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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
N'étant pas néophyte de l'univers de Joe Abercrombie, je savais à peu près à quoi m'attendre en me lançant dans ce roman. Des salauds à tout bout de champ, des trahisons, du sang, de la guerre, et un soupçon de magie. Même en savant tout cela, j'ai beaucoup apprécié Servir froid.
Histoire de vengeance d'une mercenaire trahie, l'intrigue s'élargit peu à peu pour impliquer toute la région où évolue les personnages, pour finalement créer un chaos pas possible. Au sein de l'équipe recrutée par la mercenaire pour se venger, des empoisonneurs, des soldats peu fréquentables, des adeptes de la trahison, bref que du beau monde. Ils sont tous bien développés par l'auteur, qui joue de leurs caractères respectifs pour nous livrer leurs états d'âmes, ou bien leurs joutes verbales toutes délectables.
Au fil de l'histoire, la notion de coupable et d'innocent se brouille peu à peu. Qui est le responsable des actes sanglants commis contre l'héroïne? Ses agresseurs, elle-même, ou le monde dans lequel elle a choisi d'évoluer?
J'ai trouvé ces questionnements très intéressants, l'auteur ne se contente pas d'écrire une simple histoire de vengeance, il étudie les comportements et les sentiments humains de façon habile, sans manichéisme.
Enfin, du côté de l'action, car il y en a, et à foison, j'ai été servi entre empoisonnements, massacres à la hache, assauts de cavalerie, mêlées de soldats, j'en passe et des meilleures...
Très bonne lecture, qui m'encourage à continuer dans la bibliographie de Joe Abercrombie.
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Parce qu'on en a marre d'avoir un héros parfait, parce que la vie n'est jamais simple et tout n'est pas rose, ni blanc et encore moins noire.

Ce roman est parfait pour nous plonger dans un univers fantasy, fictif par essence, mais à la fois tellement crédible. Les personnages sont surtout des anti-héros, animés de l'appat du gain, de la vengeance, de la compassion, ou simplement perdus et se laissant bercer par les évènements.

J'ai adoré la lecture de ce roman, particulièrement bien construit, le rythme est parfait, les rebondissements bien choisis, réalistes même si parfois prévisible, il reste une surprise pour les personnages les plus naïfs (Et dans ce roman ils sont rares).

Pour tous les adeptes, cette lecture est un must.
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Je suis tombé dessus par hasard, le prix n'y était pas pour rien. Je suis pingre, c'est un fait. 3€99 pour un poche de 800 pages, je suis preneur même pour de la mauvaise littérature. Ce que je redoutais un peu (je souffre d'un préjugé tenace sur les clichés galvaudés de la fantaisy sans doute). Sauf que nous avons affaire à de la très bonne littérature !

Je sors enchanté de cette sombre histoire de vengeance sur fond d'intrigues politiques agrémentée de moult scènes de bastons et de copulations (toutes décrites (pour la baston comme pour la copulation) de manière fort explicite, n'épargnant aucun détail).

Les personnages sont tous bien campés, complexes et originaux. Les retournements de situation sont nombreux et l'intrigue parfaitement tournée (même si quelques ficelles s'avèrent un peu grosses, mais le festival final de révélations étant tellement bien mené qu'on ne saurait porté grief pour quelques facilités).

Le style est simple, direct et les traits d'humour ne manquent pas. Sans doute la succession des vengeances est-elle un peu redondante et que le livre aurait gagné à faire 200 pages de moins, mais le tout se lisant sans déplaisir on peu tolérer quelques longueurs.

Une découverte fort agréable et surprenante, je me laisserai sans doute tenter par un autre ouvrage de ce monsieur à l'occasion... Je vous encourage à faire de même.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Joe Abercrombie connaît un succès retentissant dans les littératures de l'imaginaire. Une réputation flatteuse s'associe peu à peu à son nom, à tel point qu'il me semblait anormal de ne pas découvrir une de ses oeuvres.

Depuis quelque temps, les auteurs d'outre-Manche nous proposent des produits culturels séduisants et dotés d'une identité propre, british et impertinente. Les esthètes de la pensée et du mot n'adhéreraient pas forcément à cette opinion. Cependant, je suis emballée par nos amis britanniques depuis la fin du 20° siècle. J'ai été agréablement surprise par des séries telles que Whitechapel, The Fall ou Sherlock qui ne sont pas aussi formatées et industrielles que la plupart de leurs consoeurs outre-Atlantique.

Au rayon librairie, nous connaissons — au moins de réputation — Banks, McDonald ou Abercrombie qui récoltent de nombreux lauriers. J'ai donc comblé ma lacune avec Servir Froid, une histoire de vengeance implacable. Capitaine Général des Mille Épées, Monza est balancée du haut d'une falaise, précédée de son frère. Laissée pour morte, handicapée, esseulée, elle remonte la pente à force de volonté. le pavé de 650 pages nous invite à suivre l'assouvissement de ce désir avec force extravagance.

Ce roman possède d'énormes atouts pour séduire l'amateur de fantasy exigeant, et pourtant, je reste sur un sentiment mitigé.

Servir froid se classe en fantasy, en dark fantasy pour être plus précise. Les aspects magiques sont très discrets et ne se manifestent qu'une fois le récit bien entamé. L'univers de Joe Abercrombie s'ancre dans les domaines de l'imaginaire avec des références à une Italie du XV° siècle, ses familles puissantes à l'image des Borgia, ainsi que les différentes cités états jalouses de leur souveraineté et imbues de leur importance. L'auteur britannique l'assaisonne d'un zeste d'ambiance western (spaghetti), le lecteur découvre alors un mélange exotique grâce à ces influences issues d'un cinéma revigorant et assumé.

La violence froide et clinique qui anime tout le récit ainsi que l'acharnement de Monza évoquent les mises en scènes et scénarii de John Woo ou Johnnie To, ces figures incontournables du cinéma de Hong Kong. Bien que le médium diffère, ces deux types d'oeuvres partagent de nombreux points communs, dont un héros engagé et enragé qui sème le chaos et le sang sur sa route et une équipe hétéroclite de marginaux qui font office d'autant de miroirs ou de prismes.

Mais nous avons également une nuance prononcée de western spaghetti, fleurant le bon, la brute et le truand. Finalement, les films qui combinent assez bien ces deux facteurs ; l'obstination des protagonistes de Sergio Leone et le chemin de désespérance asiatique sont indéniablement ceux de Quentin Tarantino

En effet, lors de la lecture, je ne pouvais me défaire de la musique de Pulp Fiction, tout en ayant la sensation de suivre le chemin de croix de Black Manba (ou la Mariée) de Kill Bill. A l'image de Monza, l'héroïne s'engage dans une vengeance acharnée et sanglante indifférente aux sacrifices. Ce film absorbe et magnifie les influences citées plus haut. Servir Froid s'en rapproche par son côté ultra-violent, ses bains de sang et l'indifférence de la protagoniste quant à son sort.

Pour tout dire, je n'ai pas encore décidé si j'aimais ou pas ce film…

À la différence de Black Manba, Monza n'agit pas seule. Son but nécessite des moyens financiers qu'elle possède et des expertises qu'elle rassemble. Ainsi, un Maître empoisonneur arrogant, un bagnard psychopathe, un soldat en perdition et un mercenaire alcoolique l'accompagnent-ils pour une poignée de dollars de balances. 7 hommes à tuer pour 7 mercenaires qui ont le profil idéal de 12 salopards. Chacun mériterait un paragraphe tant l'auteur s'est fait plaisir en les mettant en scène.

Le récit alterne les points vue des différents personnages, nous plongeant dans leur intimité et leurs pensées. Cordial, notre bagnard est obsédé par les nombres et trouve une logique — une rectitude même — dans leurs actions lorsque celles-ci s'accordent avec ses dés. Il n'a de Cordial que le nom. L'évolution de Shivers, le soldat déchu est très intéressante, lui qui cherche à devenir un homme bon, s'engage dans une aventure qui va mettre ses résolutions à rude épreuve. Morveen, Maître empoisonneur de son état, est un personnage délicieux et à consommer sans modération. Relativement loyal, il ne cesse à la fois de geindre et de se vanter !

Cosca, l'ancien capitaine des Mille Épées est le plus séduisant du lot. Gouailleur, rusé et manipulateur, il cache son jeu jusqu'au dénouement ultime. Bonhomme et fort en gueule, il attire la sympathie et devine les humeurs et les motivations de sa patronne, Monza. Que dire d'elle ? Difficile de s'attacher à cette bourrique fermée et méfiante. Quelques indices, quelques hésitations et surtout les quelques flash-back nous donnent les clés de sa personnalité, mais l'auteur n'ouvrira le coffre que lors des derniers paragraphes.

L'enchaînement des péripéties accélère régulièrement le rythme du récit. le lecteur ne s'ennuie jamais ! L'autre point fort de Joe Abercrombie sont les dialogues savoureux, percutants et bourrés d'humour.

Servir froid est une vengeance savamment orchestrée par Abercrombie, heureusement car Monza court de catastrophes en massacres. Malgré des atouts évidents et séduisants, je ne peux pas décider si j'ai apprécié le livre. Ma référence en matière de roman sur ce thème demeure le comte de Monte-Cristo de Dumas, et il ne semble pas près d'être détrôné.
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Encore un bon roman bien incisif d'Abercrombie ! Après avoir allègrement dévoré la première loi, je n'ai pas hésité une seconde quant au choix suivant de lecture : Servir froid. Fort d'avoir proposé un chef d'oeuvre de fantasy, l'auteur nous attire avec un roman à l'esthétique aguicheur et rempli de références et de personnages issus de la trilogie précédente. J'ai retrouvé avec plaisir le style de l'auteur avec ses répliques bien senties et ses personnages doux amers voire parfaitement cyniques. Et c'est là que le bas blesse... pour ma part, j'ai décroché aux deux tiers du roman, qui partait pourtant si bien, et je n'ai pas réussi à raccrocher les wagons avant la fin. Oui c'est encore une fois un récit de très grande qualité mais trop de cynisme ne convient pas à mon sens au déroulement de l'intrigue : là où une trilogie permet des imbrications, des passerelles, des rebondissements parfaitement tissés ensemble, le one shot comme ici, dévoile une progression linéaire : un groupe, un objectif. Je pense que lire Servir froid directement apres Première Loi a été une erreur. Car malgré tous les arguments du roman : la plume de l'auteur, la quête un peu jeu de rôle par moment, la complexité et même l'originalité des personnages. Mon ressenti mitigé est, je pense très personnel ; la perte progressive d'optimisme a eu raison de mon enthousiasme. Dommage. Avant d'attaquer Pays Rouge je pense qu'une pause s'impose : un petit stock de Martine bien dégoulinant de bons sentiments et il n'y paraîtrait plus. A moi les autres écrits de, somme toutes, cet excellent auteur.
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. Histoire de vengeance comme l'indique son intitulé ce gros roman est remarquable à plus d'un titre : une « Monte Cristo » au féminin exerçant la fonction (très risquée) de condottiere, une situation géopolitique à la « Games of Throne » , des personnages secondaires originaux , du sang (beaucoup) ,du sexe (pas mal) ,de la magie (un peu) . Un climat digne de la « Compagnie Noire » ,sans pathos superflu ( peu courant chez les mercenaires) et un réalisme sans faille dans les scènes de combat. Indispensable pour les amateurs du genre.
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Ils ont tué son frère et l'ont laissée pour morte. Ils auraient dû vérifier qu'elle ne respirait plus : Monza va se venger, les trouver un par un, les détruire et qu'importe les conséquences.
Sept vengeances, c'est cependant un peu long mais à part ça, lire du Abercrombie est un toujours un régal, que ce soit pour la galerie pour le moins éclectique des personnages réunis en une équipe détonante (et dont on retrouve avec plaisir certains déjà présents dans la première loi, comme le savoureux mercenaire Cosca), les réparties cinglantes qu'ils s'envoient à la figure, l'action, les retournements de situation et le mordant d'une écriture rythmée et toujours fluide.
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Entre humour noir, trahisons et revirement de situation, on assiste ici à un véritable ballet où le sang coule à flot. le sexe et la mort sont omniprésents, mais cette dernière, banalisée en devient presque grotesque. Mais le mieux, c'est qu'à aucun moment on ne s'ennuie. J'ai même eu quelques fous rires sur des réflexions pertinentes et des réponses cinglantes. Quant à l'action, je me suis dit plusieurs fois "non, ce n'est pas possible, il ne va pas faire ça !" et pourtant si, mais une pirouette inattendue, un fléchissement de poignet suffit pour retourner la situation. G.R.R.Martin a même déclaré que c'était le meilleur roman de cet auteur que je viens de découvrir, c'est pour dire. Ça me donne tout de même envie de lire les autres.

Quand à la présentation, la couverture rigide et la reliure de qualité sont vraiment ce que je cherche dans pas mal de publications et qu'il est de plus en plus difficile de trouver. Je préfère franchement avoir investi dans ce livre que je garderais toute ma vie et transmettrais à mes enfants ou petits-enfants plutôt que de dépenser un tiers de moins dans un livre qui dans 20 ans partira en lambeaux.
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Abercrombie a une bonne plume et je me suis laissé très facilement embarquer dans cette histoire de vengeance.
Ce roman est dans la continuité de la première loi et je conseille vivement de lire la trilogie avant de lire celui-ci sous peine de rater pas mal d'infos.
L'univers est en tout cas très sombre, la confiance n'existe pas contrairement aux trahisons. On se surprend à rigoler mais ce roman est une pure vengeance, c'est sale, immoral et peu de bonnes choses en sorte.
Petit bémol pour la dernière partie que j'ai trouvé un peu longue qui heureusement est relevé par des révélations intéressantes.
Pas un coup de coeur mais beaucoup de plaisir et la "suite" m'attend déjà dans ma bibliothèque.
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Joe Abercrombie avait non seulement, dans sa trilogie de la Première Loi, tordu le cou du Héros en Quête, mais il l'avait aussi jeté dans une fosse commune avec les cadavres du Sage Mentor et d'autres personnages de Fantasy, avant de copieusement pisser sur leur tombe. J'étais donc curieux de lire ce qu'il pouvait continuer à écrire. Best Served Cold est un roman indépendant situé dans le même univers. Quelques personnes secondaires de ses romans précédents y font leur apparition, mais il n'y a aucune continuité entre les livres. Les lire dans l'ordre permet une meilleure compréhension du contexte politique et culturel de l'univers, mais on peut très bien s'en passer.


La contrée de Styria est divisée entre des cités-Etats. A la tête de la plus puissante d'entre elles, le Duc de Talins est sur le point, après des décennies de guerre, d'écraser définitivement la coalition de ses rivaux et d'enfin unifier le pays. Mais, se méfiant de son général en chef, trop populaire, il décide de l'assassiner, ainsi que son frère avec qui elle commande à leur troupe de mercenaires. Celle-ci en réchappe, grièvement blessée, et, après une longue convalescence, entreprend une vengeance patiente et méthodique à l'encontre de tous les complices du meurtre de son frère. Elle se fait aider, pour y arriver, par un groupe hétéroclite : un ex-criminel, un maître-empoissoneur et son assistante boulimique, un barbare naïf et optimiste, et d'autres.


Le point de départ du livre est évidemment un hommage au Comte de Monte-Cristo : un destin prometteur cruellement brisé, un héros (une héroïne) trahi par ses proches, une vengeance patiemment ourdie, une fortune opportune apportant le confort des moyens matériels... Mais là s'arrête toute ressemblance. Edmond Dantès n'avait pas, avec lui, une telle équipe de bras cassés; mais surtout, sa vengeance n'était pas aussi sanglante, ni ne faisait pas autant de dommages collatéraux. La Geste des Princes-Démons et d'innombrables autres oeuvres nous ont appris, lecteurs de SF et de Fantasy, que la vengeance n'apportait aucune satisfaction, aucun plaisir. Mais rarement avait-elle produit autant de morts, brisé autant de personnes, et répandu autant de tripes sur le sol. Aucun des personnages n'en sortira indemne.


Le livre se lit d'une traite, sans temps morts, même si la greffe entre des genres différents (Fantasy, roman noir) ne prend pas aussi bien que dans son roman suivant (The Heroes, prochain billet). Parmi les faiblesses, on peut relever des éléments comiques, comme l'artisan en poisons, qui viennent atténuer le côté cynique et amer du livre, ou gâcher le traitement réaliste des autres personnages; ainsi que quelques retournements de situation sont excessifs, faisant penser aux twists à la mode à Hollywood après Usual Suspects. Malgré ces réserves, Best Served Cold est un audacieux pari, en très grande partie réussi.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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