Citations sur La tête sous l'eau (90)
Ce que je vois c'est de la pure lumière,un putain de sourire,une explosion de joie qui le défigure et le rend méconnaissable.Les mots ont du mal à sortir.Mais il finit par balbutier:
_On l'a retrouvée.Merde alors.On l'a retrouvée.Viens.
On est tous tellement à fleur de peau en cet instant. Sans plus la moindre protection. Toute armure fendue. Juste des boules de sentiments. Les nerfs à vif. Le cœur ouvert...
Et nous restons là congelés par le vent qui vient de se lever, dans la nuit tombante et le vacarme de la mer déchaînée. Perdus. Submergés. Sans plus rien à quoi s'accrocher à part les bras l'un de l'autre.
La maison s'est vidée peu à peu. D'abord Léa et ça, il a fallu s'y résoudre d'une manière ou l'autre. S'accomoder à l'idée que même si nous étions détruits, morts à l'intérieur, la Terre ne s'était pas arrêtée de tourner pour autant, tout ne s'était pas effondré autour de nous. Que nous n'avions pas été immédiatement réduits en poussière et propulsés dans le noir infini de l'univers. Qu'il fallait continuer à respirer malgré tout. Nous nourrir. Nous lever le matin. Survivre. Jour après jour.
Les vagues sont hautes ce soir. Elles me frappent, me rouent de coups, s'abattent sur moi avec toute la brutalité nécessaire. A cet instant c'est exactement ce que j'attends d'elles. Qu'elles m'assomment. Me foutent la tête sous l'eau. Me passent au Kärcher. Me nettoient de fond en comble. Et finissent par m'effacer tout à fait. Remis à neuf, essoré, liquidé.
Une immense bouffée d'émotion incontrôlable. Un putain de bouleversement intérieur. Un mélange dément de rire et de larmes. On est tous tellement à fleur de peau en cet instant. Sans plus la moindre protection. Toute armure fendue. Juste des boules de sentiments. Les nerfs à vif. Le cœur ouvert.
Les vagues sont hautes ce soir. Elles me frappent, me rouent de coups, s'abattent sur moi avec toute la brutalité nécessaire. A cet instant c'est exactement ce que j'attends d'elles. Qu'elles m'assomment. Me foutent la tête sous l'eau. Me passent au Kärcher. Me nettoient de fond en comble. Et finissent par m'effacer tout à fait. Remis à neuf, essoré, liquidé.
Le monde a quitté sa parure d'or et d'argent, le sable cessé d'être un miroir. La mer elle-même semble éteinte, a viré en un clin d'œil du turquoise phosphorescent au bleu marine.
Adieu, cette fois. Oublie-moi comme je t'oublie. Mais au final je crois que ce sera plus difficile pour toi que pour moi. Parce que m'oublier, c'est t'oublier toi-même. Et vivre dans le mensonge, se nier. Personne ne peut être heureux comme ça.
Je te laisse. Chloé m'attend.
Léa
T'es où ? J'arrive pas à te joindre. T'es peut-être au ciné. Au théâtre. Avec des potes à boire des coups. Je peux même pas imaginer ça. T'as beau me raconter ça tous les jours, ça rentre pas. Je peux pas imaginer que tu vives sans moi. Moi sans toi je suis comme morte. Je me lève, je vais en cours, je me couche. Mais je suis morte à l'intérieur. Y a que toi qui puisses me réveiller. Comme ces cons de princes dans les Disney.