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EAN : 9782376864530
400 pages
Editions ActuSF (15/04/2022)
4.15/5   222 notes
Résumé :
Parce que sa famille latinx a du mal à accepter son genre, Yadriel veut leur prouver à tous qu'il possède les pouvoirs d'invocation des hommes et non pas celui de guérir, comme les femmes.

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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
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En avril, chez ActuSF est également paru le très remarqué Cemetery Boys d'Aiden Thomas. Best seller du New-York Times et nominé pour de nombreux prix littéraires, ce roman de Young Adult a su très vite se distinguer.

Issu d'une longue lignée de brujx, où les hommes sont des brujos capables de rappeler les esprits et les femmes sont des brujas aux pouvoirs guérisseurs, Yadriel a du mal à trouver sa place au milieu des siens. Gay et trans, personne n'admet qu'il est un brujo, si ce n'est sa mère, disparue un an plus tôt et sa cousine, Maritza. Justement cette dernière lui a préparé un portaje, autrement dit une arme magique qui va lui permettre d'interagir avec les esprits. Or, la disparition subite de son cousin lui offre l'opportunité de tester son don. Seulement, ce n'est pas le bon esprit qui va répondre à son appel. le voici donc empêtré dans une situation compliquée dont il ne sait pas encore comment en sortir. Mais heureusement pour lui, sa cousine veille.

Pour son premier roman, Aiden Thomas signe un texte d'une grande maturité autant du point de vue de la construction de l'intrigue, du travail réalisé autour de la psychologie de ses personnages que de la cohérence de l'univers imaginé.

Dans Cemetery Boys, Aiden Thomas rend hommage à ses origines latines en insérant la figure de la Santa Muerte au sein de son texte. Personnage du folklore d'Amérique latine, Notre Dame de la Sainte Morte personnifie bien évidemment la mort mais est associée à des attributs positifs comme la guérison et la protection. Pour donner à son récit sa dimension fantastique, Aiden Thomas a beaucoup joué avec les rites hispaniques et notamment le culte du Dia de Muertos, autrement dit le jour des morts qui commémore la mémoire des défunts du 31 octobre à minuit au 2 novembre. Dans son roman, Aiden Thomas a donc imaginé deux jours de fête au cours desquels les brujx vivants et morts se retrouvent grâce aux pouvoirs que la Santa Muerte leur confère. Cette cérémonie est d'ailleurs ritualisée par la préparation de nombreuses offrandes pâtissières et florales.

Entre artefacts, magie curative et fantômes, Aiden Thomas a agrémenté son récit d'éléments propres à émerveiller le lecteur qui virevolte entre croyances mystiques et réalité.

En outre, Cemetery Boys est également une enquête dans laquelle plongent Yadriel et Maritza pour comprendre, non seulement, ce qu'il est advenu de Miguel, dont le corps est introuvable mais de découvrir également ce qui est réellement arrivé à Julian, l'esprit accidentellement rappelé par Yadriel. Aussi, les deux adolescents nous entraînent au coeur de leurs investigations qui vont les conduire, chemin faisant, à mettre à jour d'autres disparitions inexpliquées.

Ainsi, Aiden Thomas a parsemé son texte de nombreux mystères qui se dévoilent au fil des pages et dynamisent pleinement la lecture.

Cemetery Boys est porté par un trio de personnages que l'on apprécie d'emblée. Malgré son jeune âge, Yadriel sait ce qu'il veut. Même s'il n'est pas complètement rejeté par les siens grâce à la bienveillance de sa mère, il n'est pas non plus accepté tel qu'il est puisqu'on ne lui reconnait pas ses dons de brujo. C'est donc à lui de prouver à sa famille qu'elle a tort. Bien entendu, Yadriel souffre beaucoup de cette situation, surtout depuis la perte de sa mère. Il a une réelle soif de reconnaissance auprès de son père qui est incapable de le voir tel qu'il est. Yadriel est une personne timide, ni dans l'exubérance ni dans l'extravagance.

A contrario, Julian, lui, assume pleinement sa personnalité et conserve sa fouge même par-delà la mort. C'est un garçon très solaire qui traîne une injuste réputation de mauvais garçon. Or, en l'aidant à retrouver ses amis et à comprendre ce qui lui est arrivé, Yadriel va porter un tout autre regard sur lui. Protecteur et bienveillant envers les plus faibles, Julian est une belle âme qui se cache sous une carapace de dur à cuir. Sa présence aux côtés de Yadriel va faire beaucoup de bien à ce dernier en l'aidant à trouver le courage d'affronter le jugement des siens et surtout celui de son père. Ils forment un duo détonnant qui nous démontre que finalement les contraires s'attirent toujours.

Quant à la pétillante Maritza, elle est l'étincelle qui vient titiller le quotidien de Yadriel en le poussant dans ses retranchements lorsque cela est nécessaire et en le soutenant en toute circonstance. Comme lui, elle est exclue par les siens. En effet, en étant végane, elle refuse d'utiliser du sang animal pour pratiquer les rituels de bruja, alors son héritage lui est fermé. Mais à la différence de son cousin, elle semble en avoir pris son parti et s'en moque éperdument. Forte et indépendante, Maritza seconde au mieux Yadriel dans les moments critiques, quitte à tenir tête à la Santa Muerte en personne.

Avec Cemetery Boys, Aiden Thomas signe un récit de Young Adult bien construit mêlant action et émotion à la juste dose. Ce livre nous parle d'amitié, d'amour, d'identité mais aussi de respect et d'acceptation. Voici un récit inclusif qui s'accorde parfaitement à notre société en pleine mutation... suite sur Fantasy à la Carte.

Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Yadriel est un adolescent presque comme les autres, sauf qu'il est trans et qu'il voit les fantômes. Un soir, pour prouver à sa famille qu'il est un garçon, il fait seul la cérémonie qui fait de lui un brujo, pouvoir réservé au homme. Quand son cousin Miguel disparait, il part à sa recherche, mais au lieu d'invoquer son esprit, il invoque celui de Julian, un adolescent marginal.
Ce livre, encensé un peu partout m'a franchement déçue.
Je commence par les points positifs. J'ai beaucoup aimé le narrateur de ce livre audio qui arrive à insuffler ses intonations aux personnages pour les rendre vivants (ou morts-vivants, c'est selon). J'ai aussi apprécié l'idée d'un héros trans qui traverse les difficultés de sa transition et de son rapport à sa famille. Et puis, c'est à peu près tout.
J'en attendais peut-être trop, mais je n'ai pas vraiment accroché. J'ai trouvé l'intrigue interminable (presque 500 pages en papier, presque 13 h en audio). Parce que soyons honnête, il ne se passe pas grand chose pendant la majeur partie du roman : Yadriel et Julian vont à l'école, Yadriel et Julian discutent, Yadriel et Julian vont voir des amis de Julian,... On se croirait dans les aventures de Martine. Quand l'intrigue démarre enfin (à deux chapitres de la fin), j'avais déjà deviné de quoi il retournait tant les ficelles utilisées étaient grosses.
Autre chose qui m'a un peu agacée, c'est la profusion d'espagnol. Alors je ne parle pas espagnol, donc si certaines choses peuvent se déduire, à d'autres moments, c'est plus compliqué et je me suis sentie exclus de ces moments.
Malgré un excellent narrateur, je suis sortie déçue de ce roman.
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Un très bon moment de lecture

Cemetery Boys est un roman jeunesse dans un univers fantastique avec des personnages qui ont presque seize ans : une (presque) quarantenaire peut-elle apprécier sa lecture ?
OUI !
J'ai aimé les personnages, j'ai aimé l'univers, j'ai aimé la plume, j'ai aimé les messages que l'auteur fait passer et les valeurs transmises. le récit m'a totalement happée, jusqu'à ne plus pouvoir m'arrêter de lire.

Les thèmes : culture latine, meurtre, magie, esprits, quête d'identité, dépassement de soi, respect, espoir, tolérance, LGBTQ+, transidentité, amitié, amour

Nous plongeons dans la culture fantastique des latinx (personnes vivant aux États-Unis dont la culture est principalement latino-américaine), à quelques jours d'el Día de los muertos, dans la communauté des brujx.
Notre Dame la Mort confère un don à tous les adolescents à partir de quinze ans lors d'une cérémonie officielle : celui de voir les esprits des morts qui errent encore parmi les vivants. Ils reçoivent aussi un pouvoir dans leur portaje. Les bruja, les femmes, peuvent guérir les êtres vivants, même mourants (tant que le coeur bat), à l'aide d'un chapelet. Les brujo, les hommes, aident les esprits à passer dans l'au-delà en rompant le lien qui les relie au monde des vivants à l'aide d'un poignard.
Tous, sauf Yadriel, notre héros. Sa famille lui a refusé l'accès à la cérémonie, car tous le voient comme une bruja, son genre assigné à la naissance, alors que c'est un brujo.
Yadriel est une personne trans (et gay), et il va leur prouver que Notre Dame la Mort le reconnaît en tant que brujo en se rendant dans l'église pour effectuer lui-même, en douce, la cérémonie. Sa cousine et meilleure amie, Maritza, l'accompagne (toujours dans les coups fourrés ces deux-là) et lui a même fabriqué un portaje. Elle, elle a décidé qu'elle ne serait pas guérisseuse, parce qu'elle est vegan, et que pour guérir, les brujas se servent de sang animal.
Ces deux-là forment un duo pétillant.
Mais arrive un drame : la mort soudaine et inexpliquée de leur cousin Miguel. Tous les brujx sont en alerte et tous les brujos partent à la recherche du disparu. Tous ? Encore une fois, non, Yadriel est prié de rester avec les brujas. Évidemment, il file à l'anglaise avec Maritza pour tenter de retrouver l'esprit de son cousin, afin de l'envoyer dans l'au-delà et de prouver à sa communauté qu'il est bien un brujo.
Est-ce qu'il y arrive ? Il rappelle bien un esprit. Est-ce celui de son Miguel ? Eh non, c'est celui d'un jeune de son lycée, Julian, disparu la même nuit.
Ils vont passer un pacte : Yadriel va accompagner Julian auprès de ses amis, présents lors de sa disparition, pour s'assurer qu'ils vont bien. En échange, Yadriel pourra le libérer avant la fête des Morts pour prouver à sa famille qu'il est brujo. Au passage, s'ils peuvent élucider le mystère de la mort du cousin…

Toute l'histoire se déroule sur trois jours. Certains n'aimeront pas le rythme parfois lent et le fait que l'enquête sur la disparition du cousin passe au second plan. Moi, j'ai vraiment adoré. C'est prenant et intense. On est dans le décor, on suit les personnages lumineux pas à pas. Ça permet de bien appréhender leur personnalité et d'apprendre à les aimer au point de ne plus vouloir s'en détacher.
Il n'y a pas que l'histoire des disparitions dans ce roman, il y a tout un aspect bienveillance, compréhension de ce que peut vivre Yadriel à chaque instant, avec tout ce qui touche à la communauté LGBTQ+ et les préjugés qui peuvent exister. Tout est dans le détail, jusqu'aux deux rottweilers de Maritza. Cette race de chien, les gens en ont peur, car ils l'associent au danger. Pourtant, ce sont de vraies peluches baveuses (je ne vous dis pas pourquoi, mais avec eux j'ai explosé de rire sur une réplique).
Conclusion : ne pas se fier à l'apparence et aux on-dit. Notre enveloppe ne reflète pas ce que nous sommes à l'intérieur, et ce roman l'illustre à la perfection.

Je me suis énormément attachée aux personnages, très bien travaillés. Yadriel, Julian et Maritza forment un trio détonnant. Yads et Jules sont… trop mignons. Si au départ on pense que Julian est un gros “bip”, il se révèle surprenant. Leur façon d'être, naturelle, les rend réels, très forts.
L'auteur joue avec nos émotions. J'ai pas mal rigolé à certains passages, j'ai été émue, mes yeux ont brûlé par moment, à tel point que, parfois, une larme a coulé. Les descriptions sont aussi très bien faites, on imagine tout le décor avec précision, l'univers est recherché.
J'ai eu du mal à faire des pauses dans ma lecture tant je voulais connaître le dénouement. La fin m'a surprise, je me suis tellement laissée emporter par l'histoire que je ne l'ai pas vu venir.

Ce qu'il faut retenir : les messages que cette histoire transmet et que je vous laisse découvrir.

Les phrases en espagnol et certains termes, non traduits pour la majorité, peuvent égarer lea lecteur·rice, mais, personnellement, ça ne m'a pas gênée. Au pire, y a les moteurs de recherche. Et pour le décor, si vous avez du mal à l'imaginer, pensez au Disney Coco, car nous sommes dans la même culture.
Si vous cherchez à lire une enquête, passez votre chemin, mais vous passeriez à côté de la belle histoire de Yadriel et Julian, accompagnés de l'excentrique Maritza.
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J'ai découvert un joli roman adolescent fantastique sur la quête d'identité et les liens d'amitié sur fond de mythologie et folklore mexicains.

Yadriel, adolescent de 15 ans, a du mal être accepté dans sa famille et sa communauté latinx, comme le garçon transgenre qu'il est. Son souhait être reconnu de tous comme le brujo qu'il est. Il est soutenu par sa cousine Maritza, une bruja vegane qui refuse son pouvoir de femme guérisseuse. Leur quotidien bascule lors de la disparition de leur cousin Miguel sauvagement assassiné dont le corps reste introuvable. Yadriel invoque son premier fantôme pensant retrouver l'esprit de Miguel, mais c'est l'esprit de Julian qui répond à l'appel. Julian est l'esprit d'un adolescent latinix, orphelin, élevé par son frère aîné, mais mauvais garçon livré à lui-même.
Une belle amitié va se tisser entre les trois adolescents, et plus entre les deux garçons.
Chacun, à travers l'aide apportée à l'autre, cherche son émancipation vers une liberté. La quête d'adolescents vers leur avenir.

Le roman est une immersion dans la communauté latinx, entre traditions familiales et société américaine. A quelques jours du fameux día de muertos toute la communauté s'active pour honorer les traditions et leurs morts.

J'ai beaucoup aimé la narration, les personnages, le rythme de l'histoire. Bien que la transidentité ne soit pas un thème que j'ai l'habitude de lire dans les fictions, j'ai trouvé que le personnage d'Yadriel portait haut le message des sentiments liés à sa situation. Être accepté aux yeux de ceux qui l'aiment pour finaliser l'équilibre dont il a besoin.
J'ai moins été captivée par la lecture. J'ai malheureusement eu du mal à m'habituer à l'intonation et la rapidité de lecture.

Côté intrigue, le mystère est bien gardé. On ne devine pas d'où vient le danger, la narration mêlant très bien intrigue et romance naissante entre adolescents.

En bref, un très beau cadeau à faire, une lecture idéale à faire pour Halloween et la Toussaint.

Je remercie #Netgalley et #Voolumeeditions
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--- L'influenceuse influencée ? ---

La première fois que j'ai entendu parler de Cemetery Boys, c'était sur les réseaux sociaux. Et tout le monde annonçait un titre plus que prometteur ! C'est pourquoi, quand les éditions ActuSF m'ont offert la possibilité de le recevoir en service de presse, je n'ai pas hésité bien longtemps. Un grand merci à la maison d'édition pour l'envoi !

Alors, après lecture, quel est mon ressenti ? Ai-je eu raison de me laisser convaincre ? Oui, même si je pense que l'histoire m'aurait plu davantage il y a quelques années. Quoi qu'il en soit, cela reste un très bon roman YA, avec des personnages lumineux, des thématiques actuelles et une touche de fantastique pour relever le tout !

--- Quand le récit tarde à se mettre en place ---

J'ai peiné à rentrer dans l'histoire, je l'avoue. Sans être complètement inutiles, les débuts sont un chouia trop longs selon moi. Je pense que l'auteur a voulu bien faire : poser le cadre culturel, présenter les héros, expliquer les difficultés auxquelles est confronté Yadriel en tant qu'adolescent transgenre. Ces informations sont cruciales, toutefois j'aurais préféré qu'elles soient dévoilées au fur et à mesure de ma lecture, d'autant que je m'attendais à un rythme plus haletant suite à la disparition d'un personnage.

Ce n'est qu'au bout de 200 pages que j'ai réellement accroché, et quel soulagement ce fut !

--- Un roman own voice ---

Avant d'être un roman fantastique, Cemetery Boys est un message d'espoir et de tolérance porté avec conviction par Aiden Thomas. En effet, ce dernier a connu les mêmes questionnements et rencontré les mêmes obstacles que son héros, car lui aussi se sent homme dans un corps de femme. Et c'est à travers le prisme de l'imaginaire qu'il a choisi d'exprimer cette opposition.

Alors que tout le désigne bruja, une femme capable de soigner, Yadriel sait au plus profond de lui-même qu'il est un brujo. Il est donc destiné à communiquer avec les esprits. Mais comment l'expliquer à sa famille qui se heurte aux apparences ? Comment imposer sa nouvelle identité sans briser les liens ? Pas simple, en vérité !

Ainsi, même si elle n'est pas au centre de toute l'histoire, c'est cette partie – que l'on sent authentique – qui apporte un vrai plus, permet un attachement sincère envers Yadriel et l'emporte sur les quelques bémols que j'ai pu relever.

--- Une plongée dans la culture mexicaine ---

Transportée à Los Angeles, elle participe énormément à l'ambiance du roman. C'est un mélange de rites, de cérémonies, de plats traditionnels et… de magie !

Chez Yadriel, tout le monde peut voir et entendre les esprits. Pour agir néanmoins, Notre Dame la Mort doit reconnaître le statut de brujo. Voilà justement l'épreuve à laquelle se prépare notre héros au début du roman.

Ça vous étonne si je vous dis que c'est l'un des aspects du roman que j'ai préféré, même si j'aurais souhaité qu'il soit un peu plus approfondi ? Non, bien sûr ! Ce qui m'a attirée dans ce roman, c'est bien sa dimension fantastique !

--- N'ai-je pas évoqué quelques bémols ? ---

À mes yeux, le scénario comprend des maladresses, des coïncidences heures et même des facilités. Il s'agit cependant d'un roman jeunesse, la complexité de l'intrigue n'est donc pas une priorité. Et je vous rassure, l'auteur ne prend pas ses lecteurs pour des idiots !

Mais, tandis que l'accent est mis sur l'urgence de la situation, nos héros prennent le temps d'aller en cours, de se reposer, de discuter, de se chamailler même. Bref, j'ai ressenti comme des moments de flottement où il ne se passait pas grand-chose, alors qu'il était impératif d'agir.

En outre, l'histoire n'est pas à l'abri de quelques clichés. Heureusement, Aiden Thomas en démonte certains pièce par pièce, et tant mieux !

--- Des héros lumineux ---

Accaparée par les lenteurs du début, je n'ai pas tout de suite vu le potentiel des personnages. Et pourtant, il est énorme ! Rapidement, je me suis prise d'affection pour Yadriel, adolescent plein d'humanité et de courage.

Ce fut moins évident avec Julian. Pour tout vous dire, je le trouvais trop fougueux, trop cliché même, pour être crédible. Aiden Thomas est toutefois parvenu à inverser la tendance en le complexifiant davantage ; il lui a offert un passé, un caractère plus nuancé et un brin de douceur qui émerge de temps à autre.

J'ai donc fini par adhérer à ce duo de héros dont la complémentarité ne fait aucun doute. Seul défaut : leur relation évolue trop vite. Parfois, j'avais l'impression que le scénario n'était qu'un prétexte pour les obliger à s'allier, qu'il se pliait maladroitement aux exigences de l'auteur. Perturbant, néanmoins j'ai vite oublié ces désagréments pour suivre leurs péripéties !

Quant aux personnages secondaires, ils sont à la fois intéressants et bien creusés. Je pense surtout à Maritza, meilleure amie de Yadriel, jeune fille au caractère bien trempé et végane confirmée, ainsi qu'à l'antagoniste dont j'ai trouvé les motivations pleines de sens.

--- Un mot au sujet de la romance ---

Parce qu'elle a lieu dans un contexte particulier que je ne peux vous exposer sans vous spoiler, elle a su m'emporter. Je n'ajouterai qu'une seule chose : j'aime les histoires d'amour impossibles, car j'espère toujours qu'elles deviennent possibles !

--- Un dénouement explosif suivi de quelques longueurs ---

Le rythme s'accélère sur la fin, et c'est une bonne chose ! J'ai dévoré les chapitres, agréablement surprise par la conclusion de ce récit haut en couleur. Avec le recul, je me dis que j'aurais dû deviner certaines choses mais, en fait, non. J'ai préféré me laisser porter jusqu'au final, et ce fut un vrai régal.

Par contre, j'ai trouvé « l'après » dénouement beaucoup trop long, un peu comme les débuts. À l'évidence, Aiden Thomas apprécie la précision dans les messages qu'il souhaite transmettre, toutefois je pense qu'une fin plus courte aurait mieux servi le roman.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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critiques presse (2)
Elbakin.net
30 juillet 2021
Cemetary Boys est un roman qui, dès les premières pages, emporte par sa sincérité que cela soit via le quotidien et les croyances de cette famille et l’héritage culturel que cela implique, ou le parcours de vie de Yadriel. Le roman ne décrit pas, mais raconte.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Elbakin.net
28 juillet 2021
Au bout du compte, malgré la simplicité, malgré les défauts qui habitent ce récit, elle est bien là cette subtile sensation d’émerveillement qui nous donne envie de sourire, de croire aux sentiments.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
« Pourquoi t’es pas en train de chercher avec eux ? Avec les autres brujos ? » demanda Julian. Il était revenu dans le fauteuil, et faisait tressauter ses genoux.

« Eh ben, ils veulent pas de moi », répondit Yadriel en écartant une boîte de vieux vêtements.

Julian fit tourner le siège sur lui-même. « Pourquoi ?

— Parce qu’ils me considèrent pas comme un vrai brujo. »

Julian se mit à tourner plus vite. « Pourquoi ? »

Yadriel se félicita que Julian ne puisse voir son visage. Il avait le feu aux joues.

« Parce que je suis trans. »

Julian cala ses pieds au sol et s’arrêta brutalement, tanguant un peu sur le siège. « Oh. » Un silence. Un battement de paupières. «  Ohhh . »

La main de Yadriel se referma enfin sur le tissu satiné du sac de couchage qu’il tira d’une saccade. Il le serra contre sa poitrine et fit face à Julian, prêt à un jugement d’une sorte ou d’une autre. Un rire peut-être.

À la place, Julian regarda Yadriel d’un air grave, sa lèvre se tordit avec une sorte d’agacement. « Ça craint, mec. »

Les paroles étaient simples. Directes. Sans faux-semblants.

Yadriel ne s’attendait pas à ça. Il laissa s’échapper un soupir, ses épaules se voûtant. « Ouais, dit-il. Ça craint vraiment . »
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«— Non mais, sérieux ? Vous pouviez pas me prévenir que j’étais debout dans un cercueil ? aboya Julian, haletant.
— Chhht ! siffla Yadriel.
— Je dois être couvert de poussière de morts, là…
— Tu vas nous faire repérer ! » le mit en garde Yadriel.
Julian secoua les bras, renfrogné. Il siffla un tssk entre ses dents avant de marmonner : « Ça craint… » Il plongea les mains dans ses poches. « Où est mon téléphone ?
— Avec ton corps, probablement », lui répondit Yadriel, ne sachant pas trop comment le lui dire avec ménagements, mais la mention de son cadavre parut agacer Julian plutôt que le perturber. 
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-T'as pas dit ça... tu as vraiment dit ça ? demanda-t-elle avant de lancer les bras en l'air. C'est typiquement un dialogue de début de film d'horreur et toi, tu balances ça à la face de l'univers !
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Yadriel avait un jour demandé à sa mère pourquoi ils n’enlevaient pas toute la douleur à quelqu’un de triste. Elle lui avait répondu qu’il était important de laisser les gens éprouver du chagrin et pleurer la perte d’un être aimé.
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“ — Donatello, Michelangelo ! appela-t-il.
Immédiatement les bajoues s’abaissèrent, les langues pendirent de joie.
— Comme les Tortues Ninja ? interrogea Julian, toujours à distance de sécurité.
— Non, riposta Maritza en lui jetant un regard noir. Comme les artistes italiens de la Renaissance, pendejo.”
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Videos de Aiden Thomas (2) Voir plusAjouter une vidéo
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Une longue discussion autour du roman "Le Porte-Lumière" (premier tome de la saga The Sunbearer Trials), d'Aiden Thomas, par la Garde de Nuit.
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