exténuants. Elle peignait la nuit, uniquement avec du Ripolin mélangé à on ne sait quoi car elle n'a jamais voulu le dire.
En 1912, Wilhelm Uhde, un collectionneur de tableaux, la découvre. Il manifeste un goût très sûr pour des peintres alors inconnus : Picasso, Braque, Dufy etc.
C'est le vrai début de Séraphine peintre.
Puis sa santé mentale se dégrade, « dans cette fin d'un esprit qui sombre dans la démence », brûlé par sa passion.
Le 31 janvier 1932, c'est la fin de Séraphine peintre.
Elle est d'abord hospitalisée à Senlis puis transférée le 25 février 1932 à l'asile de Clermont-de-l'Oise où elle meurt le 11 décembre 1942 dans le plus grand dénuement sans avoir jamais reprit les pinceaux.
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Un grand merci à cascasimir qui par sa critique et un bon souvenir du film avec Yolande Moreau, m'a donné envie de le lire. Biographie de Séraphine DE SENLIS (1864-1942), domestique le jour et peintre la nuit, dont en 2012 un tableau a été facturé 261 667 euros.
On la suit de la naissance à sa mort. C'est Wilhelm Uhde, collectionneur allemand découvreur, en autre, de Picasso et Braque, qui par hasard sera ébloui par ses oeuvres et l'aidera financièrement. J'avais aimé dans le film quand on la voyait chercher ses matériaux. Nul mention ici. le reste de son existence, ressemblera hélas, à celui de beaucoup d'artistes surtout femmes. Super !
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Un essai biographique passionnant sur une artiste totalement imprégnée de religion qui vivait dans une extrême solitude et dont l'esprit fantasque finira par basculer dans la folie.
Séraphine Louis-Maillard, dite Séraphine de Senlis a vécu à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Elle fut une artiste peintre autodidacte dont l'oeuvre, difficile à classer, a été rattachée à l'art naïf. Elle peint la nature, les fleurs, les feuilles, les arbres, les animaux avec une grande originalité.
Pourtant rien ne la prédestinait à devenir une artiste. D'origine très modeste, elle est orpheline dès le plus jeune âge. C'est sa soeur qui s'occupe d'elle dans sa prime jeunesse. Elle participe comme elle peut aux travaux domestiques ; elle garde le bétail des fermes voisines. Dès l'âge de 13 ans, elle commence à travailler comme domestique, bonne à tout faire, chez des particuliers puis au sein d'un couvent. A partir de 1902, elle se met au service de plusieurs maisons bourgeoises de Senlis (Oise).
Très imprégnée de religion, elle a une prédilection pour la Vierge Marie qui en 1905 l'aurait enjointe de consacrer sa vie au dessin. C'est alors, âgée de 42 ans, qu'elle fait ses premiers essais. Elle passe rapidement à la peinture à l'huile à séchage rapide, le Ripolin.
Après ses longues journées de travail, Séraphine s'enferme chez elle, dans la pièce unique de son logement qui lui sert également d'atelier. Elle peint en chantant des cantiques. Sa vie devient très difficile car au XIXème siècle, chacun est tenu de rester à sa place. Pourtant un allemand, Wilhelm Uhde, collectionneur et découvreur de Picasso, de Braque et du Douanier Rousseau croit en son talent. C'est grâce à lui que son travail connait aujourd'hui encore une certaine postérité.
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critiques presse (1)
Lexpress
29 novembre 2011
Beaucoup ont vu le beau film de Martin Provost consacré à cette femme de ménage de Senlis qui peignait la nuit, habitée par l'immanence de l'au-delà [...]. A tous ceux-là, et aux autres, la réédition de ce récit publié par la psychanalyste Françoise Cloarec permettra de mieux comprendre l'incroyable histoire de Séraphine Louis.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Elle est hors du temps, étrangère aux autres, perdue dans ses fantasmes de gloire mondiale et d'opulence.
Quand rien de tout cela ne se produisit, il apparut qu'il n'y avait en elle nul ressort de résistance, elle avait dépensé, généreusement prodigué, toute la substance de son âme dans une oeuvre qui maintenant se dressait, détachée d'elle, dans sa splendeur.
Il ne restait plus que l'esprit dépouillé et le corps usé d'une pauvre vieille femme qui avait été un génie, une sainte et une héroïne.
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Il faut toujours se méfier des opinions qu'on a, parce que ce sont des opinions qu'on reçoit, qu'on a apprises et qui nous sont diffusées aussi bien par les livres, l'école, l'université, la télé, les médias...et elles brouillent toute approche du pathologique ou de l'esthétique...Ce n'est pas parce qu'on est fou qu'on est génial. Par contre, il y a des potentialités, qui ne se seraient jamais manifestées s'il n'y avait pas eu de catastrophes schizophréniques.

Jean Oury, Création et schizophrénie.
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Les couleurs triomphantes, les formes surtravaillées, avec de plus en plus de finesse, se posent, se superposent. Il y a du tigré, du moucheté, du velu, de chevelu, du rayé, de l’écailleux, du cachemire, des pois, du bariolé, dans les tableaux de Séraphine. On dirait que ça ondule dans les nervures, que ça vibre dans la ramure, ça grouille dans les fleurs, dans les arbres, les feuilles, les fruits. Des insectes, des oiseaux, des plumes, faisans, paons, pintades apparaissent, se bousculent. Séraphine fait vibrer les teintes, superpose les couches, les empâtements
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Séraphine n'est pas une habitante célèbre, pas encore, mais les gens parlent d'elle. Elle attire la curiosité, la sympathie, mais aussi la malveillance et la médisance. Les habitants la voient se presser dans les rues, toujours affairée, encombrée de ses longues jupes noires. Elle ne porte que du noir. Sur ses blouses, elle noue un caraco, une petite pèlerine grise ou noire en laine des Pyrénées. Elle superpose plusieurs longues jupes qui balaient les pavés. Séraphine pose sur ses cheveux orange un canotier verni, noir bien sûr.
(..) Séraphine s'évade de partout, de sa place de domestique, des conversations qu'elle a avec les gens, de la réalité quotidienne. Elle vit ailleurs, dans un monde bien à elle. Elle vit sa passion pour la peinture librement, sans faire de compromis, sans s'occuper de ce qui se fait ou ne se fait pas.
Elle vit, elle peint.
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Il y a du tigré, du moucheté, du velu, du chevelu, du rayé, de l'écailleux, du cachemire, des pois, du bariolé, dans les tableaux de Séraphine. On dirait que ça ondule dans les nervures, que ça vibre dans la ramure, que ça grouille dans les fleurs, dans les arbres, les feuilles, les fruits. Des insectes, des oiseaux, des plumes, faisans, paons, pintades apparaissent, se bousculent. Séraphine fait vibrer les teintes, superpose les couches, les empâtements.
Elle se permet tout.
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