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Elias Sanbar (Traducteur)
EAN : 9782742729074
78 pages
Actes Sud (14/10/2000)
3.52/5   21 notes
Résumé :
Après avoir publié en 1995 Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?, où les éléments autobiographiques se voient transcendés par la biographie des lieux, Mahmoud Darwich donne ces poèmes d’amour qui disent " l’exil de la femme dans l’homme et de l’homme dans la femme ".
Entrant en résonance avec une vieille tradition orientale, à la fois sensuelle et courtoise, il renouvelle l’un des genres les plus subtils de la poésie arabe classique, le ghazal.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
لم يعجبني هذا الديوان. كثير من الرمزية.. كثير من التكلف.. حتى تهيأ لي أنني أن لن أفهم منه شيئا !
ما أصبحت متأكدة منه الآن بعد قراءة 5 من أعماله هو أن ما يروقني ليس قصيدة كاملة له و إنما بيت من هناك و آخر من هنا. أستمتع أكثر بجمله عندما لا أعرف السياق إذ أحورها كما أشاء وفق سياق يلائمني أنا و يذكرني بحدث، بذكرى، بشخص....
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Une poésie raffinée, sensuelle qui voit l'homme et la femme comme deux territoires.

Un chant, un cri, une rencontre comme un ailleurs qui se construit entre deux individus, un no man's land, l'envol d'une tourterelle sur un ciel rosé.
Les mots et les vers de Mahmoud Darwich déroulent leur fil d'Ariane de corps à âmes ; ils m'ont ravie et fait rêver, leur douceur longtemps ressentirai comme une caresse.
Lien : https://bafouilles.jimdofree..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L'ART D'AIMER

Avec la coupe sertie d’azur,
Attends-la
Auprès du bassin, des fleurs du chèvrefeuille et du soir,
Attends-la
Avec la patience du cheval sellé pour les sentiers de montagne,
Attends-la
Avec le bon goût du prince raffiné et beau,
Attends-la
Avec sept coussins remplis de nuées légères,
Attends-la
Avec le feu de l’encens féminin partout,
Attends-la
Avec le parfum masculin du santal drapant le dos des chevaux,
Attends-la.
Et ne t’impatiente pas. Si elle arrivait après son heure,
Attends-la
Et si elle arrivait, avant,
Attends-la
Et n’effraye pas l’oiseau posé sur ses nattes,
Et attends-la
Qu’elle prenne place, apaisée, comme le jardin à sa pleine floraison,
Et attends-la
Qu’elle respire cet air étranger à son cœur,
Et attends-la
Qu’elle soulève sa robe qu’apparaissent ses jambes, nuage après nuage,
Et attends-la
Et mène-la à une fenêtre, qu’elle voit une lune noyée dans le lait,
Et attends-la
Et offre-lui l’eau avant le vin et
Ne regarde pas la paire de perdrix sommeillant sur sa poitrine,
Et attends-la
Et comme si tu la délestais du fardeau de la rosée,
Effleure doucement sa main lorsque
Tu poseras la coupe sur le marbre,
Et attends-la
Et converse avec elle, comme la flûte avec la corde craintive du violon,
Comme si vous étiez les deux témoins de ce que vous réserve un lendemain,
Et attends-la
Et polis sa nuit, bague après bague,
Et attends-la
Jusqu’à ce que la nuit te dise :
Il ne reste plus que vous deux au monde.
Alors, porte-la avec douceur vers ta mort désirée
Et attends-la...!
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JE N’AI ATTENDU PERSONNE

Je saurai, quoique tu partes avec le vent, comment
Te ramener. Je sais d’où vient ton lointain.
Pars donc ainsi que les souvenirs vers leur puits
Eternel, tu n’y trouveras pas la Sumérienne portant une jarre
Pour l’écho et t’attendant.
Quant à moi, je saurai comment te ramener.
Pars donc derrière les flûtes des vieux peuples de la mer et
La caravane du sel dans son périple infini. Et pars,
Ton chant s’échappe de moi, de toi et de mon temps.
Il cherche un nouveau cheval qui fasse danser sa cadence
Libre. Tu ne trouveras pas l’impossible assis t’attendant, comme au jour où
Je t’ai trouvé, où je t’ai enfanté de mon désir.
Quant à moi, je saurai comment te ramener.
Et j’irai avec le fleuve d’un destin à
Un autre, car la lune est prête pour te déraciner
De ma lune et sur mes arbres, les paroles dernières sont prêtes
A tomber place du Trocadéro. Retourne-toi
Pour trouver le rêve et pars
Dans n’importe quel orient ou occident qui te lestent encore d’exil
Et m’éloignent d’un pas de mon lit et de l’un
Des ciels de mon âme triste. La fin
Est sœur du commencement. Pars et tu trouveras ce que tu as laissé
Ici, t’attendant. Je ne t’ai pas attendu et je n’ai attendu personne.
Mais je devais, comme toutes les femmes solitaires
Dans leurs nuits, coiffer mes cheveux
Lentement, gérer mes affaires, briser
Sur le marbre, le flacon d’eau de Cologne et interdire à mon âme
De s’occuper d’elle-même, l’hiver.
Comme si je lui disais : Réchauffe-moi
Et je te réchaufferai, ô mon épouse, et prends soin de tes mains.
Que leur importe la descente du ciel sur terre
Ou le voyage de la terre au ciel ?
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Avec la coupe sertie d'azur,
Attends-la
Auprès du bassin, des fleurs du chèvrefeuille et du soir,
Attends-la

Avec la patience du cheval sellé pour les sentiers de montagne,
Attends-la
Avec sept coussins remplis de nuées légères,
Attends-la
Avec le feu de l'encens féminin partout,
Attends-la
Avec le parfum masculin du santal drapant le dos des chevaux,
Attends-la.
Et ne t'impatiente pas. Si elle arrivait après son heure,
Attends-la
Et si elle arrivait, avant,
Attends-la
Et n'effraye pas l'oiseau posé sur ses nattes,
Et attends-la
Qu'elle prenne place, apaisée, comme le jardin à sa pleine floraison,
Et attends-la
Qu'elle respire cet air étranger à son coeur,
Et attends-la
Qu'elle soulève sa robe, qu'apparaissent ses jambes, nuage après nuage,
Et attends-la
Et mène-la à une fenêtre, qu'elle voie une lune noyée dans le lait,
Et attends-la
Et offre-lui l'eau avant le vin et
Ne regarde pas la paire de perdrix sommeillant sur sa poitrine,
Et attends-la
Et comme si tu la délestais du fardeau de la rosée,
Effleure doucement sa main lorsque
Tu poseras la coupe sur le marbre,
Et attends-la
Et converse avec elle, comme la flûte avec la corde craintive du violon,
Comme si vous étiez les deux témoins de ce que vous réserve le lendemain,
Et attends-la
Et polis sa nuit, bague après bague,
Et attends-la
Jusqu'à ce que la nuit te dise:
Il ne reste plus que vous deux au monde.
Alors, porte-la avec douceur vers ta mort désirée
Et attends-la
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Elle a oublié un nuage dans le lit.

Elle m'a fait ses adieux à la hâte et dit:

Je t'oublierai.

Mais elle a oublié un nuage dans le lit.

Je l'ai alors recouvert de soie et dit:

Ne t'envole pas, ne la suis pas. Elle te reviendra.

( Des oiseaux bleus, rouges, jaunes sirotaient l'eau d'un nuage qui traînaint le pas lorsqu'il se penchait sur ses épaules )

Elle se rendra compte une fois chez elle, sans sa suite d'oiseaux que le climat à changé sur le littoral des épaules, et que les nuées se sont évaporées.
Elle se souviendra alors qu'elle a oublié..
Un nuage dans mon lit et elle reviendra perpétuer son rituel royal dans un nuage.

Je me suis réjoui de sa défaite et j'ai souri.
Mais quand j'ai été dormir dans la métonymie, l'eau m'a mouillé.
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... Pas de vie,
Pas de mort dans ce que je ressens,
Oiseau qui traverse l’au-delà
Lorsque je t’étreins…
     
     
Que ferons-nous de l’amour ? Tu as dit
Pendant que nous rangions nos vêtements dans les valises.
L’emporterons-nous, le laisserons-nous suspendu dans l’armoire ?
J’ai dit : Qu’il parte où bon lui semble
Car il a grandi et s’est propagé.
     
     
'Peut-être Parce que l'Hiver a Tardé', extraits 11 & 12
Traduit de l'arabe (Palestine) par Elias Sanbar
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Videos de Mahmoud Darwich (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mahmoud Darwich
Le 07 octobre 2007, le poète palestinien Mahmoud Darwich (en arabe : محمود درويش) lisait son poème “Pour décrire les fleurs d'amandier” au Théâtre de l'Odéon (Odéon - Théâtre de l'Europe). Traduction de l'arabe vers le français : Elias Sanbar. Lecture de la traduction française : Didier Sandre. Peinture : Vincent Van Gogh, “Amandier en fleurs”, 1890. “Pour décrire les fleurs d'amandier” :
Pour décrire les fleurs d'amandier, l'encyclopédie des fleurs et le dictionnaire ne me sont d'aucune aide... Les mots m'emporteront vers les ficelles de la rhétorique et la rhétorique blesse le sens puis flatte sa blessure, comme le mâle dictant à la femelle ses sentiments. Comment les fleurs d'amandier resplendiraient-elles dans ma langue, moi l'écho ? Transparentes comme un rire aquatique, elles perlent de la pudeur de la rosée sur les branches... Légères, telle une phrase blanche mélodieuse... Fragiles, telle une pensée fugace ouverte sur nos doigts et que nous consignons pour rien... Denses, tel un vers que les lettres ne peuvent transcrire. Pour décrire les fleurs d'amandier, j'ai besoin de visites à l'inconscient qui me guident aux noms d'un sentiment suspendu aux arbres. Comment s'appellent-elles ? Quel est le nom de cette chose dans la poétique du rien ? Pour ressentir la légèreté des mots, j'ai besoin de traverser la pesanteur et les mots lorsqu'ils deviennent ombre murmurante, que je deviens eux et que, transparents blancs, ils deviennent moi. Ni patrie ni exil que les mots, mais la passion du blanc pour la description des fleurs d'amandier. Ni neige ni coton. Qui sont-elles donc dans leur dédain des choses et des noms ? Si quelqu'un parvenait à une brève description des fleurs d'amandier, la brume se rétracterait des collines et un peuple dirait à l'unisson : Les voici, les paroles de notre hymne national !
Source : France Culture
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