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Citations sur Peine perdue (173)

C'est le problème avec la vie. (…) La nôtre est toujours trop étriquée, et celle à laquelle on voudrait prétendre est trop grande pour simplement se la figurer. La somme des possibles, c'est l'infini qui revient à zéro.
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La somme de ce qui se fige dans nos vies sans qu'on l'ait vraiment décidé. Rien foutre à l'école parce que ça paraît juste normal, parce qu'on a autre chose à penser, les mecs les fringues les soirées le bon temps les plongeons les joints la baise les calanques le soleil, et comprendre à un moment que ça a déterminé une fois pour toutes le genre de boulot qu'on fait et la vie qu'on mène, les gens qu'on rencontre, comme si d'un coup la vie tellement immense et solaire au départ se résumait à plus grand chose, une grisaille comme de la cendre fine tombée sur toutes choses, un champ de possibles rétréci au strict minimum, une vie réduite et vaillante, mais réduite quoi qu'on en pense.
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Après un certain âge tous les pères se ressemblent, quelque chose en eux s'attendrit, rend les armes, se dépouille de toute carapace. On repense à la frousse qu'ils nous flanquaient gamins quand ils élevaient la voix, nous menaçaient d'une fessée, nous enjoignaient de leur obéir, de ne pas les décevoir, faillir, trahir leur confiance, nous soustraire à leur autorité. Et les voir maintenant si désarmés nous émeut et nous donne l'impression de faire face à une autre personne, sans que parfois il soit possible d'établir un lien.
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Souvent Antoine la regarde et c'est leur mère qu'il revoit. Quand ils étaient gosses et avant qu'une tumeur lui bouffe le cerveau et la foute sous terre en trois mois chrono. Sauf que leur mère quand il y repense c'est toujours avec son grand sourire aux lèvres et pas la moindre trace de fatigue malgré le boulot. Toujours vaillante. Toujours aux petits soins. Toujours à mettre des fleurs partout, et la lumière de son sourire. Comment elle faisait pour tenir comme ça, il n'en sait rien. Souvent il se dit que rien ne pouvait l'abattre, que rien ne pouvait la scier. Alors ils ont fini par lui refiler une tumeur pour la punir. La faire ployer. Plier l'échine. Ne lui demandez pas qui c'est "ils", il n'en sait rien. Mais il a souvent l'impression qu'ils existent et qu'ils sont bien décidés à les user jusqu'à la corde. Ne lui demandez pas non plus de qui il parle quand il dit "nous". Nous c'est nous. C'est tout. Ceux qui en sont le savent très bien. Et les autres aussi. Chacun sait où il est. De quel côté de la barrière.
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Et Jeff est comme Antoine. Incapable de faire vraiment semblant. Toujours rattrapé par l'angoisse, l'impatience, la colère ou les émotions qui le submergent et qu'il est infoutu de contenir. Comme si ce n'était pas du sang qui coulait dans ses veines mais de l'électricité. Comme si à la naissance on avait oublié une couche, une carapace, et que ça le laisse entièrement à vif.
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C'est un long apprentissage parfois que de savoir rejoindre enfin la vie qui nous va. Qui nous attend.
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Deux gosses affairés dans leur chambre à monter des trucs extravagants avec leurs Lego. Deux gosses intrépides sautant toujours de plus hauts rochers, disparaissant sous l'eau en apnées interminables, passant leur temps à s'enfouir la tête sous la flotte, à se rouler dans le sable en faisant mine de se battre. Deux gosses toujours fourrés dans les collines, le maquis, menant une vie sauvage dont personne ne savait grand-chose. Une vie de plantes et de terre craquelée, de ruisseaux asséchés et d'animaux décampant parmi les arbustes, une vie griffée de ronces, d'écorces, de branches où se tenir et regarder autour de soi, l'infini du massif, pics, vallées et canyons, s'arrêtant net en surplomb des eaux turquoise. L'orange des roches, le vert des arbres et le bleu du ciel. Rien d'autre.
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C'est un long apprentissage parfois que de savoir rejoindre enfin la vie qui vous va.
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Est-ce qu'un jour on en a finit avec ça ? Est-ce qu'un jour on cesse de s'apitoyer sur son sort ?
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Ça se rallumera vers cinq heures quand Maria viendra nettoyer les locaux, vider les poubelles, récurer les chiottes. En général ils prennent un petit café ensemble quand elle arrive. Ils parlent un peu. Il lui offre une cigarette même si chaque fois elle dit qu’elle ne fume plus, que c’est la dernière, ou qu’une de temps en temps ce n’est pas ça qui va la tuer. Et puis elle enchaîne en disant, Avec la vie de chien qu’on a si on ne peut pas s’offrir ce genre de petit plaisir qu’est - ce qu’il nous reste ? Il acquiesce et ils fument sur ces bonnes paroles. Tous les matins c’est le même rituel. La même conversation.
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