Alors là, cela va être une grande première : écrire un commentaire alors que je n'ai lu que trois pages de l'ouvrage !
Et pourtant, je me réjouissais d'emprunter cette nouveauté au titre on ne peut plus alléchant.
Mais comment est-il possible de faire une erreur factuelle si énorme dès l'introduction, en évoquant à la date de janvier 1984 le lancement de l'Apple II, alors qu'il s'agissait en fait de la sortie du Macintosh, dont l'interface graphique allait ouvrir la voie pour le grand public à de nouvelles façons d'interagir avec l'ordinateur.
Évidemment, ma petite voie intérieure (ne niez pas, vous en avez une aussi) me souffle : fais pas ton Taliban maniaco-dépressif, c'est une coquille, pas si grave, ce qui est important, c'est de goûter à la réflexion de l'auteur, de prendre du recul.
Oui, c'est vrai, et je vais poursuivre ma lecture.
Mais s'engager dans la lecture de 300 pages, c'est un engagement qui repose sur une certaine confiance en l'auteur, confiance qui s'acquiert au fil des premières pages.
Et trébucher dès la page 8, tout de même, c'est troublant et peu engageant...
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Une histoire des médias sur les 500 dernières années. Comment en sommes nous arrivés là ? On navigue, guidé par Felix Treguet au travers de ces pages comme dans les couloirs d'un observatoire de nos inventions, nos utopies, nos échecs. Gros travail d'analyse, c'est rare de trouver un ouvrage aussi complet.
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Un appel à la transformation immédiate de notre société. Et nous en avons bien besoin. Pour les novices; ou les connaisseurs, on apprend des choses en lisant ce livre ! Belle revue de l'histoire d'internet et ses dérives. Un ouvrage de grande qualité, par un des membre fondateur de la Quadrature du Net.
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... il est urgent d'articuler les stratégies classiques à un refus plus radical opposé à l'informatisation du monde... ce dont nous avons besoin, ce n'est pas d'un patch logiciel, d'un bricolage juridique, ni même d'un peu d'éthique. Ce qu'il nous faut d'abord et avant tout, c'est arrêter la machine.
Après un demi-siècle d’informatisation du monde, on pourrait continuer à recycler, sans plus trop y croire, les mêmes discours et les mêmes recettes pour éviter que l’informatique ne nuise aux libertés. Sauf qu’en attendant, nous perdons l’essentiel des batailles. Pendant ce temps, les nuages s’amoncellent.
Or, si l’utopie Internet a aujourd’hui du plomb dans l’aile, si les dystopies qui semblaient l’apanage de la littérature de science-fiction paraissent prendre corps sous nos yeux, ce n’est pas seulement parce qu’Internet est aux avant-postes des mutations du capitalisme contemporain. C’est aussi parce que, face à la crise induite par cette technologie, l’État aura finalement réussi à « passer l’épreuve », en rétablissant des formes efficaces de contrôle des communications. Ce faisant, il parfait aussi l’usage d’une machine informatique toujours plus puissante dans les dispositifs de contrôle social.
Ces nouvelles technologies de communication contournent non seulement les mécanismes disciplinaires en engageant une désintermédiation sans précédent de la prise de parole dans l'espace public médiatique, mais elles apparaissent en outre comme un véritable défi lancé à la souveraineté des États, et donc à l'application de leur loi. Un défi qui tient tant à leurs caractéristiques techniques (extraterritorialité, anonymat relatif, vélocité des flux, etc.) qu'aux pratiques politiques des groupes subversifs qui se l'approprient (des hackers anarchistes aux figures cyberlibertariennes).
(Ch XIV p. 300)
L'Etat est d'abord et avant tout un type de rationalité. C'est la fameuse "raison d'Etat" qui prend forme à partir du XVIe siècle et qui repose sur cette idée radicale que l'Etat constitue sa propre fin. Il n'est pas un instrument au service de la loi divine ni du "bien commun", mais est principalement régi par l'objectif de son propre renforcement.
Le numérique, une révolution sociétale ?
Internet, algorithmes, smartphone, intelligence artifi cielle, Big Data, l'arrivée du numérique dans nos sociétés suscite de nombreuses interprétations, fantasmes et inquiétudes. le temps d'une soirée, le collectif LIBREST vous propose, à travers un choix pluri-disciplinaire, un regard riche et original sur la place du numérique dans nos vies individuelles et collectives, autour des titres et auteurs suivants :
- "Les nouveaux travailleurs des applis", Dominique Méda et Sarah Abdelnour, Puf/La Vie des idées
- "Archiver la mémoire : de l'histoire orale au patrimoine immatériel", Florence Descamps, Éditions-EHESS
- "L'utopie déchue : une contre-histoire d'internet, XVe-XXIe siècle"
Felix Tréguer, Fayard
- "Les possédés : comment la nouvelle oligarchie de la tech a pris le contrôle de nos vies", Lauren Boudard et Dan Geiselhart, Les Éditions Arkhê
- "Les oubliées du numérique", Isabelle Collet, le Passeur Éditeur
Inscription : https://www.librest.com/nos-rendez-vous/14-novembre-2019/3953-rentree-sciences-humaines-librest-2019
Cette soirée est en partenariat avec les Éditions-EHESS. Un grand merci à eux !
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