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Michel Lafon (II) (Traducteur)
EAN : 9782267018615
149 pages
Christian Bourgois Editeur (05/10/2006)
3.5/5   11 notes
Résumé :

Un magicien argentin, Hans Chans, jouit d'un rare privilège : il possède des pouvoirs réellement surnaturels. Il décide de profiter d'un congrès d'illusionnistes organisé à Panama pour être enfin reconnu comme le meilleur magicien du monde. Mais pour qui peut tout, la vie n'est pas si simple, et pas seulement sur scène. Comment savoir, à chaque rencontre, à chaque conversation, à chaque déco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Hans Chans s'était rendu à Panama pour assister à un congrès de magiciens, mais contrairement à ses collègues ses pouvoirs sont bien réels et ne nécessitent donc d'aucun artifice. Ces pouvoirs, cependant, ne lui apportent ni le bonheur ni la satiété, et le plonge dans un monde continuel de perplexités, à tel point qu'il se demande parfois si les choses qui lui adviennent ne sont pas, plutôt que du hasard, la conséquence de ses dons et de son imagination. S'ouvrent alors sous un soleil vertical, au milieu de grands immeubles de verre, à côté d'une nature tropicale et accompagné par un individu qu'il n'a peut-être crée que pour tromper sa solitude et son ennui, d'étranges labyrinthes, reflets d'un monde protéiforme et démesuré, et d'une conscience, aiguisée par les sens, et qui semble faite le plus souvent de vides et de flottements, et d'indécisions. On est bien dans ce roman, qui souffre sûrement de quelques maladresses et errements, dans le sillage de Kafka et de Borges.
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Le magicien (El Mago 2002) fait partie de 3 romans ayant la ville de Panamá comme cadre, avec un fil conducteur d'auto-fiction. Ces 3 romans sont, par ordre de publication : Varamo (2001), le Magicien (2002) et La Princesse Printemps (2003).

Dans le Magicien, Hans Chans est un magicien « vrai » argentin, et par vrai l'on doit entendre qu'il est capable de réaliser n'importe quel numéro sans aucun "truc » car ses pouvoirs sont étendus et non limités. le souci est que Hans Chans végète depuis 20 ans dans la plus totale médiocrité car il a peur de choquer spectateurs et collègues avec ses possibilités étendues et sans trucages. Il aimerait bien améliorer son ordinaire et procurer une meilleure qualité de vie à sa famille. Il va se décider à faire le grand saut en participant au Congrès des « meilleurs magiciens du monde » dans la ville de Panamá où il a la ferme intention de se faire remarquer pour enfin obtenir un essor économique.

Il se rend donc à Panamá et c'est là que le récit bascule dans l'absurde. Tout est flou, mal défini, les personnages paraissent tous grotesques, rien n'a l'air réel, concret, organisé, logique. le lecteur part à la dérive. On se croit en plein rêve. Pour commencer, Chans ne sait pas quel programme il va présenter à ses collègues puisqu'il ne connait ni le jour ni l'heure de sa prestation…De scène en scène, assez grotesques, il va tomber sur un trio d'éditeurs pirates et notre magicien (pour une fois pas de pacotille) va comprendre que sa rédemption viendra de la littérature car il lui semble comprendre qu'un livre se vide au fur et à mesure de la lecture et que dans ce court roman la trame de l'histoire semble se dissoudre comme une bulle de savon jusqu'à la totale disparition…voilà, c'est le plus pur exemple du style airiano.

Lorsque l'on lit un livre de Aira au premier degré, on peut se sentir désarçonné et penser qu'il n'y na pas grand chose derrière l'histoire. Mais c'est ignorer la complexité de cet auteur dans la teneur du texte qu'il faut lire au deuxième, voire au troisième degré, tellement il y a des messages subliminaux, des sous entendus et des questions à se poser.

C'est compliqué jusqu'à la préciosité et il y a un réel travail intellectuel souterrain.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Dans la réalité, tout est réel, la réalité uniformise tout, elle est la grande égalisatrice. Mais quand une réalité déterminée ne plaît pas à quelqu’un, il ne peut rien faire pour l’éviter, et les désirs sont une réalité comme n’importe quelle autre. Et maintenant ? Tous ceux qui se trouvent dans une situation incommode ou humiliante rêvent d’être magiciens, pour la corriger. Ils ne se doutent pas que, même quand on peut le faire, il subsiste des problèmes. Que pouvait-il faire ? L’annihiler ? Ce serait le plus sensé. L’annihiler, comme s’il s’agissait d’un être réel. Mais non, il ne pouvait pas. Il ne savait pas quels effets rétroactifs cela aurait sur lui. Il n’avait jamais osé utiliser un tel procédé, et cette fois ça lui semblait plus dangereux que jamais : par le trou ainsi ménagé, n’importe quoi pouvait se glisser, y compris le désespoir.
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Vivre est difficile ; à un certain âge, la vie quotidienne se complique terriblement ; on devient étriqué, on simplifie. Mais dans certains cas, comme le sien, ça ne suffit pas. Voilà pourquoi il avait décidé que le salut pouvait résider dans la direction opposée : la complication, la richesse et la gloire… De toute évidence, si cette stratégie ne s’accompagnait pas d’un changement d’attitude, elle le conduisait droit à la catastrophe. Et il n’y avait aucun changement d’attitude à espérer de sa part, est-il besoin de le dire ? Aucun, parce que sa conscience était pétrifiée et voulait persister en elle-même, et rien d’autre. La mort était la seule issue. Ce n’était pas la première fois qu’il se demandait si la magie, en fin de compte, n’était pas cela : que tous soient morts, que tout soit fini, et que personne ne s’en rende compte.
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Tout le monde rêve d’avoir des « pouvoirs », mais personne ne se demande sérieusement ce qu’il en ferait dans la pratique. Sa stratégie avait consisté à se dissimuler au milieu de ceux qui imitent le mieux la possession de tels pouvoirs, c’est-à-dire les illusionnistes et les prestidigitateurs ; et, puisqu’il les possédait vraiment, à les utiliser pour gagner sa vie de la façon la plus facile.
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La seule façon de jouir de la solitude était de l’interrompre, comme les jouets qui, pour un enfant, ne contiennent rien d’autre que la promesse de les casser. Arrivé à ce point, les subdivisions magiques faisaient déjà leur apparition : il pouvait nouer une relation avec quelqu’un d’existant et de réel, ou se créer un compagnon à son goût pour la promenade. Et ces subdivisions se glissaient même dans la possibilité qui les refusait : s’agissant de nouer une relation avec quelqu’un de réel, il pouvait le faire naturellement, en luttant contre sa timidité et en entamant une conversation avec n’importe lequel des innombrables Panaméens qui l’entouraient ; mais il pouvait aussi s’aider de sa magie
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Il lui suffisait de faire les gestes et d’attendre les résultats. Sauf que tout ça n’était pas si simple. Car la profession de magicien ne se résume pas à ce qui se passe sur les planches : il y a tous les problèmes liés aux théâtres, aux contrats, à la location, aux tournées. Sans le vouloir, seulement parce qu’il avait choisi l’activité qui lui permettait de tirer directement profit de son don, il était ainsi devenu magicien professionnel. Il se demandait parfois s’il n’y avait pas de meilleures solutions. Par exemple, faire apparaître l’argent dans sa main, puisqu’il en était parfaitement capable. Mais les billets sont numérotés, ce qui risquait de lui causer des problèmes.
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