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« Une saison douce » : Milena Agus (Liana Levi, 165 p)
Dubitatif… Je ne sais pas trop quoi en penser, ni même ce que je ressens précisément…
Un groupe de migrants subsahariens et syriens débarque un beau jour, accompagné de quelques humanitaires, dans un petit village pauvre et qui se meurt lentement, en Sardaigne, après un périple dont on imagine les horreurs. Ils sont d'emblée perçus comme des envahisseurs, et nommés comme tels, y compris par la narratrice qui parle au nom d'un groupe de femmes (Milena Agus évoque en exergue le « choeur des villageoises »). Mais, ensemble, d'abord par curiosité, elles vont dompter leur peur, à l'étonnement ou la colère de leurs maris et d'autres habitants qui se barricadent dans un rejet épidermique. Puis s'approchant de plus en plus de la ruine qui a été accordée par les autorités locales dans l'attente d'une assignation à un autre lieu « ailleurs en Europe », elles aident comme elles peuvent, partageant du temps, des moments de vie dans cette communauté rurale qui se meurt si tristement depuis que toute jeunesse a fui. Pendant des mois, des pauvres accueillent ainsi des plus pauvres et plus meurtris qu'elles, tous fabricant ensemble de la joie et du lien, même si toute méfiance ou incompréhension ne s'estompe pas totalement dans chaque camp.
C'est une belle fable, simple comme un conte de Noel pour enfants sages, optimiste, généreuse, et tout et tout. Mais cette historiette, malgré toute son incontestable et bienveillante magnanimité, (et donc que, au vu du thème, j'ai lu moi aussi avec une certaine bienveillance jusqu'au bout, pour voir où elle allait nous amener), ne m'a guère emballé, ni même vraiment ému. L'histoire est somme toute assez lisse, et l'écriture assez fade, sans trouvaille ni originalité, sans véritable poésie. Je n'ai pas retrouvé la magie des premiers textes de Milena AgusMal de pierres », « Battements d'ailes », « Quand le requin dort »…) Comme si la source à laquelle puisait l'auteure s'était tarie ?
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Excellent livre !
D'abord parce que j'ai tout de suite aimé la narratrice, une vraie paysanne d'un petit hameau de Sardaigne qui nous raconte les réactions de villageois à l'arrivée des "envahisseurs". Sa voix est simple, sincère, sans concession pour personne. Ce qui est fort, c'est que l'auteur réussit à la faire parler d'elle mais sans que jamais elle ne se détache d'un groupe de femmes.

Ensuite, parce que cette manière de traiter le sujet de l'arrivée de migrants dans des trous pommés je ne l'avais encore jamais lu. On est dans le réel, le quotidien. Encore une fois dans le vrai, sans fioriture. Ce n'est pas de la belle humanité, c'est de l'humanité tout court, donc ce n'est pas toujours joli joli.

Et enfin, parce que le thème principal du livre est humaniste. On chemine avec ces villageois(es) et ces migrant(e)s de l'incompréhension vers la compassion, de la guerre vers la paix. le sujet est traité à travers nos peurs, de ce que l'on ne connait pas, des différences de l'autre, et toujours sur le ton simple et sincères de la narratrice. Aucune leçon, mais pleins de questions : de la grande littérature.

Un livre à lire absolument : 166 pages de pur bonheur très utile !
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Des “envahisseurs” vont permettre à un village sarde qui a perdu son âme de la retrouver. Des tranches de vie et des portrait tendres de personnages divers : de villageois, de migrants et des humanitaires qui les accompagnent. J'ai été très émue par ces portraits, l'autrice ne donne pas de leçon de morale mais elle nous laisse percevoir toute l'humanité de ces personnages très attachants, parfois drôles.
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Dans un petit village de Sardaigne qui se délabre et se vide, débarque un groupe de migrants à qui on a affecté une vieille maison en ruine. Ils sont accompagnés de quelques humanitaires chargés de les installer.

Les migrants ne sont pas contents d'être relégués dans un endroit paumé très loin de leur rêve d'Europe pour lequel ils ont payé le prix fort.

Les habitants du village voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de ces "envahisseurs" malpropres et potentiellement dangereux.

Et puis, petit à petit, certains migrants et certaines autochtones vont se rapprocher. Finalement, ce village où il n'y a plus de jeunes, où les bâtiments se dégradent, où rien ne se passe, va vibrer à nouveau.

Alors bien sûr il y a les "contre", que ce soit chez les migrants qui ne veulent pas rester dans ce coin perdu, ou du côté des villageois qui se sentent envahis, mais l'auteure s'attache plutôt à ceux qui vont changer d'avis, se parler, se comprendre, s'aider et faire de cette rencontre un événement positif.

L'histoire est séduisante, mais le choix narratif qui est d'utiliser comme narrateur le "nous" pour le choeur des femmes sardes, m'a laissé sur le côté. Je n'ai pas réussi à vraiment ressentir de l'empathie et de la proximité avec les personnages.

Je suis donc passé un peu à côté de ce "conte" humain et bienveillant.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Dans un coin reculé de Sardaigne, un village perdu, à peine un hameau, se meurt doucement au milieu des broussailles, ses maisons mal réparées à l'aide de pansements de ciment et de plaques d'alu, ses enfants l'ayant déserté depuis longtemps pour des horizons moins ingrats. Un jour d'orage, pourtant, une vague humaine, majoritairement noire, le submerge, des migrants, trempés sous l'averse, encadrés par une poignée d' «humanitaires » blancs. Comment ces « envahisseurs » sont-ils arrivés là, que viennent-ils y faire ? Les habitants effarés et hostiles, face à cette intrusion étrangère brutale dans leur morne quotidien, découvrent que la troupe d'exilés, rescapée du voyage maritime à travers la Méditerranée, est assignée à résidence dans une vieille bâtisse désaffectée à l'écart du village, qu'ils appellent eux-mêmes la Ruine à cause de son état de délabrement. Ils y installent, tant bien que mal, « l'ennemi », lui fournissant non sans réticence nourriture et confort minimum. Peu à peu, cependant, un groupe de femmes, poussées davantage par la curiosité que par l'empathie, se rapproche des migrants, ouvrant la voie, en dépit du mépris et de la mauvaise humeur affichés par les «Autres», leurs voisins, leurs maris et leurs belles-mères, à un apprivoisement réciproque… On connait, depuis Mal de pierres (Liana Levi, 2007), tout le talent de conteuse de Milena Agus, et on le retrouve dans ce nouveau récit au plus haut. L'auteure donne une vraie épaisseur à ses protagonistes, qu'il s'agisse du petit Mahmoud, un enfant migrant renfermé et sournois en apparence, en fait traumatisé par la mort de ses proches au cours du voyage, du beau Saïd Amal, intellectuel syrien et habile cuisinier, musulman devenu athée par désespoir, de Tessy, la nigériane au ventre rond, enceinte de l'enfant d'un viol, du Professeur, de l'Ingénieur, de Lorena ou de Tantine, les « humanitaires » aux histoires compliquées, de Lina, la fille riche du village, brusquement libérée du joug maternel par cette rencontre avec les étrangers, d'un chien même, pauvre cabot estropié et borgne devenant Sir Gilles de Norfolk, par la grâce d'un anoblissement en remerciement de son empathie pour les plus fragiles. Au-delà de cette galerie de personnages hauts en couleur, des dialogues imprégnés de gai savoir et d'allègre insolence, de la force et de la fierté qu'affichent, comme dans tous les récits de Milena Agus, ses héroïnes féminines, on s'enchante de la manière dont elle montre comment un événement social - ici l'arrivée des migrants comme, dans Prends garde (Liana Levi, 2015), une jacquerie – peut transformer profondément les destins individuels. Et on se laisse convaincre peu à peu que les vrais sauveteurs ici sont moins les villageois que les migrants, métamorphosant, par ce qu'ils apportent du grand large et de leurs cultures, l'aride climat sarde en « saison douce »… Merci pour ce printemps de mots, Milena !
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C'est une histoire qui rappelle la réalité d'aujourd'hui. Un petit village voit arriver un groupe d'émigrés noirs, mal vêtus, et épuisés accompagné d'humanitaires blancs. Ils s'installent dans une ruine au milieu du village. Les villageois tout d'abord apeurés reprennent confiance, une sorte de modus vivendi s'établit entre eux et malgré la méfiance des noirs, une sorte de dynamisme s'installe et une paix plus ou moins stable règne. le départ des migrants en bus pour d'autres régions d'Europe laisse le village reprendre ses allures d'abandon. Un récit poétique et plein d'humanité qui nous fait réfléchir à l'existence épouvantable des émigrés. JB
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Dans Une saison douce, la vie d'un petit village sarde est perturbée par l'arrivée d'un groupe de migrants en transit vers l'Europe continentale. La majorité de la population marque sa désapprobation mais un petit groupe de femmes, dont la narratrice, portées par un goût immodéré pour le commérage saisissent l'occasion de déjouer l'ennui. C'est donc en dehors de toute conscience humanitaire qu'elles apportent leur aide aux réfugiés. Eux-mêmes ne sont pas pétris de bons sentiments : de passage, ils attendent que la porte du paradis occidental s'ouvre à eux, renvoyant aux insulaires l'image de leur pauvreté et leur isolement, en somme l'antichambre de la civilisation moderne.
Chacun pourra reconnaitre dans ce texte le comportement universel face à la peur du changement et la torpeur morose de l'entre-soi. Au fil des chapitres, Milena Agus nous incite à une remise en question sur ce que l'on sait de soi et des autres (celui qu'on déchiffre le moins bien est peut-être non pas l'étranger mais le voisin que l'on côtoie depuis toujours...) et nous invite au courage, celui de vivre l'instant présent et d'aller vers la découverte de l'autre, malgré des lendemains incertains. Vivre, c'est accepter le risque de perdre.
De Milena Agus j'aime les contrastes témoignant d'une subtilité infinie: ses récits plutôt courts sont d'une densité impressionnante, alors même que leur lecture laisse un sentiment de poésie et de grâce. Cela provient certainement de son talent à parler de choses sérieuses avec délicatesse : quand l'ironie affleure, c'est toujours avec beaucoup d'élégance, les personnages ne sont jamais caricaturaux mais ils portent en eux un grain de folie qui les met toujours un peu à l'écart de la société.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Comme j'avais aimé Mal de Pierre , je n'ai pas été déçue par la lecture de ce joli récit
Un car remplit de personnes émigrées et leurs accompagnateurs arrivent dans un petit hameau de Sardaigne,les femmes sardes dont les enfants vivent au loin vont petit à petit s'approcher de ces «  étrangers «  et les comprendre et les aimer .Le hameau va sortir pour quelques mois de sa léthargie et finalement les habitants seront peinés par le départ de ces migrants qui continuent leur route vers l'Europe dont ils rêvent .
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Parler de la différence, de l'inconnu, de l'autre, parler de rencontre, de changements que celle-ci provoque, de bouleversements... Milena Agus le fait avec finesse et subtilité, pour mettre à nu nos peurs, et notre capacité à découvrir, se découvrir... ou pas ! Face aux 'envahisseurs', les habitants et la vie du petit village sarde sont secoués, et beaucoup sont remués de l'intérieur...
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Chronique d'un village sarde aussi reculé que déclinant. On y voit débarquer des "envahisseurs" càd des migrants escortés par des humanitaires. Une partie des femmes du village aident les malheureux. Les autres se braquent contre. Quand ces intrus repartiront, les femmes seront tristes mais... repartiront aussi d'un pied plus enthousiaste... Mouais. Ça se laisse lire, c'est sympathoche mais je me suis ennuyée à ce récit douçâtre qui contient beaucoup de redites. Les personnages sont flous. Il ne se passe pas grand-chose. C'est consensuel à bloc. Bref, je regrette de l'avoir ht (Ko) mais pressée par le délai 007 pas réussi à l'emprunter.
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