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sur 977 notes
Jeanne, c'est la Belle au bois dormant. Voilà quatre ans qu'elle est plongée dans le coma suite à un accident, et bien malin qui pourrait affirmer qu'elle en sortira un jour. L'équipe médicale qui l'entoure continue à prodiguer les meilleurs soins, parce que Papa a de l'argent, et que Maman est persuadée que Dieu ne veut pas qu'on débranche sa fille adorée. Quand le professeur Goossens convoque la famille, chacun se prépare à entendre qu'il faut envisager le pire...mais c'est un autre pire qu'il va annoncer, qui va servir de révélateur à toutes les "faces cachées" de l'entourage de Jeanne.
Si vous connaissez un peu Barbara Abel, vous vous doutez déjà que bien du noir va ressortir, et que les protagonistes ont tous quelque chose à se reprocher, aucun n'est aussi honnête qu'on pourrait le croire au premier abord. Certains m'ont horripilé d'emblée, comme les parents, lui patron prospère et sans empathie pour les "petits soucis" de ses employés, elle épouse modèle, c'est-à-dire soumise et aux petits soins pour son despote de mari et sa fille endormie, mais aussi très "manif pour tous". On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec celle de Vincent Lambert. J'ai eu du mal à ressentir de l'empathie pour Jeanne elle-même, au fur et à mesure du récit on s'aperçoit que ce n'était pas une personne très facile à vivre non plus (ni facile à mourir, pardon mais je n'ai pas pu résister !).
Parmi les "plutôt sympas", dans le rôle du Prince Charmant on a Jérôme, le mari, qui n'est pas blanc-bleu non plus, mais je lui ai trouvé des circonstances atténuantes. Il y a Charlotte aussi, la soeur un peu moins aimée, un peu moins "à la hauteur", puisqu'en plus d'avoir échoué à réaliser son rêve de devenir actrice, elle a épousé un restaurateur (et ils sont en grande difficulté pour faire tourner leur établissement), et elle n'arrive pas à concevoir un enfant. Et il y a Guillaume, le mari de Charlotte, qui se débat pour maintenir la tête hors de l'eau mais ne sait plus montrer de l'amour à sa femme. Tous ces personnages vont révéler peu à peu leurs secrets, leurs responsabilités dans la situation de Jeanne, et leurs motivations concernant la suite des événements autour d'elle.
C'est toujours pareil quand on apprécie beaucoup un auteur, on ne lui "passe" plus rien ! Et si une nouvelle parution n'est pas tout-à-fait du même niveau que d'autres avant, forcément on ressent de la déception, même si, en toute honnêteté, le roman est quand même très bien ficelé ! Mais voilà, trop de rebondissements un peu attendus, trop de noirceur pour être vraiment crédible, et une fin...bof !
Si cela avait été ma première lecture de Barbara Abel, je suis sûre que j'aurais attribué une étoile de plus, mais là, désolée, j'ai lu mieux !
Ce qui ne m'empêchera évidemment pas d'y revenir à la prochaine occasion ...
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C'est d'une écriture efficace et sans fioriture que Barbara Abel vous plonge au sein de la famille Mercier, gendres compris. Une famille qui, observée à la loupe, est bien loin d'être idéale comme le suppose le regard extérieur. Et c'est autour du lit d'hôpital de la benjamine de la famille, Jeanne plongée depuis quatre ans dans le coma suite à un accident de voiture, que vont se révéler les personnalités de chacun. Les personnalités, mais aussi les rancoeurs, les regrets, sans oublier les secrets que l'on aurait aimé taire à jamais.

Le scénario est bien construit et la lecture plutôt addictive. Bien sûr les réflexions autour de la « vraie vie » et du maintien du sommeil artificiel de Jeanne sont présentes mais non engagées. Chacun pourra donc poursuivre sa lecture en conservant ses convictions.
Cependant cette lecture m'a laissé un goût de trop peu, sans doute dû à l'omelette aux champignons ;-). Non, je plaisante. Ce qui m'a gênée c'est l'histoire elle-même qui m'a trop rappelé le film de Pedro Almodóvar « Parle avec elle ». Donc la fameuse révélation du professeur Goossens au sujet de Jeanne ne m'a pas étonnée.

C'est une première pour moi, la découverte de cette auteure. Mais j'avoue n'avoir pas été convaincue par l'écriture, très basique, et les réflexions plutôt édulcorées proposées. Jamais je n'ai ressenti d'empathie pour aucun des personnages, la palette émotionnelle est assez pâle. le seul bon point pour moi est l'avancée de l'intrigue.
Un autre roman de cette auteure augmentera peut-être ma collection de bons points...
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«  Je me demande si la mort vaut vraiment le coup d'être vécue » …
FRÉDÉRIC DARD .
Une des nombreuses citations de ce thriller incroyable!

Je ne re- préciserai pas , vu le nombre élevé de commentaires !

Jeanne «  La belle au bois dormant » , fille de l'industriel Gilbert Mercier et de Micheline son épouse , victime d'un accident de voiture est dans le coma depuis quatre ans .
Les médecins , depuis plusieurs mois préconisent l'arrêt des soins …

Le professeur Goossens convoque les parents de Jeanne et son époux pour un entretien .
Chacun redoute ce qu'il va entendre…..

Une famille si soudée tiraillée , déchirée , détruite , par cette terrible décision à prendre .
Un dilemme insensé.
Je n'en dirai pas plus …
J'ai été littéralement bluffée , impossible de lâcher ce scénario , parfaitement construit , presque trop : machiavélique , mené à son paroxysme pétri de noirceur, de révélations , de rebondissements……

Au fil des pages , le lecteur retient son souffle , un vertige désespéré, un frisson, des personnages bruts, compliqués , des mystères , des non- dits , des secrets menés à la perfection, sans temps mort, le déchirement et la mise à jour psychologique ,tout en tension, d'émotions intenses en émotions paradoxales , de ces personnages observés à la loupe , déconcertants , cruels , entre doutes , trahisons , parties prenantes ou otages ,d'un destin et d'un engrenage infernal.

Les révélations s'enchaînent à un rythme soutenu , notamment les points de vue du passé……


L'intérêt ne fléchit pas une seconde , on ne décroche pas, notamment les relations de couple , les rapports compliqués, mari - femme , les rancoeurs ,les doutes , leur passé, leurs obsessions , les regrets , remords , réminiscences plus ou moins amères .
Chacun se trompe sur l'autre,….

L'écriture est efficace , simple, directe , sans fioritures .


Émotions , haine , colère, amour , jalousie brûlante , vampirisent , menacent , prennent la raison de ces personnages en otage, des excès , un enfer sans limites , à fleur de peau !

L'auteure dissèque , avec un art consommé la psychologie de chaque membre de cette famille jusqu'au final , autour du corps de Jeanne .

De montagne russe en montagne russe , le lecteur en sort groggy , pas nécessairement convaincu , trop de noirceur et de rebondissements tuent les rebondissements .
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr , c'est mon premier ouvrage de cette auteure
À suivre …..
«  Les consciences se soulagent comme des ventres » .
GEORGES BERNANOS ‘p 333.

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Jeanne dort depuis 4 ans. Plongée dans le coma suite à un terrible accident, son esprit s'en est allé dans quelques contrées inconnues et ne revient pas. Pour qualifier son état, les docteurs parlent « d'éveil non répondant ». Alors depuis quatre ans, ses proches ont organisé leur vie autour de son corps. Sa mère, Micheline Mercier, vient quotidiennement s'occuper de sa fille, la coiffer, l'habiller. Son père, Gilbert Mercier, un chef d'entreprise extrêmement occupé, passe une à deux fois par semaine. Sa soeur, Charlotte, à la tête d'un restaurant avec son conjoint, lorsqu'elle en a le temps. Et Jérôme, son mari, entre deux répétitions au théâtre. Chaque membre de cette famille apparemment unie vit l'état de Jeanne à sa façon, comme il peut.
Et puis un jour, le médecin de Jeanne qui préconise depuis un certain temps l'arrêt des soins, les convie à un rendez-vous tous ensemble. Il a une « nouvelle donnée » dont il doit leur faire part…

Absolument séduite par ce page-turner très efficace, je découvre l'auteure Barbara Abel avec « Et les vivants autour » et j'avoue avoir été scotchée dès le début par ce roman qualifié de thriller mais qui de toute évidence est bien plus que cela. Rien ne commence en effet comme un thriller. On a une longue mise en place avant la fameuse « grande nouvelle » où l'auteure prend le temps de présenter chaque personnage de la famille. La psychologie de chacun est extrêmement travaillée, y compris celle de Jeanne, le corps autour duquel tous vont finir par se déchirer. La tension monte peu à peu, avec des personnalités qui se dévoilent progressivement, révélant leurs véritables intentions et une cruauté ordinaire glaçante. Les inspecteurs habituels des thrillers sont très peu présents, l'intrigue tournant essentiellement autour des secrets de famille, de ces relations faites d'amour et de haine, des non-dits qui peu à peu empoisonnent l'existence.
L'attrait de cette histoire tient également et sans aucun doute à une narration rythmée qui cherche à décrire au mieux les émotions qui traversent chacun. La lecture en devient fluide, dynamique, vraiment prenante avec des chapitres qui s'avalent les uns après les autres. On est totalement plongé dans la vie de cette famille, au premier abord ordinaire avec ses discordes et ses tensions.

C'est pour moi une belle découverte car je découvre ici un thriller d'un autre genre que ceux que je lis habituellement. Je retournerai vers les autres romans de Barbara Abel et en attendant, je ne peux que vous conseiller cette lecture… addictive !

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette masse-critique privilégiée.
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« Pour qui veux-tu la maintenir en vie ? Pour elle ou pour toi ? » demande la soeur de la 'belle endormie' à leur mère.

Message aux mamans : comme disait presque Blaise Cendrars, quand tu aimes il faut laisser partir.
Facile à dire, quand votre enfant est dans le coma, et que le départ, c'est le grand - sans retour, la mort...*

Depuis quatre ans, Jeanne est en 'éveil non répondant' (sic). Drôle d'expression puisque ses yeux sont fermés et qu'elle est statique, sans réaction. Peut-on encore espérer qu'elle se réveille ? Sa mère y croit, les autres de moins en moins. Les autres, ce sont : son mari, son père, sa soeur.

La couverture de cette édition brochée évoque un repas de famille interrompu, un repas de fête, pas le truc du quotidien sur le pouce. L'un des convives est parti sans finir son assiette, à peine entamée, sa serviette est posée sur la table, froissée. Les autres ne semblent pas avoir commencé. Une chaise est vide...
Je la trouve moche & vieillotte, cette couverture, mais elle reflète bien l'esprit de ce thriller familial.
Je craignais que l'histoire s'enlise dans des considérations pesantes sur l'euthanasie, puisque Barbara Abel annonce s'être inspirée d'un fait divers réel. Non, il s'agit d'un thriller, et les rebondissements se multiplient. Il y a beaucoup à apprendre sur chaque membre de cette famille dominée par des principes religieux et un père sans pitié. Famille de moins en moins unie autour du drame, qui se disloque, se déchire. Secrets, mensonges, trahisons, coups bas, rivalités sororales, préférences, répétitions des comportements sur plusieurs générations... Comme partout, et même plus, évidemment - voire beaucoup trop.

J'ai aimé le rythme vif, la pertinence & le ton, et plus particulièrement les échanges entre la mère et la fille (l'autre, celle qui est éveillée et même réveillée).
Mais à l'issue de la lecture, je classe ce roman dans les 'tout ça pour ça'...

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* prière (laïque) de m'épargner les beaux discours sur le paradis, la réincarnation, et autres mythonneries...
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Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un roman de Barbara Abel et j'avais oublié comment il pouvait être addictif dès les premières pages. Encore une fois, j'ai dévoré ce roman d'un trait sans pouvoir m'arrêter.

Jeanne est plongée dans le coma depuis quatre ans et sa famille (ses parents, sa soeur et son mari) se déchirent pour savoir si oui ou non, il faut continuer à la maintenir en vie. Un scénario qui n'est pas sans rappeler bien des cas qui ont divisé la société ces dernières années. Et je dois dire, qu'avant de commencer cette lecture, j'avais pas mal de crainte concernant ce sujet et la façon dont il allait être traité : trop de parti pris dans un sens ou dans l'autre, voyeurisme, mais rassurez-vous, il n'en est rien.

L'auteure prend bien le temps d'installer son intrigue : le coté thriller n'arrive que dans les 100 dernières pages. Avant, c'est un drame familiale qui se trame sous nos yeux, une famille qui se déchire face à l'inimaginable. le roman est pour cela très bien construit, on ne voit rien venir, et certains personnages s'avère être bien plus complexes qu'ils n'y paraissent. le suspense est présent du début à la fin et la tension monte de pages en pages.

J'ai adoré le personnage de Micheline, la mère BCBG, qui a consacré sa vie à sa famille et qu'au final personne ne voit vraiment (ou est-ce elle qui dissimule beaucoup ?). Jeanne et Charlotte sont difficiles à cerner, et il faudra bien plus de pages pour vraiment se faire une idée plus précise, je pense. Jeanne parce qu'on ne l'a connait qu'à travers le récit de ses proches et Charlotte qui a parfois des réactions extrêmes ou qui est sans cesse à fleur de peau. Gilbert et Jérôme sont eux aussi complexes et leur portrait n'est pas vraiment flatteur, comme c'est le cas pour toute la gente masculine dans ce roman d'ailleurs.

La fin, qui est renversante, m'a un peu déçu et c'est la petite déception du roman. Je ne peux pas vraiment vous en dire beaucoup au risque de vous gâcher la lecture mais pour Jeanne, je l'avais vu venir gros comme une maison et je n'ai pas été surprise. Pour Jérôme, je suis déçue, j'aurai aimé une fin différente pour lui (d'ailleurs je n'ai pas compris pourquoi Charlotte n'a pas une réaction un peu plus rapide, elle qui dans l'intégralité du roman se montre très impulsive). Mais le pire reste pour Micheline qui je trouve s'en tire vraiment trop facilement !

En tout cas, c'est une très bonne lecture avec laquelle j'ai passé un excellent moment. A l'exception de la fin, je dirai qu'il s'agit d'un « presque coup de coeur » et vous êtes prévenus, une fois commencé, vous aurez du mal à lâcher ce roman.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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En parcourant les rayons de ma médiathèque, j'ai vu que je n'avais pas lu ce roman de Barbara Abel.
Cet oubli est aujourd'hui réparé. Il ne restera pas le meilleur roman de cette auteure pour moi pour une simple raison.
Au cours de ma lecture, je me suis rendue compte que l'histoire me rappellait un film d'un réalisateur que j'adore. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler mais ceux qui ont vu le film et lu le livre se reconnaîtront. Si le point de départ est commun, la suite diffère. L'auteure exploite à fond ses personnages qui sous leurs airs de rien deviennent retors à souhait.
Du coup, le premier effet de surprise est tombé à l'eau et sur la fin, comme à son habitude, l'auteure pousse un peu trop à mon goût.
Mais je suis sûre qu'il plaira à d'autres car cela reste un roman de bonne facture, fidèle à ce que l'on attend de Barbara Abel.
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Je suis une fan de Barbara Abel, sans avoir déjà lu tous ses romans, je l'avais découverte avec « La brûlure du chocolat », puis, « Derrière la Haine », « Après la fin », et le formidable « L'innocence des bourreaux ». J'ai tout adoré; eh bien, celui-ci me laisse plus mitigée.
A part le fait divers qui constitue l'élément perturbateur du roman, inspiré de faits réels, je n'ai pas été assaillie de surprises qui me laissaient comme un rond de flan. L'autrice m'a habituée à plus de machiavélisme, de coups tordus, de twists. Ce thriller domestique manque d'originalité, les personnages, surtout Gilbert et Micheline sont des personnages classiques dans la littérature noire. Ça peut paraître bizarre ce que je vais écrire, mais « l'esprit tordu et retors » de l'autrice m'a manqué.

Par contre, sa plume est toujours aussi plaisante à lire, le rythme est parfait, elle prend son temps pour planter le décor et décortiquer le caractère de ses personnages, puis, lorsque nous est révélé l'évènement déclencheur de l'intrigue, la dynamique s'emballe et nous fait tourner les pages sans pouvoir lâcher le roman.

Je n'ai pas passé un désagréable moment, mais ce n'est pas le meilleur roman de Barbara Abel que j'ai lu jusqu'à présent. Cela ne m'empêchera pas de continuer à la lire, elle reste pour moi une valeur sûre.
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Jeanne est dans le coma depuis quatre ans, à la suite d'un accident de voiture. Elle est le centre des préoccupations de sa famille : son père Gilbert, un homme d'affaires riche qui ne vit que pour travailler, sa mère Micheline, une femme soumise à son tyran de mari, qui accepte tout, sa soeur Charlotte qui a renoncé à une potentielle carrière d'actrice pour épauler son mari dont le restaurant n'arrive pas à démarrer et enfin son mari Jérôme, comédien rongé par la culpabilité depuis quatre ans. Chacun gravite autour d'elle, les jeunes s'éloignent, le père n'est que rarement présent alors que la mère consacre tout son temps à Jeanne. Elle lui parle, lui fait la lecture car elle croit au miracle d'un prochain réveil contrairement aux autres. le médecin convoque la famille pour une communication importante. Ils pensent qu'il veut débrancher Jeanne et les débats vont bon train, seule la mère s'y oppose encore, le père a fini par baisser les bras. Ils se rendent à ce rendez-vous s'attendant au pire, mais pas du tout à ce qu'ils vont entendre. Dès ce moment les conflits vont exploser comme jamais dans cette famille dysfonctionnelle, les secrets se révéler tandis que les masques tombent.

J'ai beaucoup aimé le début de ce thriller psychologique, il relate d'une manière très plausible l'évolution d'une famille confrontée à ce drame, Jeanne est au centre de tout et son absence transforme peu à peu les liens, finalement seule là mère y croit encore. Au fil du temps, les autres ont pris de la distance et ont besoin de tourner la page, surtout sa soeur et son mari. L'annonce du médecin accélère le processus de décomposition familiale. Toutefois l'évolution de la mère quitte le domaine du possible et la fin perd toute crédibilité, l'auteure veut en faire trop.

Gilbert et Micheline forment un couple bourgeois peu sympathique, le mari est obsédé par le rentabilité de son entreprise qu'il gère sans coeur, n'hésitant pas à licencier une employée pour quelques retards malgré sa situation difficile. Mais elle viendra le hanter à la place de sa conscience et finira par se venger de l'humiliation subie. Micheline est complètement soumise à son mari, ne le contrarie jamais mais elle ne peut accepter sa décision pour leur fille. Et le masque tombe, n'arrivant pas à le confronter, elle choisit les grands moyens. Charlotte a aussi une relation amour / haine avec sa mère. elle a toujours souffert de la préférence affichée de Micheline pour Jeanne et recherché désespérément son amour. Lorsque sa mère lui révèlera enfin la vérité, elle lui vouera une haine à la mesure de son amour trahi. Des soupçons de pédophilie planent également sur Gilbert, de quoi garantir une ambiance familiale explosive.

Le thème de la fin de vie et du maintien des personnes dans le coma est évidemment présent tout au long du livre. Les arguments sont bien posés. Outre son amour maternel, Micheline oppose l'idée que la vie est sacrée, sa foi est présentée de manière caricaturale et peu convaincante. On la voit à l'église répéter de manière mécanique des « ave Maria », mais il n'y a aucune relation vivante avec Dieu, le but étant sans doute de la faire paraître bigote et dénuée de réflexion. Dans l'ensemble c'est un personnage plutôt caricatural dont la vengeance n'a rien de plausible.

C'est dommage que le roman soit parti sur la piste de la vengeance, surtout de manière si peu crédible. L'exploration de cette famille dysfonctionnelle donne déjà un roman bien noir et intéressant. Ce livre me laisse une impression mitigée, j'ai beaucoup aimé la début, mais je trouve que la fin gâche la fête.

Un grand merci à Netgalley et aux éditions Belfond pour cette découverte.

#Etlesvivantsautour #NetGalleyFrance !
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Jeanne ne bouge plus depuis 4 ans de son lit d'hôpital. Depuis cette date, elle est dans le coma. D'après l'enquête, elle semble s'être endormie au volant de sa voiture. Toute sa famille, ses parents, sa soeur et son mari se relaient pour lui rendre visite, leur existence ne tourne qu'autour de Jeanne. Depuis plusieurs mois, il n'y a pas d'amélioration de son état, les médecins commencent à évoquer l'arrêt des soins. Lorsque le professeur Goosens, chef de service de rééducation souhaite s'entretenir avec eux de l'état de Jeanne, ils appréhendent le RDV et pense qu'il va leur dire que l'équipe recommande d'arrêter les machines. Mais ce qu'il va leur annoncer est une véritable bombe qui va bouleverser et déchirer cette famille.
C'est bien plus que la question de l'acharnement thérapeutique qui est évoquée dans ce thriller. On retrouve également la jalousie, les secrets de famille, les convictions religieuses et un autre thème important que je ne peux pas vous dévoiler sinon je vous donnerai un gros indice sur l'annonce faite par le médecin lors du RDV qui fait tout basculer. Les annonces, les rebondissements sont énormes ! (certains trouveront peut être ça trop gros d'ailleurs), moi je me suis laissée porter et j'étais scotchée car je n'ai rien vu venir. A la lecture de ce livre j'avais l'impression d'avoir une bille de flipper dans la tête qui fait bing bing, ça rebondit avec des « oh », des « mince alors », « c'est pas vrai »… Après je peux comprendre que l'on soit déçu par ce roman si on se focalise sur la recherche du coupable mais je ne pense pas que l'essentiel du livre se trouve dans cette information. Mon seul petit bémol, j'aurais aimé qu'elle travaille encore plus la psychologie des personnages. Moi je recommande ce roman.
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