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EAN : 9782072904073
224 pages
Gallimard (03/09/2020)
3.64/5   148 notes
Résumé :
Le héros de ce roman a quitté son pays natal à neuf ans, avec sa mère désormais «analphabète bilingue». D’une enfance pauvre dont les souvenirs reviennent par bribes, il a su sortir grâce à la littérature. Biographe pour anonymes, il écrit l’histoire des autres.
Pour quelles raisons s’intéresse-t-il à présent aux bénévoles qui prennent soin des plus démunis? Peut-être retrouvera-t-il parmi eux Nadia, son amour de jeunesse?
Dans cette traversée, il re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 148 notes
Les funambules de Mohammed Aïssaoui… Sous l'émotion de la lecture de cet auteur que je découvre avec cette première lecture… J'avais toutefois noté il y a déjà un long moment son ouvrage sur « l'Esclave Furcy »…dont j'étais très curieuse. Plongée dans ce roman auquel j'imagine quelques échos dans le parcours et l'histoire personnelle de Mohammed Aïssaoui… Je découvre parallèlement un récit personnel d'un écrivain , Medhi Charef, « Rue des pâquerettes » ; je me souviens avec émotion de son premier ouvrage que j'ai vendu au tout début de ma carrière de libraire avec « Un Thé au harem » sous la belle couverture bleue du Mercure de France…Des points en commun : une enfance pauvre dans les cités, l'hommage aux parents qui se sont battus, ont souffert pour apporter une vie meilleure à leurs enfants…Et cette mémoire rendue à des parents vaillants et souvent, si peu considérés… Les mots, la rédaction de ces livres, qui viennent réparer le mépris,l'exil, les chagrins des transplantations…

Le narrateur de ce roman a quitté son pays natal à neuf ans, avec une mère aimante, dévouée, mais fortement handicapée par son illettrisme ; selon les termes de son fils, elle est désormais «analphabète bilingue». Perdue, coincée entre deux pays et les difficultés de survivre , de tenir bon pour ses enfants…

Dans ce contexte, notre narrateur va se souvenir, se sauver grâce aux mots et à la littérature …devenu « Biographe pour anonymes », un écrivain public pour les « sans-voix », il raconte l'histoire Des autres, et plus particulièrement des « démunis ».. . espérant retrouver une dignité, une sorte de reconnaissance de leur chemin souvent malmené… par les « mots qui soignent bien des maux »

À la demande de Jean-Patrick Spak, un neuropsychiatre, il est engagé pour travailler auprès de personnes fréquentant les associations d'aide car les mots réparent , redonnent du sens à leur existence. Des Restos du Coeur à ATD Quart monde en passant par les Petits Frères des Pauvres, il nous raconte ces « funambules » tombés de leur fil à la suite d'un accident de vie, mais aussi la vie de ces bénévoles impliqués, comme Monique, responsable très engagée depuis plus de 20 ans aux restos du Coeur…Une humanité souffrante , en équilibre instable, secouée par des successions de précarités…mais aussi riche de trésors inemployés…une main tendue… et l'espoir , l'envie de vivre renaissent!


… A travers ce travail, et cette écoute… une obsession l'habite, il aimerait retrouver l'amour de sa jeunesse à qui il n'a pas su dire les mots justes pour exprimer ses sentiments. Nadia était bénévole, engagée pour soulager les plus seuls et les plus fragiles…

« Nadia voulait mettre des paroles sur les maux des autres et de la beauté chez les plus démunis. Elle pensait : le livre, c'est aussi important que le pain, l'eau, l'électricité...Je ne comprends vraiment cette idée qu'aujourd'hui. » (p. 20)


S'ensuivent les rencontres, les récits de toutes vies cabossées qui ont chacune leur valeur, leur richesse…Et le narrateur se rend compte à quel point chacun de nous sommes des funambules, en équilibre sur le fil de la vie ; que rien n'est jamais acquis, que la chute peut survenir, alors que l'on se croit à l'abri, installé dans l'existence… Cela me fait songer à une phrase d'Aragon : « Rien n'est jamais acquis à l'homme ni à sa force… »


Un livre fort , émouvant qui incite à l'écoute, à l'empathie, au souci des autres, tant la vie est aussi merveilleuse que périlleuse, violente, dangereuse pour les plus faibles…Un ouvrage tendre, salutaire pour nous rappeler à notre humanité, que nous devons regarder autour de nous… tenter d'aider à notre modeste niveau. ..Que la SOLIDARITE est parmi les mots les plus précieux, indispensables pour rendre notre monde vivable…Je vais poursuivre ma lecture des écrits de cet écrivain me touchant beaucoup, par ses questionnements , son regard sur les autres, ainsi que sur l'histoire de tous ces Justes anonymes, restant des flambeaux d'espoir…des guides , sans omettre la puissance réparatrice des Livres et des mots !

"Je ne peux m'empêcher de trouver toute existence extraordinaire. Pour peu qu'on veuille bien prendre la peine de se pencher dessus, chaque vie est exceptionnelle et mérite d'être contée, avec sa part de lumière, ses zones d'ombre et ses fêlures- il y en a toujours, je sais comment les détecter. D'ailleurs, c'est mon obsession, ça, quand je rencontre quelqu'un je me demande quelle est sa fêlure: c'est ce qui le révèle. Et dans ce domaine, il n'existe pas d'injustice, pas d'inégalité: chacun porte sa fêlure, les misérables et les milliardaires, les petites gens et les puissants, les employés et les patrons, les enfants et les parents. "
(p. 17)

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Arrivé d'Algérie à neuf ans, le narrateur Kateb a grandi dans la pauvreté au sein d'une cité HLM d'Ile-de-France. Aujourd'hui âgé de trente-quatre ans et biographe pour anonymes, il est invité par un ami neuropsychiatre à participer à une expérience, qui vise à sauver des êtres à la dérive en les aidant à coucher leur souffrance sur le papier. Amené par ce biais à côtoyer des bénévoles au service des exclus, Kateb voit resurgir de plus en plus nettement le souvenir de Nadia, son grand et secret amour de jeunesse qui se dévouait elle aussi aux plus démunis. Peu à peu, c'est son propre fil de vie qu'il se met à dérouler…


Roman, enquête, récit personnel ? Ce livre brouille tellement les pistes que l'on ne sait plus. En tous les cas, Kateb semble beaucoup emprunter à l'intimité de l'auteur, et le récit apparaît trop précis et authentique pour ne pas refléter une véritable expérience personnelle du milieu des bénévoles et des exclus. Il y a d'abord la survivance du passé de Kateb qui, de l'Algérie à la France, puis de la cité aux beaux quartiers, vit tous les jours le délicat exercice de funambule de qui change de pays et de milieu social, et qui, toujours entre deux identités, conserve au fond de lui les doutes et la culpabilité du transfuge. En constante recherche d'équilibre culturel et social, ce personnage va peu à peu reconnaître ses fêlures, au contact des êtres cabossés que sa mission lui fait rencontrer : hommes et femmes tombés du fil de leur vie ou à la recherche d'un accomplissement personnel dans l'humanitaire. Dès lors le texte prend des allures de reportage, où se dessine une foule d'anonymes d'autant plus en souffrance que leur misère reste muette et les exclut ni plus ni moins de l'humanité qui les ignore. Une réflexion s'engage sur l'assistance et la charité, qui rend particulièrement hommage aux restos du Coeur, dont on connaît l'aide alimentaire d'urgence mais beaucoup moins les actions pour le retour à l'autonomie des personnes accueillies.


Avec cet homme qui trouve, dans le bénévolat au service des exclus et des démunis, un pansement à son enfance misérable et aux fêlures de son identité, l'auteur semble revisiter sa propre histoire. Il s'interroge ainsi sur la manière dont les livres et l'écriture l'ont aidé à trouver un équilibre sur le fil d'une vie tendue entre deux cultures et deux milieux sociaux. Si l'ensemble a curieusement peiné à me toucher, sans doute en raison de la tonalité journalistique que prend souvent le récit, j'ai littéralement fondu pour Zina, la mère de Kateb, si digne et si généreuse dans l'amour maternel qui, seul, lui tient lieu de balancier dans sa trajectoire d'« analphabète bilingue ».


Hommage aux démunis et à leurs aidants, reconnaissance du pouvoir de l'écriture et de la littérature, ce livre qui renvoie au parcours personnel de l'auteur, mais aussi à nos propres fêlures, sonne profondément juste. Dommage que l'aspect souvent très documentaire du texte tende à masquer sa sensibilité pleine de délicatesse et de pudeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un funambule se déplace sur un fil tendu à une certaine hauteur du sol. A quelle hauteur ? Cela dépend du franchissement mais surtout, pour éviter de chuter, il se munit d'un balancier qui a généralement une forme courbe. Ainsi, le barycentre G de l'ensemble {funambule-balancier} est plus bas, et le moment d'inertie J est augmenté, ce qui limite une possible mise en rotation dudit funambule autour de l'axe du fil ce qui se traduirait par sa chute.
Ici, les artistes ne s'appellent pas Charles Blondin, alias Jean-François Gravelet, funambule français connu pour avoir traversé les chutes du Niagara en 1859, ni Étienne Blanc ayant réalisé le même exploit mais l'auteur lui-même, et toute la galerie de personnages dont les portraits sont élégamment brossés dans ce roman reportage.
Qui s'articule sur la description du fonctionnement des restos de coeur, en termes organisationnels, des bénévoles qui se mettent au service de cette cause, en termes humains, et accessoirement de son rapport personnel à ces êtres humains dans le besoin dont il se sent proche et envers qui il semble avoir contracté une dette.
Dette qu'il fantasme dans un amour adolescent qu'il cherche à exorciser.
Le fil, c'est sa vie, que l'auteur semble avoir du mal à traverser, le balancier semble être la chaîne humaine qui lie tous les bénévoles et les bénéficiaires de cette aide et qui forment une bien plus belle humanité que tous ceux à qui nous donnons stupidement le pouvoir (ou ne donnons pas, le résultat est le même) de nous représenter.
On peut se demander en refermant le livre comment on en est venu à accepter l'inéluctabilité de la misère dans une société mondiale capable de produire plus qu'il ne faut et, qui plus est, dont les gourous gavés et stratosphériques prônent qui la décroissance qui le dépassement de l'humain...
Sympathique à souhait mais plus reportage que roman.
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Du narrateur dont on ne connait pas le nom (Il faudra attendre la dernière page pour qu'il nous soit révélé) on ne sait que ce qu'il veut bien nous dire de son enfance pauvre de l'autre côté de la mer et de son arrivée en France, ce qui lui fait dire : « Je ne me sens chez moi nulle part, je ne suis jamais retourné au pays natal. Je ne peux plus dire : Chez nous. »
Il est devenu écrivain public et s'intéresse à la vie de ces anonymes oubliés, les S.D.F. les pauvres et ceux qui leur viennent en aide, ces bénévoles des restos du coeur ou des petits frères des pauvres. Mais ces rencontres, ces visites dans les associations humanitaires nourrissent aussi sa quête amoureuse, sa recherche de Nadia qui s'est mise au service des démunis.
Les funambules, ce sont tous ces démunis, ces laissés-pour-compte, avec leur fêlure qui les rend si fragiles. Bien que passé du bon côté puisqu'il possède un appartement et un travail, le narrateur a également sa fêlure. Lui aussi est en équilibre entre son passé de pauvre et ce présent où il a du mal à trouver sa place. Certains, comme l'ami de la cité Anne Franck, surnommé Bizness, revient souvent avec son culot et sa bonne humeur. Mais qu'ont-ils encore en commun si ce n'est le souvenir d'une enfance de banlieue grise et défavorisée ? Il y a aussi un beau portrait de mère, Zina. Illettrée, elle n'a pas toujours les mots mais elle déborde d'amour.
On suit le narrateur qui se dévoile peu à peu, avec pudeur et c'est à travers son regard que l'on rencontre tous ces cabossés de la vie qui donnent sa chair au récit. Comme le dit si bien Monique, une bénévole : « La précarité possède une résistance qui défie le temps » Et puis, personne n'est à l'abri « On peut être tout en haut et tomber. Une maladie. Une rupture. Un accident. Tout peut basculer en un instant »
Tous ces anonymes, en équilibre sur le fil de la vie, on les rencontre au détour d'une page, ils n'ont qu'un prénom, et pourtant ils nous deviennent si proches, soudain. Ces femmes, ces hommes, qui subissent la pauvreté et que la honte rend muets, déclenchent en nous cette réflexion sur notre part d'humanité
Ces portraits, que ce soit ceux de personnes démunies, ou en détresse psychologique, ou bien des bénévoles, je les ai trouvés émouvants et tellement authentiques. C'est là que la fiction rejoint la réalité car, au cours de ma lecture, j'ai eu souvent l'impression de naviguer entre roman et documentaire. Nul doute qu'il a dû falloir à l'auteur une immersion dans ce milieu pour en saisir toutes les subtilités afin de les restituer avec tant de délicatesse et de retenue.

C'est une lecture qui, le livre refermé, continue à nous questionner, une lecture qui bouscule.
Tout comme « L'affaire de l'esclave Furcy » que j'avais beaucoup aimé, « Les funambules » est une lecture qui marque et qu'on n'oublie pas de sitôt.

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Curieux livre qui tient davantage du documentaire saupoudré d'interviews que du roman. On peut d'ailleurs se demander s'il relève de la littérature, chacun jugera. Au demeurant, ce n'est pas inintéressant (notamment les passages concernant le fonctionnement des Restos du Coeur), mais j'avoue que le sujet m'a un peu lassé, même si l'émotion est présente à chaque page. Diable, aurais-je un coeur de pierre ?...
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critiques presse (4)
LePoint
12 novembre 2020
C'est un texte fictionnel poignant qui prend aux tripes et emmène vers un monde difficile que propose Mohammed Aïssaoui avec « Les Funambules ».
Lire la critique sur le site : LePoint
LaCroix
03 novembre 2020
Mohammed Aïssaoui offre dans ce roman délicat une traversée de la charité contemporaine, à la rencontre de bénévoles et d'exclus, hommes et femmes en quête d'une vie meilleure.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LePoint
28 septembre 2020
Un roman qui évoque l'amour, les démunis, mais aussi la difficulté identitaire à être d'ici et de « là-bas ».
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
17 septembre 2020
L’auteur raconte la quête d’un jeune homme qui met sa plume au service des démunis. Très beau.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Je ne me suis pas interrogé, ou j’ai fait semblant. Ça m’arrangeait bien. Mais oui, il faut se dévoiler, à un moment se laisser aller à confier : « Voici ma fêlure. Voici qui je suis. » Leur attitude était compréhensible, ils ne désiraient pas une interview mais un échange, un partage. C’est plus juste. Aussi, quand je leur racontais que ma famille avait été aidée par le Secours populaire, que j’ai porté des vêtements que d’autres avaient portés, que la cantine de l’école était un palace, que l’on faisait une fête d’un sandwich kebab, alors le lien de confiance s’établissait. Ils me comprenaient. J’en restais là. Pas besoin d’en rajouter. Mais j’en suis conscient : on se perd à trop vouloir fuir.
La fêlure est sans doute là, dans ce qu’il faut bien appeler une revanche sur le sort qui m’attendait. Une rage de vivre quand même. Chez nous, chez ceux que l’on met dans le camp des perdants de naissance, on est capable de montrer de la fierté, de l’orgueil. Ce ne sont pas de beaux sentiments, comme dirait le Philosophe, parce qu’on vit sous l’emprise du regard des autres ; mais à notre manière c’est une sorte d’amour-propre qui nous pousse à agir, à nous surpasser, la conscience qu’on mérite la dignité, le respect. On sourit quand on est sous-estimé, c’est notre lot quotidien, et notre force aussi car ça nous permet de surprendre. C’est sûr, on ne démarre pas avec la confiance chevillée au corps.
La fêlure, c’est aussi, il faut bien l’avouer, un désir fou d’être aimé, ou, du moins, de recevoir un peu d’égards. On est prêt à en faire beaucoup pour mériter tout ça. Moi, c’est ma mère qui m’a donné la main et ce goût de la bagarre. Elle ne sait ni lire ni écrire ? Alors, j’en ferai mon métier. On a changé de pays ? Alors, j’adopterai celui qui m’a accueilli au plus profond de moi, avec sa langue, sa culture, jusqu’à ses contradictions même ; pour lui dire merci de m’avoir sauvé, d’avoir aidé ma mère et ces compagnons d’infortune (…).
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Je ne peux m'empêcher de trouver toute existence extraordinaire. Pour peu qu'on veuille bien prendre la peine de se pencher dessus, chaque vie est exceptionnelle et mérite d'être contée, avec sa part de lumière, ses zones d'ombre et ses fêlures- il y en a toujours, je sais comment les détecter. D'ailleurs, c'est mon obsession, ça, quand je rencontre quelqu'un je me demande quelle est sa fêlure: c'est ce qui le révèle. Et dans ce domaine, il n'existe pas d'injustice, pas d'inégalité: chacun porte sa fêlure, les misérables et les milliardaires, les petites gens et les puissants, les employés et les patrons, les enfants et les parents. (p. 17)
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Tout au long de mes rencontres j’apprendrai à quel point l’homme est insondable.
Monique enchaîne. « J’ai rencontré un homme qui avait un très bon poste et qui a été licencié parce qu’il buvait trop. Il s’est retrouvé dans la rue. En général, ce sont des hommes qui meurent jeunes. Il y a quelques femmes, de plus en plus, mais en général ce sont des hommes. Et puis une fois qu’on est dans la rue, une fois qu’on n’a plus de toit… c’est presque irréversible. C’est l’une des plaies du chômage. J’ai eu une amie qui s’est retrouvée sans emploi. Elle était cadre dans une entreprise. Elle m’a expliqué qu’elle avait encore un enfant à charge. Seule. Au début, elle se levait tous les matins, elle préparait son petit déjeuner, accompagnait son fils à l’école. Puis, au fil des semaines, au fil des mois, elle ne s’est plus levée. L’enfant se débrouillait pour prendre son petit déjeuner, allait seul à l’école. L’énergie a diminué pour disparaître complètement. Les liens avec les autres se sont défaits. Et quand ça dure trop longtemps, eh bien, c’est presque impossible de retrouver ces liens. Il y a comme une installation dans cette précarité, qui est très difficile à surmonter. »
Monique ajoute, un peu irritée : « C’est vraiment simpliste, ce discours que j’entends : Si les SDF sont dans la rue, c’est qu’ils le veulent bien. Il y a des circonstances dans la vie… ça peut être la boisson, une famille qui éclate, une situation qui explose
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elle a su créer son propre sabir. Elle est devenue analphabète bilingue.
Ne pas écrire. Ne pas savoir écrire. Est-ce quelqu'un sait à quel point ne pas savoir écrire est une souffrance ? Ma mère m'en parle, elle qui n'a jamais pu mettre noir sur blanc ses pensées. Ni une liste de courses. Même son prénom ou son nom. Elle me dit : "C'est difficile, la vie, sans savoir écrire, mon fils. C'est comme si j'étais handicapée. Je ne peux pas t'envoyer un mot, et je ne comprends rien à ces téléphones à main (c'est ainsi qu'elle appelle les portables). (...) Savoir lire et écrire, c'est être libre, habibi." (p. 29)
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On était en quatrième. Après un cours d'histoire, je lui avais demandé: "Rassure-moi, tu sais qui est Anne Franck ?" Il m'avait alors fait cette réponse d'anthologie: "T'es marrant, toi ! Si tu me dis pas le nom de famille, je peux pas deviner."
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Vidéo de Mohammed Aïssaoui
"Pour remettre certaines valeurs en perspective... le dictionnaire amoureux d'Albert Camus par Mohammed Aïssaoui est une pure merveille. Et Camus, en ce moment, ça fait du bien !" - Gérard Collard. Mohammed Aïssaoui s'est construit avec l'oeuvre d'Albert Camus. Il nous livre ici son " Camus", celui qui illumine sa vie, qui élargit le coeur et l'esprit, qui console des chagrins du monde. https://www.lagriffenoire.com/index.php/api/index.php/dictionnaire-amoureux-d-albert-camus.html
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