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EAN : 9782872672332
130 pages
éditions du Cerisier (01/08/2021)
4/5   4 notes
Résumé :
Dimanche matin. Il fait beau. Un matin de printemps. Un échafaudage. A quoi sert un échafaudage, sinon à prendre de la hauteur ? Est-ce pour cette raison que Pierre s’y retrouve ce matin, au sommet ? En équilibre, pour y dérouler le fil de sa vie « saccadée, démolie, sauvée, espérée, détestée, attaquée, vermoulue, repeinte, rouillée, abattue, noyée, brûlée ». Pierre a quitté l’école trop tôt, trop malheureux d’y n’être pas à sa place. La suite logique le conduit à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Je m'accroche à des détails pour ne pas tomber à l'intérieur de moi ».
Juché sur un échafaudage, Pierre révise sa vie et le résultat n'est guère encourageant, comme lorsqu'il était à l'école, d'ailleurs. Il a vite décroché pour travailler à l'usine, sur un échafaudage, notamment ; ses parents sont morts ; son frère est mort ; Jean, son meilleur ami est mort. Où sont-ils ? Dans le ciel ? Où, dans le ciel ?

Les détails s'échappent et il se souvient, donc il tombe à l'intérieur de lui.
« Quand je repense à ces temps-là, j'ai la mémoire fragmentée, comme un puzzle auquel il manque toujours une pièce. Jean, c'était moi en mieux, la pièce manquante. du coup j'y tenais autant qu'à moi-même. Quand il est mort, moi aussi ».
C'est vrai qu'il n'est pas joyeux, Pierre, c'est le moins qu'on puisse dire.

Et pourtant que c'est agréable d'être emporté par un narrateur profond et désespéré !
L'écriture poétique de l'auteur n'y est pas pour rien, alors qu'il décrit la vie on ne peut plus prosaïque de son héros : usine, pauvreté, solitude.
D'amour, il n'a pas manqué, mais il n'a pas pu le retenir. Il est tout seul.

J'ai adoré lire lentement ce livre bref qui fait écho en nous. Combien de fois ai-je eu les larmes aux yeux !
Je ne connaissais pas cet écrivain belge qui est également auteur de pièces de théâtre, mais je peux vous assurer que je n'en resterai pas là.
Merci aux éditions du Cerisier pour ce cadeau, cette parenthèse de vie, petite aux yeux du monde, mais si profonde quand on s'y attarde, juché sur un échafaudage ou tout simplement dans son salon.

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Un échafaudage, ça sert à prendre de la hauteur. Et c'est ce que fait Pierre en ce dimanche matin printanier. Il grimpe pour regarder sa vie.
Pierre a abandonné très vite l'école : elle n'était pas faite pour lui ou...inversement. Il a donc dû trouver du travail très jeune, et s'est retrouvé engagé dans une confiturerie. En haut d'un échafaudage, mais au bas de l'échelle sociale. Et on sent que cela lui pèse. Il se sent maladroit.
Chaque court chapitre est l'occasion d'évoquer les souvenirs.
Son illumination musicale, ce court instant de grâce offert par Monsieur Micha, son instituteur. Stoppé net par le claquement du piano qui se referme, un bruit qui accompagnera Pierre toute sa vie.
Ses parents trop tôt partis dans l'explosion de leur maison, faisant de lui un orphelin encombré de la considération des voisins.
L'amitié indéfectible de Jean, trop tôt parti lui aussi.
La bibliothèque de Max et ses pépites, surtout 100 ans de solitude.
L'amour tendre et respectueux de sa femme Béatrice.
Son emportement contre la pièce de théâtre social à laquelle Max l'a invité. Pierre sait que ce n'est pas la vérité.
- Ça ne parle pas d'usine mais de ce que les gens comme eux pensent de l'usine, comme un combat entre les gentils et les méchants (…)
- On va le remplir avec quoi, Max, le fossé ?
- le fossé ? Quel fossé ?
- Celui qui nous sépare.
C'est un texte plein de la poésie du regard de Pierre sur sa vie, mais aussi empli de regrets et de révolte.

J'essaye de me souvenir de ce que j'aimerais oublier.

Un bien beau texte à savourer.
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on rentre progressivement dans la vie du protagoniste qui un dimanche matin remonte sur l'échafaudage de l'Usine où il a longtemps travaillé ayant abandonne l'école très jeune. A chaque chapitre nous partons dans ses souvenirs au travers de ses amitiés avec Jean et Max, ses parents et un peu sa femme. On s'attache petit à petit à cet homme qui se pose des questions existentielles en retraçant son parcours, ses regrets , son échec scolaire pour lui à l'origine de sa situation, son éveil au monde grâce aux rencontres qui lui font découvrir un autre milieu social. Une écriture fluide et poignante sur une réalité de la vie : le conditionnement du milieu où l'on nait et le rôle que l'école devrait jouer pour accompagner vers le haut au lieu d'abandonner les plus faibles au travail à l'usine.
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Un roman court écrit à la première personne qui nous plonge dans la vie de Pierre .
Il aura suffit d'un échafaudage pour que les pensées du personnage s'envolent vers son passé .
Les chapitres se succèdent à vive allure tout comme notre esprit .
Une écriture fluide et agréable. Un mélange de roman poétique et théâtral à la fois.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'ai tourné les pages d'un livre de photos sur le Québec et le fleuve Saint-Laurent. C'est là que j'aurais eu envie de tout reprendre à zéro. Mais on ne reprend jamais rien à zéro, je le sais. Il y a un avant, un horizon, une pierre, un nuage, un son, une odeur, un cri, celui du premier coup de marteau sur le pouce, ou du premier jappement d'un chiot, il y a des persistances, l'odeur du lait brûlé, de la suie du poêle, d'une cigarette, de l'encaustique, du varech, du talc, il y a toujours le souvenir des poils piquants d'une barbe mal rasée, de la pupille d'un œil, d'une étoile entraperçue par le rideau mal fermé d'une chambre d'hôpital, du regard triste d'une mère, d'un vélo sous la pluie et d'un chalet au milieu d'une clairière, il y a les touches noires et blanches d'un piano, la peau d'un sein, la chaleur d'un mot, le poids de toutes ces choses m'emporterait au fond du plus beau fleuve du monde.
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Après quelques mois, à cause du soleil, la page pâlissait, hormis son prénom. J'ai compris alors que celui dont le prénom ne s'efface jamais devait être un ami.
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tu ne comprends rien. si tout le monde réussi à l école et va à l université, qui travaillera dans les usines ? l école c est une fabrique de poteaux indicateurs : très bien, bien, moyen, pas bien, pas bien du tout, mauvais. et selon le besoin de main d œuvre, tu prends la route indiquée
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un garçon en salopette est sorti de l'ascenseur en disant qu'il était réparé. je me suis demandé s'il parlait de moi.
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