J'ai trouvé à cette BD un charme tout modianesque : l'action se passe dans le Pigalle des années 50, et l'histoire raconte la vengeance d'un jeune homme provincial dont le père s'est pendu (je n'en dis pas davantage pour ménager le suspense), qui pour accomplir son dessein va s'infiltrer dans les milieux interlopes (modianesque, je vous dis), et découvrir le monde de la nuit, la pègre, les jeux clandestins…
Bientôt le jeune homme va participer à de petites arnaques pour le compte d'un caïd séduisant et dangereux, ce qui va l'amener à rencontrer une jeune femme en manteau jaune qui pourrait être la mère de
la Petite Bijou de
Modiano. Accomplira-t-il sa vengeance ? Je vous laisse découvrir…
Les dessins rappellent le style de Pierre le Tan, illustrateur de
Modiano, dans leur naïveté et simplicité. Ils possèdent le charme rétro des années 50, rappellent par leur cadrage le style des publicités de l'époque. Les couleurs sont franches, parfois violentes dans leur contraste, mais le récit, malgré son fond de noirceur, ne se départit jamais d'une certaine douceur, mettant l'accent avec subtilité sur la candeur du héros.
L'air de rien, sans coup d'éclat, la BD vous happe, et je l'ai lue d'une traite, ce qui est aisé car elle est relativement brève. Je n'avais pas la sensation d'être captivée, on ne trouve pas de rebondissement rocambolesque, de révélation inattendue, mais arrivée à la fin et en fermant l'ouvrage, j'ai ressenti de la nostalgie pour ce que je venais de lire, et j'en ai été surprise.
Il me semble que cette nostalgie ressemble à celle que l'on peut ressentir aux effluves d'un parfum qui aurait laissé dans son sillage le souvenir d'un être cher.
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