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EAN : 9781503075849
76 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (02/11/2014)
3/5   2 notes
Résumé :
Les mariages de Paris n'ont jamais eu la prétention d'être une profonde peinture de mœurs. Ce sont les inventions aimables d'un jeune homme optimiste, satirique, spirituel, qui sortait d'école normale en 1851, qui habitait Paris et qui trouvait Paris un séjour très habitable.
[...]

Vous voyez tout de suite toutes les influences qu'il peut subir et dont il doit subir l'une ou l'autre. Il y a le romantisme, déclinant déjà, mais encore très puissa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Délicieusement suranné. Cela vaut le coup de redécouvrir cet auteur totalement et assez injustement tombé dans l'oubli.
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livre de 1856
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ceci est une vieille histoire, qui datera tantôt de dix ans.
Le 15 avril 1846, on lisait dans tous les grands journaux de Paris l’annonce suivante :
« Un jeune homme de bonne famille, ancien élève d’une école du gouvernement, ayant étudié dix ans les mines, la fonte, la forge, la comptabilité et l’exploitation des coupes de bois, désirerait trouver dans sa spécialité un emploi honorable. Écrire à Paris, poste restante, à M. L. M. D. O. »
La propriétaire des belles forges d’Arlange, Mme Benoît, était alors à Paris, dans son petit hôtel de la rue Saint-Dominique ; mais elle ne lisait jamais les journaux. Pourquoi les aurait-elle lus ? Elle ne cherchait pas un employé pour sa forge, mais un mari pour sa fille.
Mme Benoît, dont l’humeur et la figure ont bien changé depuis dix ans, était en ce temps-là une person ne tout à fait aimable. Elle jouissait délicieusement de cette seconde jeunesse que la nature n’accorde pas à toutes les femmes, et qui s’étend entre la quarantième et la cinquantième année. Son embonpoint un peu majestueux lui donnait l’aspect d’une fleur très épanouie, mais personne en la voyant ne songeait à une fleur fanée. Ses petits yeux étincelaient du même feu qu’à vingt ans ; ses cheveux n’avaient pas blanchi, ses dents ne s’étaient pas allongées ; ses joues et ses mentons resplendissaient de cette fraîcheur vigoureuse, luisante et sans duvet qui distingue la seconde jeunesse de la première. Ses bras et ses épaules auraient fait envie à beaucoup de jeunes femmes. Son pied s’était un peu écrasé sous un poids de quatre-vingts kilogrammes, mais sa petite main rose et potelée brillait encore au milieu des bagues et des bracelets comme un bijou entre des bijoux.
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Gabrielle-Auguste-Eliane Lopinot naquit au cœur du faubourg Saint-Germain, sur les bords de ce bienheureux ruisseau de la rue du Bac, que Mme de Staël préférait à tous les fleuves de l’Europe. Ses parents, bourgeois jusqu’au menton, vendaient des nouveautés à l’enseigne du Bon-Saint-Louis, et accumulaient sans bruit une fortune colossale. Leurs principes bien connus, leur enthousiasme pour la monarchie et le respect qu’ils affichaient pour la noblesse, leur conservaient la clientèle de tout le faubourg. M. Lopinot, en fournisseur bien appris, n’envoyait jamais une note qu’on ne la lui eût demandée. On n’a jamais ouï dire qu’il eût appelé en justice un débiteur récalcitrant. Aussi les descendants des croisés firent-ils souvent banqueroute au Bon Saint-Louis ; mais ceux qui payaient, payaient pour les autres. Cet estimable marchand, entouré de personnes illustres dont les unes le trompaient et dont les autres se laissaient tromper, arriva peu à peu à mépriser uniformément sa noble clientèle. On le voyait très humble et très respectueux au magasin ; mais il se relevait comme un ressort en rentrant chez lui. Il étonnait sa femme et sa fille par la liberté de ses jugements et l’audace de ses maximes. Peu s’en fallait que Mme Lopinot ne se signât dévotement lorsqu’elle l’entendait dire, après dîner : « J’aime fort les marquis, et ils me semblent gens de bien ; mais à aucun prix je ne voudrais d’un marquis pour gendre. »
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La nouvelle marquise commença par ouvrir ses salons au faubourg Saint-Germain du voisinage : car le faubourg s’étend jusqu’aux frontières de la France. Après avoir ébloui de son luxe tous les hobereaux des environs, elle voulut aller à Paris prendre sa revanche sur le passé, et elle conta ses projets à son mari. Le capitaine fronça le sourcil et déclara net qu’il se trouvait bien à Arlange. La cave était bonne, la cuisine de son goût, la chasse magnifique ; il ne demandait rien de plus. Le faubourg Saint-Germain était pour lui un pays aussi nouveau que l’Amérique : il n’y possédait ni parents, ni amis, ni connaissances. « Bonté divine ! s’écria la pauvre Eliane, faut-il que je sois tombée sur le seul marquis de la terre qui ne connaisse pas le faubourg Saint-Germain ! »
Ce ne fut pas son seul mécompte. Elle s’aperçut bientôt que son mari prenait l’absinthe quatre fois par jour, sans parler d’une autre liqueur appelée vermouth qu’il avait fait venir de Paris pour son usage personnel. La raison du capitaine ne résistait pas toujours à ces libations répétées, et lorsqu’il sortait de son bon sens, c’était, le plus souvent, pour entrer en fureur. Ses vivacités n’épargnaient personne, pas même Eliane, qui en vint à souhaiter tout de bon de n’être plus marquise. Cet événement arriva plus tôt qu’elle ne l’espérait.
Un jour, le capitaine était souffrant pour s’être trop bien porté la veille. Il avait la tête lourde et les yeux battus. Assis dans le plus grand fauteuil du salon, il lustrait mélancoliquement ses longues moustaches rousses. Sa femme, debout auprès d’un samavar, lui versait coup sur coup d’énormes tasses de thé. Un domestique annonça M. le comte de Kerpry. Le capitaine, tout malade qu’il était, se dressa brusquement sur ses pieds.
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