La série des quatre romans de
Tolkien qui forment une trame narrative unique consacrée à l'Anneau, a eu un succès planétaire. Pourtant, ce n'est pas ce succès, ni les films qui ont été tirés des livres, ni les innombrables produits dérivés, qui suffisent à épuiser le charme de ces romans. Je crois que les bienfaits de leur influence tiennent à ce que l'auteur a réintroduit dans la culture occidentale une part de magie, d'optimisme et de rêve qui en avait été chassée par la littérature du soupçon, de la désillusion et de la destruction, littérature seule considérée comme digne de ce nom dans la culture majeure, à ce jour encore.
Tolkien, chrétien fervent, médiéviste savant et érudit, a su écrire ces livres d'un autre âge, ces livres "anachroniques" et nous les donner comme antidote aux mauvaises repentances et au "sanglot de l'homme blanc" auxquels la culture officielle semble vouloir se réduire, nous réduire. Peut-être ne devrait-on pas sous-estimer la force subversive de ces romans "pour enfants" qui, significativement, obtiennent d'autant plus de succès que la chape de ressentiment se fait plus lourde chaque jour sur nos têtes.