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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kittur est une ville (imaginaire) côtière de l'Inde du Sud avec de nombreux attraits touristiques - cathédrale, tombeau d'un saint musulman, phare, mosquée, temples hindoues, marché ...
Ce qu'il fait son histoire ce sont ces ombres - personnages de toutes les religions, de toutes origines, de tous statuts sociaux, ... qui fourmillent dans cette ville et dont certains ne laisseront aucune empreinte pour le futur.
Le roman est en réalité une déclinaison de nombreuses petites histoires qui raconte un morceau de vie d'une petite poignée de ses habitants de Kittur historiquement entre l'assassinat d'Indira Gandhi et avant celle de son fils. On retrouve un proviseur adjoint d'un établissement scolaire, élève de ce même établissement, démousticateur, cuisinière, journaliste, communiste, vendeur de faux livres, coolie d'un marchant de meuble, ... En introduction de chaque histoire, une petite description de la ville presque comme un guide touristique.
Une lecture agréable et légère.
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Kittur est une ville imaginée par l'auteur et située dans le sud-ouest de l'Inde au bord de la mer d'Oman. C'est dans cette ville que l'auteur a repéré et épinglé les 14 ombres de son recueil. Aravind Adiga nous guide dans les rues de la cité comme le ferait un guide touristique. Mais foin des belles plages, des éléphants ou des saris multicolores, le touriste-lecteur s'assomme contre la misère, la saleté, la pauvreté, rebondit de corruption en débauche, de vols en attentats.

Vous démarrerez votre périple à la gare et tomberez peut-être sur Ziauddin, "le petit garçon couvert de poussière" qui prépare le thé et sert les samosas sous l'oeil bienveillant d'un ivrogne.

Vous continuerez par le port pour vous trouver à l'usine de brodeuses de chemises d'Abbasi qui résiste et refuse la corruption qui gangrène toutes les institutions.

Une pause au Bunder pour un curry de crevettes et vous pourrez vous aventurer à Lighthouse Hill où Xerox vient de se faire arrêter pour copies illégales et vente des Versets Sataniques.

Près des échafaudages de la cathédrale, George pense avoir trouvé sa princesse, une femme riche qui l'emploie pour démoustiquer son jardin.

La rencontre de la petite Soumya va vous serrer le coeur. Elle va, dans l'espoir gratifiant des câlineries de son papa, traverser la ville en traînant son petit frère pour mendier dans le quartier des riches et ramener la drogue dont son père à besoin.





L'auteur nous donne à voir l'Inde multiple entre sous-développement et modernité: le désespoir du pauvre et la morgue du riche,

"Tu sais quelle est la plus grande différence entre les riches et les pauvres comme nous? Les riches peuvent commettre des erreurs encore et encore. Les pauvres , à la moindre erreur, ils perdent tout."

le système de castes qui perdure dans l'organisation de la société, le travail des enfants, la mendicité, le ravage de l'alcool et des drogues, la multiplicité des langues et des religions,

"A la lisière de la ville se dressaient, l'un après l'autre, un minaret, un clocher d'église, une tour de temple, comme autant de panneaux indicateurs pour signaler les trois religions de la ville aux voyageurs venus de l'océan. "

Aravind Adiga écrit avec une grande précision comme s'il voulait compenser ainsi l'ignorance du touriste-lecteur de l'histoire et des coutumes de son pays. le plan de la ville, la chronologie historique de Kittur et de l'Inde, le glossaire de fin de livre sont des supports nécessaires pour se glisser dans les 14 nouvelles.

Je suis sensible à la façon originale dont l'auteur présente son recueil, il a mis beaucoup de soin à concocter pour le lecteur un lieu et un temps pour se familiariser avec l'Inde contemporaine. Il coule de ces 14 portraits l'authenticité et l'acuité d'un regard sans concessions qui cinglent avec force le lecteur.

Merci aux éditions Buchet Chastel et à Babelio.


Lien : http://bevanhalennebzh.over-..
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En 2008, Aravind Adiga obtient le Booker Prize pour son premier roman, le tigre blanc, sombre portrait d'une Inde corrompue. L'année suivante, il publie Between the assassinations, traduit en français cette année sous le titre Les ombres de Kittur. Kittur, ville imaginaire d'Inde du Sud, où évoluent des personnages tous différents les uns des autres, entre 1984 et l'assassinat d'Indira Gandhi, et 1991 et celui de son fils Rajiv Gandhi.

Deux dates importantes dans l'histoire indienne contemporaine et qui marquent un tournant pour tout un peuple. Kittur n'existe pas, mais pourrait être n'importe quelle ville d'Inde, grouillante, sale, avec ses conflits religieux, ses castes, ses mille et uns dialectes. Les ombres de Kittur est à la fois un guide touristique, et un recueil de nouvelles.

Afin de brosser le portrait le plus complet possible de Kittur, bourgade imaginaire mais pourtant terriblement réaliste, Aravind Adiga, en quelques dizaines de pages, décrit le quotidien d'un habitant : du journaliste qui se rend compte que la réalité n'est pas ce qu'il croyait à la petite fille obligée de mendier pour payer la drogue de son père, en passant par le professeur désabusé. Il semble envisager toutes les possibilités et décrire ce qui le révolte le plus dans son pays. Ainsi, avec le patron intègre qui se fait rançonner par les impôts, la compagnie d'électricité, la police et la pègre, il dénonce la corruption qui gangrène le pays. Il n'hésite pas non plus à nous dévoiler les rivalités religieuses qui déchirent le pays, principalement entre Musulmans et Hindous, le travail des enfants, ou les coutumes maritales comme la dot. Mais ce qui semble être son cheval de bataille dans ce livre, c'est assurément le système de castes qui régit toujours la vie sociale de la majeure partie des Indiens. La caste détermine tout chez un individu, de ce qu'il mange à qui il épousera. Honte au brahmane qui fait une mésalliance avec un hoyka ! Cependant, avec le vingtième siècle et l'indépendant de l'Inde, le système de caste s'est vu bouleverser : ainsi, les mariages hors-castes sont plus fréquents, certaines castes dites « inférieures » voient leurs membres prospérer, et certains brahmanes peuvent très bien avoir chu sur l'échelle sociale au point d'être serviteurs. Aravind Adiga nous montre un pays où il est très important, crucial même de connaître sa place. le lecteur occidental découvre ce monde avec beaucoup de surprise.

Ainsi, comme pour le tigre blanc, l'immersion culturelle est totale. On retrouve certains thèmes présents dans le premier roman, comme la corruption, la tentation du vol pour les employés et l'impunité des riches. Cependant, ceux qui ont beaucoup aimé le tigre blanc resteront sûrement sur leur fin, car ces « nouvelles » sont trop courtes pour que l'on puisse s'attacher autant aux personnages qu'au jeune Balram du Tigre Blanc. Malgré cela, ces historiettes ont chacune leur intérêt et sont des petits morceaux de vies intéressants. J'ai pour ma part beaucoup aimé, et j'ai hâte de lire le prochain roman de l'auteur. Merci à Babelio à Buchet Chastel !
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Vous vous souvenez peut-être, certainement si vous aimez la littérature indienne, du Tigre blanc, paru il y a trois ans chez le même éditeur. Les deux couvertures ont un air de famille, d'ailleurs... le premier était un roman, retraçant un itinéraire particulier dans l'Inde d'aujourd'hui. Ce texte-ci est plus proche d'un recueil de nouvelles, même s'il y a un lien de temps et d'espace entre elles : elles se situent entre l'assassinat d'Indira Gandhi (1984) et celui de son fils Rajiv (1991) et toutes ont pour cadre la ville imaginaire de Kittur, qui rassemble toutes les cités du sous-continent à elle seule. Quelques phrases au début de chaque nouvelle décrivent à la manière d'un guide touristique cette ville, à visiter en une semaine, de la gare au port, du marché à la citadelle.

Du petit porteur de la gare au chef d'entreprise obligé de participer à la corruption généralisée, du bouquiniste qui vend des photocopies de livres au journaliste qui veut, une fois au moins, écrire la vérité, toutes évoquent des figures qui émergent de la multitude d'habitants de cette ville. Très souvent miséreux et sans toit, parfois plus aisés, ils sont toutefois coincés dans le rôle que leur a attribué leur naissance ou la société. Moins cynique que le tigre blanc, ce livre est toutefois fondamentalement pessimiste, et tout en montrant les dysfonctionnements de la société indienne, il prouve que tenter de se révolter ou de sortir de sa condition est bien souvent voué à l'échec.

Malgré le cynisme et la noirceur dont elles sont imprégnées, ces chroniques se révèlent particulièrement émouvantes, et je me souviendrai longtemps de l'histoire de Keshava, qui «deux ans auparavant, était arrivé à Kittur avec un nom, une caste et un frère», de celle de Chenayya le coolie, répétant comme un mantra « je ne peux pas continuer comme ça » ou de celle Soumya, la petite mendiante. le style sans fioritures d'Aravind Adiga fait naître des images, des bruits, des odeurs, des couleurs, et chaque plongée dans ce livre est un voyage en Inde. A lire si vous voulez en savoir davantage sur ce pays fascinant.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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e guide touristique de Kittur, ville d'Inde du Sud, située entre Goa et Calicut, est sorti tout droit de l'imagination de l'auteur. En effet, Kittur n'existe pas ! le texte entremêle présentation historique, points d'intérêts et portraits de ses habitants. Nous sommes loin des fastes et paillettes de Bollywood : les « héros » sont confrontés à la dureté de la vie indienne (que ce soit pour des raisons financières, de castes, de mauvais choix de vie, etc.). Les descriptions sont sans concessions. A la fin des nouvelles, rien n'a changé ou alors la situation initiale s'est nettement dégradée…

Ce texte fait réfléchir : en effet, notre imaginaire nous présente une certaine vision positive de l'Inde ; or, nous occultons tout un aspect de pays, notamment les inégalités. Il est vraiment intéressant en cela.
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J'avais de grandes attentes concernant ce livre car le précédent roman de cet auteur, le Tigre Blanc, avait été un vrai coup de coeur! Aussi, c'est avec un peu d'appréhension que j'ai débuté ce roman. D'ailleurs, ce n'est pas véritablement un roman et ce n'est pas non plus un recueil de nouvelles à proprement parler... ce sont des instantanés de vie ayant comme point commun de se dérouler au même endroit.
Et, en effet, chaque histoire raconte quelques jours de la vie d'un habitant pris au hasard, riche ou pauvre, jeune ou vieux, de la ville imaginaire de Kittur, dans le sud de l'Inde (état du Karnataka) dans les années 80 (Between the Assassinations, le titre anglais, fait référence à la période entre l'assassinat d'Indira Gandhi en 1983 et celui de son fils Rajiv en 1991). Pour donner une réalité à la ville de Kittur, Aravind Adiga a entrecoupé chaque récit de quelques lignes sur l'histoire de la ville, sa culture, sa géographie... un vrai guide touristique, très intéressant au demeurant !
Et Kittur nous est ainsi présentée comme un concentré d'Inde dans toute sa complexité et sa richesse : diversité culturelle, linguistique ou religieuse, différence entre les castes et conflits que cela génère, mais également corruption, terrorisme, création de richesse ou pauvreté; Aravind Adiga évoque tous ces thèmes... et bien plus encore !
Un livre réussi à découvrir...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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[...]Le recueil est construit comme un guide de la ville de Kittur qui détaillerait, pour une semaine de voyage, les activités conseillées le matin et le soir. Mais à la place d'une activité, c'est une nouvelle qui nous est offerte, et chaque fois on plonge dedans en retenant sa respiration, vibrant au rythme de personnages qui, qu'ils soient horribles ou pitoyables, ne laissent jamais indifférent. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, il n'y a pas une histoire qui m'ait moins plu que les autres, j'ai vraiment tout aimé dans ce bouquin ![...]
Lien : http://www.readingintherain...
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