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Welcome Sarah » raconte la vie de Sarah à travers sa quête d'identité.
Car, ce roman parle avant tout de quête et du besoin que l'on a tous de s'apprivoiser, de se comprendre soi-même et de l'affirmer face aux autres… Au fil des pages, revient cette question que se pose tout enfant ou adolescent à un moment de sa vie : qui suis-je vraiment au fond ?
La quête d'Arthur/Sarah pose aussi la question de la transidentité… Dès le début, le lecteur apprendra qu'il se sent profondément fille et qu'il se définit "elle" depuis tout petit
Le roman va suivre son parcours au fil des années à travers son regard, qui prend beaucoup de place, mais aussi parfois à travers celui des autres.
Le lecteur se rendra compte que l'autrice est toujours là, à l'affût dans les mots et les phrases, pour tenter de comprendre, ne pas rester sur des idées reçues, mais aussi pour écouter ce qu'Arthur/Sarah ressent, ne parvient pas à exprimer, endure et ce qu'il/elle à a dire. Et pour apporter des pistes sur ce qui peut se passer sur le plan psychologique, physique et médical.
L'écriture vivante et poétique apporte à ce parcours de la force, cette force des mots qui sera aussi utile à Arthur-Sarah dont la souffrance se fera poésie. Des rencontres ponctueront son chemin, des nocives mais aussi des bénéfiques… La vie sera loin d'être tendre - elle se fera même violente par moment - et les adultes qui devraient l'aider à se questionner et à mieux comprendre les choses, ne seront pas les plus doués.
Pour moi, deux rencontres seront cependant essentielles dans son parcours. Il s'agit de Dumitru et Lenny. Il me semble qu'eux seuls sauront poser les bonnes questions, parler et apporter du réconfort, mais aussi confronter Arthur/Sarah à ses contradictions. Les seuls à poser des questions profondes et essentielles dans cette quête d'identité.
Car, et c'est le seul bémol que j'apporterai à ce roman, Arthur/Sarah avance dans sa conviction d'être fille, en restant sur des critères qui ne me semblent pas beaucoup évoluer : Arthur est attaché aux vêtements, au maquillage, au côté princesse… Il voudrait être belle. Il a une meilleure amie et des cousines qu'il admire et envie. Mais pas une fois, il ne cherchera vraiment à parler avec elles de tout ce que peut signifier « être fille » dans notre société. Même les conversations avec sa meilleure amie, l'un de ses soutiens essentiels dans sa quête, resteront assez superficielles sur ce sujet. Ces questions là seront d'ailleurs posées par quelqu'un d'autre et pas forcément par la personne que le lecteur pourrait attendre.
Mais cela n'enlève rien à la force de ce roman. Sarah devra faire preuve de courage, parfois de renoncement, mais aussi de ténacité et d'entêtement. Elle saura relever la tête pour trouver la voie qui lui convient le mieux.
À travers les pages,
Véronique Foz la suit pas à pas.
Et l'on sent grandir l'attachement qui finit par les relier et par rendre Sarah plus forte.
PS: Merci à Milan éditions pour l'envoi de ce livre en épreuves non corrigées.
P-S: J'ai arrêté de noter les livres que je lis, on n'est pas à l'école...