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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour commencer, il s'agit bien ici d'un recueil de douze nouvelles, apparemment écrites entre 1952 et 1972. Il semble qu'Achebe ne les considérait pas comme son oeuvre majeure, sans doute plus concentré sur ses romans. Quoiqu'il en soit, j'aurais presque tendance à dire que c'est un livre idéal pour qui veut s'initier à la littérature africaine en général, nigériane en particulier, de langue anglaise et dans le texte. Dans l'ensemble, le recueil est court (environ cent pages) et compte douze nouvelles (donc en moyenne huit pages par nouvelle). L'anglais y est très abordable, en dehors de quelques traits culturels, et encore, beaucoup sont expliqués par le contexte. On peut même suivre une évolution chez Achebe : au début, on perçoit assez nettement une humanisation de l'Afrique, en opposition avec les descriptions qu'en ont faites par exemple Joseph Conrad et Ernest Hemingway. On peut noter par exemple l'amusant parcours de Chike à travers les mots de l'anglais, ou même l'ironie déjà amère des scrutins achetés dans "The Voter".
Dans "Girls At War", nouvelle écrite en 1972, après la guerre du Biafra et des tentatives politiques, marquées sans doute par des désillusions, le Nigéria, toujours décrite au plus près du quotidien (si vous voulez savoir comment faire en cas de pénurie de préservatif...) ressemble néanmoins un peu plus à celle de Conrad et l'on n'est pas loin de l'apocalypse, maintenant.
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Une jolie nouvelle pour débuter, pas encore de femme en guerre mais une histoire de fou. Une nouvelle très bien troussée un comique de situation que n'auraient pas renié Gogol ou de Pirandello énoncée doctement d'un ton très désabusé. On imagine, là-dessus, aisément un sketch vidéo à la Charlie Chaplin, muet et saccadé comme autrefois... bref de l'excellente littérature africaine.
Ensuite vient l'art de voter avec corruption, art aux valeurs toutes africaines dit-on, incitations avec quelques pièces d'un coté et quelques billets de l'autre sans oublier les menaces du iyi de Mbanta le féticheur, au cas où. le problème pour Rufus Okeke c'est de savoir comment il va voter dans la mesure où il a mangé dans les deux râteliers , entre pièces et billets il n'a pu choisir. L'iyi menaçant est suspendu au-dessus de sa tête comme un épée de Damoclès.
Un mariage qui réjoui l'époux car il est tombé sur une femme comme il faut et navre le père de celui-ci car les convenances n'ont pas été respectées. Petit drame raciste inter-africain causé par l'archaïsme de la société tribale. Amour quand tu nous tiens.
Akueke a le ventre qui gonfle : ses frères l'isolent, elle meurt et le fantôme revient mais Akueke a un papy génial. Là encore la coutume prise au pied de la lettre est mise à mal mais il y a toujours des hommes (ou femmes) faisant preuve de clairvoyance et d'humanisme. Réconfortant
Chike est un enfant Osu descendant d'esclave au statut non reconnu mais qui est baptisé : il est heureux car il aime les mots. Une enfance «littéraire» somme toute agréable: peut-être un futur «Achebe»
Kitikpa un véritable fléau qui décore les humains ,vide les marchés, terrifie tout le monde même le commis en noix de palmiste mais bon il y a des parades notamment l'oeuf!
Est-il bon que l'école soit gratuite? Pas toujours sauf si une petite fille a un très grande envie d'y aller...
Les esprits n'aiment pas le jardin de l'école
Et puis d'autres nouvelles un peu plus amères lorsqu'il est question de guerre et de pénurie alimentaire. Les femmes elles aussi sont mêlées à la folie des hommes et font la guerre en Afrique et en sont les victimes
Entre l'iyi le gri-gri électoral, l'Amalile le gri-gri séducteur, l' Alusi*, les mami-wataslil** le Kitikpa,*** y a toujours un petit espace ou l'homme peut agir mais il faut faire preuve de débrouillardise et de délicatesse mais bon quand la superstition règne en maîtresse difficile de faire autrement Et puis aussi la guerre, autre malédiction récurrente de l'Afrique, fait des ravages
On a l'impression qu' Achebe Chinua parle de son Afrique avec beaucoup de détachement Parfois il prend un ton amusé, fataliste, pince sans rire et parfois un ton amer voire désespéré. Il sait aussi ajouter une note dramatique, avec l'histoire terrible de Véronique, petite fille de dix ans prête à tout pour aller à l'école. Un véritable gouffre entre la première nouvelle amusante et la dernière terrible cruelle. Il donne une vue de l'étendue de son talent d'écrivain: un grand écrivain africain.
*esprits ** des mamans de la rivière *** variole
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Ce recueil réunit des nouvelles qui sont des tranches de vie d'habitants du Nigeria. L'auteur nous plonge dans un pays et une société en pleine mutation : l'occidentalisation bouscule les traditions, la guerre tord les caractères.
Le ton est souvent acide, jamais méchant ni amer.
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