Citations sur La guerre des gymnases (10)
Ils contemplèrent le désastre en silence. La salle semblait très grande. Les appareils, en effet, avaient dû tous sauter en même temps ; ils n'étaient pas seulement renversés ; ils avaient été projetés au loin et étaient retombés n'importe où, pattes en l'air, certains même les uns sur les autres. Il y aurait du travail pour les remettre en place.
- Ce qui est vraiment inexplicable, continua Julio, c'est la façon dont ils l'ont fait. Il est facile d'expliquer ce qui s'est passé, mais il est difficile d'expliquer comment ça s'est passé. C'est toujours pareil.
Ferdie savait plus ou moins ce qu'il faut savoir sur le sexe, mais il n'avait encore aucune expérience. Il savait que les femmes sont très difficiles à satisfaire sexuellement, que seuls y arrivent des hommes spécialement doués, à force d'acrobaties fantastiques.
De toute façon, ces accidents entraient dans le cours naturel des choses. Même pour lui, ou surtout pour lui, en dépit des idées si bizarres qu'il s'était faites la première fois, ils finissaient par sembler naturels, presque nécessaires. Dans son innocence et son ignorance, il considérait que si un homme et une femme se voyaient nus, c'était forcément le résultat d'un accident, d'une distraction. Et si cet homme et cette femme étaient réels, en chair et en os, il lui semblait que la vision devait être instantanée, juste la fraction de seconde où l'accident était un pur événement - quitte à rester ensuite fixée comme une photo dans la mémoire.
A peine entré, il se trouva nez à nez avec une fille nue qui se dirigeait vers la douche Il resta pétrifié . En un éclair, mille idées bizarres traversèrent son esprit. Dans cet instant fugitif, il aurait pu écrire un roman. Il balbutia quelque chose, et la fille, s'enveloppant dans une serviette de bain blanche, lui demanda sur un ton désagréable s'il n'avait pas vu l'écriteau. Elle ajouta entre ses dents : "Imbécile !" Il se précipita comme un automate vers l'autre vestiaire, dont il ouvrit la porte avec une frayeur insolite, vu qu'il est plus facile de s'enlever un vêtement qu'une idée.
Le Lièvre légibrérien,
dont la naissance doit coïncider avec la fin de l’Argentine
Les trois jeunes gens virent le fakir se faire attaquer par une demi-douzaine de gymnastes armés de massues en forme d’hippocampe, qu’ils tenaient par le bout. […] Le fakir tenait une arbalète chargée et tournait sur place en les menaçant d’un air égaré […] d’autant plus que la flèche avait une pointe en fer portée au rouge
Ferdie savait plus ou moins ce qu'il faut savoir sur le sexe, mais il n'avait encore aucune expérience. Il savait que les femmes sont très difficiles à satisfaire sexuellement, que seuls y arrivent des hommes spécialement doués, à force d'acrobaties fantastiques
A peine entré, il se trouva nez à nez avec une fille nue qui se dirigeait vers la douche Il resta pétrifié. En un éclair, mille idées bizarres traversèrent son esprit. Dans cet instant fugitif, il aurait pu écrire un roman. Il balbutia quelque chose, et la fille, s'enveloppant dans une serviette de bain blanche, lui demanda sur un ton désagréable s'il n'avait pas vu l'écriteau. Elle ajouta entre ses dents : « Imbécile ! ». Il se précipita comme un automate vers l'autre vestiaire, dont il ouvrit la porte avec une frayeur insolite, vu qu'il est plus facile de s'enlever un vêtement qu'une idée
Dix-huit pâtés de maisons plus loin, une fois dépassé le nombre incroyable d’immeubles, de dépôts, de hangars et de terrains vagues, là où la rue semblait finir et où aucun promeneur n’arrivait jamais, la rue Bonorino s’élargissait, elle devenait enfin l’avenue promise dès son commencement
La masse rose avait grandi, elle avait pris la forme que l'on commençait à reconnaître vaguement... des pattes, un visage ensommeillé aux lèvres fendues, des oreilles. C'était de toute évidence un lièvre, Ferdie le vit d'en haut en même temps que tous les autres, et comme eux ils se rappela la légende, que cette apparition suggérait irrésistiblement, du Lièvre légibrérien, dont la naissance devait coïncider avec la fin de l'Argentine.