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4,22

sur 1343 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Force est de constater que je lis beaucoup de romans, ces derniers temps, ayant été adaptés soit au cinéma, soit à la télévision. C'est parfois un exercice périlleux, certes, mais je pense qu'en découvrant l'une ou l'autre oeuvre avec un certain recul, il est tout à fait possible d'apprécier les deux. Avec Appelle-moi par ton nom, j'ai préféré attaquer par le roman. D'une part parce que je savais plus ou moins que le récit était très émotionnel et donc qu'il allait être plus développé de ce côté-là, et ensuite parce que j'étais curieuse de voir combien le réalisateur pouvait rester fidèle à l'oeuvre. J'espère ne pas être déçue.

Deux éléments m'ont particulièrement marqué dans ce roman. La première, le style du récit. J'ai un peu été perdu au niveau chronologique car je n'avais pas l'impression de voir le temps passer. J'ai plus eu l'impression de lire le journal intime d'un adolescent, passant au travers de toutes ses émotions, plutôt qu'un récit structuré. On ne nous narre pas une romance, nous la vivons avec son protagoniste principal. C'est un peu déroutant au début mais au final cela rend bien plus intense ce qui se déroule sous nos yeux. Même si j'ai eu un certain détachement vis-à-vis de Elio, j'ai été très réceptive à tout ce qu'il traversait. Il y a une grande passion dans le texte et en même temps, une retenue très adulte et perspicace.

La maturité du récit est le second élément qui saute rapidement aux yeux. Elle est même peut-être trop présente. J'entends par là que nous suivons un jeune homme de dix-sept qui est certes très intelligent mais qui semble avoir déjà l'âme d'un vieil homme. Je pense que c'est en partie pour cela que je ne me suis pas attachée plus que cela à Elio. Il est adorable, ne vous y trompez pas, mais j'ai eu cette impression de distance vis-à-vis du langage et de la sagesse de notre narrateur. Il est pourtant encore jeune. Il agit comme un enfant à certains moments, doute énormément de lui, manque d'expérience, est impulsif et irréfléchi, un peu mélodramatique… et si les dialogues nous rappellent son jeune âge, les mots que j'ai lu ne me donnaient pas l'impression de vivre la vie de ce jeune homme.

Il n'en reste pas moins que le texte est beau. Plein de poésie, avec une grande réflexion sur l'amour et la liberté. Un peu élitiste mais nous voguons en même temps dans cet univers. Appelle-moi par ton nom est vraiment un roman à part. Je ne crois pas avoir lu un texte si délicat et plein d'émotions jusqu'à présent. La romance est d'ailleurs placée sous le même sentiment. Elle est entière même si avoir plus de ressenti d'Oliver aurait donné plus de poids à cette aventure.

La tendresse a aussi une place importante et je pense sincèrement que le message est bon et juste. Autant lorsque nous explorons les sentiments d'Elio, allant même jusqu'à son dégoût, marquant ainsi une exploitation globale du ressenti du jeune homme, que par le biais des personnes qui l'entourent. Il y a bien de la négativité mais à très très petite dose, faisant passer un message de tolérance et d'amour qui fait du bien.

L'auteur prend aussi le temps de nous faire voyager dans le temps, poussant la relation des deux hommes un peu plus loin que cet été-là. J'ai été frustrée et contente en même temps de voir ces bons dans le temps. Des sentiments contradictoires qui font que pour moi la fin est douce amer et qu'elle n'est pas réellement une fin en soi. Etrange, mais tellement semblable à tout le roman qu'il est difficile de ne pas l'apprécier elle aussi malgré cela.
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La dolce vita, l'Italie, le soleil, la mer, c'est une parenthèse fort agréable... une très belle histoire pleine de poésie, l'attirance d'un être, et puis le temps des adieux, le temps qui atténue cette idylle.
Parfois dans la vie, il suffit d'un moment, un jour, ou quelques semaines pour que votre destin change complètement, ou que le bonheur se matérialise à tout jamais dans cet instant : "Nos vies s'étaient juste effleurées, mais nous étions passés sur l'autre rive, là où le temps s'arrête et où le Ciel descend sur terre et nous donne cette part de bonheur divin qui nous est due." Par cette phrase, nous comprenons l'ampleur de ce vécu, et la profondeur de cet amour intense, magique que peuvent vivre deux êtres. Cette chose si magique, si fragile qu'on la met sous verre pour ne pas l'abimer, pas la perdre, et pouvoir la contempler sans que rien de l'ait altérée.
C'est un roman un peu à part aussi, qui peut déranger certains, mais la poésie qui s'en dégage nous permet d'aller au-delà. C'est beau, intense, et l'Italie fait le reste. Nous embarque ailleurs vers ce besoin de se fondre dans ce décor de rêve, de toucher le temps d'une lecture cette insouciance juvénile, et puis garder ces vacances à jamais gravées en soi.
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Elio, dix-sept ans, passe ses vacances d'été avec ses parents dans une maison de famille en Italie. Son père a l'habitude d'y inviter un protégé, tous les ans différent. Cette année là, c'est Oliver qui débarque, un juif américain de vingt quatre ans, professeur à Columbia: sa beauté, sa nonchalance, son intelligence… tout attire Elio qui se meurt de désir à côté de lui, tout en feignant l'indifférence.
J'ai acheté le livre « plus tard ou jamais » dans une vieille édition chez un bouquiniste, du coup je n'ai pas fait le rapprochement avec le film « call me by your name » et c'est en le lisant que je me suis dit que cela ne m'était pas inconnu. Mais j'étais déjà sous le charme d'Elio qui, comme le soleil, se consume de désir à la vue d'Oliver…
Pas de doute, j'ai adoré ce livre. Je ne sais pas s'il est plus captivant que le film - qu'il faut que je revoie car mes souvenirs datent un peu-, mais j'ai adoré la façon dont l'auteur est entré dans ce personnage d'Elio, magnifique adolescent solaire (et pas que par le nom…) avec une belle âme d'artiste en devenir qui découvre le désir ardent et la cruauté de l'amour durant un été italien. J'ai rarement lu des pages aussi poignantes: on a l'habitude de parler des amours adolescentes en enchainant les scènes stupides d'emprise et de sexe, ici ce n'est pas du tout ça, l'évolution du désir comme de l'attrait réciproque reste toujours réaliste et intéressant, ne tombe jamais dans les poncifs ou la caricature, comme tous les livres de romance que l'on trouve aujourd'hui. Vraiment, ce n'est peut être pas non plus un chef d'oeuvre mais c'est une performance incroyable quand même de décrire tout ça sans tomber dans le ridicule, rester toujours au plus proche des émotions et des sentiments.
J'ai été impressionnée !!!
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Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé. L'écriture de Laurent Aciman m'a séduit, son histoire moins.

"Appelle-moi par ton nom" est un texte poétique, sensuel et foisonnant où la beauté surgit à tout moment au détour d'un objet, d'une fleur ou d'un visage. Les descriptions parfois longues ne nous égarent pas en chemin mais confèrent au livre une touche aérienne, vaporeuse. Les mots irradient, réveillent nos sens et nous portent. Mais où ?

Sur la riviera italienne un adolescent et un jeune homme, tous deux beaux, riches et brillants vont se rencontrer, s'apprivoiser et vivre leur passion. Leur histoire m'a malheureusement laissé au bord de la route car la naïveté et l'obsession de l'un ainsi que l'ascendance de l'autre aboutissent à une relation d'élève à mentor finalement assez convenue.

"Appele-moi par ton nom" est un livre très esthétisant autour d'une passion qui ne m'a pas beaucoup inspiré. Reste la très belle plume de Laurent Aciman qui à elle seule justifie le détour.




























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Cette écriture est addictive, comme une passion dévorante. Notre auteur nous fait tant ressentir la tension, l'impatience, l'égarement, l'envie, puis l'explosion des sens. Il fait chaud, et il est terriblement sensuel cet été-là, entre le jeune Elio et Oliver, le professeur de philo, invité des parents de celui-là. Épris de cette histoire, sans pouvoir quitter mes yeux de ces pages, comme notre héros est épris de la peau d'Oliver et aveuglé par son amour naissant et plutôt tabou. le livre plus fort que le film, comme souvent. Je me rappelle les images du film, je n'oublierai jamais les sensations du roman. Et puis, tout lire pour finir en apothéose avec la conversation avec le père, de toute beauté. Et pour souvenirs cette phrase qui m'avait déjà tant parlé lors du film : "Mais ne rien ressentir pour ne rien ressentir - quel gâchis !".
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Voilà un joli récit, doux et violent, qui fait revivre avec une justesse autobiographique les intenses émois qui étreignent les adolescents... en particulier lorsqu'ils éprouvent des sentiments et des désirs auxquels ils ne s'attendaient pas forcément...

Mais cela ne s'arrête pas là... C'est aussi un livre sur les occasions perdues, la "vie parallèle" que l'on se construit quand on a connu un amour unique qu'on a finalement laissé filer... et c'est d'une mélancolie bouleversante.
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Une passion dévorante entre deux hommes le temps d'un été : c'est beau, c'est chaud, c'est une magnifique histoire d'amour à découvrir ! Fort et Poignant !
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Ce livre m'a fait penser à Carol, par l'excellence de la plume de son auteur. Les phrases sont douces, le rythme est lent, le lyrisme poussé :

"Ignorer s'il allait se montrer ou non à la table du dîner était une torture. Mais supportable. Ne pas oser demander s'il allait être là était le vrai supplice. Sentir mon coeur battre plus fort lorsque j'entendais soudain sa voix ou le voyais assis à sa place quand j'avais presque renoncé à espérer qu'il serait parmi nous ce soir-là m'emplissait d'une joie semblable à une fleur vénéneuse. le voir et penser qu'il serait des nôtres au dîner et puis entendre son péremptoire Esco ! m'apprenait qu'il y a des désirs qui doivent être rognés comme les ailes d'un papillon vivant."

L'histoire de deux jeunes hommes qui se reniflent (au sens propre) avant leur tout premier rapport homosexuel aurait pu me convaincre sans réserve. Les descriptions et la narration autour des moments charnels sont sublimes. Toutefois, je trouve leur histoire archaïque, j'imagine les jeunes hommes actuels plus rapides pour passer à l'acte. Autrement dit, ce livre est écrit pour des homosexuels âgés. Et encore, les personnages, des Blancs riches et éduqués m'ont paru tellement lisses. Mon problème, et c'est personnel : ce roman manque de violence. J'aurais aimé un fort enjeu, une dispute mémorable.

J'ai pris parfois du plaisir à lire ce livre, mais j'en suis ressorti comme après une longue sieste d'été sous un abricotier. Je me suis senti étranger, spectateur lointain, peu guidé dans leur amour. Un peu comme si un intellectuel pérorait pendant des heures en s'écoutant parler. Elio et Oliver ne m'ont pas touché, même si leur attente m'a rappelé des souvenirs.

J'ai fini ce livre comme le film : j'ai apprécié certains passages (grâce au style de l'auteur et à la photographie du film), tout en m'ennuyant, à la limite de l'agacement, devant cet été bourgeois.

Lien : https://benjaminaudoye.com/
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Le récit semble paresseux mais l'impression est trompeuse car ce livre finit par se déguster comme de beaux fruits italiens
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Petit rappel : ce roman est sorti en 2007 chez L'Olivier. Mais sous un titre différent : "Plus tard ou jamais"
Cher lecteur, imagine toi Il fait chaud, nous sommes en plein mois d'août, tu es sur la terrasse de ton appartement, allongé sur une chaise longue avec un livre pour seule compagnie. En quelques pages, tu as quitté la France pour te retrouver en Italie où tu découvres, émerveillé un ciel superbe. Tu es bercé par le chant des cigales. Prépare- toi à faire la rencontre d'une nouvelle famille ayant une villa sur la cote italienne. Tu vas vite être enivré par une douce brise qui apporte les parfums de leur jardin.
Depuis quelques années, les parents d'Elio ont pris pour habitude d'accueillir un hôte. L'année des 17 ans, de leur fils, ils accueillent Olivier, 25 ans, un professeur de philosophie américain ; charmeur, que l'on imagine facilement, nonchalamment étendu sur la pelouse ; parmi les feuilles de son manuscrit, avec un verre de citronnade, crème solaire, livres espadrilles, lunettes de soleil. Elio et Olivier sont amoureux. Mais, de multiples questions se posent. Comment faire, lorsque l'objet de votre amour est un garçon ? Comment dompter le coeur quand il cogne dans la poitrine quand on voit l'être aimé ? Comment faire face à des désirs inavoués et encore moins assouvis ? Comment vivre cet amour dans la plus grande clandestinité ? La morsure du silence est une torture. Comment gérer ce sentiment de culpabilité, après avoir cédé à ce très beau sentiment d'amour ? Vivement le temps où la douceur du souvenir finira par prendre le pas sur la douleur du non dit…….
Je t'entends déjà cher lecteur me dire que l'histoire que je te raconte aujourd'hui est une simple histoire de fesses. Et là je t'arrête de suite en te disant que tu fais fausse route. Je te parle d'une simple histoire d'amour.
A travers une écriture très poétique, André Aciman aborde un thème très actuel celui de l'amour entre deux personnes de même sexe et nous montre que l'amour entre deux hommes, ça existe vraiment. Il nous indique que cet amour n'est pas différent de celui qui existe entre un homme et une femme.
Voici un texte bouleversant, sensible criant de vérité chargé d'émotion qui va marquer le lecteur car il se plongera dans les souvenirs d'un premier amour. Cette aventure douce, merveilleuse et compliquée surtout quand on aime un autre garçon, les choses deviennent extrêmement difficiles. Cependant cette histoire ne s'oublie jamais. Elle ne meurt jamais .Elle traverse le temps et est éternelle. le sentiment amoureux n'a pas de sexe. Les sentiments sont multiples. Mais ils sont piétinés, écrasés.
Nous lisons ce roman, le coeur serré. Nous nous cramponnons à chaque mot, les larmes nous montent aux yeux. Ce texte est d'autant plus émouvant que l'auteur a cette capacité de choisir des mots doux et forts pour exprimer des sentiments tout aussi forts. Bravo.




Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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