Même si j'ai découvert l'auteur
il y a quelques années déjà, quand j'ai appris que Papa Lecteur (lien) proposait un challenge autour de lui, j'ai de suite eu envie d'en profiter pour poursuivre ma découverte. Mon premier choix s'est logiquement porté sur le titre le plus ancien de l'auteur que j'avais chez moi et qui est souvent présenté comme fondateur : La Nouvelle île au trésor.
Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par saluer le trava
il de l'éditeur français : Isan, qui propose ici un vrai écrin patrimonial avec un appare
il critique à la hauteur, ce qui est assez rare pour le souligner. Nous avons ainsi droit à une rapide biographie de l'auteur en introduction et à une explication de style en postface, toute deux signées
Xavier Hébert, l'un des expert français du maître du manga.
Il est donc particulièrement éclairant de lire ces textes en particulier le dernier qui explique la particularité de cette édition qui reprend non pas la version originale du manga de
Tezuka mais la version remastérisée de 1984. Éclairant !
La Nouvelle île au trésor est le premier titre long publié par
Tezuka alors qu'
il est tout jeune,
il est pour cela en binôme avec un scénariste que tout le monde a oublié depuis, mais ensemble
ils vont livrer une oeuvre populaire qui a laissé des traces jusqu'à aujourd'hui.
Titre s'adressant avant tout à un jeune public, La Nouvelle île au trésor, est une aventure toute droit inspirée du best seller de
Stevenson. On y retrouve les mêmes codes sur une aventure à offrir au regard de jeunes lecteurs avides de sensation.
Le manga n'ayant pas encore ses codes actuels, l'histoire se compose de planche de 3 à 4 cases sur le mode des strip comics ou yon-koma et avance à un rythme très rapide. On y retrouve le dessin rondou
illard qui deviendra typique chez
Tezuka dans ses premières années, style fortement inspiré de Disney mais également d'
E. C. Segar, l'auteur de Popeye. C'est un dessin très simple mais drôle et rythmé, très vivant. le découpage est clair et simple, nous ne sommes pas encore dans les trouva
illes inventives du
Tezuka plus âgé, mais
il y a déjà des scènes marquantes comme celle d'ouverture où l'auteur capture en moins de deux l'attention du lecteur tandis qu'
il découvre le héros dans sa voiture.
L'histoire, elle, est très classique. On a l'impression de se trouver dans un épisode de dessin animé où tout va à 100 à l'heure. C'est peut-être le reproche que la lectrice que je suis aujourd'hui ferait. Tout va trop vite, tout est survolé, on passe d'un pan à l'autre de l'aventure bien trop vite, sans transition et avec une notion de temps plus que tangente. Cependant l'aventure prend bien, elle a tous les codes pour plaire au jeune lecteur : un enchaînement inéluctable, du mystère, des pirates, des bata
illes, une nature host
ile, un sauveur inopiné, etc. Les références aussi bien à Disney qu'aux classiques de la littérature comme le Livre de la Jungle, Tarzan, l'Île au trésor de
Stevenson, sont omniprésentes. Ça n'a pas été sans me rappeler auss
i les premières aventures de Tintin. On y retrouve le même regard naïf et daté dirons-nous sur l'autre.
Cela se laisse lire avec un certain plaisir tiré d'une nostalgie d'une certaine forme d'histoire et d'un certain format de récit, mais c'est clairement daté et je n'ai pas eu de coup de coeur comme cela a pu être le cas pour des oeuvres plus récentes du maître (MW, Kirihito, Ayako, L'Histoire des 3 Adolf). Ici, c'est plus l'aspect patrimonial et fondateur de la narration et de la grammaire du maître qui m'a attiré et j'ai moins ressenti de plaisir juste en tant que lectrice.
Je suis donc ravie d'avoir pu découvrir ce titre pour savoir à quoi ressemblaient les premières oeuvres de
Tezuka, plonger dans ses influences et retrouver le plaisir de lire une aventure à l'ancienne. L'expérience fut intéressante et l'appare
il critique proposé par Isan et
Xavier Hébert vraiment enrichissante, mais
il m'a manqué le petit truc en plus.
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