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3,64

sur 150 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très belle surprise de lecture, tout en menant une réflexion sur le don de soi pour aider l'autre, des motivations qui font qu'un bénévole bien intentionné n'est pas toujours le bénévole, la quête que l'on met dans l'action est parfois plus motivée par des raisons personnelles que par l'altruisme.
Le personnage qui écrit des biographies pour les autres va entamer cette quête intérieure en cherchant son amour de jeunesse tout en écrivant sur ces gens qui donnent et de temps en temps reçoivent.
Une écriture d'une grande finesse d'où transpire pudeur et compassion.
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Une magnifique plume.
Des personnages creusés, touchants.
Le thème de la transmission et de la solidarité qui me semblent essentiels et ils sont traités ici avec intelligence, délicatesse, empathie et humanité : « .... personne n'est à l'abri. Jamais. le fil de la vie est fragile. On peut être tout en haut et tomber. Une maladie. Une rupture. Un accident. Tout peut basculer en un instant. Ces êtres que l'on voit dans la rue, sait-on quelle histoire ils portent ? » (Mohammed Aïssaoui).
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Un roman bien plus intéressant pour les voix des nombreux bénévoles et des personnes démunis qu'il porte, que pour l'intrigue amoureuse, qui ne sert ici que de fil rouge, à mon sens.

Sous couvert de son métier d'écrivain public, le narrateur nous ouvre les portes du monde des gens d'en bas, avec respect et considération, sans pathos ni caricature.

On sent que l'auteur maîtrise son sujet, qu'il a rencontré et écouté. du bon travail !
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Je découvre cet auteur, sur les conseils de ma libraire. Et j'ai apprécié ce roman. L'histoire d'un écrivain public, biographe pour anonymes, comme il se définit, arrivé en France à l'âge de neuf ans, élevé par une mère seule, "analphabète bilingue" comme il le dit.
"Ma mère ne sait ni lire ni écrire ? Alors, j'en ferai mon métier. On a changé de pays ? Alors, j'adopterai sa langue, sa culture, jusqu'à ses contradictions même."

On le découvre dans sa quête des laisser pour compte, des démunis, les "funambules" de la vie, de qui il devient la plume pour raconter ces vies difficiles, et y rechercher en même temps un amour perdu.
J'ai aimé l'écriture, le sujet, les personnages.
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Ce roman veut mettre en perspective le vie de ceux qui se consacrent aux autres. le don de soi lorsqu'on exerce un métier dans le social ou humain est à la fois personnel et universel. La frontière est souvent floue entre l'aidant et l'aidé.
La quête du narrateur amène de profondes réflexions sur l'existence, l'héritage et les instants manqués. Une belle écriture qui montre qu'il faut profiter de la vie.
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En curieux désintéressé, Mohammed Aïssaoui livre une oeuvre rare et empoignante, où naviguent besoins d'épauler et et êtres aidés, passions amoureuses et tragédies familiales.
Dans cette vaste fresque, on rencontre des centaines d'individus en suspension, les Funambules, traçant leur destin comme on cherche un toit : au gré des coups bas de la vie.
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Un excellent récit qui raconte des histoires qui ont été confiées au narrateur entre 2012 et 2018. Une plongée inédite dans le milieu associatif où nous rencontrons par exemple le personnage de Monique qui est bénévole chez les restos du coeur. La vie est un équilibre fragile et chacun peut tomber de haut et tout perdre. Cette magnifique oeuvre de Mohamed Aissaoui nous offre une traversée délicate de la charité contemporaine et nous montre ce qu'il y a de bon en l'humanité et ces gens bénévoles qui n'hésitent pas à venir en aide à leur prochain.
Un roman très poignant surtout que le sujet touche tout le monde en cette période difficile pour les plus démunis.
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Ce roman démarre fort, voici l'incipit :
« Chez nous, il valait mieux avoir un père mort qu'un père absent. Un père mort, on pouvait lui inventer une légende, un accident du destin. Les familles les plus heureuses étaient celles dont le père n'était pas revenu de la guerre : un martyr rayonnait sur au moins trois générations. »
Dans « la hiérarchie des absents », la famille du narrateur arrive en dernière position, la moins souhaitable donc. Son père est parti faire fortune dans un autre pays. Il est revenu avec encore moins d'argent qu'avant, « un moins que rien », une véritable honte dans ce village algérien.
Mais il dit avoir eu une enfance heureuse. A l'âge de 9 ans, sa mère l'emmène en France. Elle se démènera pour qu'il puisse faire des études. Aujourd'hui il a 34 ans, il est biographe pour anonymes. Il décèle chez les personnes leur fêlure, cela reviendra souvent dans le roman. On apprendra son prénom qu'à la toute fin du roman car il a une signification particulière.
Les chapitres sont courts. Chaque chapitre évoque un sujet.
Il nous raconte par bribes son enfance, son adolescence dans une cité HLM, sa mère usée d'avoir trop travaillé, son métier et Nadia, son premier amour perdu de vue qu'il veut retrouver.
« Mais Nadia était une funambule, toujours sur le fil de la vie : aidait-elle ou était-elle aidée ? »
On lui propose un travail d'écriture avec des personnes démunies et « ceux au plus près des gens de la rue ». Ce sera l'occasion pour lui de partir à la recherche de Nadia. Aux dernières nouvelles, elle travaille pour une association, les Restos du coeur ou Les Petits frères des pauvres ou Les Morts de la rue (un collectif qui enterre les SDF).
« Nadia voulait mettre des paroles sur les maux des autres et de la beauté chez les plus démunis. Elle pensait : le livre, c'est aussi important que le pain, l'eau, l'électricité… »
Et il ne comprend que ces mots aujourd'hui en rencontrant toutes ces personnes, tous ces funambules, en faisant le parallèle avec sa propre vie.
« Moi, je suis né dans une famille où l'on n'affichait pas ses sentiments. […] Il fallait trouver une autre langue pour s'exprimer. […] Je me rends compte qu'on avait pas beaucoup de mots – la plupart tournaient autour des verbes “manger” ou “s'habiller”. »
Rencontrer avec lui toutes ces personnes engagées dans des associations comme Les Restos du coeur ou ATD-Quart monde est touchant. On réalise qu'il y a une véritable entreprise derrière, mais aussi une solidarité, un humanisme. Bref ça redonne foi en l'humain.
Mais tous ces témoignages m'ont aussi éloignée du roman. J'ai perdu le côté romanesque qui m'avait happée au début, ne le retrouvant qu'à la toute fin.
L'écriture est belle et fluide. J'ai bien aimé les discussions de philosophie lors de cafés offerts à un SDF. Ce roman va forcément plaire aux lecteurs qui, comme moi, aiment la littérature puisqu'elle est au coeur du roman. C'est d'ailleurs elle qui a permis au narrateur de s'en sortir.
Il ne parle pas la langue de sa mère. L'Algérie est un pays maudit pour elle, elle ne veut pas y retourner. « Elle est devenue analphabète bilingue ». Et ne pas (savoir) écrire est une souffrance pour elle, comme un handicap. Un roman qui aborde également le thème des différences.
Si le côté docu-fiction ne vous dérange pas, alors ce livre devrait vous plaire. J'ai noté de nombreuses très belles phrases.
« Je pense que les mots peuvent, peut-être pas guérir ni réparer, mais contribuer à ce que les personnes vulnérables se sentent véritablement exister. »
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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Roman, documentaire ou enquête journalistique ? Quelle importance ? C'est un livre magnifique qui m'a beaucoup touchée par sa simplicité et sa profonde humanité.

Le narrateur nous fait entrer dans le monde des exclus de la société et des associations d'aide aux plus démunis telles que Restos du Coeur, Petits Frères des Pauvres, ATD Quart Monde... On y rencontre des miséreux, des accidentés de la vie en tous genres mais aussi des aidants, bénévoles ou salariés, tous des Funambules.

Le style d'écriture est simple, le ton est juste, imprégné d'empathie et d'humanité. Un livre que l'on n'oublie pas.
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Arrivé d'Algérie à neuf ans, le narrateur Kateb a grandi dans la pauvreté au sein d'une cité HLM d'Ile-de-France. Aujourd'hui âgé de trente-quatre ans et biographe pour anonymes, il est invité par un ami neuropsychiatre à participer à une expérience, qui vise à sauver des êtres à la dérive en les aidant à coucher leur souffrance sur le papier. Amené par ce biais à côtoyer des bénévoles au service des exclus, Kateb voit resurgir de plus en plus nettement le souvenir de Nadia, son grand et secret amour de jeunesse qui se dévouait elle aussi aux plus démunis. Peu à peu, c'est son propre fil de vie qu'il se met à dérouler…


Roman, enquête, récit personnel ? Ce livre brouille tellement les pistes que l'on ne sait plus. En tous les cas, Kateb semble beaucoup emprunter à l'intimité de l'auteur, et le récit apparaît trop précis et authentique pour ne pas refléter une véritable expérience personnelle du milieu des bénévoles et des exclus. Il y a d'abord la survivance du passé de Kateb qui, de l'Algérie à la France, puis de la cité aux beaux quartiers, vit tous les jours le délicat exercice de funambule de qui change de pays et de milieu social, et qui, toujours entre deux identités, conserve au fond de lui les doutes et la culpabilité du transfuge. En constante recherche d'équilibre culturel et social, ce personnage va peu à peu reconnaître ses fêlures, au contact des êtres cabossés que sa mission lui fait rencontrer : hommes et femmes tombés du fil de leur vie ou à la recherche d'un accomplissement personnel dans l'humanitaire. Dès lors le texte prend des allures de reportage, où se dessine une foule d'anonymes d'autant plus en souffrance que leur misère reste muette et les exclut ni plus ni moins de l'humanité qui les ignore. Une réflexion s'engage sur l'assistance et la charité, qui rend particulièrement hommage aux restos du Coeur, dont on connaît l'aide alimentaire d'urgence mais beaucoup moins les actions pour le retour à l'autonomie des personnes accueillies.


Avec cet homme qui trouve, dans le bénévolat au service des exclus et des démunis, un pansement à son enfance misérable et aux fêlures de son identité, l'auteur semble revisiter sa propre histoire. Il s'interroge ainsi sur la manière dont les livres et l'écriture l'ont aidé à trouver un équilibre sur le fil d'une vie tendue entre deux cultures et deux milieux sociaux. Si l'ensemble a curieusement peiné à me toucher, sans doute en raison de la tonalité journalistique que prend souvent le récit, j'ai littéralement fondu pour Zina, la mère de Kateb, si digne et si généreuse dans l'amour maternel qui, seul, lui tient lieu de balancier dans sa trajectoire d'« analphabète bilingue ».


Hommage aux démunis et à leurs aidants, reconnaissance du pouvoir de l'écriture et de la littérature, ce livre qui renvoie au parcours personnel de l'auteur, mais aussi à nos propres fêlures, sonne profondément juste. Dommage que l'aspect souvent très documentaire du texte tende à masquer sa sensibilité pleine de délicatesse et de pudeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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