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EAN : 9782757800683
192 pages
Points (24/08/2006)
3.59/5   654 notes
Résumé :
Étretat. Sur le balcon d'une chambre d'hôtel, un homme veille. Au bout de son regard : les falaises éclairées d'où s'est jetée sa mère vingt ans plus tôt. Le temps d'une nuit, le narrateur déroule le film de sa vie, cherche dans sa mémoire rétive les traces de sa mère disparue. Une question s'immisce peu à peu dans son esprit, lancinante : comment suis-je encore en vie ?

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Critiques, Analyses et Avis (94) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 654 notes
Direction Étretat.
Nouveau roman d'Olivier Adam où j'ai adoré me promener sur le bord de ces falaises, du temps où elles ne devaient pas être éclairées de nuit. Un écart et la vie bascule. La mienne, la sienne. Celle de ce garçon qui voit trop tôt glisser sa mère vers une autre lumière.
Terrible, terrifiant, même.
Comment se reconstruire ?
Alors à l'âge adulte, que lui reste-t-il entre un père qu'il méprise et un frère qui a fui cette vie ? le whisky, seul remède à ces maux. Et l'écriture. Ecrire des mots pour panser ses maux. L'amour Claire, sa fille Chloé. Si compréhensives toutes les deux qui acceptent son mal-être, ses silences.
Une fois de plus, avec Olivier Adam, je n'en ressors pas indemne. Ces falaises, et un écart qui peut faire basculer. J'adore, j'en pleure. Tristesse d'une putain de vie.

« La maison sentait le détergent, la lumière y entrait froide et crue, et le silence y faisait un bruit menaçant. »

Le froid. Je me retrouve dans cette histoire. Par moment, j'ai envie de sortir dans la nuit, respirer les embruns, mais je suis loin de la côte iodée. Me retrouver seul avec mes souvenirs pour ne pas oublier l'absence. Regarder la lune bleue illuminer cette partie de ma vie, blue moon pour ne pas oublier. La lune, les étoiles, les embruns et cette bouteille de whisky vide. Étonnant de voir le nombre de bouteilles de whisky vides quand je finis chaque roman d'Olivier Adam. Des personnages humains attachants, mais qui restent en marge de la société. Des êtres solitaires, pas par choix, mais que la vie a séparé du reste du monde. Alors, survivre. Au milieu de ces embruns, de ce froid que seule une bouteille de whisky réchauffe, le corps, le coeur, l'âme. Un disque sur la platine, finir mon verre, tourner la dernière page, et poursuivre mon chemin sans franchir le pas de ces falaises.

« Je suis une nuit noire, une bordure de falaise, une vie noyée, avec vue sur le vide et sans vertige. »
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Du balcon de sa chambre d'hôtel, un homme regarde les falaises éclairées d'Etretat.
Il y a vingt ans jour pour jour, sa mère se jetait du haut de ces parois blanches, le laissant seul avec son frère Antoine et leur père, à jamais anéantis, brisés, inconsolables.
Alors, pendant toute une nuit et tandis que Claire, sa femme, et Chloé sa petite fille, dorment paisiblement, lui invoque les fantômes d'un passé tragique, un travail de mémoire qui débute le jour du suicide maternel, il a alors onze ans.
Avant cela, il n'y a rien qu'un flot d'images brumeuses, un no man's land irréel et insaisissable que le traumatisme du suicide à partiellement effacé.
Durant cette longue nuit sans sommeil, Olivier laisse affleurer les souvenirs de son enfance saccagée : son père devenu odieux ; son frère tentant l'oubli dans la fuite ; ses amis, tout aussi abandonnés et sans repère…Des êtres malmenés par la vie qui tentent de se raccrocher fébrilement les uns aux autres sans trouver la force de s'affranchir du malheur.

Récit fragmenté, morceaux de puzzle agencés par vagues successives au gré de la mémoire, le narrateur "déroule le film de sa vie" jusqu'à la découverte d'un "abri ou le vent siffle moins fort", une éclaircie incarnée dans les visages lumineux De Claire et de Chloé.
La fille et la compagne du narrateur, leur amour inconditionnel, attentif, dévoué, représentent autant de respirations, de bouffées d'air frais au sein d'une existence encerclée d'un gris âpre et poisseux.
Le gris de la banlieue et de la rue ; le gris de la perte et de la souffrance, le gris de la fragilité des choses, de leur inexorabilité ; le gris des sentiments, celui de la désolation.
Et aussi le gris du vide. Car en se jetant du haut des falaises, c'est toute une famille que la mère d'Olivier a précipité dans le néant, et c'est tout ce qui subsistait d'unité familiale qui a sombré avec elle dans les flots. Comme un grand naufrage duquel émerge un flux continu d'interrogations amères.
La mort de celle qui vous a donné la vie, de celle qui vous a bercé et choyé, est déjà une épreuve insupportable, mais comment peut-on interpréter le geste d'une mère qui met fin à ses jours ? Comment se construire, se reconstruire, trouver sa place et son identité après une telle tragédie ?
Entre ressentiment, culpabilité, incompréhension et douleur, la vie d'Olivier s'effiloche, part en lambeaux. Ses amis, ses amours, paumés, inadaptés, ne font que l'entraîner un peu plus sur les pentes abruptes du désir d'en finir. Lui-aussi.

Crénelé comme la découpe escarpée des falaises que le narrateur regarde de la baie vitrée de sa chambre d'hôtel, ourlé d'écume comme les vagues s'abîmant violemment sur les rochers, empli du tumulte du vent et du fracas des lames, le roman d'Olivier Adam s'échoue sur la grève d'un coeur meurtri, sur les rives de l'enfance brisée et de la solitude, du deuil, de la disparition d'un être cher.
L'auteur évoque le vide existentiel et explore les replis secrets de la mémoire au gré d'une écriture fluide et forte, un style à la fois contenu et cru, bouleversant de détresse à fleur de peau.
Le récit, mélange de sombre et de lumineux, s'auréole ici et là de belles fulgurances de lumière, bienvenus éclats de couleurs dans cet environnement blafard et délavé, inondé d'une tristesse contagieuse.

C'est beau, c'est poignant. Pourtant, paradoxalement, la dernière page lue, l'on se sent soulagé de quitter Olivier, ce « sombre héros de l'amer » qui nous a ballotté dans les déferlantes d'une existence tempétueuse.
Parce que nous aussi avons été saisis de vertige en regardant la mer mugir au bas des parois crayeuses d'Etretat, nous voilà délestés du poids trop lourd des mots, heureux de toucher la terre ferme après cette escapade sur les mascarets de la mémoire.

« J'ai trente-et-un ans et peu importe. Je sais le poids des morts. Et je sais le mauvais sort. Je sais la perte et le saccage, le goût du sang, les années perdues et celles qui coulent entre les doigts. Je connais la profondeur des sables, j'en ai éprouvé la résistance, la matière meuble, équivoque. Je sais que rien n'est fiable, que tout se défait, se fissure et se brise, que tout fane et que tout meurt. La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse. »
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Olivier, sa femme Claire et leur fille Chloé sont venus passer quelques jours à Etretat. Non pas vraiment pour des vacances mais plutôt comme une sorte de pèlerinage. Car, il y a 20 ans, jour pour jour, la maman d'Olivier s'est suicidée en se jetant de ces falaises, laissant derrière deux petits garçons et un mari. C'est durant une nuit qu'Olivier se rappelle son enfance avec une maman malade, un père bourru, brutal et qui ne montre aucun geste d'affection pour ses enfants, un frère qui étouffe dans cette famille qu'il fuira dès qu'il en aura l'occasion. Il se souvient de ses moments d'amour avec sa maman, son odeur, ses baisers mais aussi de l'incompréhension découlant de ce geste fatal. Il se souvient des rares moments où il reverra son frère qui lui manque tant. Il se souvient du caractère insupportable de son papa et de tous les interdits qu'il imposera dans la maison. Il se souvient de ses moments de perdition, de l'alcool, des hôpitaux et de la drogue. Mais, derrière tout ça, il y l'espoir, la vie, l'amour, sa fille qui lui redonnera un semblant de renaissance...

Encore une fois, Olivier Adam sait nous surprendre et nous émouvoir. le temps d'une nuit, le narrateur déroule le fil de sa vie, depuis ce fameux jour où sa maman s'est suicidée. Et quelle vie! Une vie de débauche, de débâcle, de perdition où lui-même se demande comment il a réussi à sortir la tête de l'eau. D'une écriture simple, poétique et tout en finesse, Olivier Adam sait charmer le lecteur avec cette histoire à la fois dramatique et pleine d'espoir et de tendresse. Sans s'apitoyer sur son sort, l'auteur nous livre ses moments de souffrances, ses regrets, son envie d'avancer et d'y croire encore.

Falaises... vertigineux!
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C'est ma deuxième visite chez Olivier Adam.
J'entends bien ce fracas des vagues et je ressens cet appel du vide et du néant... Même si je n'ai pas toujours tout compris de ce qu'il y a d'incommunicable dans la douleur de la perte d'une mère.
Antoine et Olivier perdent leur mère...et leur père en même temps. C'est terrifiant et d'une tristesse infinie... Quasiment inexprimable, tellement la souffrance est profonde, insondable, incompréhensible à qui ne la vit pas.
Une chanson me revient en tête, en rédigeant mon billet: Guigui, de Michel Jonasz.
Maman est morte, et papa s'enferme et s'éloigne de ses deux fils.
Les deux fils fuient: Antoine à la mer, Olivier dans la ville.
Antoine disparaît... Olivier survivra-t-il à ces falaises symboles de vide et d'obstacle quasi-infranchissable.
Olivier Adam offre au lecteur un océan de noir amer aux îles en pièces de puzzle. Peu de lumières y brillent, mais celles-ci sont précieuses en forme de miracles si ténus... Et j'en remercie Olivier Adam, que je retrouverai dans une prochaine ballade.
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« On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres, eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant ».

Je viens de sortir de la forêt, ivre, i-v-r-e, la vie qui erre (r), passer de la faune à l'aphone, je suis sans voix, comment retrouver la voie, qui m'a mené en bord de mer.
Falaises, d'Olivier Adam. Un mot, un seul, balaise, sans fioritures. Il commence par f, comme fuite, fracas. Il sonne comme malaise, qui commence par m, comme mère, mort.
Je m'étais dit, un court roman, moins de 200 pages, juste avant de recevoir celui de la masse critique, pour faire la jonction, une échappatoire de quelques heures, histoire de décompresser, changer d'horizon, mais je me suis retrouvé au bord de la mère, un court moment, près d'une maman. Ma ment, et fait un tour, tourment, elle lève les bras, en forme de v, vide, vertige, et en bas, être tas, Etretat, et trop tard…
Voilà, je suis embarqué, les d'sont jetés. Disparition, Deuil, Douleur, Détresse, Dépression. Lu en deux jours, plus qu'à faire la chronique, je suis à croc, mais il y a un hic, un accroc, anachronique.
Pas besoin d'un pavé pour une révolte, pas besoin de s'étendre pour se tendre, comme pour le titre, un mot suffit. Tous les autres, d'ailleurs, évoquent la même ambiance, méfiance, défiance, où est la confiance ?
« Sous la pluie », je vais « passer l'hiver », « à l'abri de rien », surtout s'il y a « des vents contraires », au risque de tomber à « la renverse », mais « on ira voir la mer », pour mettre « la tête sous l'eau », ou suivre « les lisières ». « Peine perdue », j'ai mis « mon coeur en cendres ». Mais « tout peut s'oublier », « je vais bien, ne t'en fais pas » !

Oui, à la fin, pour finir l'histoire en gardant l'espoir, avec le dernier mot, « lumineux », grâce à Claire, qui éblouit les heures sombres, et Chloé, jeune pousse, herbe naissante, croire en l'avenir.

« Nos vies sont les mêmes. Nos vies se débattent, crient dans la nuit, hurlent et tremblent de peur. Infiniment nous cherchons un abri. Un lieu où le vent souffle moins fort. Un endroit où aller. Et cet abri est un visage, et ce visage nous suffit ».

Au pied des falaises, la mer a tout englouti, même si quelques bribes de souvenirs réapparaissent à chaque marée. Mais le vent emporte les images, il appuie sur « suppr » et la mémoire ne trouve pas la touche « reset ».

« Ce qui s'efface de nos cerveaux s'efface aussi de nos corps, de notre sang, de notre vie, ne laisse aucune trace, ne creuse aucune empreinte, sinon celle d'un vide absolu, vertigineux et froid ».

Olivier Adam a la sensibilité écorchée, sur les rochers, et il lui faudra de nombreux allers-retours, passé-présent, pour arrondir les angles, et sur le rivage, lieu des naufrages, polir la pierre, pour en faire des galets, sans aspérités, le lisse qui glisse, sur le sable, et qui efface les traces, la quête, sans cesse recommencée.

« Et si la vie n'est rien d'autre que ce fil ténu qui nous rattache les uns aux autres, le mien était définitivement déficient, fragile et glissant, comme rongé par le sel ».

Un être peut-il se construire sur du sable, sans passé évanoui, sans amour parental ? Peut-on cicatriser nos plaies d'enfance grâce au sel de la vie ?
La mère, vaisseau fantôme qui disparaît en mer, et le père, qui se perd, dans la violence et le silence, jusqu'au frère, qui prend la mer, pour retrouver la mère ?
L'alcool, la drogue et le sexe sont des refuges précaires, des promontoires où l'on s'échoue mais qui sont submergés à la moindre tempête.
Il y a aussi les amis, avec des portraits gracieux et touchants, mais d'autres suicides, des naufrages irréparables, des vies englouties.
Onze ans à la perte de la mère, plus du double pour adoucir le goût qui permettra la perte de l'amer.

« Il me semblait que c'était là le sens caché de ma vie, fuir mon père et chercher sans cesse ma mère enfuie ».

Le héros s'appelle Olivier, comme l'écrivain. L'autobiographie se profile, est-elle véridique ? Peu importe, l'important c'est l'histoire racontée, par petites touches, qui nous touchent, qui font mouche, avec des phrases alertes et virevoltantes, pour montrer la vague, incessante, qui afflue et reflue, impalpable, inaccessible.
Fracas des lames et détresse de l'âme, c'est l'histoire d'un échouage sur la grève d'une enfance brisée.

« Noyés dans la masse nous dérivons, tremblants de froid nous avançons, comme des têtards aveugles. Sous nos pas tout se dérobe, et dans nos mains la vie s'enfuit comme du sable entre les doigts.
La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse ».



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critiques presse (2)
LaPresse
30 mai 2014
Avec retenue et talent, les deux auteurs de l'adaptation ont su restituer la vibration, le rythme, la couleur qui ont fait de Falaises le «long roman folk» d'une génération «désemparée», selon les mots mêmes d'Adam.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lecturejeune
01 mars 2006
Lecture jeune, n°117 - C’est à Etretat que revient le narrateur avec sa femme et sa fille : il a trente et un ans et vingt ans séparent cette nuit en quête de sa mémoire émiettée de celle où sa mère s’est suicidée du haut des falaises. Il passe ces heures d’insomnie dans le même hôtel proche des falaises qu’il y a vingt ans, aspiré dans une sorte de spirale des souvenirs, discontinue, avec des retours en arrière, tout au long d’une nuit en trois temps, comme trois grandes vagues de remémorations : la mort de la mère suivie de la sidération du frère tombé dans le coma, puis la dérive des deux frères vers les paradis artificiels pour fuir le silence total imposé par le père et enfin, le départ de Paris et la nouvelle vie sobre avec Claire, sa compagne, son abri. Au coeur du roman se télescopent une souffrance inextinguible, l’écho de la présence fantomatique de la mère, le silence et l’ennui. Au coeur du roman, il y a le manque criant d’amour et de confiance. Le narrateur brosse sans complaisant pathos de très beaux portraits de «paumés», à qui il porte une attention très touchante. Au bord du gouffre comme la mère, ils y basculent presque tous. En cette nuit de veille, le narrateur ramène à la conscience une multitude de sensations (couleurs, parfums, souvenirs tactiles, etc.) et d’images qui rendent le récit visuel, voire cinématographique. Le héros ne se révolte pas mais sauve son récit d’un total désespoir par l’évocation de la présence chaleureuse de sa petite fille et de sa femme, avec lesquelles «la vie commence» et grâce auxquelles il échappe à la malédiction familiale. Ce texte inspiré, bouleversant et tendre est une sorte d’épure où se fondent les thèmes du deuil, de la maladie, de la séparation, déjà présents dans les romans d’Adam pour la jeunesse comme La Messe anniversaire, Comme les doigts de la main, On ira voir la mer. Il fait écho à celui d’Arnaud Cathrine, Sweet Home, dont le point de départ, le suicide de la mère, est identique, même si le traitement romanesque est très différent (voir notice 39). Marie-Françoise Brihaye
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (98) Voir plus Ajouter une citation
Je sais le poids des morts. Et je sais le mauvais sort. Je sais la perte et le saccage, le goût du sang, les années perdues et celles qui coulent entre les doigts. Je connais la profondeur des sables, j'en ai éprouvé la résistance, la matière meuble, équivoque. Je sais que rien n'est fiable, que tout se défait, se fissure et se brise, que tout fane et que tout meurt. La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse.
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une fille ne m'a pas quitté des yeux, elle dansait et je voyais bien que c'était pour moi, son cul haut perché se balançait sous mon nez, elle m'a tendu les mains et j'ai fait comme j'ai pu, il n'y avait pas grand chose à faire, elle était grande et parfumée, sa peau était sombre et luisante, elle frottait ses fesses contre mon sexe et elle riait quand elle s'apercevait de mon érection. Nous sommes sortis de la pièce, elle se tournait vers moi dans le couloir aux ampoules grésillantes, me lançait des oeillades de louve ou de biche, des clins d'oeil, des gestes obscènes. Dans ma chambre elle s'est déshabillée sans cesser de danser. Puis elle s'est approchée de moi, a touché mon visage du bout de ses doigts en disant : "Toi tu as de beaux yeux, toi tu as de belles lèvres." Elle a oté mon tee-shirt et ses baisers étaient très tendres ou bien elle me mordait. Elle a pris mon sexe dans sa bouche et nous avons baisé debout, mon ventre touchait parfois son dos, mes mains s'accrochaient à ses seins, ses mais posées bien à plat sur le mur. Puis nous avons dormi et je crois que, toutes ces heures, elle n'a pas lâché ma queue, elle la tenait dans ses mains comme un oiseau, parfois la pressait un peu et me réveillait. A peine je touchais son cul je bandais, et alors c'était une valse moite et sa voix était rauque, on aurait juré qu'en jouissant elle chantait.
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On a passé tellement d’heures, de nuits, de jours entiers dans l’obscurité du sous-sol. On descendait des bières par packs entiers, on fumait du matin jusqu’au soir, nos yeux brillaient et nos cerveaux s’embrumaient, anesthésiés et oublieux. Luis amenait sa guitare, Alex sa basse, et avec Nicolas comme batteur, ils massacraient Smells like teen spirit, Come as you are ou Hey Joe. Lorette et Laetitia nous rejoignaient, on se planquait dans les coins sombres, on baisait à deux pas des autres et on faisait mine de ne pas s’en rendre compte. Lorette me suçait dans la poussière et je la prenais contre le ciment, ses cheveux mélangés aux toiles d’araignées. Le temps passait ainsi, on le tuait en le noyant d’alcool, en le saoulant de musique et de lumières, en le couvrant de sperme et de baisers.
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Nos vies sont les mêmes. Nos vies se débattent, crient dans la nuit, hurlent et tremblent de peur. Infiniment nous cherchons un abri. Un lieu où le vent siffle moins fort. Un endroit où aller. Et cet abri est un visage, et ce visage nous suffit.
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Elle plante sa langue entre mes dents et je promène mes doigts sur son cul, mes mains sont froides et elle frissonne. Je lui propose une gorgée de whisky, elle jette un regard à la bouteille à moitié vide. Elle ne dit rien. Il y a si longtemps qu’elle se tient à mes côtés, des années entières et jamais, jamais elle n’a prononcé le moindre mot au sujet des quantités d’alcool que j’ingurgite et qui me tiennent debout je le sais, me colmatent et me hissent à niveau, me protègent et m’anesthésient. Jamais non plus elle ne s’étonne de mes sorties nocturnes. Pas même quand, au petit jour, je me déshabille et colle mon corps congelé à sa peau tiède. Alors elle approche sa bouche de mes lèvres, elle respire mon odeur de tabac, de fougères, de sel et de vodka, elle m’entraîne en elle et nous tanguons dans l’aube naissante.
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